Au-delà des considérations économiques il est vraisemblable que l'élection présidentielle de 2022 se joue sur les " affects" . Dans une société qui vit (au moins en partie) au rythme des réseaux sociaux c'est de moins en moins "la raison pure" qui dicte les choix : les affects brisent l'élan de la raison . C'est pourquoi la gestion de la pandémie de Covid -au carrefour de l'affect et de la raison - tout comme l'appréhension (et le règlement) du communautarisme (1) vont être des marqueurs de l'élection dans un peu plus de 1an .
Le danger d'une élection de Mme Le Pen est évident quand bien même la raison pousse à éviter ce choix . Mais l'affect et le boulet des émotions peut l'emporter face à la raison qui devrait éliminer une candidature aussi loufoque que celle de Donald Trump . Hélas , dans le contexte où nous vivons , celui d'une société qui vacille au rythme des " me too " servis à toutes les sauces la raison peut à tout moment flancher.
Il serait bien préjudiciable que plusieurs de nos concitoyens acceptent finalement de se faire "Hara-Kiri " en votant pour les partis extrêmes tout comme ceux qui jadis , en Espagne , applaudissaient lorsque le compagnon de Franco, Millan - Astray s'écriait en 1936 lors d'un discours de Miguel de Unamuno à l'université de Salamanque : "mort à l'intelligence ! " . Heureusement nous n'en sommes pas encore là ...mais la tentation peut inopinément surgir.
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(1) Il appartiendra au gouvernement de ne rien lâcher sur ce thème qui doit rester au centre de la loi sur les principes de laïcité (et du risque de séparatisme) .
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