jeudi 30 octobre 2014

IRAN : en marge du droit ?



Les exécutions se multiplient en Iran : on pend "à tour de bras ". Le 25 octobre une jeune femme de 26 ans a été pendue pour avoir tué - apparemment en se défendant -  un agresseur qui l'avait violée (1) La "communauté internationale" s'en est émue ...en vain.

 J'imagine que cette exécution fait suite à un jugement et est conforme au droit iranien mais est-ce conforme au Droit qui prévaut dans les démocraties?

 Notre monde est bien complexe : pour les uns une vie est essentielle, pour les autres elle compte bien peu.

Certains diront qu' à l'époque révolutionnaire en France les têtes tombaient après des simulacres de jugement mais c'était il y a plus de 220 ans ...

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(1) Le Monde.fr du 25/10/2014 avec A.F.P

samedi 25 octobre 2014

MALRAUX :Un personnage hors du temps ...



Pour beaucoup Malraux est un Aventurier (avec une majuscule) ,un homme politique, un écrivain. Mais combien se doutent que Malraux avait aussi une vision quasi mystique du Temps et de l'existence ?

Car au-delà de la prouesse de l'écriture dense, classique et baroque à la fois, il y a le "chercheur" Malraux . Est-ce pour cela qu'il a mis ses pas dans ceux du Général de Gaulle ou qu'il commanda l'escadrille "France" lors de la guerre d'Espagne?

C'est en parcourant les "Antimémoires" que je tombe par hasard sur la phrase suivante (page 39):

'' Le plus grand mystère n'est pas que nous soyons jetés au hasard entre la profusion de la matière et des astres ;c'est que, dans cette prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant.''

C'est là une vision que ne renierait pas le Dalaï Lama !


jeudi 23 octobre 2014

Iran / nucléaire : la dernière ligne droite ?



On sait que le 24 Novembre 2014 constitue une date butoir pour les négociations en cours entre l'Iran et le groupe des 5 +1 . L'enjeu est de taille : écarter le "fantasme nucléaire" qui - comme en Europe au temps de la "guerre froide" - prévaut au Moyen-Orient et , par là , rassurer Israël .

 Ensuite permettre à l'Iran de rejoindre tête haute le "concert des Nations" qui ont leur mot à dire dans les affaires du monde. 

Mais des lobbies ont pour objectif d'empêcher tout accord qui - selon certains - serait la "pire des choses". Vraiment ?

 La tache sera donc rude pour éviter qu'un accord d'ici un mois ne se trouve vide de substance et donc de sens . Tout comme les accords d'Oslo qui n'ont pas permis qu'une paix durable s'instaure entre Israël et Palestine.

 Pourtant ce serait une issue heureuse que d'en arriver à un accord avec l'Iran : il serait gage de sécurité et de meilleure stabilité pour le Moyen-Orient. Le Président Obama sera-t-il influencé et dans quel sens par les prochaines élections de mi-mandat ? 

vendredi 17 octobre 2014

Zone Euro : renforcer l'intégration



Les turbulences de ces derniers jours autour des perspectives de croissance vont dans le même sens en émettant le même signal : il est urgent de renforcer l'intégration des 18 pays de la zone euro

Au-delà de l'Union monétaire, une Union économique et fiscale paraît indispensable. Cela suppose notamment une identique volonté de réduire les déficits . 

Autrement dit une vraie gouvernance est indispensable portant - au-delà des aspects monétaires- une coordination des politiques économiques autour de projets définis en commun.

 Le risque est évidemment celui d'avoir une Europe "à deux vitesses" mais il ne s'agirait pas d'opposer le Nord au Sud (il suffit de regarder ce qu'a fait l'Espagne)

Les partis "populistes" seront bien sûr hostiles à une intégration plus poussée. Mais je ne vois guère - à terme car cela peut prendre plusieurs années - que cette solution pour rendre crédible une Union (la zone euro = 320 M d'habitants) allant au-delà d'une zone de libre-échange. L'avenir (le nôtre et celui de nos enfants) en dépend très probablement . 

jeudi 16 octobre 2014

L 'Economie "déboussolée"



L'on se demande quels sont les progrès accomplis depuis 1 siècle tant les retournements de conjoncture sont nombreux alors même que les instances nationales et internationales chargées de prévoir , de réagir, d'assainir n'ont jamais été aussi nombreuses. 

Si tant est qu'ils puissent réagir, ces organismes (F.M.I, Banques centrales etc...) ne le font que longtemps après. 

Après 7 ans de "crise économico-financière " voilà que le FMI annonce  un ralentissement mondial alors que dans le même temps les Etats-Unis ont une croissance supérieure à 3% tout comme la Grande-Bretagne et que l'Espagne à force de réformes sort de la crise et recommence à créer des emplois.

 Comment interpréter la conjonction de bonnes et de mauvaises nouvelles ? Sauf à imaginer un comportement schizophrénique des marchés.

 L'Union européenne et la zone euro seraient-elles devenues muettes ? La schizophrénie serait-elle devenue maladie contagieuse.? 

Où sont et que font les "instances de régulation" sauf à considérer qu'elles n'ont finalement jamais existé depuis la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers

Comme dans un banal roman policier on est tenté de s'interroger " à qui profite ..." ?

lundi 13 octobre 2014

F.M.I : prévisions ou prédictions ?



En l'espace de deux mois et demi (20 juillet / 7 octobre) les prévisions du F.M.I. sont très sensiblement revues : si la Grande-Bretagne, les Etats-Unis franchissent (prévisions 2014) la barre des 3 % , en revanche l'Allemagne est abaissée de 0,5 points, la France, de 0,4 points et l'Italie de 0,5 points (avec une croissance négative : - 0,2). Par contre l'Espagne est confortée dans ses prévisions : 1,3 % au lieu de 1,2%. (1)

Ces chiffres (qui sortent d'ordinateurs que l'on ne saurait mettre en cause) paraissent quelque peu erratiques : certes, la situation politique mondiale ne s'est guère améliorée depuis Aout mais faut-il imputer le manque de dynamisme (selon le F.M.I.) aux "coupeurs de tête "? Ou bien au virus Ebola?

On appréhende mal l'incidence de ces prévisions qui - il faut le reconnaître - ne sont pas des prédictions car les prédictions ne sont pas révisées tous les deux mois.

Je remarque cependant que l'Espagne qui a suivi à la lettre (quasiment) les orientations de la Commission redresse hardiment la tête avec un taux de croissance trois fois supérieur à la France. Pour 2015, le taux d'augmentation du PIB sera (ou serait selon le langage FMI) le double du taux de croissance de la France (2% au lieu de 1% pour la France). Il en est de même pour la Grande-Bretagne dont le taux de croissance dépasse 3%. 

En revanche la France - réticente aux réformes structurelles - patine tout comme l'Italie qui envisageait , il me semble, un vigoureux plan de relance.

Il y a quelques semaines je me demandais s'il existait des alternatives aux politiques de rigueur et aux ambitieuses réformes structurelles . Je m'aperçois en m'appuyant sur les exemples espagnols et anglais que tel n'est pas le cas. Le Premier ministre , Manuel VALLS , l'a compris ainsi que son ministre de l'économie, Emmanuel MACRON. Mais tous deux portent une croix et le chemin est encore long.

Le F.M.I  n'est finalement que le reflet d'une situation puisque ses prévisions ne valent pas prédictions. Prêter attention à ces statistiques est probablement important, mais plus important est de croire - et soutenir- ceux qui à gauche comme à droite n'essayent pas de faire prendre des "vessies pour des lanternes" et encouragent les chefs d'entreprises . Car ce sont eux qui recrutent, produisent et exportent.

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(1) Le Point (en ligne) du 7 octobre 2014. Voir notamment les diagrammes.


dimanche 12 octobre 2014

Djihadisme : la Turquie spectatrice ?



Ainsi, la ville de Kobané à quelques encablures de la frontière Turque est sur le point de tomber . Les Kurdes se défendent avec acharnement (1) mais leur armement n'est pas de nature à repousser les assauts du prétendu "Etat islamique". Et l'on sait que les frappes aériennes américaines n'ont qu'un impact bien relatif. 

La télévision montre - sur les hauteurs - des chars turcs immobiles. La Turquie est donc "l'arme au pied" mais ne bouge pas. Or si Kobané tombe aux mains des djihadistes ce sera tout un symbole : celui de l'échec de la "coalition" , de la résistance désespérée des Kurdes et de l'inaction - notamment au sol - des Etats de la région.

 Ankara aurait-il choisi son camp et tenterait-il ainsi récupérer à terme un Califat dont il a jadis été dépossédé ? Le Parlement Turc a pourtant donné son accord à une intervention des forces armées...mais le Président Assad a-t-il accepté? Le serpent semble se mordre la queue.

La Turquie attend-elle un mandat de l'ONU ? Mais la Turquie , membre de l'OTAN, n'a-t-elle pas rejoint la coalition approuvée par le Conseil de Sécurité ?

 L'Iran de son côté a indiqué qu'il était prêt à intervenir et l'accord du Président Syrien doit lui être acquis . 

Alors ? Sur le macabre jeu d'échec que nous percevons les pièces semblent scotchées. Certaines voient les choses de trop haut, d'autres , en bas attendent. Combien de temps?

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(1) voir Le Monde du 11 octobre 2014, article de Yves-Michel Riols

vendredi 10 octobre 2014

Juppé / Sarkozy : le " match "



Deux ans et demi avant la date fatidique c'est ce "bréviaire" qui me vient à l'esprit. Les deux hommes ont certes des qualités qui légitiment leur candidature à la Présidence de la République . Mais leur profil est bien différent .

Voilà - à tout hasard et sur la base de critères simples - ma perception :

1- Compétence : les 2 hommes sont compétents. Mais - dans des circonstances graves -  N. Sarkozy paraît cependant plus dépendre de son entourage, de ses conseillers . A. Juppé semble plus à même de prendre une décision "en son âme et conscience". Est-ce un défaut ou une qualité?

2-Confiance : A "première vue " A. Juppé inspire davantage confiance que N.Sarkozy qui sait convaincre mais souvent à l'aide de quelques "ficelles". A. Juppé parle - lui - sans fioritures et sans excès . Le ton est plus juste et dépourvu de formules incantatoires ou d'élans de prétoire.

3-Détermination : Tous deux sont des hommes déterminés. Ils peuvent cependant diverger sur l'objectif à atteindre . A. Juppé semble plutôt s'inscrire dans une recherche d'intérêt général, démarche où l'opportunité du court terme peut passer au second plan . N. Sarkozy paraît davantage chevaucher les opportunités du moment . Mais,évidemment, ces opportunités peuvent aussi servir l'intérêt général. 

4-Dynamisme : la "palme" revient à N.Sarkozy. Encore faut-il savoir si le dynamisme, essentiel pour les trapézistes, l'est tout autant pour les chefs d'Etat. Certes, A. Juppé supportera peut-être moins le décalage horaire lorsqu'il se rendra en Chine ou aux Nations Unies. Mais il existe des remontants (et A. Juppé a apporté la preuve qu'il savait "remonter").

5-Réconcilier les Français : Afin de faire barrage aux populismes et montrer aux français "en colère" qu'il y a des alternatives politiques , il faut convaincre et gagner le Centre et aussi une frange socialiste qui a de l'estime pour A. Juppé (cf. le "chapeau" qu'il a dû porter longtemps et qu'il a dû assumer). N. Sarkozy n'est pas dépourvu d'astuces mais pourrait donner l'impression de flirter au gré des sondages...et des conseillers.

6-Représentation de la France : A. Juppé a - déjà - le costume à la taille qui convient . Peut-être faudra-t-il seulement l'égayer un peu plus (sans trop).

Evidemment, ces opinions - avant de passer à table - sont personnelles et n'engagent que moi (comme l'on dit dans les romans de science-fiction)...

jeudi 9 octobre 2014

IRAN / Nucléaire: le '' mystère Parchin'' ...



Alors que les négociateurs ( Kerry, Zarif, Ashton) se rencontrent le 15 octobre à New-York, mardi dernier 7 octobre une explosion - inexpliquée - aurait eu lieu (1) sur le site militaire de Parchin à 30 km de Téhéran faisant deux victimes.Cette explosion serait passée inaperçue si le complexe militaire de Parchin ne sentait quelque peu "le souffre" : des rumeurs persistantes tentent d'accréditer que c'est sur ce site que des essais auraient été faits de détonateurs (2) à même de déclencher la réaction en chaîne sur des têtes nucléaires . D'ailleurs, l'accès de cette zone avait été - dans un passé pas si lointain - refusé aux inspecteurs de l'A.I.E.A.

La question demeure :

1/les Iraniens , en dépit de leurs affirmations, poursuivent-ils un programme nucléaire militaire (dans le contexte de déstabilisation actuel du Moyen-Orient)?

2/ Tel autre pays aurait-il intérêt à faire échouer les négociations en cours et qui doivent normalement s'achever d'ici fin novembre?

Bien malin qui peut répondre. Les 2 versions sont plausibles. La seconde tout autant que la première.

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(1) source : i24NEWS du 6 octobre 2014 

(2) les détonateurs , en ce domaine, requièrent une technologie sophistiquée et supposent par ailleurs une bonne connaissance de la métallurgie de l'uranium solide (2 sphères  que le détonateur va comprimer).

mardi 7 octobre 2014

Budget : où trouver 8 milliards d'économie ?


La Commission européenne serait en passe de rejeter le budget de la France faute de mesures d'économies suffisantes . Je ne sais si les pistes suivantes sont ou non à suivre.
 Je les indique seulement :

1- Supprimer des sous-préfectures voire les préfectures de département comme cela a été le cas en Espagne au moment de la décentralisation : plus de ''Gouverneur civil" (1) désormais dans les provinces mais seulement dans les grandes régions (les "autonomies" ).Cela ne marche d'ailleurs pas plus mal.

Si l'on supprime des sous-préfectures , il faut garder les préfectures. Si - au contraire - on garde les sous-préfectures , on peut supprimer les préfectures de département puisque les préfets de région peuvent alors s'appuyer sur les sous-préfets en poste "sur le terrain ". L'économie (fonctionnement +'immobilier ) est loin d'être négligeable.

2- Accélérer la suppression des départements et la réduction des régions. Economies à la clé importantes (cf. l'augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités )

3-Revoir le dispositif de formation professionnelle (il faut tout remettre sur la table ) et le fonctionnement (et même l'existence) de Pôle emploi . La privatisation de la structure devrait permettre et de faire des économies et de gagner des points en termes de suivi, d'accompagnement et d'insertion.

Certes , on dira que ces quelques pistes relèvent du '' il y a qu'à "naïf et présomptueux. Pourtant ces réformes ont bien été envisagées tant dans le passé que récemment . Mais c'est  sans compter sur les lobbies qui - parfois- viennent conforter les "grands principes" au nom desquels on ne peut défaire ce qui est présenté - de manière rhétorique - comme faisant partie des " acquis républicains".

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(1) Les Gouverneurs Civils , appelés "délégués du Gouvernement"  ne sont plus en place que dans les "communautés autonomes" (les Régions) depuis avril 1997. Dans les "provinces" (départements) l'Etat est représenté désormais par un "sous-délégué du Gouvernement" c'est-à-dire par l'équivalent d'un Sous- Préfet.

lundi 6 octobre 2014

France : une productivité sur mesures



Il y a - pour expliquer l'une des causes du chômage en France - une étroite corrélation entre investissements des entreprises et emploi . C'est une évidence comme il est évident qu'il y a corrélation entre investissements et taux de marge. 

De la même manière on sait quels sont les 2 paramètres principaux influant sur le taux de marge : le taux d'imposition et la productivité. Or, si le taux de productivité horaire en France est largement au-dessus de la moyenne, la productivité globale intégrant les heures travaillées est indigente.

J'en veux pour preuve ceux qui s'accordent à stigmatiser les administrations où les 35 heures sont un objectif alors que le temps travaillé est plus proche de 32 heures que de 35. 

Je me souviens - il y a 15 ans - d'un maire en avance sur son temps et qui voulait imposer les 35 heures : ce fut une levée de boucliers de la part du personnel car dans cette mairie du nord de la France les horaires étaient plus proches de 30 heures que de 35...

 Ainsi la France s'assoupit-elle...en attendant des réformes que la Rue n'ose plus demander.

dimanche 5 octobre 2014

Mer Caspienne : Axe Téhéran-Moscou?



Les médias en ont peu parlé pourtant le 24 Septembre dernier a été l'occasion d'un évènement important : le sommet d'Astrakhan (1)  réunissant les pays riverains de la mer Caspienne a vu une avancée sensible dans le sens de ce que souhaite Moscou : interdire toute base navale occidentale (américaine) en mer Caspienne

Il semble que Téhéran et Bakou aient joué, finalement, un rôle déterminant. L'Azerbaïdjan qui - jusqu'à présent - jouait "la carte" occidentale et celle de l'OTAN semble avoir "retourné sa veste.

 Il n'est plus sûr , par ailleurs , que l'Iran puisse se substituer à la Russie pour fournir du gaz à l'Europe occidentale...(utilisation de l'oléoduc B.T.C - Bakou-Tbilissi-Ceyhan compromise ? )

Le Président Poutine, bon prince, a proposé une exploitation en commun des ressources de la Caspienne.

"En commun" vraiment ?

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(1) Référence : La voix de la Russie 29 Septembre 2014 (article de M. Igor Siletski)

vendredi 3 octobre 2014

Economie : l'Europe du Sud à 2 vitesses



On oppose habituellement les pays de l 'Europe du Nord (les bons élèves) et les pays de l'Europe du Sud (mauvais élèves) . Cette distinction paraît actuellement bien simpliste : alors que l'Espagne annonce (1) une prévision de croissance de 1,3 % pour 2014 et 2 % pour 2015, la France se contente d'une croissance poussive de 0,4 % (prévision inférieure au 0,7 % de juin) pour 2014 et de prévisions de 1% pour 2015, prévisions jugées aléatoires par le Haut Conseil des Finances Publiques . 

Le constat est donc d'une Europe du Sud à 2 vitesses : des efforts faits par l'Espagne, des efforts moindres faits par la France dont le taux de chômage sera en progression tant que la croissance n'atteindra pas 1,5 % . Cela ramène au débat sur la rigueur (ne parlons pas du mot tabou d'austérité) .

Ainsi l'Espagne (dont le taux de chômage atteint cependant 25 %) retirerait maintenant (au bout de 5 ans de sacrifices) les "marrons du feu" alors que la France demeurerait encore prise dans la nasse mais avec un taux de chômage 2 fois moindre. 

Y aurait-il 2 "modèles" de sortie de crise ? le "modèle" Espagnol (du sang et des larmes ) et un "modèle " Français plus "douce France", moins rigoureux mais dont les résultats se font attendre : souffrance plus légère (en raison des calmants administrés)  mais cependant plus durable , plus longue et difficile à guérir.

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(1) Récentes déclarations de M. Mariano Rajoy, Président du Conseil Espagnol.

vendredi 26 septembre 2014

IRAN : Une " Nation indispensable"



C'est l'expression qu'employait la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright faisant référence aux Etats-Unis et à sa politique étrangère. C'est aussi l'expression qui vient à l'esprit lorsque je pense au risque de déstabilisation du Moyen-Orient et au-delà...

L'on peut certainement compter sur Téhéran non seulement pour des frappes aériennes mais aussi pour des actions au sol permettant d'éradiquer les barbares du pseudo "Etat islamique".

Il ne faut évidemment pas mêler les problèmes : ainsi il convient d'être attentif au règlement de la question nucléaire mais il faut aussi faire confiance (1)  une fois les "lignes rouges" tracées ( nombre de centrifugeuses, devenir du stock d' uranium enrichi, modalités d' alimentation du réacteur de Buscher etc...). 

L'Iran me semble disposer des moyens de neutraliser le "pseudo califat" et - à ma connaissance - il n'a pas contribué comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar à son avènement. Même si ces 2 pays s'en mordent maintenant les doigts.

La situation est suffisamment sérieuse pour que l'on ne freine pas Téhéran tout en restant vigilant sur le nucléaire : Le risque serait de "brider" l'Iran parce que certains autres Etats redouteraient qu'il devienne une vraie puissance régionale désormais intégrée dans la communauté internationale .

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(1) Confiance = vigilance . Ainsi le site Iranien IRIB du 2 Octobre 2014 salue comme une "grande victoire" les propos du site américain Atlantic pointant sur le fait que les Etats- Unis n'exigeraient plus désormais un démantèlement des centrifugeuses mais seulement une rupture des connexions entre elles  "ce qui garderait intactes les capacités d'enrichissement de l'uranium. Les iraniens ont remporté ces grandes victoires grâce à des coups de bluff successifs " indique le site Atlantic , propos repris par le site iranien IRIB

AIR FRANCE : la "pétaudière"



Je ne sais qui , finalement, "incriminer" : des pilotes sur le rythme "toujours plus" (alors qu'ils sont peut-être assis sur un filin?) la direction d'Air France sans vraie direction ? ou bien le gouvernement qui a montré qu'il avait quelque difficulté à tenir le manche ? 

En tout cas, comme une bonne partie de la presse le fait observer, cela montre bien que la France est difficilement gouvernable.

 Ce "cafouillage " est inexplicable alors même que l'opinion publique , le personnel au sol, les passagers potentiels (qui deviennent de plus en plus virtuels ) ne comprenaient pas les raisons profondes du mouvement (15 000 ou 13 000 euros par mois pour un pilote ?).

Belle leçon de démocratie qui nous est administrée alors même que les pilotes ont obtenu satisfaction.
"Toujours plus haut " : telle devrait être la devise des pilotes d'Air France.

mercredi 24 septembre 2014

L'Union européenne en retrait ...



Je m'arrête sur l'extrait suivant du livre de Robert Kagan : L'Ordre mondial américain, 2012 , (Idées du Monde/ Nouveau Monde) préfacé par Hubert Védrine :

"Depuis une dizaine d'années , l'Union européenne, si l'on met à part le fait qu'elle connaît des difficultés économiques et diminue sa force militaire , a perdu de son ascendant politique et moral sur le système international" (page 147).

Le jugement est porté sans détours et, au demeurant, il me paraît juste: finalement;à part les préoccupations économiques, le sauvetage de la "zone euro" peut-on affirmer aujourd'hui que la voix de l'Union porte de quelque manière que ce soit ?

 L'Ordre économique et les aspirations qui vont avec l'emportent (avec un succès mitigé d'ailleurs si l'on se réfère aux prévisions de croissance) sur les aspirations de nature politique . L'Europe était (est encore) un grand dessein mais il reste à la traîne : au fait, quelle vision du monde avons-nous, de quelle manière portons-nous les valeurs qui sont les nôtres ?

 Bon gré , mal gré notre référence est l'Ordre américain. Cela  traduit l’impossibilité qui est la nôtre d'apporter une "valeur ajoutée". Ce n'est pas, bien sûr, que l'Ordre américain soit à passer sous silence car il est le garant et de nos démocraties et de notre sécurité. Mais l'Union européenne n'ajoute rien. 

Et pourtant la démocratie américaine (et l'orgueil de l'exporter) n'est qu'une déclinaison de notre "Philosophie des Lumières". Mais il semble - la tâche est-elle trop lourde ? - que nous ayons décidé de "passer la main". 

M. Draghi fait un travail remarquable et M. Juncker fera sûrement (dans sa sphère) de même mais le "génie " de l'Union , impavide, se tait. 

Alors que fleurissent les nouveaux barbares , l'Union reste sur la défensive. 

La France se sent seule : entre une Amérique fière du flambeau qu'elle porte et une Russie qui n'entend plus l'horloge qui a marqué minuit, la France se cherche. Elle attend l'heure de l'Union . Longtemps ?

Irak : Non, pas de doutes quant à notre intervention



Le député Alain Marsaud ex magistrat anti-terroriste considère que l'intervention Française en Irak "est une erreur" (cf. Le Figaro.fr du 23 Septembre + AFP). Ses arguments : les américains sont responsables de la situation (c'est vrai), la France avec ses quelques avions n'a qu'une "valeur ajoutée" limitée (certes) . On, ne peut - dit-il - venir à bout du pseudo "Etat islamique" sans envoyer des troupes au sol (peut-être) et nous n'en avons ni l'intention ni les moyens. 

Les arguments de l'ex-juge Marsaud sont recevables mais une question tout de même : face à la barbarie la plus abjecte, la France - Pays des Lumières et des Droits de l'Homme - doit-elle se borner à regarder ce triste spectacle ? On me dira que Foucault, Lacan et autres Althusser sont passés par là et ont ricané en évoquant les valeurs républicaines qu'ils se faisaient forts de déconstruire.

On me dira aussi - et c'est un autre argument en faveur de l'intervention - que lors de l'affaire des missiles soviétiques à Cuba en octobre 1962,  le Général de Gaulle s'est immédiatement rangé du côté des Etats-Unis. Allions-nous tergiverser et dire, alors, que la responsabilité en incombait aux américains du fait de la tentative de débarquement à Cuba dans la "Baie des Cochons" en avril 1961?

Evidemment la situation n'est pas comparable. Pourtant...Certes les "coupeurs de tête" ont remplacé les missiles mais - dans les 2 cas - il y a une tentative de mettre le feu à nos valeurs. On pourra bien entendu faire valoir que la France est un peu seule et que l'Union devrait être aux avant-gardes.

 Mais à défaut de Défense européenne, il n'est pas ridicule d'engager le combat avec nos moyens même s'ils sont évidemment bien faibles face à l'armada que peuvent déployer les Etats-Unis. 

Certes, les américains sont responsables...certes ils ont agi peut-être en "enfants de chœur" croyant que la démocratie allait se mettre en place toutes seule.

Il n'empêche que le Président Hollande a raison, à mon sens, de montrer que la France se dresse lorsque la barbarie menace. C'est un signal. Il sera audible et - je pense- porté à notre crédit.

samedi 20 septembre 2014

Sarkozy : le retour des " hirondelles "...


 Si 55% des Français (1) considèrent que le "retour" de l'ancien président est plutôt une "mauvaise chose", il en faudra plus - j'imagine- pour stopper la  mise en scène du retour : plateaux télévisés, interview, tours de France (à vélo? ).

 Certes M.Sarkozy ne s'est pas encore déclaré candidat à la présidentielle de 2017 mais seulement candidat à la présidence de l' UMP quelque peu à la dérive. 

Quoi qu'il en soit , pour le porter jusqu'en 2017, l'ancien président doit enfourcher plus qu'un bateau ivre. Mais le bateau pourrait aussi tanguer : non seulement du fait de son équipage mais aussi d'autres navires dont les rostres pourraient ne pas l'épargner. Je pense d'abord au navire du maire de Bordeaux , Alain Juppé qui - pour l'heure - demeure le favori des Français (N. Sarkozy restant le "chouchou" des sympathisants). 

Une bataille navale se prépare donc, probablement anticipée . Au juste, M. Sarkozy est-il un coureur de fond ou un "nageur de combat "?

Les Français attendent un homme (ou une femme) ayant de l'autorité, de la simplicité, du courage, parlant juste et possédant un charisme (qui n'est pas forcément celui d'un habile bateleur sortant de sa poche une noria de pigeons...ou d'hirondelles).

 Sur ce, bon vent...à la France!

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(1) sondage réalisé le 19 Septembre 2014 par Odoxa pour iTélé, le Parisien, CQFD

mercredi 17 septembre 2014

Ukraine : les deux pieds en Europe



Certes l'Ukraine n'est pas encore entrée dans l'Union mais l'accord d'association qui vient - enfin - d'être ratifié est un signe fort. Plus qu'un signe c'est un signal pour Moscou qui pourrait tenter de "mettre sous sa coupe"(1) une part de l'Europe centrale et de façonner à sa manière les Etats du Caucase ou d'Asie centrale...comme à l'époque de l'ex-URSS. 

Mais l'URSS n'est plus et Moscou ne peut stopper l'élan démocratique qui - confusément encore - s'exprime. Les Etats d'Europe centrale ont fait leur choix : celui de l'Union et celui de l'OTAN. Au travers de ces choix c'est le choix d'un mode de gouvernance et d'un "mode de vie " qui s'exprime (sans qu'il s'agisse pour autant d'un "modèle" à l'américaine). Mais les Etats-Unis n'obligent pas (que je sache) à adopter leur cuisine...

A ceux qui s'imaginent qu'une nouvelle "guerre froide" est en gestation, je dirai que - depuis Eltsine qui jouait la carte de l'Europe et de l'Occident- ce sont probablement des militaires nostalgiques qui ont vu une menace dans l'extension de l'OTAN...à moins que ce ne soient les Etats-Unis qui aient laissé passer , en 1993, l'occasion d'associer pleinement la Russie (2). Depuis, la Russie se cherche : un "coup" en Asie (groupe de Shanghai) , un "coup" en Europe (Crimée et Donbass). Mais l'on peut douter du succès de ces quelques avancées sur l'échiquier car bien des figures ne sont plus sous son contrôle.

 La Russie reste un grand pays aux racines lointaines et - avant le communisme - porteur d'une civilisation originale (quoique peu démocratique). Elle occupe dans l'Histoire une place privilégiée, rang qui est aussi le sien maintenant au sein de la " communauté internationale''. 

Cela est clair. Comme il est clair que l'Ukraine aura sa place - toute sa place - au sein de l'Union européenne.

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(1) la Obchtchaya  Gazeta du 10 décembre 1996 écrit de manière prémonitoire : " A l'avenir, Moscou pourrait bien être confronté à un problème épineux, dû aux développements prévisibles dans l'Est de l'Ukraine. Des manifestations massives de mécontentement...accompagnées d'appels à la Russie , voire d'une demande d'annexion. Nombreux sont les Russes prêts à apporter leur soutien à cette idée."  (cité par Z. Brzezinski. infra p. 140)

(2)  Zbigniew Brzezinski : "Le grand échiquier" p.137 (Editions Bayard , collection Pluriel)

lundi 15 septembre 2014

Air France : le syndicalisme "riche"



Ainsi les pilotes d'Air France font à nouveau grève faisant fi des milliers de voyageurs cloués au sol.
Les salaires de la filiale "low coast " Transavia ne seraient pas à la hauteur : 13 000 euros par mois pour un pilote contre 15 000 euros pour les pilotes d'Air France . C'est en tout cas ce que vont retenir les Français et aussi les étrangers qui ont eu l'imprudence de choisir Air France en dépit des grèves à répétition qui affectent régulièrement cette compagnie. 

Je m'interroge : pourquoi , finalement, les patrons "du CAC 40 " ne décideraient-ils pas - eux aussi - de se mettre en grève pour ne pas payer d'impôts par exemple ou ... parce que leurs horaires hebdomadaires sont par trop contraignants ?

 Soyons sérieux : Au moment où des partis populistes gagnent du terrain en France et ailleurs l'on ne peut que s'interroger , dans nos démocraties , sur l'existence ou non d'une "ligne rouge" au-delà de laquelle la grève serait considérée comme servant des intérêts particuliers ?

 Car ce sont ainsi quelques dizaine (ou centaine) de milliers de voix qu'engrangent les partis dits "protestataires".

 Mais les pilotes de ligne n'en ont cure : 13 000 euros par mois ...Comment peut-on vivre avec - seulement -  13 000 euros par mois ? 

Les employés payés au SMIC rêvent : "c'est seulement du vol " disent-ils !

En attendant Air France perd 20 M d'euros par jour : à ce prix les pilotes grévistes sont-ils réellement irremplaçables ?

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Actualisation : Air France semble s'enliser dans la grève. La Compagnie va-t-elle disparaître des radars? Pas impossible pour "la plus mauvaise compagnie d'aviation au monde ( selon un passager étranger interviewé par France 2 au J.T. du 22/9 au soir).