lundi 1 août 2016

Catalogne : vers l'indépendance ?



Alors qu'il semble possible que M. Rajoy (P.P. ) soit bientôt à même de former un gouvernement (1) le risque de sécession de la Catalogne apparaît bien réel : les responsables politiques Catalans viennent d'envisager une sécession unilatérale quelles qu'en soient les conséquences juridiques (compatibilité avec la Constitution espagnole ). Le Tribunal constitutionnel (équivalent de notre Conseil Constitutionnel) devrait se prononcer aujourd'hui sur ce risque de rupture unilatérale . 

Mais on peut s'interroger sur la portée politique - pour les Catalans - d'une décision qui irait à l'encontre d'un processus d'indépendance. A choisir l'illégalité on ne se place plus sur le terrain juridique mais sur le terrain politique : dans cette phase de 'conciliation " improbable , la position de l'Union européenne sera déterminante puisque les autorités catalanes (M. Puigdemont) réaffirment leur volonté de rester dans l'Union.

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(1) Si le parti socialiste s'abstient lors de l'investiture ou si M. Rajoy réussit à former un gouvernement d'union nationale . A défaut il faudra - pour la troisième fois - que les Espagnols retournent aux urnes...

mardi 26 juillet 2016

Terrorisme : Fatwa de dignitaires musulmans ?



Le nouvel attentat , ce matin , dans une église près de Rouen montre qu'un cap a été franchi : un prêtre âgé de 86 ans vient d'être égorgé pendant la messe. Le danger est grand d'une fracture ouverte entre communautés ainsi que le redoutait le responsable de la DGSI il y a quelques jours.

Comme je l'ai déjà écrit , afin d'éviter une déstabilisation de notre société occidentale (ce que recherche Daesh), il est urgent que les dignitaires religieux sunnites, chiites etc... de par le monde condamnent au nom du Coran ces attentats : il ne faut pas que les djihadistes imaginent que ces massacres leur ouvrent les portes de leur paradis. Cela vaut autant pour Saint-Etienne - du - Rouvray que pour Kaboul, Istanbul, Tunis ou Islamabad...la question est : peut-on tuer ,massacrer au nom d'Allah ?

Muftis, Imans , Mollahs pourraient exprimer auprès du Pape François leur indignation .Le dialogue inter-religieux acquerrait alors un sens.

Devant l'horreur on ne peut chuchoter , se taire ou seulement appeler à la compassion ou à la prière : les dignitaires musulmans doivent condamner sans équivoque.

On attend en particulier les réactions en provenance d'Arabie saoudite (1) ou du Qatar qui appuyèrent Daesh quitte maintenant à s'en mordre les doigts.

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(1) Il serait intéressant de connaître la position du prince Turki (ex responsable des renseignements saoudiens) qui vient d'appeler à un changement de régime en Iran : L'Arabie saoudite craint-elle davantage l'Iran que l "Etat islamique " ?

lundi 25 juillet 2016

IRAN : ouverture ou fermeture ?



Alors que l'Iran - après l'accord sur le nucléaire d'il y a un an - semblait sortir de l'ombre et retrouver sa place de grande puissance régionale , on a du mal à comprendre les raisons pour lesquelles les autorités iraniennes ont décidé (1) de détruire quelques 100 000 antennes paraboliques. 

Paradoxalement cette décision intervient peu après - en juin - que l'E.I. ait demandé (2) que soient supprimées , dans les zones que Daesh contrôle encore, des antennes satellites qui permettraient de le localiser .

 Evidemment il n'y a aucun rapport entre les mots d'ordre de l'E.I. et les récentes décisions iraniennes basées sur de soi-disant considérations morales . L'Iran est, on le sait, un combattant de première ligne contre Daesh.

Il n'empêche que l'on comprend mal comment (et par qui ) cette décision a été prise alors même que le Président Rohani estimait que cette mesure allait à contre courant.

On peut s'interroger : s'agit-il d'une salve des conservateurs dans la guerre souterraine qu'ils se livrent avec les libéraux ? Le mandat du Président Rohani s'achève dans 1 an : il faut souhaiter que cette échéance n'ait pas pour prélude un repli sur soi ...

A moins que l'Iran ne redoute plus que tout autre un danger saoudien et ne se raidisse (cf. missiles sol-air russes S 300 récemment livrés) en anticipant un possible conflit régional.

L'ouverture économique éprouve-t-elle des limites sur l'échiquier complexe du moyen- orient?

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(1) europe 1. fr du 24 juillet 2016
(2) rt. com (en français) du 1er Juin 2016

dimanche 24 juillet 2016

Addictions romanesques : Enard, Lodge


Deux auteurs qui , apparemment, n'ont pas de point commun : Mathias Enard et David Lodge . Si ce n'est que dès que l'on a lu l'un de leurs ouvrages on a envie d'en lire un autre ...et un autre encore. 

Pourtant ces deux écrivains diffèrent : Mathias Enard c'est l'écriture originale, une ponctuation aléatoire, une musique des mots, une érudition discrète. David Lodge c'est aussi - sans la même originalité d'écriture - une musique : celle de la relativité des rencontres, des destins entrecroisés, du temps, du détail Balzacien qui crée une atmosphère.

Ces deux auteurs "accrochent" et cela devient une addiction (bénigne) . Ce sont tous deux des compagnons de voyage (dépaysement pour Mathias Enard, ancrage symbolique et voyage dans le temps pour David Lodge).

A lire, de  Mathias Enard : Boussole, Rue des voleurs, Zone, Parle-leur de batailles...etc...

de David Lodge :Jeu de société, Un tout petit monde, la Chute du British Museum, la vie en sourdine etc...

mardi 19 juillet 2016

Bruno Le Maire : islam politique ?



Sur France 2, Bruno Le Maire a répété hier soir : "il faut lutter contre l'islam politique ". Le candidat à l'élection présidentielle fait , à mon sens, confusion : l'islam politique a presque un siècle puisque c'est en 1928 qu' Hassan El-Banna (1) fonda la société des Frères musulmans ,organisation politique islamique.

Les Frères musulmans ont, en effet, pour ambition d'unir dans un même élan convictions religieuses et politiques . Pour cela il faut être au pouvoir ou bien le conquérir : c'est, de nos jours, la "vague " des printemps arabes qui a submergé en 2011 l'Egypte et la Tunisie. C'est également l'idéologie des Palestiniens du Hamas. 

Bruno Le Maire semble mettre sur le même plan islam politique et islamisme terroriste issu de Daesh qui est le vrai défi qu'il nous faut relever .Certes les leaders de l'islam politique défient les conceptions occidentales mais ce ne sont pas des djihadistes aveugles tels ceux qui commettent des attentats poussés par les pseudos califes d'un pseudo Etat ... et ce serait faire trop d'honneur au groupe E.I. que de l'adouber comme tenant d'un "islam politique".
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(1) Hassan El - Banna est le grand père de Tarik Ramadan

dimanche 17 juillet 2016

La Turquie n'est pas prête pour l'Union

Les exactions se sont multipliées au lendemain du coup d'Etat avorté. Des soldats turcs ont été lynchés par des civils turcs (1). Cette violence est le signal que la Turquie n'est pas encore prête à rejoindre l'Union européenne... si tant est qu'elle le souhaite vraiment.

 M. Erdogan semble faire fi des recommandations de la communauté internationale : un coup d'Etat suppose évidemment des réactions fermes et des condamnations mais les actes barbares sont un "coup d'Etat" contre le droit et n'ont pas leur place dans un pays qui sollicite son admission dans l'Union . 

Un nouveau chapitre dans les  négociations d'adhésion a été ouvert il y a quelques semaines mais sitôt ouverte une autre porte pourrait bien se refermer.

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(1) source :  images mises en ligne par  Les - Crises.fr du 15 juillet 2016

vendredi 15 juillet 2016

Nice :" Jean, pero qué pasa en tu pais ? "


Un coup de fil d'une amie madrilène ("Jean, mais que se passe-t-il dans ton pays ?") exprime et l'indignation et l'incompréhension : pourquoi la France est-elle ainsi et pour la troisième fois en quelques mois la cible d'attaques terroristes majeures?

Ma correspondante ne comprend pas comment - alors que la France est en état d'urgence  - un camion de 19 tonnes a pu parcourir 2 km et foncer sur la promenade des Anglais en ce soir de 14 juillet.

Que penser? D'abord que ce type d'action terroriste est difficile à anticiper soit qu'il s'agisse d'islamistes radicaux revenus de Syrie avec leur "mot d'ordre" (cf. déclarations récentes du directeur de la DGSI ) ou bien d'individus agissant de leur propre initiative et sous couvert du coran. On admettra aussi que tous les musulmans ne sont pas des terroristes mais - il faut en convenir - que tous les terroristes sont musulmans. C'est probablement là le piège qui nous est tendu : tomber dans l'amalgame et faire ainsi le jeu de l'extrême droite. 

Que souhaiter ? Dans cette nuit où tous les chats sont gris il est urgent que les imans, ayatollahs et autres dignitaires sunnites, wahhabites, chiites de par le monde condamnent au nom du coran ces attentats . Cela afin que nul ne trouve dans un verset l'absolution à son geste fou . 

mercredi 13 juillet 2016

Conférence de Varsovie : " Vents" d' OTAN



La longue déclaration du Conseil de l'OTAN des 8 et 9 juillet à Varsovie est à plusieurs égards intéressante : la lutte contre le terrorisme devient l'une de ses priorités et c'est là un "pied de nez" à ceux qui considèrent que l'OTAN ne sert plus à grand chose. 

On peut également se réjouir de la complémentarité affirmée entre forces de l'Alliance et forces de l'Union européenne ...à ceci près qu'il n'existe pas vraiment de défense européenne.

 Parions aussi que la référence aux "boucliers anti-missile" chagrinera ( c'est une litote) Moscou tout comme les actions conjointes évoquées avec l'Ukraine. 

Je comprends moins que le communiqué de l'OTAN regrette l'intervention de la Russie en Syrie : si l'objectif de l'Alliance est bien - comme affirmé - de neutraliser l'E.I. on devrait se féliciter de l'intervention russe . Il est vrai que les préoccupations de l'Alliance en Europe centrale et dans les Etats Baltes ne tolèrent pas que l'on donne , par ailleurs, un blanc-seing à la Russie . 

Quoi qu'il en soit , ce long communiqué (plus de 100 paragraphes) a une utilité : montrer combien l'Alliance a de "fers au feu" et de "pain sur la planche".

mardi 12 juillet 2016

Etats-Unis : hégémonisme ?


C'est devenu une antienne que d'évoquer la "volonté de puissance '' américaine (il est devenu à la mode de dire maintenant étasunienne pour ne blesser personne...) et d'entendre certains se gausser d'une démocratie de façade . Si l'on met , en effet, sur le plateau de la balance le passé esclavagiste, le ku klux klan, le Vietnam, le comportement atrabilaire en Irak en 2003 ou en Libye en 2011 on est en droit de se poser la question . 

Si l'on y rajoute une société surfant - pour certains - sur les gadgets d'une société de consommation alors que d'autres peinent à voir les reflets de la bannière étoilée on est en droit, en effet, de douter et de considérer que l'opportunisme vient en appui d'une "volonté de puissance" qui s'identifie et ne se reconnait que dans le rapport de force . Les théories "complotistes" viennent également renforcer ce point de vue (une synarchie financière, les lobbies, la NSA, la CIA etc...). 

Mais - si l'on veut être honnête - il faut bien reconnaître que sans l'aide américaine en 1917 et en 1942 , sans plan Marshall, sans OTAN ou ONU notre monde serait bien différent. Certains diront (peut-être à raison) que l'on n'a plus besoin de l'OTAN, que M. Vladimir Poutine est "notre ami" , que la Chine est notre évident partenaire , que l'Union Européenne est autant l'enfant d'Eisenhower que de Jean Monnet.

 Tour cela est vrai mais ...

Chaque camp a sa musique aussi faut-il les écouter en sourdine et ne pas considérer que celui qui fait le plus de bruit a raison : il suffit d'un air de musique bien ajusté et de quelques vibrantes cymbales pour nous emballer. Veillons donc à écouter plusieurs airs à la fois.

lundi 11 juillet 2016

Zone Euro : valse des indices...



L'économie passe-t-elle au "vert" ou bien est-on "orange" ...en attendant le "rouge " ? Les indices et les échanges sur les réseaux sociaux sont parfois déconcertants : ainsi on se félicite de la meilleure tenue du secteur des services en juin , on se congratule du dernier bon chiffre des ventes au détail en mai (+ 0,4 % ), on admet certes que le Brexit ralentira la croissance dans l'Union mais cependant on affiche un assez bel optimisme (mirage du Portugal plus solide sur ses jambes que la Commission européenne ne l'estime quant à son budget). 

Pourtant ça et là on décèle des inquiétudes : détérioration de la situation économique et politique en Italie (à la veille d'un hasardeux référendum constitutionnel en octobre), et ...qui l'eût cru (?) fragilité de la Deutsche Bank...

J'en déduis qu'après le Brexit il faut évidemment rebondir mais aussi tenir la barre et ne pas fermer les écoutilles.

dimanche 10 juillet 2016

Barroso /Goldman : déontologie ?



Au moment où la Commission européenne tente de se rapprocher des citoyens de l'Union son ancien Président, José Manuel Barroso, est recruté par la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de fâcheuse mémoire (subprimes, comptes de la Grèce ...).

Certes, M. Barroso a le droit de prendre une "retraite" active tout comme d'anciens responsables politiques qui ne rechignent pas à monter sur les planches pour donner des conférences (co) pieusement rémunérées.

Mais ce pont entre une banque d'affaires et la Commission jette un froid en ce mois de juillet . D'ailleurs les compatriotes Portugais de M. Barroso  s'en émeuvent et estiment - eux - qu'il y a bien là de quoi "fouetter un chat ".

jeudi 30 juin 2016

Boris Johnson : méditation sur le cynisme en politique


On reproche aux hommes politiques de ne pas tenir leurs promesses : c'est ce que les "frondeurs" reprochent au Président Hollande. Mais plus encore il y a ceux - tel Boris Johnson - qui apparaissent comme des fossoyeurs par simple calcul politique . Preuve en est que M. Johnson "file à l'anglaise " ce soir plutôt que d'assumer ses responsabilités après le Brexit.

On dira évidemment que François Hollande ne tient pas une ligne de "gôoche..." et n' est pas fidèle à ses promesses de campagne de 2012. On ne saurait pour autant le taxer de cynisme et d'opportunisme quand bien même son profil psychologique l'amène- en dépit des difficultés économiques et face à  la contestation syndicale -  à tenter de rebondir croyant à tort ou à raison en sa "baraka ". 

Tel n’apparaît pas M. David Johnson dont on peut ,pieusement, célébrer l'oraison funèbre ...en politique (honni soit qui mal y pense).

Turquie : quelle cible ?



Après l'odieux attentat d'Istanbul on s'interroge : comment un Etat sunnite a-t-il pu être visé de la sorte par des terroristes ?  La théorie de l'acte aveugle est effectivement probable ; on sait que l'E.I. est une organisation sans foi ni loi.

 On peut aussi faire quelques rapprochements ; l'accord conclu il y a quelques jours entre la Turquie et Israël (fourniture de gaz, attitude vis à vis du Hamas, soutien pour l'ouverture d'un bureau israélien auprès de l' OTAN, coopération anti-terroriste ...).Cela aurait-il suffi à mettre le feu aux poudres ?...peut-être autant qu'une énième réunion en principe prévue aujourd'hui entre la Turquie et l'Union européenne  (ouverture du chapitre 33 du processus d'adhésion) 

Mais M. Erdogan  semble jouer à la marelle en sautant d'une case sur l'autre puisqu'il envisage un référendum auprès de ses compatriotes pour savoir s'ils veulent ou non rejoindre l'Union ...

Question à poser aussi aux britanniques avant qu'ils n'actionnent l'article 50 (c'est - bien sûr - une plaisanterie ! ).

Mais ces considérations n'allègent en rien le caractère odieux de l'attentat commis à l'aéroport Atatürk (et contre -aussi- l'image symbole de l'ancien Président Kemal Atatürk qui a voulu, en son temps, se soustraire à la pression des "religieux" extrémistes.

lundi 27 juin 2016

Europe : combattre les populismes



Le pire danger pour l'Union réside dans la montée des populismes qu'ils soient de droite ou de gauche ou bien dépourvus de sens commun . Ainsi le Royaume-Uni par calcul politicien de son Premier ministre, David Cameron - sous couverture de démocratie - a fait le jeu des populistes dont MM. Nigel Farage et Boris Johnson sont l'illustration au même titre - ailleurs - que MM. Grillo , Iglesias, Melenchon ou Mme Le Pen  .

Dans cette situation quelque peu déstabilisatrice il serait dommageable de laisser entendre que nous voulons tout à coup "refonder" l'Union : un revirement soudain pourrait être incompris et susciter des doutes .

Plus qu' à vouloir"refonder" ou réécrire un nouveau Traité dans l'immédiat nous devrions songer à resserrer les liens des Etats membres de la zone euro et , en particulier, ceux des pays qui - à la différence du Royaume-Uni - ont un véritable idéal européen . 

Affirmer un idéal européen est sans doute le meilleur moyen de combattre les populismes qui font appel aux émotions de premier niveau ( ressentiment, xénophobie, peur). L'idéal européen est d'ailleurs aussi porté par une émotion que véhicule l'hymne européen . Il possède aussi une autre dimension :  celle de la raison car il est le fruit des leçons assimilées de l'histoire et des passions.

Par ailleurs un visage de l'Union européenne (ou du gouvernement de la zone euro ) est évidemment indispensable pour assurer le lien avec les peuples  : l'Union ne peut être, pour sa population, une figure de Janus.

dimanche 26 juin 2016

Espagne/ Elections : l'Extrême gauche hors jeu



Alors que (à 23 H)  95 % des bulletins ont été dépouillés il ne fait aucun doute que la droite (PP ) a emporté les élections (137 sièges) sans avoir cependant de majorité absolue . 

Non moins évident est l'échec de Podemos parti d'extrême gauche bien en deçà (71 sièges) de ses espérances ainsi que vient de le reconnaître  Pablo Iglesias .

 Contrairement à ce que prédisaient des sondages , le parti socialiste (85 sièges) n'est pas dépassé par l'extrême gauche .

 Dans ce contexte les options sont ouvertes (alliance du P.P. avec le parti centriste - 32 sièges- ou bien avec le parti socialiste)  mais il apparaît clairement que le prochain chef de gouvernement sera soit M. Rajoy soit un autre leader du parti de droite P.P. 

On peut en conclure (et en tirer en France des leçons) que le chant des sirènes populistes de Podemos n' a pas séduit les Espagnols ...qui, peut-être, connaissent trop bien la musique.

samedi 25 juin 2016

Gibraltar, Espagne : un retour au bercail ?


Ce n'est pas là l'enjeu des élections législatives de demain en Espagne pourtant l'avenir de l'enclave anglaise dans la péninsule ibérique fait irruption sur la scène après le Brexit. Si Gibraltar sort de l'Union européenne (et on ne voit pas comment l'enclave  pourrait ne pas suivre le même sort que l'Angleterre ) son devenir est empli de points d'interrogation. 

Car Gibraltar - en Andalousie - est un abcès pour l'Espagne qui depuis longtemps revendique ce territoire de 7 km 2 qui lui a été arraché en 1704 . Bien que le gouvernement espagnol n'entende pas croiser le fer avec - pour l'heure - le Royaume (encore) Uni l'on peut à juste titre se poser la question de la pérennité des traités.

Certains se demandent si les traités d'Utrecht de 1713 actant la dépossession  ne comporteraient pas , par hasard, l'équivalent d'un article 50 permettant à l'Espagne de retrouver son rocher!

Dans un monde où, on le voit, les traites n'ont plus force de loi, songer au retour de Gibraltar à la couronne d'Espagne n'est assurément plus hors la loi.

vendredi 24 juin 2016

Europe : repli ou sursaut ?



Après le vote du Royaume-Uni la tentation est grande de considérer qu'il en est fini de l'Europe. Aux deux extrêmes (droite et gauche) on appelle à des référendum , les peuples voulant faire entendre leur voix. Mais c'est clairement une démarche populiste que de prendre l'Europe comme tête de Turc alors que les personnes les plus fragiles expriment un désarroi face à l'immigration  et à la violence véhiculée depuis le "continent" (attentats, conflits ).

Dans ce contexte et au delà des calculs électoralistes de M. Cameron on peut comprendre chez certains Anglais le réflexe d'un isolement dans ce qui semble une île.

Confrontés aux vagues populistes un peu partout en Europe nous devons nous ressaisir et construire autour d'un ambitieux projet une vraie Union Européenne en parallèle aux négociations de sortie du Royaume-Uni : car il ne faudra pas trop tarder à "reprendre la main" pour rendre crédible un projet européen . Telle est la mission des six pays fondateurs.

 C'est une évidence que l'Union doit avoir un visage et une voix  et être plus resserrée autour d'Etats ne monnayant pas leur soutien et n'affirmant pas leurs convictions en fonction d'un retour budgétaire. C'est également une nécessité pour l'Union de ne pas affirmer seulement des préoccupations financières (ou ressenties comme telles).

Si des initiatives ne sont pas prises bientôt le risque est d'assister non pas seulement à une dislocation de l'Union mais aussi des Etats sous les coups de fractures sociales et régionales .

Paradoxalement une telle issue irait à l'encontre de ce que recherchent les partis extrêmes lorsqu’ils tapent sur l'Union pour - disent-ils - réaffirmer la souveraineté nationale .

mercredi 22 juin 2016

Alain Juppé : cure de silence ...ou de jouvence ?



Alors que la classe politique est sans dessus-dessous Alain Juppé ne bronche pas . Ou guère. En vieux renard il attend peut-être que des lapins sortent du bois ...et ils sont nombreux.

 Entre la gauche qui se déchire et donne l'impression d'être sur une fragile coque de noix et une droite dont les multiples prétendants se haussent sur leurs talonnettes il n'y a pas - il est vrai - beaucoup d'espace pour un"vieux sage" et Alain Juppé apparemment ne le trouve pas. 

J'imagine qu'il est exaspéré par les rodomontades d'une "nouvelle" classe politique qui , parlant du Président ou du Premier ministre, interpelle "Hollande" ou "Valls" comme un Gérard Filoche tout droit sorti d'une bande dessinée des "Pieds Nickelés"

Il est dommage qu'Alain Juppé ne se fasse pas entendre : la France (disons la société française) vit un moment de crise où les valeurs se dissolvent où la rue gouverne , où un premier ministre courageux est désavoué  .

 Bref, la France s'effiloche . Il serait peut-être temps , pour certains , de sortir enfin du bois ...

ESPAGNE/ELECTIONS : dessous de cartes



Au delà des déclarations plus ou moins tonitruantes du moment il y a ce qui se prépare dans l'hypothèse où le Parti socialiste espagnol (PSOE) ne laisserait pas trop de plumes dans les élections du 26 Juin prochain . L'hypothèse d'un "Pacte de gouvernement " entre le parti de droite (PP) et le PSOE serait envisagée. Mais cela suppose que le parti d'extrême gauche Podemos ne devance pas trop largement le parti socialiste . 

Si , par contre, Podemos arrivait très largement devant le PSOE une coalition où le parti d'extrême gauche tiendrait le parti socialiste "en otage ' pourrait alors s'imposer ...après un éventuel remplacement de M. Sanchez (leader du PSOE).

 Dans un tel cas de figure une stratégie espagnole "à la grecque " ne serait pas à exclure...avec ses conséquences pour l'Union européenne .




mardi 21 juin 2016

DAECH : la FIN ?


La récente reprise de Falloudjah par l'armée irakienne est unanimement saluée. C'est la preuve de l'existence - et de l'efficacité - de l'armée "loyaliste " par delà une "A.S.L." inexistante 

C'est désormais une voie ouverte vers Mossoul et ses champs pétroliers.

 A juste titre plusieurs commentateurs prédisent d'autres actions de Daesh notamment sur le continent africain . Aussi l'action menée par la coalition en Libye est-elle déterminante.

 Certes ce n'est probablement pas encore la fin tant le nouvel hydre de Lerne possède plusieurs têtes. Mais il y a une satisfaction majeure : le pseudo Califat ne pourra bientôt plus se targuer d'être un "Etat" (même entre guillemets) puisqu'il ne possédera plus les  éléments constitutifs d'un  Etat : un territoire, une population, une administration.

Daesh redeviendra - avec quelques soubresauts - un nouvel Al Qaïda certes aussi dangereux mais plus facile à combattre.

Dans cette bataille (que nous gagnerons)  le rôle de la Russie aura été majeur. Evidemment à côté des Etats-Unis, de la France, de la Grande Bretagne ...et, plus, discrètement d’Israël (notamment à Falloudjah) .