vendredi 29 mai 2015

Grèce / sortie de l'Euro : risques politiques sous-évalués



A en croire les analystes économiques les marchés (et aussi peut-être la B.C.E) auraient déjà intégré une possible (sinon probable sortie de la Grèce de l'euro). Les tergiversations du nouveau gouvernement Grec et la mauvaise volonté affichée de M.Yanis Varoufakis ne seraient finalement pas "cataclysmiques" pour l'économie européenne. 

Néanmoins des commentateurs font preuve d'un peu plus de discernement : au moment où le moyen-orient est en ébullition, où nos stratèges tirent à la courte paille ou tournent en rond, est-il prudent de laisser voguer la "galère grecque" ?

Plus que sur le plan économique, le risque d'un "défaut politique" de la Grèce serait (à mon sens) lourd de conséquences. Imagine-t-on les risques que l'Europe assumerait en laissant la Grèce s'accrocher à la Russie ou bien sombrer dans une anarchique précarité ?

Par ailleurs et sans imaginer que l'Acropole devienne mosquée, ou qu'Athènes connaisse le même sort que Palmyre, ce serait peut-être offrir une  "table ouverte" au pseudo "Etat islamique".

 Certes ce n'est qu'un chapitre relevant pour l'heure de imaginaire . Mais, pour autant, faut-il tenter le diable ? Et le diable se cache peut-être derrière la dette grecque qu'Athènes - qui croit aux miracles - espère ne pas avoir à rembourser.

lundi 25 mai 2015

ESPAGNE/ELECTIONS : Embellie économique et désarroi politique


Les élections locales (municipales et régionales) d'hier 24 mai marquent un tournant : les partis politiques "traditionnels" ne font plus recette : A Madrid comme à Barcelone le parti d'extrême gauche Podemos vient troubler le jeu avec un autre parti, celui des "Citoyens".

 A différentes reprises je me suis posé la question : certes l'Espagne (avec sa rigueur) est considérée comme un des meilleurs élèves de la "classe européenne''. Certes les perspectives de croissance dépassent les 2%...Oui, mais : le chômage demeure au-delà des 23 % et celui des jeunes approche les 40 %.

A Barcelone le parti qui vient en tête est celui d'une jeune femme qui a pris la tête d'un mouvement anti-expulsions locatives, une sorte de mouvement des "indignés" qui appelle à un "changement citoyen". 

Tout cela interpelle : l'Espagne va-t-elle rejoindre la Grèce dans un "raz-le-bol" contestataire et (pour beaucoup) irrationnel ? Mais comment faire entendre raison aux familles expulsées de leur logement, aux jeunes qui tournent en rond ...en dépit d'une croissance dépassant les 2 % ?

dimanche 24 mai 2015

Les USA font barrage à une ZEAN au Moyen-Orient


Si mes informations sont bonnes le projet de créer une Zone Exempte d'Armes Nucléaires (ZEAN) au moyen-orient vient de faire long feu à l'ONU en raison d'une coalition États-Unis, Canada , Royaume-Uni.

 Ainsi une nouvelle fois sera repoussé ce qui avait été décidé en 2010 : la conférence d'Helsinki programmée en 2012 avait déjà fait long feu (en raison peut-être d'une nouvelle glaciation États-Unis /Russie peu propice à ce que l'on s'enflamme pour ce projet ).

L'occasion était pourtant là en 2015 : les négociations sur le nucléaire avec l'Iran auraient permis de s'assurer de la bonne foi de Téhéran . Mais les États-Unis, le Canada (qui vont de pair) et le Royaume -Uni  ont préféré éviter l'embarras occasionné à Tel-Aviv : il lui est difficile de renoncer à son armement nucléaire et à la dissuasion qui l'accompagne.

Au delà de ce projet de ZEAN , on ne peut manquer de s'interroger sur les stratégies déployées au Moyen-Orient par les occidentaux : la politique à courte de vue de certains (soutenir l'opposition à Assad et vouloir - d'un pied de nez - éliminer le "pseudo-État islamique") interpelle .

A moins que les tenants des fantasmatiques théories "du complot" ne considèrent que le djihadisme effervescent justifie une "réalpolitik"qui aurait -aussi - pour objet le "containment" de la Russie.

dimanche 17 mai 2015

La reine Zénobie : il faut sauver Palmyre !


Les derniers vestiges de l'intense foyer culturel que fut Palmyre au 3ème siècle vont-ils disparaître? C'est la question que doit se poser- par delà le Styx - la reine Zénobie . Elle s'émeut que l'on ne puisse endiguer les hordes sauvages .

 Elle affirme que l'empereur Aurélien aurait jadis envoyé ses légions . Elle ne comprend pas que son héritage (le nôtre aussi) disparaisse à jamais . Va-t-on décapiter les momies ...au cas où elle voudraient témoigner ?

Elle aussi à sa manière interpelle l'ONU et ses " légions". Elle demande de réagir fermement et appelle à se mettre en ordre de bataille.

 Zénobie n'imagine pas qu'on laisse faire . Elle fut au Moyen-Orient la première femme (dit-on) à se révolter contre la tyrannie. Elle exhorte à faire de même.

Mais le nouvel empereur de la Nouvelle Rome, par delà les mers , pense à autre chose : il chasse deux lièvres à la fois avec ses aériens destriers. Et il ne veut pas se compromettre en mettant pied à terre. Comme Icare il contemple  les choses de haut ignorant qu'il va bientôt se brûler les ailes.

 La France s'indigne. Mais le "mouvement des indignés" est-il pour autant en ordre de marche ? Zénobie - en son royaume - côtoie Stéphane Hessel : ils font cause commune.

jeudi 14 mai 2015

Réforme des collèges : Le "bien penser"...


Ainsi donc la réforme projetée devrait (notamment) aborder l'Histoire de France en hiérarchisant les thèmes en fonction de codes et critères moraux . Cela est peut-être "juste et bon" mais qu'en est-il de l'Histoire dont la  morale  ne s'impose pas a priori mais dont nous sommes cependant - que nous le voulions ou non - les rejetons?  

Je lis (1) que le ''Moyen âge chrétien'' serait relégué aux oubliettes alors que le "développement de l'islam dans le cadre méditerranéen " deviendrait un module obligatoire. C'est un exemple parmi d'autres que les médias rapportent . Pourquoi vouloir favoriser le second thème (certes important) au détriment du premier (tout aussi important pour nos racines) ?

 L'enseignement du latin (certes peu utile pour twitter)  rejoindrait ...les calendes grecques .

 Je m'interroge : est-on déjà dans la soumission  à un modèle ? Probablement pas (encore). Mais l'on donne l'impression de se prendre les pieds dans un  "politiquement correct" qui a un goût de guimauve.

 Mme Vallaud-Belkacem a-t-elle vraiment conscience qu'un cercle de bonnes âmes mandatées nous prépare une Histoire sans âme et sur mesure  ? Si tel est le cas, il est à souhaiter qu'elles n'aient pas perdu tout esprit .

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(1) cf.  Hebdomadaire Le Point n°2226 du 7 mai 2015

mardi 12 mai 2015

Front national : les "raisins de la colère "



Triste spectacle d'un parti - et d'une famille - qui se déchire. A vrai dire, les épisodes médiatisés de ces querelles sont les révélateurs d'une formation politique dénuée de crédibilité : davantage vecteur de colères et de ressentiments que porteuse d'un programme de gouvernement. 

Au-delà d'un feuilleton dans lequel les Atrides occupent l'avant scène c'est le scénario qui nous attendrait si un jour le Front national se hissait au sommet de l’État porté par une vague de frustrations et d'illusions .

En tout cas le drame qui s'est joué ces dernières semaines a l'infini mérite de faire apparaître les zones d'ombre d'un parti qui jongle avec les peurs et les désespérances.

 Plus qu'un roman cet épisode est une bonne grille de lecture pour les mois à venir.

mardi 5 mai 2015

Une O.P.A. française : "Les Républicains"



L'agitation médiatique quant au nouveau nom de l'U.M.P. a quelque chose de surréaliste : on se défend de faire une opération de marketing , on assure qu'il s'agit d'affirmer des valeurs et que toute cette opération est menée la main sur le coeur.

...A moins que certains stratèges - par delà les mots - ambitionnent de simplifier la vie politique française en espérant que face aux Républicains viennent se positionner - en ordre de bataille - des Démocrates.

Ce serait ainsi (consciemment ou pas) suggérer que le bipartisme - comme aux États-Unis - serait le bienvenu en France : deux camps écourtés de leurs extrêmes .

Au fait pourquoi pas ? Le vocable "Démocrate" est probablement tout aussi fédérateur que "Républicain" ...à condition de ne pas l'assortir d'un adjectif ou d'une préposition. 

Finalement cette O.P.A. sur un nom est peut-être  aussi une O.P.A sur un espace ...de peur qu'il ne se rétrécisse sous les coups de boutoir de populismes des deux bords.

mardi 28 avril 2015

Nucléaire /non-prolifération : à quand une Z.E.A.N. au Moyen-Orient ?


La  conférence d'examen du TNP se tient en ce moment (et jusqu'à la fin mai )  aux Nations Unies . Comme il y a 5 ans on reparlera probablement des "zones exemptes d'armes nucléaires". La question est : va-t-on seulement évoquer le sujet ou bien va-t-on comme en 2010 programmer une conférence sur la non prolifération au Moyen-Orient...avant de faire marche arrière ?

La conférence (qui devait alors se tenir à Helsinki en 2012 ) est "passée à la trappe" . Et l'on sait que les trappistes sont bien silencieux. Le constat est que chaque fois que l'on avance d'un pas, on recule d'autant. Évidemment une ZEAN au Moyen-Orient n'est pas facile puisqu'il faut l'unanimité au sein de la région...et l'on voit bien que l'unanimité ne va pas de soi . 

Pourtant l'occasion est là : quelle meilleure garantie l'Iran pourrait-il offrir dans la finalisation d'un accord sur le nucléaire que de souscrire à un projet de zone dénucléarisée au Moyen-Orient?

 La France souscrit à ce projet de ZEAN et met en avant les garanties qui seraient - en contrepartie - offertes aux Etats renonçant à l'arme nucléaire. 

Des ZEAN existent : Amérique latine, Afrique , Asie centrale ... mais le Moyen-Orient est une poudrière où se démènent des activistes de tous bords : il ne faut pas encourir le risque de leur "vendre la mèche "...

jeudi 23 avril 2015

"Etat" islamique : quelle stratégie d'alliance ?


Un récent tweet de l'ancien Premier ministre François Fillon appelait à une mobilisation générale pour faire cesser la marche en avant du pseudo "Etat" islamique : un combat où l'Occident dans son entier (avec la Russie) entreprendrait une guerre sans merci. 

Cependant on peut se demander si des chars et des avions de combat suffisent à anéantir une organisation qui livre une guerre au monde entier et dont les soldats émergent ici et là réellement missionnés ou croyant l'être .

 Il faut tenter d'analyser la situation et se demander aussi si un courant islamique fédère ces organisations et leurs ramifications . On constate alors que la plupart de ces filières djihadistes se réclament du sunnisme . Évidemment cela ne signifie pas que tous les régimes sunnites couvrent des actions terroristes mais le fait est là : actuellement ce sont des sunnites qui "tirent les ficelles" (ou les ont tirées avec des financements).

 Dans ces conditions les meilleurs "fers de lance" pour neutraliser les organisations terroristes ne sont-ils  pas les chiites et plus particulièrement l’État Iranien si ardemment contesté par les sunnites?

 Comme en appelle François Fillon il est certes indispensable que les nations occidentales (dont la Russie) ne baissent pas les bras. Mais il faut aussi éviter le piège tendu : celui d'une "guerre sainte" Occident chrétien contre Etats musulmans alors qu'il s'agit tout autant d'une guerre entre sunnites et chiites . Dans notre cordée (aux prises avec un Himalaya redoutable) l'Iran chiite est très certainement notre meilleur allié et l'un des "premiers de cordée".

lundi 20 avril 2015

Libye / immigration : L' '' Union Pour la Méditerranée " (UpM) est-elle au rendez-vous ?



A juste titre la situation actuelle révulse : des centaines de personnes noyées alors qu'elles recherchaient seulement un horizon à leur vie . L'Europe se tourne dans tous les sens : L'agence européenne Frontex en charge de la coordination des politiques d'immigration est-elle à la hauteur? On déplore ses faibles moyens . 

 Mais la situation a une autre dimension au-delà du versant humanitaire : il faut se demander pourquoi des milliers de personnes fuient leur pays (ou du moins ce qu'il en reste).

 A défaut d'un Etat retrouvant une certaine stabilité et une meilleure sécurité les populations venant de Libye ou transitant par ce pays continueront à fuir confiant leur vie à de vils marchands d'illusion ...et l'Union européenne fera le même constat : impossible de bâtir un mur pour contenir ces vagues désespérées.

De la même manière que nous avons l'ambition d'aider à la reconstruction d’États au Levant, de la même manière l'Union devrait aider à la remise sur pied d'un pays en plein chaos depuis 2011. 

C'est peut-être là une mission à envisager dans le cadre de l'Union Pour la Méditerranée (1)au-delà des préoccupations actuelles ( dépollution , "autoroute de la mer"...). D'autres missions , bien plus urgentes.

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(1) L'Union Pour la Méditerranée ou UpM (qui a succédé à l'Union méditerranéenne de 1995) est en place depuis juillet 2008.

jeudi 16 avril 2015

Tombes profanées : Le "politiquement correct " ...



Des réseaux sociaux s'étonnent que l'on n'utilise pas unanimement le terme "profanation" à propos des 200 tombes saccagées hier à Castres dans le département du Tarn . Quelques uns regrettent que tel magazine ait employé le terme "vandalisé" au lieu de "profané". 

 Un lecteur d'un journal régional en ligne s'étonnait de ce que l'on ne parle de profanation que lorsqu'il s'agit de tombes musulmanes ou juives alors que des médias s'en tiendraient à évoquer des actes de vandalisme ou de saccage lorsqu'il s'agit d'un cimetière lambda .

J'imagine que le "politiquement correct" aurait dû conduire à employer la même expression . Mais pour autant parle-t-on souvent de tombes "chrétiennes" ?

La dimension religieuse s'est estompée alors même que l'expression "carré musulman" ou "juif" acquiert de suite cette dimension puisqu'elle renvoie étymologiquement à une religion. Il y a là un marqueur relevant du sacré comme l'exprime la racine du terme profaner  : pro-fanum .

Le "politiquement correct" n'aurait pas dû faire de distinction .

lundi 13 avril 2015

Décomplexifier la vie : nouveaux services ?



Les "services à la personne" sont (à en croire les gouvernements successifs) de vrais gisements d'emploi. Je le crois volontiers . Non pas seulement en raison de la "montée en puissance" des seniors mais du fait d'une vie quotidienne qui se complexifie à outrance : règlementations tatillonnes et multiples sollicitations dont nous sommes l'objet dans notre "global village''.Trouver le bon service ou la bonne porte au bon moment est un labyrinthe qu'éclairent seulement des sites internet plus ou moins racoleurs.

Les Espagnols - depuis longtemps - se sont rendus compte de la difficulté de se procurer tel ou tel document, d'effectuer telle ou telle démarche : c'est pour cela qu'ils ont créé des gestorias , sorte d'intermédiaires ou de facilitateurs de démarches.

 En France a-t-on songé à créer des "guichets" multi-services tant dans le domaine privé pour les besoins courants que pour trouver son chemin dans la jungle administrative ? Il s'agirait en fait non de ''guichets'' cloisonnés (du style "points d'accueil de service public") que de fenêtres largement ouvertes : des baies vitrées en quelque sorte.

 Cela supposerait une équipe dynamique munie d'un "carnet d'adresse" balayant bon nombre de champs  : services au quotidien, conseils en vue d' un voyage etc..Tout cela relèverait évidemment du domaine privé et supposerait une modique rémunération . La contrepartie serait un avis rigoureux et objectif ou une "mise en relation" téléphonique rapide.

La liste est longue des besoins à satisfaire qu'internet ne satisfait pas du fait des "manipulations" publicitaires de tous ordres et qui arrivent - telles les giboulées - de manière inopportune sur l'écran d'ordinateur.

Peut-être est-ce une utopie d'une société trop "avancée"? Oui, probablement. Car il y a des domaines dans lesquels on ne peut agir sur commande. Mais c'est là un autre sujet...

jeudi 9 avril 2015

Amérique Latine / Alba : Une "Aube"moins dorée ?



L'ALBA acronyme de "Alternative Bolivarienne pour notre Amérique" signifie "Aube" en espagnol . Telle était probablement la vision du Président Chavez (Venezuela) il y a plus de 10 ans . Mais pour cet ensemble régional d'Amérique latine l'horizon s'est depuis assombri et aucune aube - pour l'heure - ne pointe vraiment à l'horizon . 

Dans cette zone les difficultés économiques et politiques s'amoncellent . Société duale, pauvreté, endettement et/ou inflation : ce sont là les défis en permanence à relever. Ces exemples d'économies "alternatives" sont devenus (comme à Cuba) des contre-exemples.

 Ce n'est pas pour autant une raison suffisante pour être un thuriféraire d'un soi disant  "modèle américain" (libéralisme à outrance et société de surconsommation compensée par une bienséance religieuse, tentation pour les États-Unis de mettre sous tutelle l'Amérique latine et d'en faire - comme la Russie en Europe et Asie centrales- leur "étranger proche").

Mais il faut cependant se poser la question : les partis populistes européens (Grèce, Espagne, France notamment...) vont-ils tirer la leçon des déconvenues de plusieurs pays de l'ALBA  ou bien vont-ils persévérer avec pour bannière les portraits de Chavez ou de Fidel Castro ?

Notre intelligentsia qui chérissait jadis Fidel Castro ou Che Guevara en est revenue ...Le rêve a fait  son temps. Certes, de nos jours les héros sont fatigués ou font défaut . Bien des jeunes sont à leur recherche...

vendredi 3 avril 2015

Iran : un nouvel allié au moyen-orient?


L'accord-cadre sur le nucléaire signé hier à Lausanne met fin à une longue période d'incertitude. Les parties ont su faire la part du réalisme et des pressions exercées de toutes parts. Car l' Iran a - dans le passé - beaucoup menti ou éludé les questions posées. Tout comme d'autres pays pour lesquels la transparence était peu compatible avec une diplomatie de l'ombre.

 Ainsi le protocole additionnel au TNP (dont on reparle à juste titre à nouveau ) a bien été signé il y a plus de 10 ans par l'Iran ...mais il n'a pas été ratifié jusqu'ici par le Parlement . Or c'est - en effet - un "verrou"  majeur qui doit permettre aux experts de l'A.I.E.A de se rendre sur place à tout moment pour s'assurer que l'accord est bien appliqué dans ses moindres détails ...et, ainsi, rassurer Israël légitimement inquiet.

 Mais - si les engagements pris sont bien respectés- cela constituera un nouvel axe majeur de la diplomatie occidentale : dans le chaos qui règne au moyen-orient il est bien utile de pouvoir compter sur une puissance régionale émergente qui n'a aucun intérêt à promouvoir ou cautionner le désordre. Cela n'irait pas dans le sens que souhaitent les iraniens qui aspirent à plus de liberté, de dignité et à avoir leur "place au soleil" sans avoir à s'abriter derrière tel ou tel parasol.

 Une "Nouvelle donne" ainsi apparaît pour le moyen-orient et les analystes qui gobergeaient sur une pseudo stratégie du chaos en sont pour leur frais . 

mardi 31 mars 2015

Front national : front sans affront


Si , à l'occasion des élections départementales de dimanche dernier, le Front national avait emporté ne serait-ce qu'un seul département cela m'aurait semblé un affront. Heureusement il n'en est rien . Comme l'a dit justement un journaliste les électeurs ont refusé de donner au parti populiste " les clés de la maison".

 Certes les français sont frondeurs mais delà à imaginer un scénario "à la grecque" il y a plusieurs pas ...qui ont été faits à reculons .

 De la même manière - lors de récentes élections régionales en Andalousie - le parti populiste espagnol Podemos a conquis une quinzaine de sièges mais il n'arrive qu'en troisième position : on est donc loin du "tremblement de terre" (1) que certains prédisaient . 

Ainsi les français protestent et parfois descendent dans la rue . Mais la "Rue" est aussi réfléchie ... Elle sait manifester sur les places et boulevards mais, pendant ce temps, la maison demeure cadenassée...au cas où.

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(1) : Un article du journal espagnol ABC titrait au lendemain des élections "No hubo terremoto" (trad: "il n'y a pas eu de tremblement de terre".)

jeudi 19 mars 2015

Démocratie : le "modèle" occidental est-il exportable ?


Non , il ne s'agit pas d'une dissertation mais d'une question - au lendemain de l'attentat de Tunis - qu'on est en droit de se poser. Il est évident que l'anéantissement de l’État Libyen (2011) tout comme celui (en 2003) de l’État Irakien a contribué à asseoir la barbarie terroriste .

Dans les deux cas l'Occident (ou en tout cas certains de ses Etats "phares") est intervenu au nom de la démocratie , de la "bonne gouvernance" . Tout comme les États-Unis ont armé les islamistes appelés à la rescousse lors de l'intervention soviétique en Afghanistan en 1979. 

 Après "l'automne arabe" le sol est désormais jonché de feuilles mortes...

 N'est-il pas temps de se demander si en portant bien haut le flambeau de nos idéaux (et aussi peut-être de nos intérêts) nous ne faisons pas , finalement, le lit des djihadistes de tout poil ?

On dira , certes, que l'Occident a trouvé son assise et sa raison d'être dans ses valeurs , celles exprimées notamment dans la Charte des Nations Unies...et aussi dans une "destinée manifeste" justifiant  une expansion territoriale que nous légitimions en l'appelant " évangélisation ".

 Mais peut-être - du fait des pulsions d'un terrorisme fou - faut-il maintenant changer de cap .

 Notre démocratie occidentale est-elle exportable et ne prend-on pas le risque de susciter un chaos au nom de valeurs qui - hélas- se démonétisent hors du pré-carré occidental ? C'est une question que bon nombre de gens se posent . Sans pour autant - évidemment - basculer vers le repli sur soi populiste ...à la recherche d'une identité qui est notre bien . Un bien qui n'est pas forcément exportable.

jeudi 12 mars 2015

Etats-Unis : une bien étrange correspondance ...



Alors que les négociations portant sur le nucléaire iranien battent leur plein 47 sénateurs républicains viennent d'informer les autorités de Téhéran qu'ils sont en désaccord avec leur Président .

 C'est en tout cas l'interprétation que l'on peut faire du courrier que ces sénateurs ont  adressé aux autorités iraniennes (1) leur rappelant que seul le Congrès était en capacité de lever les sanctions économiques (et donc implicitement qu'un nouveau Président pouvait défaire -en accord avec le Congrès- ce que ferait l'actuel c'est-à-dire un éventuel accord sur le nucléaire iranien).

 Alors qu'en France l'on s'émeut des contacts que trois parlementaires ont eu récemment en Syrie avec les dirigeants du pays ou leur entourage , aux Etats- Unis ce ne sont pas 3 parlementaires mais 47 qui "parlementent " dans le dos de leur Président ...et cela en pleine négociation menée par le secrétaire d'Etat.

Une pétition aurait été mise en ligne (2) sur le site de la Maison Blanche par 160 000 américains demandant de poursuivre "pour trahison" les sénateurs en cause ...

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(1) et (2) cf. LeFigaro.fr avec AFP mis en ligne le 11mars 2015

lundi 9 mars 2015

Union européenne : Mal armée ?


 Le Président de la Commission européenne M. Jean-Claude Juncker vient d'appeler de ses vœux - face à la Russie - la mise sur pied d'une armée européenne (1).  Est-ce un vœu pieu ou bien la manifestation d'une réelle volonté? Une volonté exprimée par les 28 Etats de l'Union (bientôt 35 d'ici 5 à 10 ans en intégrant les candidatures en cours)?

 Rien ne s'opposerait à une telle option qu'envisageait d'ailleurs le Traité de Lisbonne . Encore faudrait-il que soient résolus au moins deux points : cette armée européenne serait-elle bâtie en coopération avec l'OTAN et sous quelle forme ( force permanente ou forces temporaires) ?

 En outre, les Etats de l'Union européenne (dont la vision n'est pas forcément identique et dont plusieurs ont diminué leurs budgets militaires)sont-ils prêts à financer cette force (sans recourir à des formules alambiquées du type "Athéna") ?

 De fait l'Eurocorps existe bel et bien . Peut-être faudrait-il (au-delà d' États-majors certes bien utiles) lui donner un peu plus de substance?

 Mais le problème non résolu à ce jour - et qui n'est pas prêt de l'être - est celui de la prise de décision dans une Europe ou prévaut l'unanimité en matière  de politique étrangère et de défense...Ce qui  nous amènera un jour à rechercher un consensus au beau milieu d'une Union à  "36 chandelles". 

Cela dit , tout comme nous ne sommes pas prêts - sauf quelques démagogues irresponsables - de  sortit de l'euro, nous ne sommes pas , non plus, prêts à sortir de l'OTAN. Fort heureusement!

Mais l'important est effectivement d'avancer dans la réflexion...et l'action. En cela l'appel de M.Juncker ne doit pas rester lettre morte.

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(1) voir l'article "en ligne" dans LEXPRESS.fr avec AFP du 8 mars 2015

samedi 7 mars 2015

Présidentielles 2017 : pourquoi Juppé ?


C'est apparemment un rébus pour une partie de la classe politique et des médias qui s'interrogent : "pourquoi Juppé ? " . La France est actuellement un vivant point d'interrogation (chômage, attentats...et affaires qui surgissent ou resurgissent). Et ce point peut éclairer notre lanterne à défaut de rallumer totalement notre flamme.

Si - comme il semble - des hommes et des femmes tant de gauche que de droite (et du centre) ont les yeux tournés vers l'ancien Premier ministre c'est que sa personnalité apparaît doublement rassurante : il ne court pas - comme certains autres - après l'argent , il possède le sens de l’État (et ce qui va avec : celui de l'intérêt général). Au demeurant personne ne doute de sa compétence et de sa loyauté dont il a su faire preuve en des moments difficiles .

 Au-delà de l'encensement de la part de Jacques Chirac à l'époque (l'expression "le meilleur d'entre nous " a bien fait sourire) l'homme Juppé est en phase avec un besoin du moment : la France a besoin d'un "patron" en qui avoir confiance. Elle sait aussi repérer les bonimenteurs (boni-menteurs), hésite encore à se tourner vers le Front national et estime peut-être qu'il y a une "nouvelle carte " à jouer. Peut-être...

A moins que le Président Hollande bénéficie d'une conjoncture économique plus porteuse (comme le pressentent la Commission de Bruxelles et la BCE). Qui sait ? Les paris sont ouverts ...

mercredi 4 mars 2015

Netanyahou devant le Congrès américain : paroles de prophète ?



Hier , le Congrès a ponctué d'ovations le discours du Premier ministre israélien : M. Benjamin Netanyahou n'y est pas allé de "main morte" en tentant de torpiller les négociations en cours sur le nucléaire iranien. Certes on peut se poser la question : est-ce - comme certains le prétendent - une opération électorale à deux semaines des élections législatives israéliennes ? Est-ce au contraire un discours Churchillien venant prédire au monde une catastrophe déjà bien annoncée ? 

Le Premier ministre israélien est probablement de bonne foi en s'interrogeant sur les risques d'un Iran nucléarisé : le Président iranien Rohani est certainement un homme politique responsable (on n'imagine pas qu'il puisse dissimuler des dizaines de milliers de centrifugeuses sous les montagnes près de la ville sainte de Qôm mais on ne peut - pour autant - s'empêcher de penser aux dissimulations passées : centrifugeuses enfouies à Fordo,  site de Lavizan - Shian  habilement "nettoyé " en 2005 juste avant une inspection de l'A.I.E.A,  réacteur à eau lourde d'Arak pouvant produire du plutonium.

 Bref, autant de raisons d'anticiper d'éventuelles dissimulations que de faire confiance à un Etat qui livre à l'organisation " État islamique " un combat sans merci. 

Les cartes sont en train d'être rebattues au Moyen-Orient : Peut-on faire davantage confiance à Téhéran qu'à Riyad ? Difficile de répondre. M. Netanyahou est-il un prophète ou bien ressasse-t-il depuis 20 ans le même discours ? 

Faut-il choisir entre le court terme (un combat identique contre l'organisation "’État islamique") et le long terme (le risque de dérapage d'un Iran jusqu’au-boutiste mettant le "feu aux poudres") ?

 Le Congrès américain a applaudi debout "comme un seul homme"  : pantomime ou bien tragédie ?