vendredi 28 juin 2019

COP 25 : Sur le chemin de Saint-Jacques



C'est un long chemin encore à parcourir avant la conférence de Santiago (Saint-Jacques) du Chili en décembre prochain . Les rencontres préparatoires à Bonn ces derniers jours ne reflètent pas un optimisme béat : l'objectif de la COP 21 (Paris, décembre 2015) est loin d'être atteint s'agissant de la "stabilisation " des températures à + 2 degrés - et si possible + 1, 5 - par rapport à l'époque dite "préindustrielle" . 

Les signaux de détresse envoyés l'an passé par les experts du GIEC restent d'actualité puisque le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre conduit non à une stabilisation des températures en fin de siècle mais une augmentation de l'ordre de + 3 degrés . 

En cet épisode caniculaire, la situation a d'ailleurs quelque chose de prémonitoire quand bien même certains romanciers surfent sur la vague en prédisant une quasi fin de l'humanité d'ici un demi-siècle . N'exagérons pas !

Il en demeure pas moins qu'il est inconséquent d'assister en ce moment au ballet de "petites marionnettes" se livrant à des guerres tarifaires : plusieurs  ONG  à juste titre estiment que nombre d' hommes politiques ne situent leur action (et leurs préoccupations) que dans le court terme . Or le réchauffement climatique - dixit Donald Trump - ne relèverait que du très long terme, les centrales à charbon relevant , elles , du court terme .

Mais il semble y avoir un accommodement des temps : le long terme devient , s'agissant du climat , du court terme :  le chemin de Santiago (du Chili) demande plus que jamais - avant décembre - à être sérieusement balisé (au-delà des seules réflexions sur les échanges de quota d'émission de carbone ) .

dimanche 23 juin 2019

USA /PALESTINE/IRAN : Tout s'achète, tout se vend . Non probablement !



Au lendemain de la deuxième guerre mondiale les Etats-Unis voulurent rétablir l'ordre international en injectant des dollars au moyen-orient (plan Eisenhower ) et en europe (plan Marshall) afin de stopper l'avancée - pressentie - de l'URSS .

 A l'heure actuelle Donald Trump tente d'acheter la paix en proposant des milliards de dollars : c'est ce qu'il compte faire en dévoilant mardi au Barhein son plan de paix pour la Palestine ; c'est également l'offre qu'il fait à l'Iran dans le cadre d'une stratégie "carotte et le bâton " (1) chère , jadis , au Président Théodore Roosevelt en Amérique centrale au début du 20 ème siècle .

C'est finalement le comportement d'un (certain) chef d'entreprise pour lequel "tout s'achète , tout se vend " . En faisant passer le "volet politique " au second plan Donald Trump croit probablement que le "volet économique " l'emportera : en faisant miroiter des fleuves de dollars et le miel des investissements M. Trump est soit réaliste soit illusionniste . 

Certes les dollars sont "bon à prendre " mais c'est faire peu de cas de la conscience politique des peuples et de leurs aspirations . Telle n'était pas la situation en 1945 : la démarche américaine était multilatérale et s'inscrivait dans un contexte de consensus politique . Ce n'est plus le cas ,il me semble , actuellement .

A nouveau , la voix de l'Union européenne est plus que jamais importante et attendue en urgence .
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(1) En l'occurrence , soit revenir à la table de (re) négociation de l'accord nucléaire de 2015 soit asphyxie par garrottage progressif . La tournée de Mike Pompeo , secrétaire d'Etat , dans le Golfe ressemble à un appel à la "mobilisation générale " .

lundi 17 juin 2019

Vers un axe Téhéran / Moscou / Pékin ...et Ankara




La situation , dans le Golfe , est tendue et on n'a pas encore de réponse aux questions que l'on se pose : il y a-t-il eu une attaque des 2 tankers à l'aide de mines posées par l'Iran ou bien est-ce un piège pour faire chuter le régime des mollahs ? 

Quoi qu'il en soit il semble bien , en cas d'offensive américaine, que des chaînes de solidarité (ou d'opportunité) pourraient se mettre en place : Moscou comme Pékin avancent à pas comptés  dans le Moyen-Orient avec ou sans "Route de la Soie "  et il est à parier que l'un comme l'autre ne resterait pas impassible en cas d'intervention américaine . 

De là à estimer que Moscou comme Pékin ...et comme Téhéran poussent au conflit il y a un grand pas . L'axe - auquel on pourrait peut-être ajouter Ankara (1)- demeure virtuel ...pour l'instant . 

Dans ce contexte trouble et dangereux pour la paix on attend impatiemment la voix de l'Union européenne . Mais on cherche toujours et encore ...un porte-voix .


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(1) La Turquie vient d'être sommée par les Etats-Unis de renoncer à l'acquisition de missiles S-400 auprès de la Russie (ce que n'a pas accepté Ankara en dépit de la mise en demeure américaine) . Ces missiles sol - air extrêmement sophistiqués seront livrés début juillet . 

samedi 15 juin 2019

Brexit : le suicide anglais



A juste titre Bernard-Henri Lévy déplore dans un article intitulé "il faut juger les escrocs du Brexit " (1) que la citation à comparaître de Boris Johnson devant le tribunal de Westminster ait été cassée par la Haute Cour de Londres . Le Brexit , on le sait, a été voté par les électeurs anglais sur la base d'informations mensongères habilement distillées avant le référendum .

L'un des prétextes est la contribution financière au budget de l'Union , l'autre tient aux craintes de vagues migratoires, un dernier est la soi-disant perte de souveraineté . Cela est bien surprenant et contradictoire lorsque l'on voit Mme Theresa May faire la danse du ventre devant Donald Trump et Nigel Farage se contorsionner comme un beau diable en jouant du pipeau pour séduire Bannon .

Les jeux sont-ils faits pour autant ?

 D'ici fin octobre de l'eau peut encore couler sous les ponts de la Tamise et un nouveau référendum surgir des eaux . A défaut bien des choses conçues dans l'Après-Guerre partiront à vau - l'eau : le Royaume-Uni a-t-il fait, en conscience , le choix de sa vassalisation à l'égard des Etats-Unis ?

 Rien n'est moins sûr  et comme l'écrit BHL "Le droit au suicide vaut pour les peuples non moins que pour les individus . Mais à condition que ce choix soit libre et consenti, qu'il procède d'une décision mûrement et souverainement consentie ". 

Souverainement ?

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(1) hebdomadaire Le Point n° 2441 du 13 juin 2019 page 140

vendredi 14 juin 2019

USA/IRAN : point(s) d'interrogation ...



En dépit des affirmations du Secrétaire d'Etat américain on ne peut encore - selon ce qu'il semble  remonter de la "communauté du renseignement " - rien affirmer à propos des actes de sabotage sur deux pétroliers à proximité du golfe d'Ormuz . Ce que l'on sait est, qu'à la suite de l'embargo américain , l'Iran est au bord de l'asphyxie et que , dans le passé, il s'est dit en capacité de bloquer le détroit d'Ormuz (30% des flux pétroliers mondiaux) . 

A première vue la responsabilité de l'Iran semble probable . En "seconde vue" il semble aussi possible que l'on ait (on ?) monté un scénario qui pourrait , aux yeux de la communauté internationale , justifier une intervention . On sait qu’Israël , l'Arabie Saoudite ne seraient pas mécontents d'une intervention américaine ...en compagnie des "faucons " d'outre-atlantique . 

Certes il faut se garder des théories complotistes mais il faut aussi se rappeler que ce qui paraît trop évident n'est pas à prendre "au pied de la lettre " : on se souvient évidemment du contexte de l'intervention américaine en Irak (et des affirmations à l'ONU (1) de pseudo préparatifs nucléaires de Bagdad) . On se souvient aussi - cela remonte à 1981 - de l'affaire dite Irangate (2) : la réalité n'est pas toujours simple !

D'autant plus que l'un des tankers attaqué est japonais alors même que le Premier ministre japonais , Shinzo Abbe se trouvait, ce jour là , en visite à Téhéran ...

Quoi qu'il en soit un scénario est en préparation soit pour l'escalade militaire soit pour obtenir que l'Iran vienne à résipiscence à la table de négociation ....pour renégocier l'accord de 2015 ? 

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(1) cf. la fiole de poudre blanche brandie par le Secrétaire d'Etat Colin Powell devant le Conseil de Sécurité de l'ONU le 5 février 2003

(2) vente d'armes par les USA à l'Iran (en dépit de l'embargo officiel ) pour financer une opération au Nicaragua (cf. les contras) .

mercredi 12 juin 2019

Démocratie : carte maîtresse occidentale



C'est un lieu commun de dire que les régimes démocratiques se situent pour la plupart en Occident et que l'Afrique ou l' Asie ne viennent pas en tête si l'on se réfère aux analyses de "The Economist Group " (1) qui sont , depuis plusieurs années , la référence en la matière .

C'est peut-être aussi un lieu commun de concevoir un Occident qui continue à brandir le drapeau de la démocratie alors même que la Chine frappe à notre porte et que nous nous demandons s'il faut la tenir grande ouverte ou bien seulement entrebâillée .

Qu'on le veuille ou non les démocraties (pleines ou imparfaites) se situent en Occident (en incluant l'Australie) et les régimes autoritaires ou hybrides sont - il faut en convenir - en Afrique , en Russie  ou en Extrême Orient ... cela bien sûr à une nuance prés : le Japon et l'Inde (qui possède un régime politique démocratique dans une société encore profondément inégalitaire) . 

C'est une carte maîtresse pour l'Occident que de camper sur ces valeurs de démocratie et de renvoyer dans les ornières et déviances des courants populistes qui , sous prétexte de redonner la parole au peuple , en fait le muselle et le corsète . Attention aux contresens mélenchoniens , lepeniens ou salviniens !

Quand bien même nous anticiperions l'arrivée de la Chine et de l'Inde les jeux  ne sont pas faits pour autant et l'Occident n'est pas finalement si "désorienté " que cela ... à condition que la démocratie fasse toujours partie de son orient .   

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(1) Democracy Index 2018 (dernier classement paru) .

dimanche 9 juin 2019

Inde/Chine : Orient recomposé , Occident désorienté



La Chine avance certes à grands pas vers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique ...au rythme, notamment , de la "Nouvelle route / ceinture de la soie" ...et de la 5 G . Mais ,de son côté, l'Inde vient de franchir la ligne de départ quand bien même les coureurs ne seraient pas encore à égalité . 

Néanmoins la large victoire du Premier ministre Narendra Modi aux législatives (303 sièges sur 545) accompagne la marche en avant de l'Inde (taux de croissance de 7 % , population de 1,4 milliards dépassant prochainement la Chine) . Ainsi l'Asie se recompose avec , d'un côté une Chine puissante et retrouvant ses valeurs confucéennes ancestrales et , de l'autre une Inde qui - plus tardivement que la Chine - désormais s'éveille

Il est grand temps pour l'Occident , quelque peu désorienté , de bâtir de nouveaux rêves (dont une Union européenne forte ) au risque , face à l'Inde et à la Chine, de se trouver désemparé .

lundi 3 juin 2019

Démission Wauquiez : Arrêt sur image



Au-delà d'un problème de communication et d'un espace politique qui se rétrécit à vue d’œil chez les "Les Républicains " Laurent Wauquiez a souffert d'un défaut d'image :  tous les grands partis qui aspirent un jour à gouverner ont un leader plus ou moins charismatique mais avec un profil affirmé .Il n'est que de se repasser "en boucle " la physionomie des Présidents de la République depuis 1958 : ils bénéficiaient tous , de De Gaulle jusqu'à Macron d'une image singulière avant même d'accéder au pouvoir ...quand bien même (cf. Hollande) cette image , au fil du temps, se détériorait .

Perçue de manière positive ou négative , Marine Le Pen bénéficie d'une image : c'est - au-delà du programme - ce qui la met au rang de "challenger " d'Emmanuel Macron . Hélas pour lui Laurent Wauquiez n'avait pas d'image (quelle soit positive ou négative) .

Quel avenir pour "Les Républicains " ? difficile à dire tant les trompettes de "En Marche" sonnent le ralliement et le rassemblement pour faire échec au nationalisme "bananier " de Bannon / Le Pen . Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour , dans ce contexte , douter de ce que que le Président du Sénat, Gérard Larcher, soit assez "sage" pour faire émerger une tête (si possible pensante ) de l'actuel imbroglio des personnalités prétendantes .

samedi 1 juin 2019

Tarifs EDF : Rugy a - t- il péché par omission ?



En ce début d'été (de par les températures) le gouvernement pensait peut-être que la hausse d'environ 6 % des tarifs d'électricité passerait inaperçue . Tel n'est pas le cas . Alors certains feront valoir que l'électricité en France est une des moins chère d'Europe . Cela est partiellement vrai mais il faut se souvenir qu'ici l'électricité est à 70 % d'origine nucléaire (la France est la 2 ème dans le monde de par son parc nucléaire) et n'est donc pas tributaire des cours volatiles du pétrole . 

Donc  qui ne dit pas la  vérité ou tout au moins qui a péché par omission ?

Au-delà d'EDF et de la Commission de Régulation de l'Energie , la référence est l'avis de l' Autorité de la Concurrences . Que dit-elle dans son avis du 25 Mars 2019 ?

1- "Que le dispositif envisagé est défavorable pour les 28 millions de clients puisqu'il conduirait à une augmentation de 7, 7 % (1) dont 40 % ne correspondent pas à une augmentation des coûts de production d'EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d'EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs aux TRV ".

2- "Que l'Autorité recommande par conséquent au Gouvernement de faire procéder avant le 7 mai 2019 à un réexamen de la légalité et de l'opportunité de la méthode proposée . "

François de Rugy , ministre de la transition écologique aurait-il donc péché par omission ?
Le gouvernement était - depuis mars - mis en garde officiellement et il l'était , officieusement, depuis longtemps . Il est surprenant qu'il n'ait pas souhaité réviser le mode de calcul des tarifs EDF et que sa ligne de défense ait été l'obligation de s'en tenir aux propositions de la Commission de Régulation de l'Energie . L'Autorité de la Concurrence serait-elle moins indépendante car moins bien traitée financièrement ? Cela m'étonne et je suis persuadé que l'Autorité de la Concurrence est moins soumise aux lobbies que tel autre structure et probablement plus indépendante .Difficile de croire , par ailleurs ,  qu' une loi ne puisse défaire ce qui a été mal fait .

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(1) La Commission de Régulation de l'Energie envisage une nouvelle augmentation des tarifs au moins d’Août au-delà des 5, 9 % devant s'appliquer au 1er Juin . 

jeudi 30 mai 2019

Israël / Palestine : le plan de paix a "du plomb dans l'aile"



Alors que le gendre de Donald Trump, Jared Kushner a commencé sa tournée des pays arabes pour présenter le plan de paix qu'il avait savamment mijoté sous la houlette de son beau-père , les chances d'un accord semblent compromises : ce plan devait être présenté fin juin lors d'une conférence à Manama (25-27 juin ) .

Mais il eût fallu que le gouvernement israélien soit à même de réagir. Or l'impossibilité pour M. Benyamin Netanyahou de former un gouvernement de coalition en dépit de son relatif succès aux récentes législatives compromet toute possibilité pour Tel Aviv/Jérusalem d'être en résonance avec le plan américain : il faudra attendre la mi-septembre et les nouvelles élections prévues pour qu’Israël se positionne vis à vis du plan Kushner (en fait du plan Trump) . 

Certes la "communauté internationale " n'en attendait pas de miracles puisque semblait disparaître la notion de "deux Etats" qui est celle toujours exprimée par l'ONU . Au demeurant la légitimation par les Etats-Unis de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan et une part de la Cisjordanie rendait sceptique les plus sceptiques quant à la possibilité pour l'Autorité Palestinienne d'accepter un compromis . Tout comme l'exil - selon le plan Kushner - d'une éventuelle capitale de la Palestine en périphérie de Jérusalem

Au moment où les tensions USA / Iran ne relèvent plus de la seule rhétorique un vent mauvais se lève au Moyen-Orient peu porteur d'un espoir de paix dans le court terme entre Israël et la Palestine . Dommage ...  

lundi 27 mai 2019

Europe : de l'avant !



Le faible écart (0,9 points) en France , en faveur des souverainistes de Marine Le Pen (23,3 %) par rapport à la liste Macron (22,4%)  et la percée des écologistes (13,5 %) ont alimenté lucarnes et gazettes . La vague verte est un acquis européen positif et il faudra en tenir compte : l'avenir de notre planète en dépend tout au moins partiellement si une forte impulsion est assurée par l'Union et si des "signaux forts " sont donnés au niveau international . 

Mais - au niveau de l'Europe - on ne peut parler de vague "bleue-marine" puisque les partis "européistes" sont toujours majoritaires avec environ 430 sièges alors que les partis "souverainistes" restent minoritaires avec environ 170 sièges .

N'en déplaise à M. Bannon , Salvini ou Orban les nationalistes frileux n'ont pas réussi à pirater l'Union et n'ont pu hisser les voiles noires de leurs colères  . 

Tout autant , les grincheux d'extrême gauche sont appelés à rentrer au bercail un peu partout en Europe et singulièrement en France (avec les "insoumis" de M . Mélenchon qui baissent pavillon avec 6,3 % des suffrages). 

Dans la cacophonie des résultats (effondrement de la droite républicaine à 8,4 % et du PS à,6,2 % ) on n'a pas vu , non plus, de vague "jaune" : les"gilets jaunes " ont tous eu besoin de leurs gilets de sauvetage (moins de 1 % des suffrages ...) .    

vendredi 24 mai 2019

Theresa May : Mayday !



Mayday n'est pas un simpliste jeu de mot : le Royaume-Uni est en situation de détresse et lance indirectement un appel à l'Union . Il n'est pas trop tard pour qu'un nouveau référendum remette les pendules à l'heure : les mensonges  et non-dits des Brexiters ont pollué le référendum de 2016 et , de ce fait, il a perdu de sa légitimité quoi qu'en pensent les britanniques légitimistes et légalistes . 

Il est encore temps de rebattre les cartes et de renvoyer - si le Royaume-Uni en décide - Nigel Farage et Boris Johnson en coulisse (comme les Hollandais l'ont courageusement fait hier avec l'europhobe  Thierry Baudet

Car un départ de l'Union ne serait profitable à personne ; sauf peut-être à Trump et à son affidé  Bannon ...En effet sans les britanniques il ne pourrait y avoir un jour de véritable Défense européenne

Par ailleurs, l'Union ne peut uniquement s'arc-bouter sur le "couple " franco-allemand quand bien même il s'agit de l'axe essentiel . Mais le moteur a aussi besoin d'un modérateur .

Mme May à travers ses larmes lance un appel : à ses compatriotes mais aussi à l'Union : mayday dit-elle !

mercredi 22 mai 2019

Europe : une utopie réaliste



En dépit des prétentions de Bannon , Trump, Salvini , Orban , Le Pen et les autres , l'Union européenne demeure le support des valeurs occidentales (y compris celles des Etats-Unis ) .

Comme le souligne Mathieu Lainé (1) , ce sont les philosophies des Lumières et l'ancrage chrétien qui sont à l'origine du projet démocratique et humaniste . Le concept d'Etat-Nation s'est forgé certes sur la base du traité de Westphalie mais ses racines sont antérieures à la guerre de Trente ans .

Lorsque Victor Hugo s'adressait aux nations lors du Congrès pour la Paix universelle (Paris, 1849) l'accent était lyrique lorsqu'il évoquait les futurs Etats-Unis d'Europe mais il était , surtout visionnaire (sans qu'il ait besoin d'une table tournante ) . 

Faut-il tirer un trait sur Hugo , sur Jaurès dont l'encre n'est pas encore sèche parce que des politiciens démagogues et  craintifs sortent de leur poche buvards et papier - mouchoir ?

Au-delà des craintes du court terme des Salvini , Orban , Bannon , Le Pen etc... l'Europe n'est pas une utopie mais une ambition réaliste . Hugo et Jaurès couvrent la voix de Le Pen tout comme celle de Gasperi couvre celle de Salvini .

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(1) essai "Il faut sauver le Monde Libre " de Mathieu Lainé (Editions Plon 2019 )

lundi 20 mai 2019

Bannon / élections : un évangéliste en campagne




Steve Bannon , ancien directeur de campagne de Donald Trump est à l'affiche et les médias s'interrogent à juste titre sur son rôle dans la campagne européenne  . Une chose est claire : il ne veut pas d'une Europe forte susceptible de rivaliser avec les Etats-Unis et d'être un point d'équilibre face à l'arrivée programmée de la Chine . 

M. Bannon est milliardaire : ce n'est pas une maladie mais cela se sait et cela compte tout autant pour le Rassemblement national de Marine Le Pen  que pour la Ligue de M . Salvini . La question que l'on se pose à son propos : fait-il cette opération de sape de l'Union de son plein gré ou main dans la main avec Donald Trump ?

 Mais ce point n'est que mineur puisque Bannon n'agit pas "à l'insu de son plein gré " . Bannon a servi jadis dans les marines et il surfe sur les vagues porteuses : l'immigration en particulier . Pourtant ce thème ne saurait cacher l'essentiel  : l'Union (européenne) fait la force et c'est ce que craint Bannon tout comme Trump installés dans un hégémonisme aux odeurs de 'Manifest Destiny " (évangile américain selon le Président Polk et que reprend l'ancien conseiller de Trump (1)

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(1) Steve Bannon avant de soutenir Trump avait soutenu Ted Cruz lors de la primaire républicaine américaine  et avait déclaré "les flingues , la Bible et celui qui l'a écrite sont ce qui nous rassemble ".

vendredi 17 mai 2019

EDF/ETAT/C.R.E. : qui décide en France du prix de l'électricité ?



Alors qu'une augmentation du prix de l'électricité de 5, 9 % est programmée début juin une autre -plus limitée- pourrait intervenir début Aout aux dires de Jean-François Carenco , président de la C.R.E  (1) . De la sorte la hausse serait d'environ 7 % alors que l'inflation ne devrait pas dépasser les 1, 3 % . Bizarrement le gouvernement ne semble pas réagir bien que cette augmentation aille directement impacter les ménages les plus modestes . Le projet de modification des modes de calcul des tarifs ne semble pas à l'ordre du jour et renvoyé aux calendes grecques .

.Le Conseil d'Etat , saisi par des associations de consommateurs doit se prononcer . Prendra-t-il en considération les critiques de l'Autorité de la concurrence (2) ci-après ?  

"Le dispositif envisagé est défavorable pour 28 millions de clients puisqu'il conduirait à une augmentation des tarifs de 7,7 % HT dont 40% ne correspondent pas à une augmentation des coûts de fourniture d'EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d'EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs aux tarifs règlementés ".

Certains s'étonneront de voir l'électricité en France augmenter alors même qu'elle est , dans notre pays  , d'origine nucléaire à 70 % et donc non liée aux soubresauts du prix du pétrole et seulement marginalement impactée par le coût du transport .
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(1) La Commission de régulation de l'énergie (C.R.E.), présidée par un préfet (en retraite) fait partie des structures dites "Autorités administratives indépendantes " (organisations "juteuses" s'il en est ) .

(2) avis 19-A-07 du 25 mars 2019

mercredi 8 mai 2019

Iran / Etats-Unis : bruit de bottes



Ce 8 mai devrait être l'occasion de ne parler que de paix . Pourtant une partie de "bras de fer" se joue en ce moment entre les Etats-Unis et l'Iran . On sait qu'il y a un an Donald Trump s'est retiré de l'accord signé en juillet 2015 entre les 5 + 1 (membres du conseil de sécurité + Allemagne) et l'Iran à propos de son programme nucléaire afin qu'il ne dérape pas dans le secteur militaire .

Depuis lors les Etats-Unis ont mis en oeuvre des sanctions économiques (interdiction d'exportation de pétrole) à l'encontre de l'Iran . Ces dernières semaines ces sanctions ont été renforcées et des forces américaines sont "sur le pied de guerre" : porte-avion , avions de combat etc...

Dans le même temps le gouvernement iranien vient de notifier aux signataires de l'accord de 2015 (dont la France) qu'il ne respecterait pas la clause limitant l'enrichissement de l'uranium et l'utilisation d'eau lourde . Préalable à la dénonciation , à son tour, de l'accord de juillet 2015 par Téhéran ? C'est peut-être ce que souhaitent les Etats-Unis pour - en poussant l'Iran à la faute - légitimer une intervention .

Bref , en ce moment se joue une partie de poker...en souhaitant qu'il ne s'agisse que d'une partie de cartes où le bluff l'emporterait . En ce 8 Mai il faut croire en la paix, mais ...

lundi 6 mai 2019

Europe : une question de survie



A quelques jours des élections européennes il faut faire un constat :

1- Il existe deux forces centrifuges concomitantes , celle des courants nationalistes / populistes (majoritairement d'extrême droite) que tentent de fédérer Bannon et les autres (Orban , Le Pen , Salvini, Abascal etc...) . Il y a aussi celle - moins perceptible car diluée dans une série d'initiatives - des Etats-Unis de Donald Trump : Le président américain s'échine à écarter l'Union européenne de la scène internationale en ressuscitant un monde bipolaire (Chine / Etats-Unis) .

2 -Que deviendraient les Etats européens s'ils étaient pris en tenaille entre les Etats-Unis et la Chine ? Pas grand chose probablement et tant Marine Le Pen que MM. Orban ou Salvini en seraient pour leurs frais même si , se tournant vers le passé , ils estiment pouvoir guérir les écrouelles . L'Europe est , de la sorte , une question de survie pour les nations qui la composent .

3 - Face à la montée des nationalismes il faut ajuster les réponses : Elles sont culturelles tout autant qu'économiques . Le danger de repli sur soi ne se guérit pas seulement par la problématique du "pouvoir d'achat " . Les chocs culturels (dont les problèmes d'immigration et d'insertion ) sont tout aussi importants : l'excellent candidat de L.R. François-Xavier Bellamy l'a bien compris , Nathalie Loiseau un peu moins .

L'Europe que nous voulons n'est pas exclusivement une Europe de dossiers , de recommandations et de directives  techniques . La dimension sociale et culturelle est essentielle : il suffit de parcourir les romans de Houellebecq (entre autres ...) pour s'en convaincre . 

mercredi 1 mai 2019

Les Huns ...et les autres



Les blacks blocs n'ont pas tout à fait l'allure des Huns et aucun Attila , fort heureusement, n'émerge . A moins que Mélenchon ne s'infiltre ou ne s'invite dans le mouvement . Il est vrai , aussi , que Christophe Castaner ne ressemble en rien à sainte Geneviève , ce qui dissuade peut-être le leader des "Insoumis" de trop en faire ...au-delà de la seule rhétorique .

Paradoxaux sont les alléluia de Mélenchon/ Corbière / Garrido : ils se réjouissent de la soi-disant  "convergence des luttes" alors même que les "Gilets jaunes" et Black blocs (c'est le nouveau cocktail à la mode) empêchent les cortèges syndicaux de se former ou , en tout cas , les dénature . 

Le gouvernement , dans ce contexte , joue aujourd'hui  sa crédibilité : devant les Huns ...et devant les autres .

vendredi 26 avril 2019

Supprimer l'ENA : pas si facile !



Ainsi Emmanuel Macron confirme (après quelques tergiversations) son intention de supprimer l'ENA . Mais le "maître des horloges" maîtrise-t-il le temps ? 

On peut se le demander car cette suppression ne pourrait être effective - au mieux - qu'à la fin de son actuel mandat présidentiel voire dans un autre temps puisque la scolarité ENA est de 2 ans : cela signifie que les élèves qui ont réussi le concours 2018 et sont entrés en formation début 2019 n'achèveront leur parcours qu'en début 2021 .

De la même manière les candidats qui viennent de s'inscrire ces jours-ci (1) et passeront le concours en Aout 2019 ne sortiront de l'Ecole qu'en 2022 ... à moins qu'entre-temps la réforme ait pris corps : on peut en douter ...à moins que le Président n'affiche le même volontarisme que pour la reconstruction de Notre-Dame ...

Quant au fond , je regrette que le Président n'ait pas eu l'idée (et la volonté) de supprimer le lien entre cabinets ministériels et haute administration plutôt que de supprimer l'ENA : car c'est bien là que le bât blesse (avec la complicité qui va avec ) .

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(1) les candidats aux épreuves ENA en 2019 devaient s'inscrire entre le 1er Mars et le 29 Avril ...pour des épreuves ayant lieu en Aout prochain .

mardi 23 avril 2019

Espagne : Elecciones sin sorpresa



Les élections législatives  (enjeu : reconduction ou non du président du gouvernement socialiste actuel ) vont avoir lieu ce dimanche 28 avril . Le PSOE (parti socialiste) devrait être le grand gagnant et Pedro Sanchez sera normalement reconduit comme chef du gouvernement . 

Une inconnue toutefois : le PSOE n'est pas certain d'obtenir la majorité absolue et , dans ces conditions, il devrait compter sur les voix du parti de gauche radicale Podemos . Le grand perdant sera le parti de droite P.P quand bien même il rallierait quelques voix venant du parti centriste Ciudadanos ...voire de Vox .

A ce propos , il faudra  voir ce qu'il advient de ce nouveau parti d'extrême droite VOX  (1) mais cela ne devrait pas bouleverser l'échiquier...à moins que la carpe ne se marie avec le lapin . A noter cependant que c'est la première fois depuis le franquisme qu'un parti de droite radicale émerge...nouveau populisme faisant le pendant à Podemos ?

En tout état de cause le débat d'hier soir sur les chaînes espagnoles n'aura pas soulevé d'enthousiasme : les quatre leaders des principaux partis se sont comportés bien sagement en récitant, tous quatre, leur catéchisme . Au point que le meilleur candidat, moins engoncé dans un rôle , semblait être le présentateur de télévision ...

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(1) le parti d'extrême droite Vox pourrait recueillir 10 -12 % des suffrages