dimanche 28 février 2021

Lettre (imaginaire) à un parent australien

 Cher Bill,

Tu m'annonces que du côté de Brisbane tout comme à Sydney , c'est le plein été . Puisses-tu avoir suffisamment d'eau pour abreuver ton cheptel qui , l'an passé , s'est trouvé décimé du fait de la sècheresse étouffante. Mais je sais que les australiens sont ingénieux : la preuve en est l'efficacité que votre gouvernement a démontrée pour lutter contre le coronavirus . Alors qu'en France on compte 86 000 décès (et près de 4 millions de cas) l'Australie se "pavane" avec 909 décès et moins de 29 000 cas . Il est vrai que l'Australie est une île et que vous êtes bien plus disciplinés que nous autres occidentaux . 

Finalement , vous appartenez plus à l'Asie qu'au monde occidental . Certes , j'ai appris vos démêlées avec la Chine : mon conseil est toutefois de ne pas entrer en "guéguerre" commerciale avec Pékin ; vous auriez fort à faire et vous n'en ressortiriez pas en meilleure forme . Je connais bien votre attachement à l'Amérique (les five eyes ) mais il faut parfois fermer les yeux (tout en en gardant un entrouvert).

Tu ne parles plus d'Uluru , la montagne sacrée des aborigènes . Est-ce parce que , dorénavant , on ne peut plus y grimper ?  C'est ce que les aborigènes ont obtenu du gouvernement : tant mieux pour eux ! Ils le méritaient bien après les massacres subis au 19 ème siècle . A ce sujet je te confirme que Lapérouse n'y est pour rien puisqu'il n'a fait escale à Sydney (plus exactement à Botany Bay ) qu'en  1788 . Contrairement à la légende Lapérouse (ou La Pérouse) n'a pas été devancé de quelques jours par le capitaine James Cook . Au contraire le Français est arrivé en Australie 18 ans plus tard : Cook a mouillé dans cette baie en 1770 . Mais les légendes ont la vie dure et tant mieux si La Pérouse passe, aux yeux des australiens , pour le quasi-découvreur de votre île-continent .

J'imagine qu'en dépit de ta bonne forme tu renonces probablement à surfer quand bien même le surf est un sport national en Australie au même titre que l'apprêt de barbecues . Et ce sport vaut bien notre pétanque nationale ...Cela demande évidemment un peu plus de sens de l'équilibre . Mais ce sens , les australiens le possèdent plus probablement que nous , français à moins que l'excès de bière ne le fragilise . 

Quoi te dire de plus ? sinon que Nice et Dunkerque sont "sous cloche" du fait de la progression de la pandémie dans ces villes . C'est d'ailleurs assez surprenant que le virus s'accroche dans 2 territoires fameux pour leur carnaval . On me dit que Nice n'a pas dérapé et que le virus est surtout entré par Antibes à bord de yacht affrétés par la gentry anglaise . Par contre certains sous-tendent que les dunkerquois n'ont pas fait preuve de la même prudence : de Zuydcoote à Malo des "chapelles" auraient subrepticement  poussé au point que certains , pour exprimer leur mécontentement , auraient tenté de déboulonner la statue de Jean-Bart trônant sur la Grand-Place . 

Au-delà du carnaval , il y a un autre tintamarre en France : figure-toi que la ministre des universités vient de soulever un lièvre . Celui de l'islamo-gauchisme dans les enceintes universitaires . Tu t'imagines comment à l'extrême gauche on a pu réagir : Mélenchon (me dit-on ) n'en dort pas la nuit , lui qui croyait avoir retrouvé des matins qui chantent en faisant son miel du nouveau prolétariat qu'étaient (pensait-il ) les islamistes radicaux . Mais les gens sensés (si , cela existe ! ) savent bien ce qu'il en est : en même temps que  l'écriture inclusive  et la culture "wok" , l'islamisme a fait son entrée dans les campus . Tu sais que Michel Houellebecq (notre romancier-prophète national ) nous alertait déjà en 2015 (cf. son roman soumission ) . 

Bon , je sais que l'Australie n'a pas ces problèmes et , qu'à la terrasse des cafés , vous sirotez vos excellentes bières nationales ...sans crainte qu'un fou vienne vous déloger d'une rafale plus ou moins bien ajustée . Porte toi bien , Cher Bill , en te priant t'embrasser ton épouse Peta que j'encourage à remonter sans trop tarder sur les planches de l'opéra .

Votre parent affectionné,

Jean-Pierre 

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