vendredi 28 juillet 2017

J. C. Rufin : écrire et conter l'Histoire



Cela fait plusieurs années que Claude Malhuret m'avait incité à lire Jean-Christophe Rufin (qu'il ne faut surtout pas confondre avec François Ruffin , le "dandy" des Insoumis). Je viens de réparer cette négligence qui m'a fait passer à côté d'un écrivain de talent .

L'implication humanitaire de J.C. Rufin est bien connue, son passé de diplomate probablement moins, et l'on ignore souvent son appartenance à l'Académie française. Mais aurions-nous oublié que J.C. Rufin est un écrivain ?

Ses copieux romans (quelques 600 pages) se lisent en quelques jours tant  ils associent avec bonheur culture, et poésie ( l'Abyssin, Le grand Coeur ...). Ainsi Jacques Coeur revit après avoir tiré sa révérence dans l'île grecque de Chio.

A sa manière de réécrire l'Histoire et de la faire jaillir des livres et des parchemins l'ancien de Médecin Sans Frontières est - aussi - un insoumis (sans qu'il soit besoin d'ajouter un i majuscule...).




lundi 24 juillet 2017

Un ami Catalan m'a dit ...


A juste titre l'Europe s'interroge sur le projet de sécession de la Catalogne : le Président de la Generalitat, Carles Puigdemont, souhaite proclamer l'indépendance à l'issue du référendum prévu le 1er octobre prochain et cela quelle que soit la décision du Tribunal constitutionnel espagnol. 

Mais les indépendantistes restent pour l'heure minoritaires : un ami Catalan me fait part du harassement d'une part importante de la population : selon lui le jusqu’au-boutisme de Puigdemont aurait pour effet de dresser les autres régions espagnoles contre la Catalogne entamant ainsi la construction d'un "mur psychologique" isolant désormais sa population.

Isolée en Espagne, la Catalogne ne rencontre pas à l'extérieur de soutien : aucun pays européen ne veut favoriser un démembrement de l'Etat en cautionnant cette aventure. L'auto-proclamé "ministre des affaires extérieures" de Catalogne , Raul Romeva Rueda rentre d'une tournée de "reconnaissance " dans l'Union . Il en revient fort marri (1).

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(1) Quotidien espagnol ABC du 23 juillet 2017 (article de Mariano Calleja).

samedi 22 juillet 2017

Vers un budget de la Zone euro



Pas à pas, l'idée  - et aussi  la volonté - progressent . Nos amis allemands de quelque parti qu'ils soient semblent acquis à la proposition française d'avoir un ministre des finances de la zone euro et aussi un budget de la zone euro . Nos proches voisins espagnols souscrivent également à ce projet .

Ce budget pourrait être l'occasion de concevoir un vrai plan d'investissement notamment dans les énergies renouvelables et les infrastructures numériques . Au-delà de la politique monétaire ( Q.E. notamment) ce serait là un levier pour conforter une relance économique . 

Ce serait aussi l'occasion de relancer le "volet politique " de l'Union à partir du noyau dur des 19 .

Il est amusant (et déconcertant à la fois) de voir, en France, le Front national " s'étriper" sur la question de l'euro au moment même où un consensus s'affirme autour de la monnaie unique : les chiens aboient et la caravane passe ...

samedi 15 juillet 2017

"Affronter" l'Iran : idée saugrenue ou suivisme ?



Une tribune récente (1) appelle le Président Macron à se positionner face à l'Iran et à se préparer à l'affronter (sic) en '' incitant l'Europe à faire de même '' ...

Surprenant appel qui - on peut l'espérer - ne relève que de la seule rhétorique. Car  s'il n'en était pas ainsi - il s'agirait alors d'emboîter le pas aux Etats-Unis en contribuant à marginaliser l'Iran ... Pour que relève la tête l'Arabie saoudite et qu 'avance à pas feutrés la Turquie de M. Erdogan ?  

En fait derrière les mots se profile la vision que l'on veut avoir du Moyen-Orient : celle d'une surenchère sans fin entre puissances régionales ou bien crainte que la Russie - s'appuyant sur l'Iran - n'avance ses pions en des champs pétrolifères redevenus champs de bataille ?

Adopter cette position revient à rejeter la perspective d'un équilibre régional en choisissant de diaboliser l'Iran ...alors même que l'Arabie saoudite serait - elle - en odeur de sainteté ... puisque M. Trump l'a dit .
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(1) La Libre. be du 14 juillet 2017 (rubrique "opinion")

mercredi 12 juillet 2017

Syrie/Irak : le jour d'après...



Ne pas recommencer l'intervention en Libye de 2011, ne plus recommencer la "gestion" de l'Irak telle qu'effectuée en 2003/04 par les Etats-Unis (qui avaient alors - inconsciemment - ouvert la porte au groupe Daesh à la suite des répressions inconsidérées dans l'entourage de Saddam), telle est aujourd'hui la question . 

A Astana ou à Genève les parties concernées doivent bien se poser cette question quant "au jour d'après", après le départ du "groupe Daesh " . 

Le risque est celui de voir l'éclatement des Etats et une poudrière prenant la place d'un puzzle . Des forces "centrifuges" risquent de détruire ce qu'il reste de l'armature des deux Etats . 

Tomberont-ils sous une influence russo-iranienne ? Les Etats-Unis tenteront-ils de reprendre la main avec le concours de l'Arabie Saoudite ?

La Turquie profitera-t-elle du chaos pour réduire les "bastions " Kurdes (au moment où s'engagera un référendum , en septembre, portant sur l'indépendance du Kurdistan irakien) ? 

Autant d'interrogations aiguisées par des dissensions religieuses et les appétits de pouvoir . C'est peut-être là qu'on attend la voix de la France ...et celle, bien sûr, de l'Europe.

lundi 10 juillet 2017

DAESH : mauvais Etat ...



La chute de Mossoul - et bientôt de Raqqa - ne sonne probablement pas encore le glas de la "lutte finale " mais c'est plus qu'un revers : en ce sens la dénomination "Etat islamique " n'est plus d'actualité puisque "calife " et "califat" ont fait (ou font) leurs valises . 

Il demeure certes des groupes terroristes mais en aucune façon (si tel a jamais été le cas ) un Etat constitué administrant une nation et parlant en son nom.

Un changement sémantique pourrait d'ailleurs nous aider à faire la part des choses en relativisant sans pour autant baisser la garde : l'islamisme radical est notre adversaire mais ce serait lui faire trop d'honneur que de continuer  - même avec un acronyme - à le citer devant l'Histoire en tant qu'Etat. 

vendredi 7 juillet 2017

numérique : informatique "pour tous" , vraiment ?


La transition numérique dans l'économie est d'actualité : un secrétariat d'Etat est en charge de l'impulsion et de l'accompagnement . Mais il reste qu'un pan important de la population est loin d'assumer cette transition qui s'apparente à une course de haies contre la montre.

Au moment où notre société prend le parti - et le pari - du  " tout numérique " (banques, impôts, emploi , services divers ...) des personnes âgées n'utilisent encore leur i pad que pour téléphoner ...

A défaut d'un "tutorat" de membres de leur famille ces personnes demeurent sur le banc de touche de notre société dont la transition numérique avance désormais à une vitesse  TGV . 

Il serait utile que cette transition s'effectue certes au regard d'impératifs économiques mais aussi avec un doigté social (ou sociétal) en s'appuyant sur des structures associatives par exemple.  

Ce serait en quelque sorte un replay d'un plan "informatique pour tous " tel que conçu dans les années 80-90 pour les écoliers ...mais cette fois pour un public plus âgé, en transit en quelque sorte ...

lundi 3 juillet 2017

E.Macron / feuille de route : nation et raison



Le Président de la République n'a pas parlé pour ne rien dire au Congrès de Versailles contrairement à ce qu'ont répété certains députés aigris, calculateurs ou soi-disant "insoumis" . C'est une "feuille de route" qui a été déroulée et qui servira de boussole pour nos concitoyens qui se sentiraient égarés.

La "feuille de route " s'adresse à la nation pour en appeler à la solidarité, à l'union, à la fraternité par référence aux valeurs des Lumières . La "feuille de route " s'adresse aussi à la raison : un Parlement qui ne légifère pas à tour de bras mais qui contrôle davantage , des assemblées plus resserrées et plus représentatives (proportionnelle), suppression de privilèges de juridiction (Cour de Justice de la République), recours au référendum etc... 

On doit aussi retenir la volonté de ne pas baisser les bras devant le terrorisme islamiste et cela sans passer outre les principes qui fondent notre démocratie . E. Macron comprend que les terroristes tentent de diviser en terrorisant . Comme souligné hier à Bamako ce serait bien faire honneur aux terroristes que de les assimiler à une puissance avec laquelle nous serions en guerre alors qu'ils ne sont guère que les mercenaires d'un "califat " dont on a oublié le nom.

La "feuille de route" du Président s'intègre dans un chemin : celui de l'Europe qu'il faut refonder d'un commun accord avec l'Allemagne ; une Union plus politique et moins administrative et tatillonne. 

Qu'importe donc si des sans-culotte (ou plutôt des sans-cravate) ont séché les bancs du Congrès  : Versailles en valait la chandelle , bien plus qu'un jeu d'eau qui aurait pu les mouiller .

IRAN/ISRAËL : doutes , suspicion, étincelles



Plus que jamais Israël suspecte l'Iran d'avoir une vision hégémonique de son rôle au moyen-orient - ce qui est possible - mais le doute va au-delà : le Premier ministre israélien semble convaincu que Téhéran cherche à mettre en place un ''corridor'' lui permettant , au travers de l'Irak et de la Syrie , d'obtenir une base navale en méditerranée. 

Tel-Aviv (ou du moins un certain nombre de politiques) estime qu'un axe chiite (via le Hezbollah) servirait ce ''corridor'' et , à terme, enclaverait Israël. 

Au-delà donc de "l'Etat islamique'' en déliquescence cela signifie qu'une mèche demeure allumée au moyen-orient qu'alimente le programme balistique iranien . 

Les Etats-Unis ont-ils acquis cette conviction et quelle est leur réelle stratégie de marginalisation de l'Iran puissance régionale bien émergeante ? Soufflent-ils à dessein sur la braise ?That is the question .

vendredi 23 juin 2017

Europe : un cap



L'Europe est un cap géographique qui affiche désormais un cap politique : la perspective de sortie du Royaume-Uni fait émerger une "nouvelle donne" autour de l'axe franco-allemand rejoint par d'autres pays et du "Nord" et du "Sud" . Ce cap s'exprime sur 2 plans :

1- plan économique : est ouvert le chantier d'un budget de la Zone euro assorti d'un ministre des finances de la zone (un commissaire européen ? ). La coordination des politiques budgétaires n'est donc plus une seule vue de l'esprit.

2- plan militaire : un consensus semble enfin se dégager (grâce à Donald Trump !!) pour bâtir une  défense européenne. Cela suppose que soient mieux coordonnées les politiques extérieures des Etats de l'Union (1).

Pour maintenir ce cap il faudra tenir la barre c'est ce qu'a l'intention de faire Emmanuel Macron par delà les rodomontades de M. Mélenchon. Il faudra que l'Allemagne de son côté entende bien que nous voulons mettre en oeuvre des réformes structurelles profondes (litote...) .

La Chancelière Merkel a acquis certainement la conviction - par delà les échéances électorales toutes proches et la prudence qui va souvent avec - qu'il existe un grand dessein pour l'Europe à conduire et construire ensemble .

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(1) Cf. la nouvelle appellation du Quai d'Orsay : ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères.

jeudi 22 juin 2017

vers une société de dénonciation ?



François Bayrou a probablement raison de mettre en garde à l'égard d'un nouveau "mal français" , celui de la dénonciation tous azimuts. Certes, il est légitime que les irrégularités , les illégalités, les actes de violence etc... soient dénoncés . L'article 40 du code de procédure pénale rend d'ailleurs obligatoire pour tout officier public ou fonctionnaire de saisir le Procureur de la République s'il a connaissance d'un délit.

 Pour autant n'assiste-t-on pas avec la caisse de résonance des réseaux sociaux à un emballement de la machine sans que soit garantie la recherche de l'intérêt général ? Les dénonciations - a fortiori anonymes - ne sont-elles pas (parfois) liées à la volonté de déstabiliser ou de se venger ?

 La question (à laquelle on n'a pas forcément aujourd'hui de réponse...) reste posée : les "lanceurs d'alerte" par exemple mettent en garde , montent la garde ...mais aussi,sortant de l'ombre, se mettent en avant.

lundi 19 juin 2017

Chine / Iran : manœuvres dans le détroit d' Ormuz


Des manœuvres navales conjointes Iran / Chine  viennent de se dérouler le 18 juin dans le détroit d' Ormuz ( Golfe persique ) . 2 points à retenir :

1- le détroit d' Ormuz par lequel  transite le tiers du commerce pétrolier mondial (à destination notamment de l'Asie ) est un site ultra sensible de par les tankers qui "font la queue" et la proximité de la V ème flotte américaine ancrée tout près à Barhein.

2- Les relations Chine / Iran s'intensifient au moment où l'administration américaine s'évertue à marginaliser l'Iran. Le "pivot" américain vers l'Asie est rééquilibré en partie par un "pivot " asiatique vers le Moyen-Orient et - au-delà - vers l'Afrique.

On peut en déduire que la stratégie Chinoise de "nouvelle route de la soie" (volet routier + maritime) se concrétise et se décline en termes économiques mais aussi en termes stratégiques (incluant un volet militaire).

lundi 12 juin 2017

"Macronmania" et /ou désir de renouveau ?



Difficile de répondre à cette questions dont les deux termes sont imbriqués. C'est ce que l'on dénomme un "alignement de planètes " : la coïncidence entre un personnage, ce qu'il représente,  et un désir profond de changement dans nos sociétés devenues étriquées alors que le monde est , lui, emporté dans un tourbillon .

Ce désir s'exprime aussi de manière absconse ou perverse : ainsi le Brexit ou telle élection "populiste " aux Etats-Unis ou ailleurs. Mais le sauveur attendu n'est pas forcément le Messie ...

Concrètement - pour conjurer le sort et tourner la page - on porte au pouvoir des partis démagogues ou soi-disant "révolutionnaires" (en terme d'image) ou bien en donnant crédit à un homme politique - tel Emmanuel Macron - qui bouscule avec bonheur les codes et change les apparences augurant ainsi d'une "nouvelle donne" politique que l'on espère avec ferveur.

Mais ce crédit n'est qu'un prêt sur gages dont les Français entendent percevoir des intérêts  : des réformes, la neutralisation de l'islamisme radical ,une relance de l'Union européenne, la moralisation de la vie publique. Bref un chapelet de voeux dont on ne saurait, par un tour de passe-passe, subtiliser les grains et dont le Président de la République est le premier garant.

Zone euro : vers un budget commun ?



Et voilà que l'on parle à nouveau d'un budget de la zone euro : c'est une des pistes évoquées par la Commission européenne pour mieux coordonner les politiques économiques en allant au-delà des politiques monétaires.

L'idée n'est pas nouvelle et est de nature à tirer l'Union d'une certaine léthargie. En attendant que le Parlement européen aiguillonne dans ce sens il faudra cependant se demander jusqu' où aller dans l'intégration économique : faut-il un ministre des finances de la zone euro , faut-il un Parlement de la zone euro , faut-il - dans ces conditions - priver les Parlements nationaux de leur responsabilité en matière de choix budgétaires ou bien l' encadrer ? Cela mérite réflexion et - in fine - décision.

Dans ce contexte la sécession du Royaume- Uni peut être l'occasion pour les 19 pays de la zone euro de rebondir. C'est peut-être aussi une opportunité pour affirmer une solidarité - souvent mise en doute -  entre pays de l'Europe du sud et ceux de l'Europe du nord.

Le Président Emmanuel Macron a déjà appelé de ses voeux ce rebond . La perspective d'une très large majorité de "En Marche ! " au Parlement ne pourra que le conforter dans la mise en oeuvre de ces choix qui - il faut le souhaiter - seront partagés par l'Allemagne.

Paradoxalement notre horizon s'élargit à mesure qu'il se rétrécir pour d'autres (à l'extérieur tout comme à l'intérieur).


samedi 10 juin 2017

Espagne / Catalogne : l'impossible rupture



La Catalogne s'engage dans un bras de fer avec l' Etat espagnol : un référendum éventuellement suivi d'une "déclaration d'indépendance " est mijoté par Carles Puigdemont, le Président de la Généralité de Catalogne. Comme l'ont révélé des "fuites" récentes, s'organiserait - au niveau régional - un allègement des procédures afin que le Parlement de Barcelone puisse accélérer le processus sécessionniste (1). 

En fait la rupture paraît impossible : les Catalans hésitent encore et - à part Podemos - les grands partis politiques ne veulent pas cautionner une aventure sans retour quand bien même la Catalogne tenterait de s'amarrer à l'Union européenne. Au demeurant on saisit mal comment un éventuel Etat catalan pourrait faire l'objet d'une reconnaissance internationale (sauf peut-être de la part du Venezuela ou...de la République du Soudan du Sud...).

Mais :

- M. Puigdemont apparaît décidé à passer outre au jugement d'inconstitutionnalité (2) d'une procédure référendaire sur un sujet éminemment politique et de portée nationale (et donc à ce titre procédure inconstitutionnelle).

- M. Rajoy, Président du Gouvernement est , lui, décidé à tout faire pour éviter une sécession qui - outre le cas de la Catalogne - entamerait un démembrement de l'Etat (et de la Nation) dont l'unité est tardive ( 15 ème siècle) et dont les "autonomies" ont été encouragées après la période franquiste .

Au moment où - après le Brexit - un renouveau de la construction européenne est attendu le mouvement centrifuge de la Catalogne est , par beaucoup d'espagnols, considéré comme un non - sens et , plus encore, comme un  pied de nez à l'Etat central et aussi aux autres collectivités décentralisées.

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(1) cf. Quotidien ABC du 29 mai (article de Mariano Calleja).
(2) résolution du Tribunal constitutionnel du 14 février 2017

mercredi 7 juin 2017

Pourquoi l'Iran est-il sur la sellette ?



Il y a une certaine inconséquence à accuser l'Iran d'être un " Etat terroriste" alors même que l'E.I. commet des attentats sur son sol. Au moins 12 victimes dans l'attentat revendiqué par Daesh ce matin dans l'enceinte du Parlement de Téhéran et près du mausolée de l’imam Khomeini. 

Si l'E.I. s'en prend désormais à l'Iran c'est bien qu'il le considère comme l'un de ses principaux adversaires (rôle des Pasdarans, de la Force Al-Qods dans le combat contre Daesh). 

On peut - dans ce contexte - se poser la question de la position américaine à l'égard de l'Iran (1): est-ce seulement un jeu d'équilibre géopolitique cherchant à favoriser l'Arabie Saoudite wahhabite qui voit en l'Iran chiite un concurrent probable pour assurer un leadership au Moyen-Orient ? Est-ce la crainte que l'Iran ne se dresse un jour contre Israël et que le nucléaire ne refasse surface ?

Bref, les cartes semblent biaisées au moment où le premier adversaire reste l'E.I./Daesh. et que - dans ce combat en cours à Rakka comme à Mossoul  - l'Iran constitue un "fer de lance".

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(1) discours du 21 mai à Riyad  de Donald Trump appelant à "isoler l'Iran " jugé responsable du terrorisme (cf. Le Monde.fr avec Reuters 21 mai 2017). 

dimanche 4 juin 2017

Daesh : convulsions de l'Hydre



L'attentat de Londres hier soir est - au-delà du drame - la preuve des convulsions de l'Hydre.

C'est peut-être le moment de se souvenir comment - dans la mythologie grecque - Héraclès tua l'Hydre de Lerne, monstre à plusieurs têtes : Selon la légende, à l'aide de brandons il en brûla les "racines" afin qu'aucune ne repousse . Ensuite il trancha l'une des têtes, soi-disant immortelle, qu'il enfouit sous un rocher.

C'est probablement , profitant des convulsions , le moment d'éradiquer la tête afin que n'en surgissent d'autres . Car - tout comme celle de l'Hydre de Lerne - la tête n'est certainement pas immortelle .



samedi 3 juin 2017

Organisation de coopération de Shanghai : un rôle clé en Asie



Au moment où les Etats-Unis sont gagnés par la tentation - sélective - du repli (cf. désengagement de l'accord de Paris, distance par rapport à l'OTAN) on assiste en Asie à une montée en puissance de l'Organisation de Coopération de Shanghai (O.C.S.).

Un nouvel équilibre se met en place dans un monde susceptible de redevenir "bipolaire" (USA/ CHINE) . 

Car l'O.C.S. est plus qu' un simple forum : l'Organisation traite d'économie mais aussi de questions militaires (notamment lutte contre les mouvements terroristes). Elle organise aussi des manœuvres navales conjointes . Certains y voient un possible pendant à l'OTAN .

Deux considérations augurent de discussions importantes lors du sommet de l'O.C.S. à Astana (Kazakhstan) le 9 juin prochain . Cette réunion est quelque peu passée sous silence alors que :

1- La montée du terrorisme (cf. attentat de Kaboul le 31 mai qui a fait 90 morts ) va amener les Etats de la région - et d'abord l'Afghanistan - à rechercher des coopérations opérationnelles au plus près du terrain. La Chine tout comme la Russie craignent une poussée islamiste (Asie Centrale, Xinjiang...) et ne devraient pas mesurer leurs efforts. L'Inde connaît une situation identique sans parler,évidemment, du Pakistan où le positionnement des responsables politiques est cependant ambigu .

2- L'O.C.S couvre de plus en plus un espace considérable :

a/ Chine, Russie, Inde, Pakistan , Kazakhstan (et 3 autres Etats d'Asie Centrale)

b/ l'Iran , jusqu'à présent Etat-observateur, va devenir d'ici peu membre à part entière. La Turquie devrait également faire acte de candidature si l'on en croit de récentes déclarations du Président Erdogan qui bascule vers l'Asie.

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                 A Astana va certainement s'opérer un "recentrage" autour de la Chine et de la Russie . Cela en raison de considérations économiques (ressources énergétiques notamment gazières) mais aussi du fait des menaces que font courir en Asie les mouvements extrémistes (Talibans, Al-Qaïda, Daesh) que Moscou comme Pékin veulent neutraliser.

vendredi 2 juin 2017

CLIMAT : L'Amérique isolée


Quels motifs ont poussé Donald Trump à dénoncer les accords de Paris sur le climat ? Est-ce pour allumer un contre-feu alors qu'il est confronté à des problèmes intérieurs (prochaine audition de l'ex-directeur du FBI, James Comey, notamment) ou bien - plus probablement - en raison de son "climato-scepticisme " et de ses engagements de campagne (réouverture de mines de charbon) ?

Mais M. Trump , en faisant ce choix de court terme, n'a pas imaginé combien les Etats parti-prenantes à l'accord de Paris allaient simplement analyser cette posture comme étant l'expression d'un égoïsme américain . 

Ce désengagement ne va pas dans le sens d'une Amérique "great again". 

Le Président Macron a eu mille fois raison de souligner hier soir qu'il n'existait pas de "plan B " pour la Terre et que, partant, l'accord de Paris - négocié - n'était pas à nouveau négociable. 

Il reste maintenant à resserrer les liens après que M. Trump ait tenté de les desserrer. A cet égard le soutien de la Chine est important au point qu'il revêt une dimension politique : un partenariat Union européenne/ Chine aurait - dans ce domaine et d'autres - une vraie signification.

mardi 30 mai 2017

Europe " non alignée " : tournant de l'Histoire ?



Au lendemain de la "tournée" de M. Trump (OTAN, G7) un vent de "non alignement " soufflerait-il sur l'Europe ? Il nous remet en mémoire la politique extérieure de la France des années 1960 à l'époque du Général de Gaulle (reconnaissance de la Chine, discours de Phnom Penh...).

La France se retrouverait probablement plus à son aise dans une Union européenne "non alignée ": ni Washington ni Moscou, telle est peut-être notre ambition et celle aussi de l'Allemagne voire de l'Espagne ou de l'Italie. 

Il y a en ce moment, en Europe, comme une aspiration à ne plus recevoir de leçons quel que soit le maître d'école . Pour autant - et c'est le mérite de M. Trump de le claironner - l'Union européenne devra accepter de prendre en charge sa politique de défense s'il apparaît bien que les Etats-Unis envisagent de mesurer leur engagement au sein de l'OTAN.

Si telle est notre ambition, ce "non alignement" a un coût . Mais , au-delà , il y a la perspective d'une Union européenne politiquement structurée , plus "lisible " dans ses engagements et que l'instituteur -avant de rentrer en classe -  ne fait pas "aligner" dans la cour de création.

C'est peut-être là le chantier qui attend M. Emmanuel Macron , aux côtés de Mme Angela Merkel : un tournant de l'Histoire ?