vendredi 17 avril 2020

Coronavirus et laboratoire de Wuhan : théorie complotiste ?



Est-ce une théorie complotiste que de prétendre que le coronavirus serait issu - par accident- d'un laboratoire de Wuhan et non du marché aux poissons dont on a longuement parlé ? Le Professeur Luc Montagnier , prix Nobel de médecine 2008 (découverte du virus du sida) vient d'affirmer (1) qu'après étude du virus il avait acquis la certitude que ce virus avait échappé à un laboratoire qui tentait d'en faire un vaccin .

Cette affirmation relance un questionnement qui passait pour un non-sens d'esprits échauffés fantasmant au gré de Fake news  . Cela d'autant que le laboratoire P 4 de Wuhan a été réalisé en collaboration avec la France (Inserm) avant d'être inauguré en 2017 .Dans le même temps la Grande-Bretagne , les Etats-Unis , la France font  part de doutes . Le Président Macron évoque des "zones d'ombre " dans l'attitude de la Chine . On sait qu'elle a lancé l'alerte avec retard et aussi neutralisé des "lanceurs d'alerte ".

Gardons-nous cependant de prendre pour argent comptant les déclarations du professeur Montagnier souvent décrié depuis sa sortie sur la "mémoire de l'eau " et l'inefficacité des vaccins . Pourtant ces affirmations de l'ancien Nobel et éminent virologue  ne peuvent être passées sous silence quand bien même elles semblent sortir d'un roman de science-fiction ...si le contexte , avec son terrible cortège de morts , n'était pas devenu bien réel .

Qui dit vrai ? pourra-t-on éclairer les "zones d'ombre" , si elles existent , de l'Empire du Milieu ? ...ou bien n'est-ce là que tentative de manipulation ou de diversion ? Bien malin qui , en ce moment , possède la réponse .


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(1) valeursactuelles. com  + chaine TV Cnews du 17 avril

mercredi 15 avril 2020

Relance de l'investissement : pas si facile !



Le ministre de l'économie , interrogé par la Commission des finances de l'Assemblée nationale, a regretté que les français épargnent plutôt que d'investir : la collecte du "Livret A " aurait ainsi doublé entre février et mars atteignant , pour ce dernier mois , la somme d'environ 4 milliards d'euros . Bruno Le Maire déplore que nos concitoyens , comme autant d'écureuils, constituent (et privilégient) une épargne de précaution . 

A juste titre et prenant en compte des considérations économiques le ministre souhaite que la relance puisse se faire via l'investissement . Mais peut-être se méprend-il sur 2 considérations :

1- D'abord les français (ou nombre d'entre eux) ont pour priorité de se protéger au rythme des statistiques "pandémiques" que Jérôme Jacob égrène tous les soirs comme on sonne le glas et qui , de ce fait , ne sont guère euphorisantes  : dans ce contexte d'incertitude à la fois économique, financière et sanitaire nos concitoyens tentent de se constituer une épargne de précaution pour eux-mêmes et leur famille . Faut-il le leur reprocher ? 

2 - Ensuite  - et sans être un oiseau de mauvaise augure - on peut se demander si la relance économique va dépendre d'une augmentation de l'offre . En effet le taux d'utilisation des capacités de production dans l'industrie manufacturière plafonne en mars à 58 % (1) contre 82 % en mars 2019 . Avant même le confinement , en février 2020 , ce taux n'était que de 79 % . C'est dire qu'il existe encore des capacités inemployées et de nature à faire face à un accroissement de la demande en fin de période de confinement . 

Quoi qu'il en soit il est à souhaiter que le plan de relance gouvernemental porte ses fruits et que , dans un deuxième temps , une fois atteinte la barre haute du taux d'utilisation des capacités de production , les projets d'investissements se concrétisent sans trop attendre et ne soient pas différés du fait d'un trop grand recours aux importations . Question de confiance ? 

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(1) statistiques Banque de France (webstat.banque-france.fr)

mardi 14 avril 2020

Le retour de l'Etat-nation




C'est peut-être ce que l'on retiendra , plus tard , de la crise sanitaire de l'année 2020 : ce sont les Etats qui ont été en première ligne et non pas les structures  régionales (Union Européenne, Unasur , O.C.S ou Union Africaine ...) ou mondiale (ONU, OMS ...) . Dans l'urgence et l'angoisse qui l'accompagne c'est la "première ligne " d'efficience , de solidarité et d'information qui compte (Chef d'Etat ou de gouvernement , préfets ou gouverneurs , Présidents de Régions ou Présidents de territoires autonomes etc...) . Ce sont eux les avants-centre et les demi de mêlées . 

L'Union Européenne a tenu lieu de "trois-quart aile "ou de "back office" dont le visage n'est pas apparu à défaut d'incarnation convaincante (ni Charles Michel , ni Ursula von der Leyen , ni Christine Lagarde) . Dans des situations de crise ce sont les Etats qui sont en première ligne parce que les citoyens ont besoin d'un chef de file et non pas d'une machine avec ses rouages si bien huilés soient-ils .

Une leçon à tirer , le moment venu , sera la nécessité pour l'Union de se doter d'un visage : peut-être faudra-t-il se décider en faveur d'un interlocuteur unique (comme cela avait été un moment esquissé dans les couloirs de Lisbonne en 2007) à la fois Président du Conseil européen et Président de la Commission .

Evidemment il ne s'agit pas de critiquer le rôle de l'Union quand bien même il y a eu "retard à l'allumage " : son action en termes économiques et financiers est essentielle . Mais sa dimension politique demeure dans l'ombre . En attendant ce sont les Etats-Nations qui sont en scène ... pour le bien ...ou le mal ? 

lundi 6 avril 2020

Croissance zéro = zéro emploi



Bruno Le Maire fait une piqûre de rappel : la croissance du PIB mondial va se trouver en berne de plus de 3 % . Celle de la France sera négative avec une chute de 6 à 8 % . Allons-nous nous installer dans un scénario de croissance 0 comme le souhaitait jadis le Club de Rome dans les années 70 (1) ?

Ce scénario était , à l'époque , une assurance contre les "méfaits" d'une croissance à +7 ou + 8 % et le pillage des ressources naturelles constaté à l'époque allant de pair avec les pollutions et les accidents industriels  . Ce scénario est-il réellement viable aujourd'hui ?

1- Un objectif de décroissance ou d'une croissance nulle est incompatible avec l'émergence d'Etats (Afrique, Amérique du Sud ...) vivant de leurs ressources naturelles . Dans les pays "industrialisés" ce scénario se traduirait par une brusque montée du chômage : les capacités d'investissement n'auraient pas à être augmentées puisque en adéquation avec une demande faible si tel était notre souhait de vivre , désormais, de manière plus "économe" et d'alléger notre consommation .

2 -Dans le même temps les rêves du Club de Rome sont , désormais , à notre portée puisque nous vivons une remise en cause globale de notre modèle économique . C'est , pour certains , une opportunité . Cependant il faut se demander si cette croissance zéro (après une décélération abrupte) est réellement ce que nous voulons . Ou bien , à défaut de croissance , voulons-nous miser sur un revenu universel... d'inactivité comme seule alternative au désemploi et à l'absence de revenus ? Ce n'est pas en tout cas l'option qui prévaut dans la zone euro ...

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(1) cf. rapport Meadows , The limits of growth (1972, M.I.T.)

dimanche 5 avril 2020

America ...First ?



Les Etats-Unis vivent une crise sanitaire sans précédent et en sortiront probablement affaiblis . Le fonctionnement de leur système de santé donnera lieu à des interrogations et à des remises en cause (cf. les millions de personnes ne bénéficiant pas de la gratuité des soins) . Leur marge de manœuvre sur le plan international sera réduite du fait d'une perte de crédibilité . Il est également prévisible que d'ici 1 à 2 ans les Etats-Unis , fort heureusement, remontent la pente sur le plan économique mais cette dimension ne concerne qu'une partie du prisme et , par ailleurs , la tentation hégémonique sera freinée par la nécessité de suturer les blessures sociales internes .

La Chine tentera certainement de saisir cette occasion pour se frayer un chemin en direction de l'Occident et d'asseoir ses positions en Afrique voire en Amérique du Sud conformément à son "agenda 2049 " . L'avancée Chinoise en Afrique sera d'autant plus importante que ce continent risque d'être profondément déstabilisé par la crise sanitaire : certains Etats n'auront d'autre recours que d'appeler Pékin à l'aide . Ce n'est bien sûr qu'une hypothèse mais elle est vraisemblable s'agissant de certains Etats à la dérive ...et disposant aussi de ressources naturelles dont la Chine est friande . 

Dans ce contexte où les fractures vont s’exacerber et  où le leadership américain sera contesté il reste à l'Union européenne un champ libre pour tenter de "jeter un pont " par dessus la faille . L'Europe - il faut en convenir - n'a pas été à la hauteur pour gérer la crise actuelle . Il n'y a pas lieu d'ailleurs de jeter la pierre aux Etats-Unis puisque en Europe ni la Commission ni le Conseil n'ont su prendre les devants ou réagir à temps . Mais face à ce défi et en prenant acte de ses carences l'Union peut rebondir d'autant plus que la Russie , également ébranlée , ne pourra longtemps faire "cavalier seul " ou s'atteler durablement à la Chine au  risque de se trouver vassalisée . L'Union européenne pourra d'autant mieux rebondir qu'elle retrouvera dans cette prise de conscience une part du message d'équilibre du Siècle des Lumières ...et un espace pour exister au plan international .

jeudi 2 avril 2020

Deconfinement : appeler "un chat un chat "



La tache sera lourde ce soir pour Edouard Philippe , Premier ministre : il devra préciser ce qu'il attend du deconfinement car les experts ne tiennent pas le même langage . 

Pour certains , le deconfinement a pour seul effet de ralentir la propagation de la contamination : ralentir simplement car la vague virale devra balayer la France d'est en ouest et du nord au sud . En fait, il s'agit de "moduler" la charge de l'adversaire viral en fonction des capacités hospitalières . Pour d'autres le confinement n'a pas pour seul effet de ralentir la vague mais de se doter , pendant ce temps , des armes pour mieux la combattre .

Il y a , de fait, deux écoles : celle qui considère que le corona virus ne sera vaincu que lorsque 60 % de la population sera contaminée (et donc immunisée) et ceux qui estiment que ce scénario fataliste ne s'accorde pas avec la manière dont la Chine , le Japon , la Corée du Sud , Singapour ou Taïwan ont géré la situation .


A défaut de clarifier ces points (qui ont un impact sur la stratégie territoriale de deconfinement ) nos concitoyens ne comprendront pas (1) ce que préconisent le gouvernement et les scientifiques  : faut-il souhaiter - se demandent-ils - ne pas être contaminé ou bien au contraire espérer être contaminé afin d'être immunisé ?   Un peu de lumière serait bienvenue !

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(1) Un autre point non compris : le ministre de la santé (et le reste du gouvernement) indique que le port de masque est inutile pour la population (hors professionnels de santé). L'académie de médecine dit le contraire . Est-ce que le port du masque ne serait pas considéré comme inutile...du fait, tout simplement , de l'absence de stock ?

mercredi 1 avril 2020

Modèle libéral : du plomb dans l'aile



La crise sanitaire nous fait redescendre sur terre et remet en cause dogmes et croyances . Le modèle libéral n'est plus la panacée et il faudra probablement en construire un autre sans tomber dans les excès des totalitarismes de droite ou de gauche . 

La réponse des Etats-Unis à l'urgence actuelle a privilégié l'économie à coups de plans de relance qui ont , peut-être, "sauvé les meubles " mais pas la vie de citoyens américains dont l'accès aux soins est limité au moins pour 30 millions d'entre eux ne bénéficiant pas d'une prise en charge . Il semble que Donald Trump ait changé son fusil d'épaule concernant les réponses à apporter à l'épidémie : comme pour Boris Johnson la doctrine de "l'immunité de groupe " n'est plus la référence car les structures hospitalières ne peuvent pas absorber les patients sacrifiés sur l'autel de l'immunisation . A souhaiter que le nouveau virage ne fasse pas , dans ces deux pays , trop de victimes .

L'économie et la politique encadrées et mises sous tutelle comme en Chine ne sont pas non plus la solution en dépit de la réactivité que permet le musellement des opinions . La Route de la Soie est probablement l'horizon de la Chine mais il n'est pas sûr qu'elle figure telle quelle sur notre GPS . 

 Le champ est donc libre pour que l'Europe propose un modèle d'équilibre : ni Marx ni Friedman . Il faudra du temps . L'Union européenne devra tirer les leçons de son silence et de ses arrogantes leçons (cf. Pays-Bas + Allemagne) et proposer un modèle de société qui aille au-delà du seul Mea culpa . Le Conseil européen a du pain sur la planche ...A défaut de réaction et de resserrement des rangs l'idéal européen risque d'aller à vau-l'eau ou de sombrer dans les décors .

jeudi 26 mars 2020

Social ou rentabilité ?




La crise sanitaire actuelle montre les limites du libéralisme : l'Etat est , en France , interpellé pour son manque d'anticipation du risque épidémique (cf. gestion des stocks de masques selon le principe de la "rationalisation des coûts budgétaires ") . Par ailleurs , les Etats de l'Union et les Etats-Unis interviennent massivement via des plans massifs de relance ... 

On est donc bien loin du modèle libéral dans lequel la vie économique (et sociale) s'auto-régule . Il y a peu on se réjouissait de la régulation de l'action de l'administration selon des critères du privé (1) . Désormais l'Etat admet à juste titre que les services publics n'obéissent pas aux seuls critères de rentabilité . Va-t-on vers un socialisme d'Etat ?

Ainsi s'amorce un véritable changement ...à mille lieux de ce qu'envisageaient , au départ , Boris Johnson et aussi Donald Trump qui , désormais, ne renie plus la réponse du "New Deal "  quand bien même ce serait pour satisfaire des ambitions du court terme .

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(1) cf . la loi dite "de transformation de la fonction publique (6 Aout 2019) 

mardi 24 mars 2020

Maisons de retraite : pensionnaires sacrifiés ?




L'accumulation des décès de pensionnaires de maisons de retraite interpelle : certes le gouvernement agit et s'inquiète mais le nombre de morts s'élève déjà à une centaine (1) et pourrait atteindre un millier d'ici quelques jours . Va-t-on assister sans broncher , dans les semaines prochaines , à une hécatombe telle celle de la canicule de 2003 (20 000 morts en France) ? 

Il est incompréhensible que tous les personnels des EPHAD ne soient pas dotés de masques de protection qui freineraient la contamination depuis l'extérieur (2) . Le temps des explications (et des règlements) n'est pas encore venu et ce n'est pas un post qui va faire naître la solution mais on peut, aussi, en quelques lignes exprimer son incompréhension  . 

Dans cette crise sanitaire où le corps médical se comporte héroïquement , où le gouvernement fait front , où le corps social fait confiance on ne peut considérer que l'hécatombe possible dans les maisons de retraite soit à ranger dans le rayon "dommages collatéraux" . Le ministre de la santé Olivier Veran qui gère avec volontarisme la situation en est , j'en suis persuadé , convaincu .

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(1) à la date du 24 mars 2020

(2) besoins estimés à 500 000 masques par jour pour environ 6500 EPHAD en France .

dimanche 22 mars 2020

Europe : ni perdre raison ni perdre pied



On nous assure qu'après la crise sanitaire nous ne verrons plus le monde comme avant : nous aurons tiré des leçons en matière de prévision , de délocalisations , de comportement politique et de gestion de crise etc.. etc ..Mais il est un domaine dans lequel il est indispensable d'aller de l'avant : l'union politique des nations européennes pour nous permettre de dépasser les égoïsmes nationaux puisque  les Etats isolés ont tant de mal à se coordonner (1) qu'ils font , pour certains, du sur-place en dépit de leur (bonne) volonté .

La crise aura démontré qu'une réponse concertée de l'Union est indispensable sur le plan médical, sur le plan économique et financier et , plus largement , sur le plan social . Cette réponse - qui n'existe vraiment que sur le plan financier - est à construire d'urgence dans les autres domaines . 

Par ailleurs , alors que l'Union tergiverse , des pions avancent sur l'échiquier mondial en profitant de nos faiblesses et de la tentation isolationniste des Etats-Unis .

Car les Etats  européens isolés et repliés  ne peuvent prétendre au "don de double vue " (!) et leur vision relève du très court terme : seule l'Union européenne peut permettre les grandes manœuvres que suppose le recadrage de la mondialisation ...et l'ambition qui va avec .

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(1) Tout comme les provinces ou régions tentées par la sécession (Catalogne, Flandres, Lombardie , Vénétie ...) 

samedi 21 mars 2020

L' Eglise confinée ...



Le silence va de pair avec le confinement . Mais le silence de l'Eglise , en ces moments , est étrange . L'Eglise aurait-elle perdu la foi ? Certes , les médecins et les scientifiques sont devenus les nouveaux prêtres de notre société et ce sont les  chefs d'Etat qui portent la Parole divine .

Mais il est troublant de peu entendre le pape François (1) ou bien ne peut-il se faire entendre car sa voix ne serait plus relayée au-delà d'un premier cercle ? Les chaînes de télévision semblent confiner sa parole et l'assigner en quelque sorte à résidence . Il est vrai que le pape , depuis longtemps , ne porte plus de tiare et n'est plus éventé par les plumes d'autruches  ...Sa parole serait-elle de moindre valeur en Occident ?

Ce silence apparent est un indice du basculement de nos sociétés .  Dans ce "nouveau monde" qui se prépare et qui se cherche quels seront les nouveaux dieux ? Certains affirment qu'ils ne logeront  pas au Vatican . Probablement pas non plus à Fort Knox , Wall Street ou Francfort  !

Ils seront alors à reconstruire .

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(1) La parole (et le dévouement) de prêtres au contact de malades en Italie est plus audible que celle de la hiérarchie . Certains comportements sont tout à fait admirables .

jeudi 19 mars 2020

Le mystère Buzyn : des propos équivoques , en rupture avec l'unité nationale



Incompréhensibles ! Tels apparaissent les propos d'Agnès Buzyn dans Le Monde (1) au moment où le Président de la République et le Premier ministre appellent , à juste titre , à la mobilisation générale . Des médias évoquent une fatigue excessive , d'autres une responsabilité personnelle trop lourde à assumer . A n'y rien comprendre ... Une Commission d'enquête parlementaire - le moment venu - est probable afin de clarifier les propos tenus ...et leur portée .

Comment expliquer les étonnants propos tenus au Monde par l'ex-ministre ? avant son départ du ministère de la santé Mme Buzyn avait-t-elle des informations de première main ? Un proche , l'ancien Président de l'INSERM aurait-il eu prioritairement accès à des données médicales en raison de contacts professionnels noués avec les scientifiques de Wuhan (2) et alerté la ministre ?

A l'heure actuelle on ne peut que s'interroger en attendant que le "mystère Buzyn " s'éclaircisse et aussi souhaiter que , par delà les paroles , les fatigues ou les rancœurs , l'unité nationale s'affiche vraiment . 

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(1) Quotidien Le Monde du 17 Mars 2020

(2) Le laboratoire P4 de Wuhan (recherches virologiques) a été réalisé avec l'expertise de l'Inserm (cf.  Science/Santé mai-juin 2017 n° 36 p.44-45 .Article d' Hervé Raoul  "Le laboratoire P4 de Wuhan , une réussite ".




mercredi 18 mars 2020

Arabie Saoudite et choc pétrolier : l'arroseur arrosé




Pour les automobilistes la baisse du prix de l'essence est une bonne nouvelle . Dans quel contexte au juste a lieu ce choc pétrolier à rebours ?  Celui d'un bras de fer entre l'Arabie Saoudite et la Russie qui se refuse à limiter sa production . D'où le "coup de poker " de Riyad : inonder le marché en ouvrant les vannes pour préserver sa part . 

Mais le Royaume n'anticipait peut-être pas la situation présente dans laquelle, en raison du prix du baril à moins de 30 $ , les stocks s'accumulent du fait des achats spéculatifs . Dans ce scénario le prix du baril n'est pas près de remonter et les automobilistes s'en frottent les mains en remerciant Mohamed Ben Salmane .

Ce scénario compte cependant de vrais perdants : l'Arabie Saoudite en raison de sa dépendance au pétrole (cf. Aramco) et la Russie dont le budget 2020 est bâti sur l' hypothèse d'un baril à 55 $ . Autres perdants hélas : les pays émergents "oleo-dépendants" (Afrique et Amérique latine ) ...ainsi que les producteurs (américains) de pétrole de schiste qui , de ce fait, pollueront moins   . A quelque chose malheur est bon !  

lundi 16 mars 2020

Fin de la " Route du Soi "



Il  est probable que la crise actuelle sonne la fin du "chacun pour soi " . Elle montre la vanité et l'inanité des égoïsmes nationaux :  le désordre mondial qui a prévalu jusqu'à présent conduit à un salutaire " retour de bâton" : On se rend bien compte que la stratégie du "America first" de Donald Trump ne s'avère pas payante : les américains - adeptes des fonds de pension et de la sécurité qui va avec - en prennent désormais conscience et en tireront les conséquences .

Une coordination G7/G20 apparaît dès lors indispensable . Un plan économique d'intervention requiert une mobilisation au plan mondial. Et elle se prépare . Tout comme la mobilisation sanitaire en cours requiert une réaction coordonnée , la mobilisation économique ne suppose pas un repli derrière les "lignes bleues " des frontières nationales . 

Emmanuel Macron a sonné la mobilisation européenne en même temps que l'appel au civisme dans les comportements au nom de la préservation de nos vies . En parallèle la caisse de résonance devra être mondiale : au-delà des voeux pieux c'est un objectif de survie qui est en jeu . La stratégie du rapport de force à l'américaine et de la "Route du Soi "(1) , on vient de le constater , conduisait "droit dans le mur ".
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(1) Exemple du "chacun pour soi" :  la récente tentative de la Maison Blanche pour faire main basse sur les chercheurs d'un laboratoire allemand travaillant à l'élaboration d'un vaccin (article de Die Welt du 15 mars repris par franceinfo + AFP )

vendredi 13 mars 2020

Macron l'a fait ...




Ce que Christine Lagarde n'a pas réussi hier après-midi à faire , Emmanuel Macron l'a  fait hier soir dans un discours presque "Churchillien" . Avec autorité et empathie il a pris toute la mesure des événements . 

Sans être un thuriféraire du Président , je reconnais que son intervention était à la hauteur des enjeux sanitaires et économiques. Cela démontre que l'Union a besoin d'une voix et d'un visage ...au-delà des compétences probables (ou certaines) de la Présidente de la B.C. E. 

Cela n'aura probablement pas d'impact sur les élections municipales mais , dans l'opinion , cela change la donne : dans la société nouvelle qui est à re-construire (relocalisations) , remise en cause de l'idéologie de mondialisation libérale à outrance , la voix du Président français se fera entendre : nouveau cap  ? Très certainement .

jeudi 12 mars 2020

Allô , l' Europe ?



L'Union européenne va-t-elle enfin sortir de son silence ? C'est pourtant l'occasion ou jamais de se faire entendre en faisant bloc face à une épidémie qui fera , sur le plan économique , plus de ravages que sur le plan sanitaire .

Face à des acteurs économiques fébriles, Bruxelles devra frapper un grand coup pour rassurer à la fois les opinions surchauffées et les marchés échaudés par les boomerangs médiatiques . Ce sera aussi l'occasion de se démarquer des Etats-Unis qui renouent avec un isolationnisme peureux . L'Europe doit briser sa coquille : c'est aujourd'hui , pour le moteur de l'Union , l'occasion de recharger ses batteries et de choisir sa route... qui ne traverse peut-être pas l'Atlantique .

Emmanuel Macron devra ce soir en dégager l'horizon et Bruxelles , nous confirmer sans trop tarder que cet horizon est bien dans notre visée . Il y a urgence ...et pas seulement sanitaire car , à défaut , les partis extrêmes feront une percée : En France, le Rassemblement national s'en frotte déjà les mains . Allô , l'Europe ?

mardi 10 mars 2020

Pétrole : Coup de Poker ?




Quelle peut être l'incidence à long terme de l'effondrement des cours actuels du pétrole suite à l'épidémie de coronavirus et à l'échec des négociations OPEP pour limiter la production ? L'échec des négociations se traduisant , paradoxalement, par une hausse de la production saoudienne fait partie d'une stratégie pour favoriser la conclusion d'un accord dont Moscou possède la clé . Il paraît,en effet, irréaliste que l'Arabie Saoudite (et Aramco) choisisse une stratégie à long terme pénalisante . Toutefois , dans le moyen terme ,  on peut en déduire deux ou trois conséquences dans l'hypothèse où l'OPEP ne parviendrait pas à un accord :

1-Baisse des investissements dans le secteurs du pétrole de schiste aux Etats-Unis : le pétrole issu de la fracturation hydraulique serait alors excessivement plus onéreux que le pétrole "conventionnel".
2-Ralentissement (en Chine) des programmes nucléaires si le pétrole était durablement bradé . 
3- Enfin, on peut se demander comment la Russie arriverait à "boucler" son budget largement arrimé au cours du baril de brent.

Finalement (et paradoxalement) la situation actuelle - si elle se prolongeait- se traduirait par des aléas dont certains considèrent qu'ils seraient bénéfiques : une épée de Damoclès venant désormais frapper  la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis . Issue heureuse ...à condition que le "charbon propre " cher à M. Donald Trump ne prenne pas la relève (!) .




lundi 9 mars 2020

Union européenne : retard à l'allumage...pour éteindre le feu .



La crise sanitaire actuelle est d'abord une crise de confiance : nos concitoyens doutent et , tout autant  que d'un thermomètre , ils ont besoin d'une boussole . Or, en ce moment,  l'Union européenne est d'une étrange discrétion : logiquement ce sont les Etats qui sont en première ligne et ils le sont . Toutefois, on aurait aimé voir un peu plus de coordination ; elle se fait probablement mais elle demeure dans l'ombre et l'ombre est propice à toutes les peurs et toutes les surenchères .

L'Union se prépare certainement dans les coulisses pour faire baisser la fièvre mais les signaux tardent . Or cela aurait pu être une occasion pour agir et se faire entendre . A défaut , quand bien même les Etats agissent , on a le sentiment de demeurer - comme au temps jadis - dans un espace clos : la solidarité européenne fait défaut et l'action paraît agitation .

Or dans ces moments d'incertitude , à défaut de prendre du recul (et de raison garder) on surréagit : notre société secrète ses propres angoisses au fil d'un sablier qui compte et décompte . Croyant bien faire on dévide le principe de précaution ...et on nous fait courir tous aux abris .

Dans ce tintamarre excessivement médiatisé le moteur européen serait-il à dessein silencieux ? Mais cela pourrait être interprété comme un surprenant retard à l'allumage ...pour éteindre le feu .

jeudi 5 mars 2020

L’Ère du soupçon



Au-delà de sa forme extrême qu'est le complotisme il faut bien admettre que nous vivons désormais dans "l’ Ère du soupçon " . Il n'est guère de jours qui se passent sans que l'on soupçonne les Gafsa d'exploiter nos messageries voire de vendre nos goûts tels qu'ils apparaissent lorsque nous surfons sur la toile . 

Il n'est guère de jours sans que l'on suspecte le gouvernement de nous mentir (sur le 49.3 ...ou sur le 37, 5 de température ! ) , la CIA d'être à l'origine de telle catastrophe ou tel geste , en apparence anodin , de révéler un comportement prédateur...ou bien Polanski d'avoir réalisé le remarquable "J'accuse" pour , inconsciemment, se racheter . 

l’Ère du soupçon ne se limite pas au triptyque ambigu entre romancier/personnages / lecteur tel que décrit jadis par Nathalie Sarraute : il concerne désormais la vie de tous les jours et est exploité sans vergogne tant par des partis politiques que par des médias . Il se répand , tel un virus informatique , sur le Net ...Il agrémente aussi les campagnes électorales : l'emportera celui qui soupçonne plus fort ?

lundi 2 mars 2020

USA / EUROPE / ASIE : nouveaux paradigmes de croissance , nouvel équilibre ?



L'épidémie de Covid-19 se traduira  - à moyen terme - par un rééquilibrage des échanges avec l'Asie  (Chine, Inde) . On peut espérer que d'ici quelques mois l'épidémie sera enrayée et que les marchés reprendront de leur couleur . Il en subsistera néanmoins des traces : sans qu'il y ait formellement un "avant" et un "après" , 2020 marquera un tournant dans la recherche d'un nouvel équilibre (A quelque chose malheur est bon dit-on) .

Certes, le tournant était déjà amorcé avec les épisodes climatiques (Brésil , Australie ...) mais la prise de conscience restait encore superficielle . En revanche les mois prochains pourraient marquer un retour à des "fondamentaux" : un train de vie plus économe , un ralentissement des "délestages" industriels vers l'Asie , des technologies de pointe recentrées sur l'humain en son premier degré et non recherche du surhomme bardé de puces électroniques issues des big data .

La progression de la Chine ne sera probablement plus guidée par le même esprit de conquête ...et , aux Etats-Unis , Bernie Sanders ou Joe Biden seront peut-être portés par un élan amenant l'un ou l'autre aux portes de la Maison Blanche ... Dans le même temps, l'Union européenne , après avoir résisté à un vent adverse, pourrait bénéficier d'un sursaut en resserrant ses rangs : réincorporation de secteurs industriels de pointe , pôles pharmaceutiques (de circonstance !) , budget de l'Union enfin ficelé autour des transitions énergétiques etc..

Entre temps la B.C.E. aura peut-être sorti certains Etats de l'ornière si - ici ou là - les taux d'intérêt faisaient mine de grimper en compromettant la croissance . Car il n'est évidemment pas question de renouer avec la "croissance zéro" telle que le souhaitait il y a 50 ans le Club de Rome .

Bien que les lunettes soient parfois exagérément grossissantes et de nature à amplifier les événements il se peut que 2020 voie probablement éclore de nouveaux paradigmes de croissance et aussi un nouvel équilibre politique . C'est en tout cas le vœu que l'on peut former... pour demain .