mercredi 11 mai 2016

A.Juppé : au-delà du programme, l'homme



Certains diront que les programmes en vue des présidentielles de 2017 se ressemblent - et c'est certainement les cas chez "Les Républicains" et à l' UDI (économies budgétaires, suppression des 35 Heures, amélioration de la compétitivité des entreprises etc...) . Mais une chose différencie leurs auteurs : la crédibilité dans la mise en oeuvre des programmes.

 La "marque de fabrique " d'Alain Juppé est le sérieux et la loyauté. On peut penser qu'en effet pendant les six premiers mois il gouvernera, comme il l'a dit le 10 mai, par ordonnances afin d'accélérer le rebond et réveiller le pays .

 Comme il n'aura pas l'oeil rivé sur un deuxième mandat, il ne pensera pas - en se rasant - à 2022 comme tant d'autres (et même les plus glabres).

 Il ne faut ni attendre un homme de "synthèse" ni un franc-tireur ni une girouette mais un chef d'Etat exprimant une volonté et des objectifs . Pour les atteindre il sera à n'en pas douter "droit dans ses bottes" .

samedi 7 mai 2016

'' exit '' britannique : une opportunité ?



Les milieux d'affaire,  des gouvernants se demandent ce qu'il adviendra de l'Union européenne le 24 juin si les britanniques décident finalement de se "dépacser" d'avec l'Europe. Il y aura probablement quelques fissures dans le Traité ...et aussi chez ceux pour lesquels l'Europe n'est pas seulement un billet de banque . 

Mais à moyen terme le départ des britanniques peut être une chance pour l'Union,agacée par l'exception britannique négociée - et conclue - avec une stratégie qui nous conduit droit à Trafalgar. De fait, les Anglais ne souhaitent pas aller au-delà d'un "marché commun" , d'une zone de libre-échange.

D'ailleurs il faut en convenir : l'Union n'avance guère et manque de visibilité (sauf peut-être pour les américains et leur TIPP qui ouvrirait le marché européen aux entreprises d'outre-atlantique quitte à nous soumettre à des arbitrages et des normes dont nous ferions les frais ).

 La politique étrangère de l'Union, sa politique de Défense ne soulèvent guère l'enthousiasme ...si tant est qu'elles soient perceptibles.

Dans ce contexte et le brouillard qui l'entoure on peut se dire que le départ des britanniques aurait pour effet de rebattre les cartes. L'avenir de l'Union (dans le domaine politique et pas seulement économique) suppose probablement une Europe plus "resserrée" et plus lisible : en particulier un Président de l'Union qui cumule les fonctions de Président du Conseil européen et celui de Président de la Commission. 

Car on ne peut imaginer que le départ des britanniques ne soit pas l'occasion d'un rebond, d'une "résilience" qui donnerait à l'Union quelques vitamines au lieu de nous laisser pantois. Voilà pourquoi - plutôt que de faire triste figure par anticipation - on pourrait aussi se réjouir de l'occasion ainsi offerte par delà les soubresauts possibles quelques mois durant .Le temps de faire notre deuil...

dimanche 1 mai 2016

Tunique du Christ (Argenteuil) : foi et science à contretemps



200 000 pèlerins sont venus en mars-avril 2016 à Argenteuil pour vénérer la "Tunique du Christ" qu'abrite la basilique. Cet élan de foi - dans une société bien matérialiste - est à saluer comme se plait à le faire l'hebdomadaire Valeurs actuelles du 24 mars 2016 qu'une amie vient de m'envoyer.

Mais qu'en est-il de l'authenticité de la " Sainte Tunique d' Argenteuil" considérée comme le vêtement porté par Jésus lors de sa crucifixion ?

Prudemment l'évêque de Pontoise (comme ses prédécesseurs) parle d'une icône, d'une représentation. Cette position est , en effet, plus conforme à la réalité. Car - outre l'analyse au carbone 14 réalisée en 2004 par le laboratoire du C.E.A. de SACLAY- les invraisemblances historiques sont nombreuses .

1- L'analyse du CEA  qui est notamment détaillée dans le livre que j'ai écrit en 2005 (1) situe la confection du vêtement entre 530-650. Un autre laboratoire donne une datation 670-880 soit, dans les deux cas, la période du haut moyen âge, période pendant laquelle les reliques fleurissent pour assurer l'ornement, la renommée ...et la richesse des monastères.

2 - Par ailleurs - et selon les experts - la technique de confection de la Tunique  n'est pas compatible avec le mode de tissage des tout premiers siècles au Moyen-Orient (cf. études sur les tissus retrouvés à Doura Europos dans l'actuelle Syrie).

3 - Mais ce que ne dit pas l'article de Valeurs actuelles en dépit de ses 3 pleines pages c'est que le récit de la venue à Argenteuil de la "Tunique du Christ" demeure légendaire : aucun historien ou chroniqueur proche de Charlemagne tels Eghinard , Alcuin, Nithard... ne fait référence à cette arrivée en "grand arroi" (selon la légende) ni au don supposé de cette relique par l'impératrice Irène de Constantinople. De la même manière la soi-disant redécouverte de la Tunique en 1156 en présence de Louis VII des évêques et de sa Cour demeure pure légende : les chroniqueurs n'en touchent pas mot. D'ailleurs Louis IX (Saint-Louis) aurait certainement transféré la Sainte Tunique dans la Sainte Chapelle tout spécialement édifiée pour accueillir les reliques de la Passion (dont la couronne d'épines) . Comment imaginer que Saint-Louis ignorât l'existence de la Tunique du Christ...à quelques lieues de Paris ? Le chroniqueur du règne de Louis IX , Guillaume de Nangis, n'en souffle mot.

Bref lorsque l'on tente de dépoussiérer les légendes , celles-ci se délitent ... .

Comment donc ( dans le contexte relaté de la Tunique du Christ ) accorder foi et science ?
Faut-il plonger dans la physique quantique et se convaincre de ce qu' une particule change de nature et de position une fois observée ? La foi serait-elle de nature vibratoire comme le photon passant de l'état ondulatoire à l'état de particule ? le regard porté sur une relique lui conférerait-il une autre dimension ? Autant de questions.

Comment ne pas comprendre la perplexité du clergé et comment dire ces "vérités" à 200 000 pèlerins venus de bonne foi et que la foi a fait marcher? La réponse est aussi énigmatique et incertaine que la réaction incrédule d'Einstein à propos de la physique des quantas : ''Dieu ne joue pas aux dés ! '' a-t-il dit. Et pourtant ...

Mais l'essentiel est probablement de croire et l'authenticité est probablement secondaire. 
Et pourtant...

________________

(1) Une si humble et si Sainte Tunique : enquête sur une énigme Jean-Maurice Devals (éditions François - Xavier de Guibert , 2005).





mardi 26 avril 2016

Grèves SNCF : du '' pain béni "pour le Front National ...



Les réseaux sociaux bruissent de sarcasmes à l'égard de la SNCF et des mouvements qu'elle paraît ne pas maîtriser ou anticiper  : une nouvelle grève (après celle du 31 mars) est en cours  pour "peser" sur des négociations statutaires.

A nouveau les usagers sont - selon l'expression consacrée - pris en otage. Et ce n'est qu'un début assure-t-on.  Ces levées de boucliers des usagers sont autant de "pains bénis "pour le Front national. Autant d'indices d'une France ingouvernable où le comportement de la CGT est devenu le nouveau baromètre des insatisfactions.

Dans ce contexte il n'est pas étonnant que les usagers appellent de leurs voeux une vraie concurrence européenne qui - heureusement - se profile pour bientôt.

Mais entre temps il y aura des rendez-vous politiques : sur l'échiquier les dangereux pions d'extrême - droite attendent leur tour aidés (à son corps défendant) par un syndicat qui cherche à renverser la table ...sous le regard impassible du gouvernement qui ne voit pas les trains passer .

dimanche 24 avril 2016

LA FRANCE : INGOUVERNABLE ?



C'est la question que l'on peut se poser : perte de popularité du Président , échec ou recul sur la "loi travail" devant favoriser l'embauche des jeunes, agitation chez les cheminots, appels à la grève de la CGT, mouvements "nuit debout" s'apparentant à des rave parties pour adolescents à la recherche de leur "chemin  de Katmandou" . Et - en face- une financiarisation de l'économie fondée sur le profit plus ou moins virtuel ...et des salaires CAC 40 incroyables mais bien réels.

La France souffre par ailleurs des mêmes maux que plusieurs pays occidentaux en particulier les Etats- Unis où les disparités se sont accrues de manière considérable ces dernières années : il existe bien outre-atlantique une vraie pauvreté qu'un taux de chômage de l'ordre de 5% ne parvient pas à masquer.

Mais bien que les Etats-Unis soient désormais devenus un pays fortement inégalitaire, les "nuits debout" sont rares dans l'Etat de New-York, du Wisconsin ou de l'Utah etc... L'utopie californienne des années 70 ne fait plus recette et l'on travaille souvent bien plus de 40 heures par semaine avec un "job" ou plusieurs qui s'enchaînent.

Faut-il chercher les raisons du spleen français ou - ce qui est la même chose - des manifestations estudiantines agitant le grelot de la Fronde dans la perte de substance des gouvernants ? Car ils ne donnent plus l'impression de gouverner, l'esquif France voguant de ci de là au gré d'une boussole qui perd souvent le nord.

C'est probablement ce qui explique l'irrésistible montée dans les sondages d'Emmanuel Macron, notre jeune ministre de l'Economie...tout comme les américains (ou nombre d'entre eux) plaçaient leurs espoirs en John F. Kennedy, Président des USA à 44 ans. Voilà aussi pourquoi on sonde les entrailles de nos politiques à la recherche du plus sincère (Juppé?) et du moins "bling bling" etc...

Est-ce vraiment la quadrature du cercle de rechercher un Président (pour 2017) qui gouverne ...et nous fasse (aussi) un peu rêver?

mercredi 20 avril 2016

Pétrole : duplicité saoudienne ?



Après l'échec de la récente réunion le week-end dernier des pays producteurs de pétrole à Doha (absence de l'Iran), on fustige Téhéran qui refuse de baisser sa production de pétrole afin de faire remonter le cours du brut.L'Arabie saoudite regrette l'absence d' accord et renvoie à la responsabilité de l'Iran.

 Mais l'on oublierait presque que c'est Riyad qui - il y a 1 an environ - a décidé de ne pas réguler sa production : de son point de vue l'effondrement du cours du pétrole permettait en effet de déstabiliser les Etats importuns (l'Iran bien sûr mais aussi la Russie qui soutient l'Iran... et la Syrie) sans oublier les sociétés américaines qui spéculaient sur l'avenir du pétrole de schiste ;

 Certes le royaume saoudien allait en souffrir mais le "hara-kiri" n'était pas excessivement douloureux du fait des très faibles coûts d'extraction du pétrole et au regard du coup de grâce ainsi porté à l'Iran ou du moins imaginé.

 L'Arabie saoudite (dont le prince héritier, ministre de la défense)  n'a probablement que faire de la situation de l'Algérie, du Vénézuela, ou du Brésil au bord de la faillite et de bien d'autres pays tributaires de la vente de leur pétrole;

Pendant ce temps - et à l'issue d'une longue période de sanctions économiques - l'Iran relève la tête et ne veut pas "payer les pots cassés". Doit-on le tenir pour responsable ou bien chercher l’intrus...sur le devant de la scène?

vendredi 15 avril 2016

F.Hollande : Le Président bien empêtré



Comme le rapportent les médias, le Président n'a probablement pas retourné l'opinion avec sa prestation d' hier soir sur France 2. Le décalage était perceptible entre le chapelet de ses affirmations et les questions au plus près du quotidien des intervenants. 

Certes l'exercice n'est pas facile pour un Président de la République que d'opérer ainsi une descente "sans rappel" et un peu raide en acceptant d'être interpellé. Le profil régalien du Président s'en est trouvé quelque peu écorné à prendre la place d'un Premier ministre devant défendre la politique économique du gouvernement.

Dans cette position François Hollande est apparu bien empêtré : tant à propos de son recul sur la déchéance de nationalité pour les terroristes que sur le projet de loi sur le travail dont il ne va rester qu'un moignon puisque la finalité du projet - faute de pédagogie d'un côté et d'excès de démagogie de l'autre - a échappé aux étudiants et à leurs tuteurs (qui renouaient peut-être avec la nostalgie de mai 68)

En politique extérieure et à propos du Moyen-Orient il a semblé que - revenant sur des évolutions récentes - il considérait le départ d' Assad de la présidence syrienne comme prioritaire . A défaut du terme "prioritaire" la fougue de son affirmation en disait tout autant. Dommage qu'il n'ait pas été relancé à propos - par exemple - de nos relations avec l'Arabie saoudite ou le Qatar.

En dépit de tout cela, le Président est apparu sincère et prêt à jouer son "va-tout" pour 2017 (si l'on note un frémissement au niveau de l'emploi).

François Hollande a-t-il sciemment joué à "contre- emploi" en assumant une prestation aussi indigeste ? Peut-être . Cependant beaucoup de Français sont restés sur leur faim .


lundi 11 avril 2016

E. Macron : "En marche " en course



Sans être un "pavé dans la marre" l'annonce de création d'un nouveau mouvement "En marche" constitue une nouvelle donne dans le paysage politique français. On pourrait penser qu'il s'agit là d'une initiative éphémère : ce serait se tromper.

 L' ancien patron du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade  (un des "sages" les plus écoutés)  est l'un de ses soutiens avisés qui - avec d'autres - prépare le terrain.

 Emmanuel Macron est probablement encore un peu "tendre" (38 ans) pour les présidentielles 2017 mais il sera - à coup sûr - en lice pour 2022... A moins de former dès 2017 un tandem avec tel Président élu .

Esr-ce pour cela que M.Sarkozy pousse en avant François Baroin dont le " look" n'est pas - il les a pourtant - celui d'un homme de 50 ans. 

Bref, la relève semble bien assurée au-delà de la gauche radicale ankylosée et de l'illusion de l'adroite Marine.

mardi 5 avril 2016

PANAMA : La "Grande Evasion"



Ainsi nous avons notre scandale du siècle et de quoi alimenter notre indignation. Evidemment tout cela est scabreux et la Justice sera mise à rude épreuve car les dénégations seront nombreuses tout autant que les envolées lyriques des avocats d'affaires.

Pour autant deux ou trois choses interpellent : si plus de 300 journalistes ont travaillé sur cette affaire depuis plus d'un an, il se peut que des fuites aient eu lieu et que des évadés "au parfum" soient rentrés au bercail (ou aient choisi un autre paradis fiscal : l'Etat américain du Delaware par exemple ...). Pourra-t-on dans ces conditions remonter le fil d'Ariane ?

Il semble aussi que des ONG bien connues comme Open Society (George Soros) ou USAID aient apporté leur concours pour aider à ces révélations . On ne saurait le regretter mais certains s'en étonnent en raison des liens de ces 2 ONG avec le Département d'Etat américain . La mariée serait-elle trop belle ?

D'autres y voient une manœuvre dirigée contre Vladimir Poutine. Mais , dans ces conditions, pourquoi le roi d'Arabie Saoudite (jusqu'à présent proche des Etats-Unis ) serait-il aussi visé par ces révélations ? Serait-ce pour accréditer l'absence de complaisance  des "lanceurs d'alerte " ?

D'autres encore disent qu'il est curieux qu'aucune grande fortune américaine n'apparaisse : seraient-elles toutes à l’abri au Delaware ?

Quoi qu'il en soit ce scandale dévoilé est révélateur d'une société (et pas seulement occidentale ) qui marche sur la tête tant s'opposent mille pattes et  unijambistes .

lundi 4 avril 2016

Huntington avait-il raison ?



Lorsque - en 1996 - Samuel P. Huntington écrivit "Le choc des civilisations" il provoqua une tempête (ou des railleries) chez de bons esprits qui trouvaient son analyse un peu courte.

La série d'attentats à laquelle on assiste de par le monde incite à se demander si Samuel Huntington n'avait pas raison.

C'est le cas de l'attentat de Lahore en particulier, le 27 mars . Car, au-delà des attentats qui ont  voulu frapper directement l' Occident , celui de Lahore visait localement la communauté chrétienne qui célébrait le dimanche de Pâques (1)

72 Pakistanais ont ainsi payé de leur vie leur appartenance religieuse. 

Moins (ou plus) qu'un "choc de civilisations" il s'agit bien d'un "choc des cultures et religions" porté par les totalitarismes islamistes. Sinon pourquoi s'en prendre à des chrétiens pakistanais issus des castes hindouistes les plus modestes ?  

L'Asie est donc - tout autant que l'Occident - menacée .

Au-delà des rodomontades de la Corée du nord la menace réelle est bien celle du totalitarisme islamiste : la Chine, la Russie l'ont compris . L'Inde devrait aussi percevoir le danger . Cela est moins sûr - en raison des doubles et troubles jeux - de la part du Pakistan ...et de l'Afghanistan.

____________

(1) voir notamment Le Point n° 2273 du 31 mars 2016

mercredi 30 mars 2016

Cafouillages ...et tournis


Ainsi la révision constitutionnelle est abandonnée, ainsi le projet de "loi travail" détricoté sera probablement relégué aux oubliettes faute d'une communication et d'une pédagogie suffisantes.

 Dans les deux cas le parti de gauche s'est fissuré... au même rythme que le parti de droite. Problème d'autorité ou rivalités à presque un an des élections présidentielles ? Les deux probablement. 

La cacophonie à laquelle l'on assiste fera les beaux jours du Front national quand bien même une majorité de Français juge que le parti populiste est dans l'incapacité de gouverner.

Mais le spectacle auquel on assiste est bien triste.  A terme il fera le lit des  "àquoibonistes"...

dimanche 27 mars 2016

Palmyre : la reine Zénobie retrouve le sourire


Ce n'est certes plus la Palmyre que décrit Mathias Enard dans Boussole (1) mais Palmyre est enfin libérée par l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe.

La reine Zénobie peut donc émerger de son cauchemar , retrouver son sourire et ce qu'il reste de sa cité jadis flamboyante il y a dix huit siècles...

Plus prosaïquement on ne peut que se féliciter de l'intervention russe en soutien à l'armée syrienne.

 A trop parler d' ''Etat islamique " on oublierait presque qu'il existe encore un Etat syrien quand bien même on le ravalerait à l'état de "régime".

______________

(1) Prix Goncourt 2015, éditions "Actes Sud"

mardi 22 mars 2016

Belgique /attentats :vers l' éveil d'une nation européenne


Les attentats de ce jour à Bruxelles ne signent pas le déclin de l'Union mais la prise de conscience de valeurs partagées au-delà des enjeux économiques / financiers du court terme ...ou des rêves multiculturalistes.

C'est maintenant, au moment où le navire paraît tanguer sous le coup des flux migratoires ou du reflux britannique, qu'une nation européenne paraît enfin naître...au forceps.

Mais il faut rechercher autre chose qu'un consensus mou face au terrorisme islamiste.

Au-delà d'une rhétorique et des "jeux d'état-major" nous avons notamment besoin d'une (vraie) Défense commune .

Loin de craindre une déstabilisation - ce que recherche l'E.I - c'est un sursaut de l'Union que nous attendons.

lundi 21 mars 2016

Turquie : 1er sommet humanitaire mondial...



On n'en parle guère pourtant d'ici quelques semaines (en mai prochain) va se tenir à Istanbul le premier sommet humanitaire mondial . Le Secrétaire Général des Nations Unies avait annoncé la tenue de ce sommet il y a 3 ans ...avant que la "crise migratoire'' n'intervienne.

 La coordination et la recherche d'une meilleure efficacité de l'action humanitaire seront très certainement à l'ordre du jour tout comme les moyens de réduire la vulnérabilité de centaines de millions de personnes ...et aussi de faire face aux crises et aux catastrophes. 

Le choix de la Turquie - pressentie il y a 3 ans - est en soi un pari et peut-être même une prémonition. 

Gageons que l'on sera attentif aux propos du Président Erdogan ainsi qu'à sa force de conviction...

jeudi 17 mars 2016

Lula : la statue déboulonnée


Lula da Silva, ex-président du Brésil était une figure de proue de la "nouvelle" Amérique Latine, celle qui avec Chavez au Venezuela voulait tenir tête aux Etats-Unis et proposer un autre modèle de société plus solidaire . Et beaucoup ont cru qu'il en serait ainsi .

 Finalement le pétrole a fait 2 victimes (l'économie brésilienne du fait de l'effondrement des cours) et son ex-Président atteint par le scandale Petrobras (corruption).

C'est un revers de médaille pour ceux qui ont cru , le pétrole aidant, à un éveil de l'Amérique latine. Les héros sont fatigués et probablement rompus ...ou même corrompus. Dommage !

samedi 12 mars 2016

Loi Travail/ UNEF : service commandé ?


L'UNEF (qui ne représente que certains jeunes) déploie ses banderoles pour dire son hostilité à la réforme du code du travail. Cette descente dans la rue apparaît comme le symptôme d'un probable écartèlement du Parti socialiste entre "radicaux" dogmatiques et "sociaux-démocrates"ouverts aux nouveaux modes de production...et de réflexion.

Ce syndicat est - depuis longtemps - en lien avec le parti de gauche d'où il tire subventions et prébendes .Est-ce donc là une démarche suicidaire ? Plus probablement il se trouve poussé à la rue par une gauche plus radicale , celle par exemple de Mme Aubry ou bien celle , encore plus extrême, de M. Melenchon ...?

 A moins qu'il s'agisse de l' expression canalisée d'une sourde inquiétude (1) à laquelle sont en proie les jeunes gens devant le saut d'obstacles que suppose aujourd'hui un accès au marché du travail.

L'UNEF serait-elle dépourvue d'esprit critique face aux populismes encoquillés quitte à apparaître comme le révélateur d'une société bloquée qui effraie lycéens et étudiants ?

______________

(1)-Il est dommage que le gouvernement n'ait pas fait preuve de davantage de pédagogie pour expliquer en détail les mesures du projet de loi. Est-il trop tard ?

mardi 8 mars 2016

Arabie Saoudite : Journée des femmes , quand ?



L'Arabie saoudite est à l'honneur puisque son prince héritier aurait été - selon les médias - décoré de la Légion d'Honneur par notre Président . Mais - en cette journée internationale des femmes - il aurait été heureux que puisse être décorée une femme ministre en Arabie saoudite ...symboliquement et par exemple.

 Car , à la différence des Emirats Arabes Unis où 3 jeunes femmes viennent d'entrer au gouvernement (1) le sort des femmes en Arabie saoudite n'est pas aussi enviable , engoncées qu'elles sont dans leur abaya noire , interdites de conduite automobile, interdites de restaurant , bref interdites ... 

 La  Journée internationale des femmes est sûrement perçue là-bas comme un mirage surgi de manière incongrue des sables du désert.

__________________

(1) : viennent d'entrer au gouvernement des Emirats en Février 2016 une ministre du Bonheur , une ministre de la Jeunesse et une ministre de la Tolérance...tout un programme !

samedi 5 mars 2016

Code du Travail : urgence d'une communication sur la réforme


Alors que plusieurs syndicats appellent à la grève le 31 mars il y a urgence - pour le gouvernement - à communiquer sur les objectifs et modalités de la réforme projetée du code du travail.

 On peut évidemment comprendre que le gouvernement ne cherche pas à rendre plus précaires les contrats de travail et à exclusivement faciliter les licenciements économiques . Mais beaucoup de Français , faute d'une communication suffisamment ajustée de la part des pouvoirs publics voient dans ce projet un "effet précarité ". Alors même qu'une meilleure flexibilité du marché du travail devrait encourager les entreprises à recruter. 

A cet égard on peut regarder par delà les Pyrénées : le gouvernement espagnol a engagé une réforme sensiblement identique en 2012 alors que le chômage frôlait les 28 %. En 2015 ce sont 500 000 emplois qui ont été créés . Question : y a-t-il une relation directe entre la réforme du Code du Travail espagnol et la baisse du chômage ? En fait (c'est tout le problème de la primauté de la poule et de l’œuf) la croissance du P.I.B espagnol a été supérieure à 3% en 2015 alors que le PIB diminuait d'environ 1 % en 2011. Est-ce donc la croissance et l'investissement qui ont "tiré" l'emploi vers le haut ou bien est-ce la réforme qui a ''boosté'' l'investissement et la croissance ? Difficile à dire d'autant que dans le même temps où le chômage baissait la population active diminuait...

Il n'empêche (pour revenir à la France)  : au-delà de la concertation (suffisante ?) avec les partenaires sociaux une pédagogie à l'égard de la population est nécessaire. Si mon voisin (ou ma voisine) sont réticents à la réforme c'est que la communication passe mal . Le risque demeure donc , le 31 mars, d'une seule confrontation politique (notamment à l'intérieur du P.S. fragmenté) et non pas d'une clarification sur les objectifs de la réforme .

mercredi 2 mars 2016

Le drame Syrien ...en questions


Le déferlement de migrants telle une pauvre horde de va-nu-pieds du moyen-âge (une croisade à rebours?) interpelle. Ils fuient un Etat en cours de destruction.

Quelle est - au-delà de nos atermoiements - notre part de responsabilité ?

 Les questions ou constats suivants sont au cœur du problème quand bien même ils ne peuvent tout expliquer :

1- On sait que l'intervention américaine en Irak en 2003 annonce - indirectement- l'acte de naissance de l'E.I.("Etat" islamique)  en 2006. La jonction djihadistes sunnites d'Irak et de Syrie date de 2005/2006.

2- Plusieurs Etats occidentaux (dont la France) ont été pris de court par les "printemps arabes" de 2011. Fallait-il - sans tarder - prendre un nouveau "train en marche" ?

3- Les mouvements d'étudiants en Syrie s'inscrivent dans le contexte des printemps arabes de 2011: les rassemblements étaient pacifiques et la répression du gouvernement syrien fut incontestablement violente et disproportionnée.

4- Peu après (ou en parallèle) se constituait l'A.S.L (Armée Syrienne Libre) considérée comme modérée mais intégrant des djihadistes (ou étant noyautée par ceux-ci). Aucun leadership ne s'en est dégagé au gré des présidences tournantes d'un interlocuteur devenu virtuel mais armé et par les Etats du Golfe et par des Etats occidentaux.

5- Entre temps les Etats sunnites qui vouaient aux gémonies le Président Assad (alaouite donc chiite) ont mis de l'huile sur le feu . Un écran de fumée s'en dégageait qui rendait alors Bachar el-Assad coupable de tous les maux . La "Communauté internationale " (dans sa version occidentale) a jugé que le Président syrien devait s'en aller. Persona non grata ...en quelque sorte.

6-Pendant que nous poursuivions de notre ire le Président syrien, l'E.I. décapitait, égorgeait et - très probablement - utilisait du gaz sarin . L'utilisation d'arme chimique par le gouvernement syrien est aussi probable ou possible bien que des rapports demeurent encore contradictoires.

7- Notre part de responsabilité quelle est-elle ? peut-être d'avoir eu trop longtemps "la tête dans le guidon'' en considérant (voir les multiples déclarations de Laurent Fabius, M.A.E.E. en 2014-15) que notre premier ennemi était le Président Syrien. Avons-nous joué "sur la corde raide "en soutenant et armant l'A.S.L qui penchait parfois du côté du mouvement djihadiste Al-Nosra (déclinaison locale d'Al - Qaïda ) ?

8- De fait, la population locale semble avoir été prise entre plusieurs feux dont certains - outre "l'Etat" islamique - ont été allumés par des Etats du Golfe et par les Occidentaux. D'où la diaspora à laquelle nous assistons : demandeurs d'asile, pauvres gens, enfants, opportunistes fantasmant sur l'Occident, ...et aussi djihadistes "sous le manteau". 

9-Et pendant ce temps le Président syrien demeure fermement arc-bouté sur ses élections (depuis 2000) et considère  comme marque d'ingérence les pressions voulant organiser sa sortie qui - à défaut d'être préparée par une consultation - pourrait conduire à un chaos libyen.

 Et pendant ce temps...la population fuit les " champs" de batailles et les villes laminées . 

 Et pendant ce temps ...l'Union européenne après avoir tendu les bras, fouille désormais dans ses poches pour aider la Grèce ou bien "sous-traiter" à la Turquie.

                                                               --------------------------

 Que diront de tout cela dans 20 ou 30 ans les historiens ?

Quelle part de responsabilité (ou d'aveuglement) de l'Union européenne pointeront-ils ?

A moins qu'ils ne disent que ce fut le début d'un "New deal '' avec la Russie et les U.S.A... et la Chine fermement alliés pour stopper les nouveaux barbares . Une nouvelle ère pour l'Union ?


mardi 1 mars 2016

Vers une " ubérisation " de la médecine ?



Alors même que le numerus clausus a été fortement augmenté les médecins généralistes font défaut et certaines communes rurales se les arrachent "à prix d'or". 

Mais cela concerne également les villes moyennes : des médecins partant en retraite ne trouvent pas de remplaçant . Les "nouveaux généralistes" intègrent plus aisément des cabinets de groupe : médecine fonctionnarisée ?

 Ne va-t-on pas dans ce contexte  ( il faut souvent rechercher un médecin référent ou attendre 6 mois un RV chez un spécialiste) vers une "ubérisation " de la médecine ?

 De telles initiatives existent aux Etats- Unis : telle application permet d'être mis en moins d'1 heure en relation avec un généraliste ou un spécialiste se déplaçant à domicile (1)

 Evidemment cela ne correspond pas au modèle Français ...Mais cela pourrait à terme advenir tant nous changeons désormais de modèle ...au gré de la mode .

________________

(1) www.lexpress.fr (hebdomadaire l'Express en ligne) du 15 juin 2015.