La situation en Italie (coalition " 5 étoiles" et Ligue ) pourrait-elle un jour se produire en France ? A priori il s'agit de deux partis attrape-tout qui - comme en France - se veulent ouvertement populistes et égrènent la rengaine de l'anti-élitisme . Des deux côtés des Alpes le discours anti - européen cimente un "non-programme" largement démagogique : En théorie donc les deux extrêmes pourraient - en France - à terme se rejoindre puisque leur électorat supposé semble en partie identique .
Pour autant la situation politique des deux pays est différente : en Italie les partis de droite et du centre (parti démocrate) sont en perte de vitesse, la gauche est divisée et , en se recomposant , s'est décomposée . Le discours anti-élitiste (et anti-parti) est alimenté au quotidien par les problèmes de corruption (1) en dépit de la lutte courageuse menée contre le blanchiment .
La France , certes, n'est pas à l'abri quand bien même le populisme ne s'alimente pas à la même source : la droite traditionnelle (Les Républicains) demeure solide en dépit de ses combats (larvés) des chefs , le parti socialiste est au creux de la vague mais il véhicule encore des valeurs républicaines issues des Lumières . Il existe aussi un "centre" réformateur, social et chrétien quand bien même il se trouve dilué dans la saga macronienne .
Dans cet environnement , le Front National est en proie à des tensions internes (Marion Maréchal / Marine Le Pen ) qui ne vont pas tarder à apparaître au grand jour ; les "Insoumis " apparaissent moins un parti qu'un " sas de décompression " (au delà des apparences il y a un monde entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin quand bien même ils se côtoient à l'assemblée et dans les manifestations ) .
Fort heureusement pour l'Europe il est peu probable que la France rejoigne l'Italie dans ce qui apparaît (aux yeux aussi de nombre d'italiens) comme un marché de dupes . Et M. Giuseppe Conte , possible prochain chef de gouvernement, en dépit de ses talents de juriste , n'est pas Mazarin .
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(1) cf . Rapport de l'ONG Transparency International du 10 octobre 2017
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