vendredi 5 octobre 2018

CLIMAT / COP 24 : Les enjeux de Katowice



D'ici quelques semaines la COP 24 va se tenir en Pologne (Katowice) . Et les interrogations sont nombreuses : alors que les experts du GIEC sonnent l'alarme puisque , selon le rythme actuel d'émission du gaz à effet de serre , la température fin de siècle serait de + 3 degrés , que faire ? Qu'en pensent les Etats insulaires qui risquent d'être submergés d'ici une ou deux générations ?

Comment limiter encore l'émission de CO2 alors que nous somme déjà , en 2018 , sur une tendance de + 1, 5 degrés en 2050 ? Faut-il stopper le nucléaire (1) alors même que des spécialistes restent sceptiques en considérant que les énergies renouvelables ne sont pas à même de prendre quantitativement la place du nucléaire ?

Il sera intéressant de vérifier lors de cette COP si les Etats (ceux qui ont adhéré au protocole de Kyoto ) sont à même de décliner leurs engagements de diminution de dioxine de carbone et de méthane .  Certes il existe le consensus de l'accord de Paris (COP 21) mais ne faut-il pas parler - hélas - d'un consensus "mou" puisque il n'a pas de portée obligatoire (et d'ailleurs les obligations de Kyoto sur le CO2 n'engagent que les pays industriels) .

Qu'en pensent l'Etat des Fidji qui - à juste titre - redoute d'être submergé ? Et qu'en pense (ailleurs) le lobby industriel BusinessEurope (2) qui freine des quatre fers en s'opposant à la Commission européenne qui voudrait baisser l'émission de CO2 de 45 % d'ici 2030 (ce qui , évidemment, ne fait pas le jeu de certains industriels ) .

Devons - nous , en renonçant progressivement au nucléaire , aller vers un nouveau mode de vie ?Question subsidiaire : sommes nous à même d'accepter des comportements radicalement différents  ? Combien faudra-t-il de générations ? La COP 24 (3) devra nous éclairer sur les choix à faire sans tarder pour nous préparer à passer le relais à nos enfants et petits enfants ...Une ère nouvelle que nous sommes encore bien loin d'intégrer , un nouveau logiciel à mettre à jour .

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(1) L'énergie nucléaire est dite "décarbonée" car les centrales n'émettent pas de gaz à effet de serre (CO2 , méthane etc...)

(2) BusinessEurope est présidé par Pierre Gattaz , ancien Président du MEDEF

(3) La COP 24 aura lieu à Katowice du 3 au 14 décembre 2018

jeudi 27 septembre 2018

Zone Euro / budget : Il est grand temps



Pierre Moscovici , Commissaire européen aux affaires économiques remet sur la table le dossier cent fois évoqué de budget de la zone euro : à la fois levier pour encourager l'innovation et aussi mécanisme stabilisateur - en renfort de l'Union monétaire - pour éviter les crises financières et les à-coups sociaux dans la zone euro . 

Si son principe semble acquis (sommet franco-allemand du 19 juin 2018) il reste qu'un long chemin reste à faire si l'on veut tenir l'objectif de 2021 : montant du budget (entre 10 et 50 milliards ? ) et son financement (1) .

Alors que l'on se préoccupe des prochaines échéances électorales européennes , le budget de la zone euro devient essentiel pour stopper les forces centrifuges que convoient des forces populistes 

Au moment où la Grande-Bretagne se prend les pieds dans le Brexit et est en proie à des convulsions politiques internes , il est grand temps que le "premier cercle " de l'Union européenne apparaisse comme rassembleur ...et moteur : un budget aiderait en favorisant la convergence des politiques économiques . Un budget de la zone euro permettrait aussi (et surtout) de tester la volonté de l'Italie de demeurer dans l'Union sans fuite en avant comme jadis la Grèce .

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(1) Un financement par une taxe sur les transactions financières a été évoqué . Mais , en France , la TTF ne rapporte guère qu'1 milliard d'euros (dont un peu plus de la moitié vient alimenter le "fonds vert pour le climat "). Il faudrait donc en revoir l'assiette et / ou le % de taxation et lui donner une dimension européenne .

mercredi 26 septembre 2018

ONU : mais où est passée la Chine ?



Hier, lors de l'Assemblée Générale ONU , Emmanuel Macron était bien seul pour enfoncer le clou du multilatéralisme après les rodomontades de Donald Trump qui s'est complaisamment affiché comme le "nec plus ultra" des Présidents américains , faisant fi de Roosevelt, Wilson , Kennedy ...voire des Pères Fondateurs . 

Alors que M. Trump appelait "sus à l'Iran " , sus à la CPI, sus au Conseil des Droits de l'Homme... à la régulation migratoire concertée , à l'accord Climat , le Président Xi Jinping était absent , tout comme Narendra Modi ou bien Vladimir Poutine .

Est-ce à croire que la Chine ne veut pas enfourcher le cheval de bataille du multilatéralisme et préfère , mine de rien , ouvrir les chemins (devenus autoroutes terrestres et maritimes ) de la "Nouvelle Route de la Soie " ? Pourtant la Chine s'est positionnée comme défenseur (voire quasi leader) en matière de changement climatique . L'absence du dirigeant - incontesté - de la Chine déconcerte ...à moins que certaines des vitupérations de M . Trump aient trouvé , à Pékin , un écho . 

Dommage s'agissant de la première puissance mondiale de demain .

dimanche 23 septembre 2018

Valls / Barcelone : seul dans l'arène ?



A priori et sur le papier il y a peu de chances qu'en juin 2019 Manuel Valls devienne maire de Barcelone à la place de Mme Ada Colau . Certes Valls aura le soutien du parti politique de centre droit  Ciudadanos mais le morcellement est tel en Catalogne que l'appui d'Albert Rivera (président de Ciudadanos) ne suffira pas . 

Pourtant , au-delà de la pure arithmétique , E. Valls pourrait brandir - dans cette arène - une muleta : une alliance autour d'une plate-forme d' anti-indépendantistes (les constitutionnalistes) . C'est à cela que travaille - me dit-on - Manuel Valls . Il pourrait être - dans l'ombre - appuyé par le P.P. (Partido Popular, droite) alors même que le parti socialiste (PSOE) ferait, lui, la "fine bouche".

Une alliance pourrait-elle aussi se produire chez les indépendantistes ? c'est moins probable en dépit des voeux du philosophe Jordi Graupera. L'actuelle maire de Barcelone , Ada Colau , aura du mal à rassembler autour d'elle d'autant que le parti d'extrême gauche Podemos (Pablo Iglesias) semble hésiter à promouvoir une candidature unitaire indépendantiste .

Seul dans l'arène ou , plus probablement , à la tête d'une - encore incertaine - coalition ?

jeudi 20 septembre 2018

Corée réunifiée : enjeux du 1 + 1



Tout comme l'Allemagne , tout comme le Vietnam, la Corée sera tôt ou tard réunifiée . En appui des déclarations des deux chefs d'Etat ce 19 septembre il y a la réalité d'une même famille arbitrairement divisée .Ainsi les gesticulations sur le nucléaire auront-elles permis de faire avancer l'histoire. 

Mais en même temps , se joue une autre pièce : la montée en puissance de la Chine que les Etats-Unis tentent de freiner ( bases militaires , guerre commerciale etc...) . Dans le scénario qui se met en scène la Corée occupe une place stratégique : poste avancé dont les enjeux diffèrent selon que prédomine une alliance avec les Etats-Unis ou bien avec la Chine . Qui l'emportera ? 

Gageons que Washington voudra éviter un basculement d'une Corée réunifiée dans un échiquier dont Pékin manipulerait les pièces . Quel pavillon battra la Corée à quelques encablures du Japon et à proximité de la très convoitée mer de Chine orientale ? C'est là la question .

jeudi 13 septembre 2018

L'Iran , force " centrifuge "



Ce sont de nouvelles centrifugeuses que l'Iran se prépare à mettre en place après avoir annoncé une  élévation du seuil d'enrichissement de l'uranium (sans toutefois qu'il ait été indiqué qu'il s'agirait d'un niveau militaire soit supérieur à 20 %) . Ainsi 3000 à 4000 centrifugeuses seraient programmées à Natanz et à Fordo . Il semble cependant que l'Iran reste globalement en dessous du seuil de 5000 prévu par l'accord de 2015 ...et bien loin des 10 000 en service avant l'accord . 

En même temps (dans une démarche "centrifuge") l'Iran se rapproche de la Chine qui ne plie pas l'échine devant les oukases américaines .Alors qu'une "nouvelle route " ferroviaire Chine /Iran passant par Téhéran va devenir opérationnelle , Pékin confirme ses achats de pétrole iranien . Un nouvel axe stratégique se met donc en place (Téhéran - Damas - Moscou -Pékin ) qui pourrait donner du "fil à retordre" aux Etats-Unis .

Washington veut faire plier Téhéran mais la Chine devient ,maintenant , plus qu'une monnaie d'échange . Qui gagnera ou perdra au change ?

lundi 10 septembre 2018

Compteur Linky : ne pas s'en laisser conter

Ne pas s'en laisser conter dit-on de plus en plus à propos des compteurs . Car :

A - QUANT A LA FORME :

1- Enedis soutient que l'obligation de laisser installer les compteurs Linky découle du document dit " Conditions Générales de Vente " élaboré par EDF : ce texte prétend que le libre accès au domicile se fait en application de l'article R 341-4 à 8 du code de l'énergie . En réalité cet article du code de l'énergie ne mentionne aucunement le libre accès obligatoire aux domiciles privés .

2- D'ailleurs la liberté de refuser l'installation est bien confirmée dans le courrier du ministre de la Transition écologique (à l'époque Nicolas Hulot) adressé le 14 novembre 2017 (page 2 ) au maire de Loubaut (09350).

3- Enfin le Code Pénal (article 226-4) sanctionne toute introduction dans le domicile d'autrui à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte (hors cas où la loi le permet mais , en l’occurrence, la loi n'autorise aucunement Enedis à "forcer les portes ") . Le Tribunal administratif de Toulouse (ordonnance du 10 septembre) vient de confirmer ce point  : Enedis ne peut "forcer les portes ".

B- QUANT AU FOND :  RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES ( 7 FÉVRIER 2018) 

La Cour a conclu que le bénéfice de l'installation de ces compteurs "intelligents" se faisait au détriment du consommateur (et au bénéfice d'Enedis ) :

a) page 263 : "les gains que les compteurs peuvent apporter aux consommateurs sont encore insuffisants . Ce sont eux qui justifient l'importance de l'investissement réalisé " . En effet la directive européenne de 2009 (point 55 des "considérants ") conseille aux Etats membres de s'assurer de l'existence d'un bénéfice pour le consommateur .

b) page 262 à propos de la protection des données individuelles : "l'exploitation des données individuelles permet de connaitre les habitudes des usagers (heure de lever ou de coucher par exemple ) la composition du foyer ou encore la présence ou non de personnes au domicile" ...Ce questionnement est donc bien réel et justifié .

c) page 255-7 Linky profite à Enedis : ''la rémunération d'Enedis s’élèvera, en prenant en compte l'ensemble des incitations à 10,3 %  de la valeur actualisée des actifs ...Ainsi le différé tarifaire et les incitations financières permettront à Enedis de bénéficier de conditions de rémunération avantageuses" .
 
C- CONCLUSION : LE BÉNÉFICE NON POUR LE CONSOMMATEUR MAIS POUR L’OPÉRATEUR. 

Derrière les considérations techniques ou juridiques les vrais enjeux sont d'ordre commerciaux : dans un contexte de libre concurrence qui se met en place les opérateurs cherchent à minimiser les coûts (économiser sur les relevés par du personnel , économiser sur la recherche de pannes , profiter des flexibilité des courbes de charge ) . Dans ce contexte les autres considérations (respect de la vie privée , économies pour le consommateur final ) passent au second plan au regard de la stratégie commerciale d'EDF/ENEDIS et des autres distributeurs présents ou à venir sur un marché "juteux".                                  

Inde : vent d'est ou vent d'ouest ?



L''achat de 36 avions Rafale par l'Inde en 2016 donne lieu en ce moment à des échanges vifs entre le Premier ministre Narendra Modi et le leader de l'opposition Rahul Gandhi (accusations de favoritisme voire de corruption ) . S'agit-il d'une passe d'arme avant les législatives de 2019 ou bien y a-t-il anguille sous roche s'agissant d'un contrat de 7, 8 milliards d'euros ? 

Au-delà de la polémique en cours il faut avoir en tête que les ventes d'armement sont souvent un "marqueur" de politique étrangère : et il faut se demander si l'Inde cherche à se rapprocher du camp occidental ou bien fera partie à terme (long terme ?) d'un bloc asiatique qui pourrait se constituer sur la base de l'Organisation de Coopération de Shanghai . 

A l'heure actuelle la méfiance à l'égard de la Chine l'emporte et les Etats-Unis veillent à répondre aux demandes de New-Delhi (drones par exemple ) dans le cadre notamment du partenariat militaire renforcé par le LEMOA (1) . Mais de quel côté va pencher la balance au moment où l'Inde envisage d'acquérir (2) des systèmes de missiles S 400 auprès de la Russie ? Vent d'Est ou vent d'Ouest ?

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(1) Logistics Exchange Memorandum of Agreement (Aout 2016/USA/INDE)
(2) Ces discussions ont donné lieu à une mise en garde de la part de Washington .

lundi 3 septembre 2018

Arctique / réchauffement : Conférence ONU ?



Le réchauffement climatique ne fait pas , apparemment, que des malheureux : la fonte des glaces dans l'arctique est devenue un enjeu économique majeur . L'arctique recèle 13 % des réserves mondiales de pétrole et 30 % de celles de gaz . 

Des projets et des investissements seraient d'autant plus confortés que la fonte des glace ouvre la voie à un nouveau passage vers l'Asie via le détroit de Béring, réduisant de 15j le temps de navigation actuel empruntant le canal de Suez . 

Il s'agit là pour la Russie et aussi pour la Chine d'enjeux majeurs . La preuve : le renforcement de la présence militaire russe (défense anti-aérienne en particulier) . Il est peu probable que ces moyens ne servent qu'à la protection des pétroliers et méthaniers brise-glace ...

Les défis économiques et environnementaux sont de ce fait en balance (1) . Et le profit du court terme ne doit pas prévaloir : une conférence sur l'Arctique serait bienvenue dans le cadre de l'ONU et en relation avec les COP à venir (2)

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(1) La Russie se dit sensible aux questions environnementales (programme de 300 M $ soutenu par le PNUE et la Banque mondiale , zones de protection spéciale au nord de la péninsule de Yamal ...)

(2) Ce point pourrait être évoqué demain mardi 4 septembre à Bangkok (session de préparation de la COP 24 qui se tiendra en décembre prochain à Katowice ) 

dimanche 2 septembre 2018

Accords Minsk 2 : qu'en reste-t-il ?



Alors que se déroulent aujourd'hui 2 Septembre les funérailles d'Alexandre Zakhartchenko , "chef " de la République autoproclamée de Donetsk tué dans une explosion ce 31 Aout, il y a 2 jours , on doit s'interroger : les accords de Minsk du 11 février 2015 sont-ils  toujours et réellement en vigueur ?

Certains - à juste titre - se demandent à qui profite le crime puisque il semble bien que l'explosion n' a pas eu lieu par hasard . Plusieurs versions circulent souvent contradictoires .

Au-delà des accusations - de part et d'autre - cette disparition du dirigeant du Donbass montre aussi la fragilité des accords de Minsk ( poursuite de bombardements , réforme constitutionnelle en attente , échange de prisonniers toujours en cours ...) . 

Au-delà des tensions au Moyen-Orient , au-delà des "guerres" commerciales , des situations conflictuelles demeurent aux portes de l' Union européenne : on a un peu trop tendance à l'oublier . Paris et Berlin veillent-t-ils ? Ce sont eux , pourtant, les garants des accords de Minsk 2...et non , a priori , les seuls Etats-Unis (via Kurt Volker , envoyé spécial de Donald Trump) .

vendredi 31 août 2018

Ecologie : virage ?



Si l'on se fie au souci de cohérence des propos du Président , le successeur (femme ou homme ) de Nicolas Hulot ne devrait pas être seulement un "technicien" mais un porte-drapeau de l'écologie . Non pas qu'il faille rêver "bio-bobo" mais parce que notre planète Terre est probablement à un tournant . Les enjeux climatiques ne sont pas ceux du siècle prochain mais nous concernent dès maintenant . C'est là un leitmotiv d'Emmanuel Macron et des propos tenus urbi et orbi .

Et , pour tenir tête aux lobbies (ils existent, je les ai rencontrés) , il faut plus qu'une personne de "dossiers" . Qu'il s'agisse de l'émission du gaz de serre , du nucléaire (énergie non carbonée mais qui, à terme , peut poser problème du fait des déchets radioactifs ) , de l'intromission connectée dans la vie privée ,  il faudra savoir prendre des virages et certains tournants peuvent être dangereux . 

Ce ne serait pas faire ombre au Premier ministre que de choisir une personnalité de convictions pour que la France puisse, sciemment, assumer son rôle de "porte- drapeau " de la lutte contre le réchauffement climatique . 

Mais tout cela est peut-être un rêve et tout comme , par delà l'océan , Trump n'est pas un rêveur (mais un manager du court terme) on ne peut demander à Emmanuel Macron de ne pas songer à l'écheveau politique, aux élections européennes ...et tutti quanti . Hélas ...

jeudi 30 août 2018

Vénézuela : Ils votent avec leurs pieds ...



Bien que le président Maduro ait été réélu en mai 2018 les Vénézuéliens désertent un pays qui connaît l'incroyable inflation de 1 000 000 % . La dégradation de la situation de la république bolivarienne met à mal non seulement les Vénézuéliens mais hypothèque les efforts d'intégration économique et politique de plusieurs pays d'Amérique latine : ceux qui , au fil des années , avaient rejoint l'ALBA, le MERCOSUR et , plus récemment, l'UNASUR . 

Les 2 millions de réfugiés du Vénézuela qu'ils aillent au Pérou en Equateur, en Colombie  ou en Argentine illustrent la difficulté pour le sous-continent latino-américain de voler de ses propres ailes . Pendant ce temps les Etats-Unis , changeant leur fusil d'épaule avec le Mexique , négocient avec lui un traité de libre échange dont la portée est économique mais aussi politique .

Il est regrettable - pour les latino-américains - de voir s'écrouler un rêve , celui de Bolivar , mais peut-être n'était-il qu'un château de cartes ?

lundi 27 août 2018

Retraites, solidarité ...and so on


La perspective de n'augmenter les retraites que de 0, 3 % que vient d'évoquer le P. M.  Edouard Philippe  interpelle puisque l'inflation  sera probablement 5 fois supérieure. 

Certes la croissance 2018 sera inférieure de 0,2 points par rapport aux 1,9 % prévus mais des pistes d'économies sont possibles dans d'autres poches : les inspecteurs des finances de Bercy ne manquent pas d'imagination s'agissant des recettes dites "de poche" .

Car les retraités ne sont pas tous des nantis et ne sont ni taillables ni corvéables à merci ( mon voisin me le rappelle et j'en suis convaincu) . Ainsi s'agissant - par exemple - des retraites de la Fonction publique , elles sont gelées depuis 10 ans : les retraités avancent en âge ...sans avoir droit à un avancement (!)

Certains mettent en avant un élément moralisateur : la solidarité entre générations et notamment avec celles qui paient , de par leurs cotisations , la retraite des aînés . Mais ils oublient de mentionner que la solidarité "intergénérationnelle" est souvent  une réalité familiale quand bien même elle ne serait pas institutionnalisée et criée sur les toits .

Il est vrai que les retraités ne grimpent que rarement sur les toits ...


vendredi 24 août 2018

TRUMP : A+ ou AC ?



Des amis , retour d'Amérique,  me disent comment à Washington et New York on se fait des "gorges chaudes " des tweets de Donald Trump : certains affirment même qu'il s'enverrait des tweets à lui-même ... Tel serait le sort du A+ dont il s'affuble "se trouvant si beau en ce miroir ". 

Mais - au-delà de la plaisanterie - cela mérite réflexion . Certes, si le Président des Etats-Unis était l'objet d'une procédure d'impeachment , il est possible que l'économie occidentale connaisse quelque soubresauts ou une laryngite momentanée . Certes il faut bien admettre que la situation économique américaine est au beau fixe et que le Dow Jones est un des marqueurs du mandat de M. Trump . L'on peut aussi considérer que les mesures économiques et sociales de Barack Obama expliquent l'embellie actuelle dont se réjouissent les indices boursiers .

Mais à bien écouter les conversations de certains à Washington on voit bien que le A+ que s'attribue M. Trump ne fait pas l'unanimité : la politique étrangère "à rebrousse-poil" compromet la solidarité occidentale tout comme les guerres commerciales entamées . L'OTAN se cherche et ne se retrouve que difficilement engoncé qu'il est dans des considérations comptables . 

Certains prétendent donc que la note C serait plus justement méritée . D'autres (qui sont échaudés par la noria des affaires) insistent pour une notation plus équilibrée : A C disent-ils ...

mardi 21 août 2018

LINKY : ENEDIS contredit N. HULOT


Des e-mails sont envoyés par ENEDIS (filiale d'EDF) informant de la pose du compteur "intelligent" Linky . La littérature qui accompagne ces mails est sans nuance : Selon Enedis la pose est obligatoire et il s'agirait de l'application d'une directive européenne .

 En résumé : "passez votre chemin braves gens "...

Mais voyons cela de plus près :

1- Nicolas HULOT, ministre de la transition écologique adresse le 14 novembre 2017 un courrier à un élu d'Occitanie dans lequel il indique "le refus de remplacement d'un compteur par un particulier est possible ". Ce courrier est signé de la plume du ministre d'Etat lui-même. Un particulier peut donc s'opposer au changement de son compteur (une entrée intempestive dans le domicile  sans autorisation et/ou par intimidation constitue évidemment une infraction ). Le ministre admet que l'on puisse refuser Linky , Enedis réfute .

2- La directive européenne  2009/72/CE du 13 juillet 2009 n'impose pas le dispositif Linky : Il s'agit d'un texte de portée générale concernant la sécurité d'approvisionnement dans l'Union , la concurrence dans le choix du fournisseur , la dissociation entre production et transport, la protection du consommateur . Bien au contraire, la directive , au point 55 du préambule et des considérants (1) fait explicitement référence au gain pour le consommateur final :

Début de citation " Il devrait être possible de baser l'introduction de systèmes intelligents de mesure sur une évaluation économique . Si cette évaluation conclut que l'introduction de tels systèmes de mesure n'est raisonnable d'un point de vue économique et rentable que pour les consommateurs dépassant un certain niveau de consommation d'électricité , les Etats membres devraient pouvoir tenir compte de ce constat lors de la mise en place des systèmes intelligents de mesure ". Fin de citation.

On voit donc que le texte approuvé par le Parlement européen et la Commission est prudent, réaliste et a le souci de la protection du consommateur puisque il est demandé aux Etats membres d'appliquer la directive en fonction de l'évaluation économique .

Or la Cour des Comptes émet des doutes quant aux considérations économiques et financières . Dans son rapport du 7 Février 2018 elle considère que les conditions du déploiement du Linky profitent surtout à ENEDIS et pas suffisamment aux consommateurs :

"Les conditions de rémunération d'Enedis sont généreuses et devraient être revues "

"Les gains que les compteurs peuvent apporter au consommateur sont encore insuffisants . Ce sont pourtant eux qui justifient l'importance de l'investissement réalisé " .

                             Ainsi , d'où que l'on regarde , depuis Paris ou Bruxelles le bât blesse et les contradictions sont nombreuses . Que les réticences viennent d'une méfiance s'agissant de la collecte de données privées et d'une gestion énergétique "en tutelle" ou de considérations plus écologiques le constat est le même : ENEDIS tente de passer en force en tenant des propos différents de ceux du ministre et en s'éloignant de l'objectif final de la directive européenne : la protection prioritaire du consommateur . Dernier point (non secondaire) en France la protection de la vie privée (notamment l'accès au domicile) est du ressort de la loi . Or EDF et ENEDIS se réfèrent à des textes (Conditions Générales de Vente ) qui sont en lien avec un décret (30 décembre 2015) sans caractère législatif . 

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(1) Cet article ne semble pas avoir été relevé et on peut se demander ce qu'en pense la Commission de Régulation de l'énergie ...

lundi 20 août 2018

Sainte Chapelle : Lumière et ombres



Un proche parent résidant en Australie et ne connaissant pas la Sainte Chapelle (Paris, dans l’île de la Cité) me disait qu'elle constituait un "écrin de lumière". C'est effectivement l'impression que donnent les vitraux : transparence et ardeur de la foi du moyen-âge. 

On sait que la Sainte Chapelle a été édifiée (1241-48 ) à la demande de Louis IX pour accueillir la Couronne d'épines du Christ que Saint Louis venait d'acquérir auprès de Byzance pour la colossale somme de 135 000 livres soit la moitié des revenus du royaume de France .

Cette multitude de reliques  - Saint Louis acheta et rassembla aussi un morceau de la Croix, de la Sainte Éponge,  de la Sainte Lance , du Saint Sang , une pierre du Saint Sépulcre - plonge dans la perplexité : Ainsi à quelques kilomètres de Paris, à Argenteuil, on vénère la Tunique du Christ dont la datation au Carbone 14 effectuée par le Commissariat à l'Energie Atomique renvoie pourtant à l'époque mérovingienne (1).

Quoi qu'il en soit de l'authenticité des reliques vraies ou fausses , l'expression de la foi donna lieu à des chefs d’œuvres architecturaux : certains sont devenus des musées, d'autres demeurent de vrais lieux d'inspiration . L'authenticité des reliques reste finalement secondaire tout comme la Joconde va bien au-delà de son modèle .

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(1) La datation donne une fourchette  530 - 650 . Une contre-analyse réalisée quelques mois après par un autre laboratoire situe la relique dans une période 670-880 donc , toujours, dans le Haut Moyen-âge .

jeudi 16 août 2018

Turquie : Erdogan cherche " nouveaux amis " ...



Face à une crise économique inédite on s'interroge sur les "portes de sortie " de la Turquie . Au-delà de l'affaire Brunson, au-delà du questionnement sur le positionnement d'Ankara par rapport à l'OTAN la question est : de quel côté de la balance le plateau penchera ?

Car depuis quelque temps la Turquie regarde vers l'Asie . Va-t-elle restée amarrée à l'Occident ou bien voguer vers le grand large, celui de la Chine, de l'Organisation de Coopération de Shanghai ? Si - comme le dit désormais Erdogan -  la Turquie est à la recherche "de nouveaux alliés" on peut se demander si Moscou et Pékin sont à même de lui offrir un "parapluie " économique et financier lui permettant de sortir la tête hors de l'eau et évitant à la livre turque de plonger . C'est actuellement peu probable : la Russie n'a pas les moyens et la Chine est , pour l'heure, trop prudente .

Mais un renversement des alliances est possible : la Turquie pourrait rejoindre la Chine, la Russie; l'Inde, le Pakistan ...et l'Iran au sein de l'Organisation de Coopération de Shanghai dans un "bloc asiatique" en constitution en dépit , encore , de rivalités internes ... à moins que l'Union européenne n'abatte une carte (incertain en ce moment) .

D'ailleurs est-il opportun " d'exclure la Turquie de l' OTAN " comme le souhaite Bernard-Henri Lévy (1) ? Pas sûr , bien que la Turquie recherche de nouveaux boucliers qui font grincer des dents le commandement OTAN : tel le système de défense anti-missile S 400 acquis récemment auprès de Moscou ...

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(1) hebdomadaire Le Point du 9 Aout 2018 

samedi 11 août 2018

Force spatiale : "nouvelle donne " américaine ?



Les récentes déclarations du vice-président américain Mike Spence suscitent de multiples réactions : une nouvelle "guerre des étoiles" est-elle désormais le nouvel horizon militaire des Etats- Unis ?

Certains se moquent : le concept mis en avant par Reagan en 1983 date quelque peu et il ne s'agirait donc que d'un "pétard mouillé" . Certes on n'est pas à la veille d'une "Star War " mais on aurait tort de négliger les propos de Mike Spence  : ils ne font que reprendre le discours de Donald Trump du 14 Mars 2018 dans lequel il évoquait déjà la création d'une force spatiale . 

Au moment où les Etats-Unis anticipent un rattrapage de leur puissance économique et aussi militaire par la Chine d'ici 2030, ils tentent de prendre l'avantage sur un autre terrain : pas forcément celui des missiles en orbite mais de la possibilité de neutraliser via les GPS les systèmes de communication au sens large (téléphone, flux financiers, flux énergétiques etc...) .

C'est là un nouveau concept du "champ de bataille" qui aurait pour effet de désorganiser et de déstabiliser l'adversaire ...ou le concurrent .

jeudi 9 août 2018

Guerre du gaz : enjeux internationaux



Le 11 juillet dernier, lors du sommet OTAN, Donald Trump qualifiait la chancelière Merkel de "prisonnière de la Russie" en raison de son appui au projet de gazoduc "Nord Stream 2 " . L'attitude du Président des Etats-Unis tient à la "double entrée " du projet au confluent de l'économie et de la politique :

1-sur la plan économique : les Etats-Unis veulent préserver leurs exportations de gaz (dont ils sont devenus l'un des premiers producteurs en raison des gisements enfouis dans les schistes ). De la même manière la Russie souhaite garantir ses marchés dans l'Union européenne grâce au gazoduc qui relierait , sous la mer Baltique, la Russie à l'Allemagne et donc à l'Europe.

2-sur le plan politique les détracteurs du projet Nord Stream mettent en avant la volonté du Kremlin de s'affranchir de l'Ukraine et aussi - pour les pays de l'Europe de l'Est - les liens de dépendance que cela créerait vis à vis de la Russie . Certains considèrent même que ce gazoduc , sous la mer Baltique , offrirait une "couverture" à la présence de sous-marins russes . C'est notamment l'inquiétude des Etats Baltes . 

Il est difficile de trancher entre les deux versions qui , de fait , ne s'excluent pas : l'économie servant la politique et vice-versa . L'Union européenne semble hésiter quant à la qualification de la finalité d'un projet qui - pour l'instant - n'est pas de sa compétence. 

Le gaz étant considéré comme une voie de "transition " vers le développement des énergies renouvelables , les intérêts politiques, privés, économiques se croisent avec les finalités environnementales . D'où la sensibilité des signes avant-coureurs d'une possible "guerre du gaz" expliquant le "coup de sang" de M. Trump lors du sommet OTAN (où prévalait, en l'espèce, la dimension politique).

mardi 7 août 2018

USA : quelle stratégie pour le moyen-orient ?



Il est clair que les Etats-Unis veulent faire plier l'Iran : ils comptent pour cela sur l'effet induit des sanctions économiques. Selon Washington la population iranienne se révolterait devant la perspective d'un chamboulement monétaire et d'une baisse concomitante des revenus . Ils tablent aussi sur la faiblesse des entreprises occidentales qui préfèrent ne pas échanger leur "plat de lentilles"  contre des investissements ou des marchés en Iran .

Joueront-ils la carte du "pourrissement" en imaginant que le régime tombera comme un fruit mur ou bien tenteront-ils d'aller plus loin avec une option militaire intégrant aux côtés d’Israël les Etats de l'Organisation de Coopération du Golfe pilotée par l'Arabie Saoudite ? Dans l'une ou l'autre de ces situations il est probable que l'on assiste d'ici peu à une redistribution des cartes .

Mais dans ce "jeu " on se posera des questions : Quel nouveau Moyen-Orient ? le "monde sunnite" revêt-il une unité allant de Riyad à Rabat ? Le pétrole est certes une arme mais contre qui se retournera-t-elle ? Quelle sera l'attitude de la Chine, puissance mondiale montante ? Dernière question liée à la précédente : est-ce le chant du coq d'une puissance encore dominante ou bien le chant du cygne ?