jeudi 28 mars 2013

Europe : sauver Chypre et raison garder

 Mes interlocuteurs turcs (cf. le post précédent sur Istanbul) s'étonnent de l'agitation qui est la nôtre , dans la zone euro, à la suite des réactions au plan d'aide. Pour eux, il est incompréhensible que Chypre fasse trembler l'Europe quand bien même il s'agirait d'une "première" montrant la limite des solidarités financières.

Ils me disent que - dans les années qui viennent - les principaux risques se trouvent au Moyen-Orient et qu'il serait absurde d'imaginer une désagrégation de l'Union . Cela, quand bien même des personnages inattendus sont venus jouer les trouble-fêtes en Italie.

 Je me demande toutefois, s'il n'y a pas eu une part d 'imprudence (teintée d'un zeste de masochisme) de la part du nouveau Président de l'Eurogroupe de par ses déclarations martiales. Je suis persuadé que M. Juncker s'y serait pris autrement car la première version du plan d'aide (ponction sur la totalité des dépôts) était proprement inacceptable.

Tel de mes interlocuteurs se demande si finalement on n'accorde pas autant d'importance à la situation à Chypre en raison de sa position stratégique : la Russie -pressentant son éviction possible de sa seule base navale en méditerranée à Tartous, Syrie - pourrait se "replier" sur Chypre. Un des points centraux (me dit-on) n'est pas la colonie russe de l'île et les dépôts bancaires considérables (l'argent n'a pas d'odeur à Chypre...) mais la dimension stratégique qui échappe à beaucoup.

 A cet égard la stabilité (ou l'instabilité) le maintien ou non de Chypre dans la zone euro revêtiraient une autre dimension, celle-là moins financière que politique. C'est pour cela - il me semble - qu'il faut certes sauver Chypre mais surtout raison garder. L'impact sur la zone euro sera mineur, l'impact en termes géopolitique peut être plus important.

C'est en tout cas là une version intéressante à intégrer.








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