jeudi 11 avril 2013

Les Euro-obligations : un remède "miracle" ?

 Le plaidoyer de George Soros (Les Échos, 10 avril, traduit de l'anglais par Martin Morel) mérite que l'on s'y arrête. Il me semble marquer le fossé qui sépare les aspirations politiques des souhaits de financiers quelque réalistes qu'ils soient dans leur domaine. 

George Soros considère que la transformation des dettes publiques en euro-obligations (euro-bonds) constituerait un  remarquable effet de levier (disparition du risque de défaut et abaissement des primes de risques). Bien sûr , cette transformation devrait comporter des "garde-fous" (elles ne pourraient que remplacer les dettes arrivées à maturité :au-delà, l’État-membre ne pourrait emprunter que sous son nom propre).

Là où ce plaidoyer (qui s'appuie notamment sur la solidarité des pays de la "Zone euro ") me gène : G. Soros rappelle que l'Allemagne est opposée aux euro-obligations et , dans ce cas, la "Zone euro" pourrait s' accommoder d'une sortie de l'Allemagne . Alors que ,paradoxalement, la situation serait beaucoup moins gérable si c'était l'Italie qui quittait la "Zone euro".

Bizarrement, ce plaidoyer économique et financier semble ne pas prendre en compte la dimension politique de l'Union. Comment imaginer une Union (et donc une "Zone euro") crédible sur le plan politique après un départ de l'Allemagne?

L’ Europe est une  construction politique : une vision à court terme qui prendrait forme sans consensus et consacrerait la fin du tandem franco-allemand irait à vau-l'eau . Si les euro-obligations sont le "levier-miracle" que semble mettre en avant M.Soros - expert en la matière - l'Allemagne devrait intégrer ce raisonnement . Par contre je ne vois pas comment nous pourrions , sans elle, rendre crédible -politiquement - le dispositif.












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