lundi 11 novembre 2019

Espagne / élections : un loup dans la bergerie ?



L'effondrement, hier, du parti de centre droit Ciudadanos (1) et la montée en puissance du parti l'extrême droite et anti-européen Vox devraient  - en toute logique  - rendre indispensable l'émergence d'une coalition droite républicaine (PP) et parti socialiste (PSOE) . Cette coalition devrait pouvoir se faire sur la base d'un programme orienté au centre . Ce serait la solution la plus rationnelle . Mais elle n'est pas certaine et Pablo Sanchez  (PSOE ) a , de fait , le dos au mur .

Quelles sont les options possibles ?

1-Le parti socialiste n'ayant pas obtenu la majorité absolue , le Président du Conseil en exercice n'a que deux voies : soit une alliance avec l'extrême gauche de Pablo Iglesias (Podemos) soit une alliance avec la droite républicaine (PP) . Un "pacte républicain" avec le PP est l'option qui semble avoir la préférence des espagnols (c'est ce que l'on me dit) .

2-Mais l'option "à gauche toutes" (c-a-d avec le parti de gauche radicale de Pablo Iglesias) ne peut , à cette heure, être écartée . Cependant Pedro Sanchez ne peut ignorer que l'option Iglesias (qui soutient le mouvement séparatiste catalan) reviendrait à faire entrer le loup dans la bergerie . C'est là le danger auquel est confronté le PSOE . 

3 -De son côté, la droite républicaine (Pablo Casado) n'a guère envie de se jeter dans les bras de Santiago Abarcal (parti d'extrême droite Vox) . Cette alliance au demeurant ne lui assurerait pas une majorité aux Cortes tout en l'amenant à tourner (comme Salvini à l'époque ) le dos à l'Union européenne .

                      Il n'en reste pas moins que la poussée de l'extrême droite est inquiétante : elle est en partie liée aux violences récentes en Catalogne ainsi qu'à l'exhumation (me dit-on) des cendres de Franco il y a quelques jours, décision mal vécue par certains qui considèrent qu'il faut "laisser les morts enterrer les morts" . Sans en faire une opération de communication politique - comme certains l'ont pensé - juste avant les élections législatives . 

                     J'ai noté que Marine Le Pen a été une des premières dirigeantes étrangères à adresser un message à M. Abarcal en se félicitant de la poussée de l'extrême droite en Espagne ... Leçons, probablement, à méditer en France ...si l'on veut éviter un "retour de bâton" du Rassemblement national .

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(1) dont le Président , Albert Rivera , vient de démissionner , assumant ce désastre ...

vendredi 8 novembre 2019

Populismes : voie ouverte



Un récent sondage donne Emmanuel Macron et Marine Le Pen à égalité (au premier tour) s'agissant des élections de 2022 . On sait que les sondages ne sont qu'une photo instantanée et que les retouches peuvent être nombreuses d'ici 2 ans  .

Pour autant, la photographie présidentielle semble , cette fois-ci , écornée : elle pâtit d'un certain flou. C'est un risque que de n'être pas totalement lisible (retraites , immigration , SNCF etc...) . 

Le risque est qu'un pan de l'opinion publique - quitte à se saborder - soit tenté par les extrêmes tout comme on jouerait une carte ... à tout hasard, seulement pour voir . Non pas , évidemment , la carte (biaisée) du populisme de Jean-Luc Mélenchon  mais celui de Marine Le Pen et du Rassemblement national . 

Certes , le bon sens , la conscience du rôle de la France au sein de l'Union européenne , ne plaident pas pour un vote d'extrême droite (style Steve Bannon ou Viktor Orban par exemple ) . Par contre la dimension "émotive " (inhérente aux populismes) des scrutins (cf. Trump ) peut jouer un tour à E. Macron . Il devra se méfier du "second tour" : rien n'est joué et le pire (Marine Le Pen ) peut aussi advenir .

lundi 4 novembre 2019

Venezuela : bal masqué ?



Je note que l'on ne parle plus du Vénézuela en ce moment . Mais cela ne signifie pas que la situation s'améliore : les personnages apparaissent seulement à demi-masqués . Alors que l'inflation est à six chiffres , que les files d'attente n'en finissent pas (alimentation, santé) on se demande qui fait quoi . Est-ce un bal masqué ... sans musique ?

Le président auto-proclamé Juan Guaido ne semble pas faire consensus (sauf à Washington et au sein du "groupe de Lima " ) mais le Parlement qu'il préside vient de demander la réintégration du Vénézuela dans le T.I.A.R. (Traité inter-américain d'alliance réciproque) . Ce traité (1948)  autorise l'assistance des autres membres si l'un des pays est attaqué .Pour autant quel pays attaque le Vénézuela ? D'ailleurs la force armée ne peut être utilisée qu'avec l'accord du Conseil de Sécurité ONU . Intox alors ou mascarade ? 

Pendant ce temps le gouvernement de M. Nicolas Maduro resserre les rangs autour des Etats-membres de l'ALBA en évoquant le néo-colonialisme des USA et - selon lui - les camps d'entrainement en Colombie ...qui n'attendraient plus que le "feu vert" de Washington .Cependant je doute fortement que la réactivation du T.I.A.R. autorise les Etats-Unis à intervenir militairement (un organisme régional ne pouvant juridiquement l'emporter sur l'ONU, organisme international ) .D'ailleurs Donald Trump a d'autres chats à fouetter (Chine , Ukraine, Elisabeth Warren ...) et ne songe sûrement pas à se battre pour Caracas .

 Il n'empêche : la population souffre et se désespère de ne pas, encore, apercevoir un petit bout d'horizon.

vendredi 1 novembre 2019

Informatique : faire simple !



C'est un grand "bond en avant " que de pouvoir consulter son compte bancaire , prendre un billet de train ou d'avion sans avoir à se déplacer dans une agence . 

Pour autant , l'informatique complexifie : ainsi ma voisine me dit qu'elle a dû "retrousser sa jupe" afin de pouvoir franchir le Rubicon informatique . Thérèse voulait prendre un billet d'avion pour rendre visite à ses petits enfants à Lisbonne  .  Le site internet de la compagnie lui a demandé le numéro de sa carte bancaire , le code , la dates d'expiration  etc... mais son paiement a été - contre toute attente - refusé .

Thérèse s'est armée de patience et a appelé la compagnie aérienne .Il lui a été indiqué que le paiement n'avait pas été enregistré car sa banque ne lui avait pas transmis un code de validation qu'elle aurait dû, ensuite ,  activer . Elle a donc effectué la transaction par téléphone ...pour gagner du temps (!) .

Ma voisine a , dans la foulée, informé sa banque de ce dysfonctionnement . On lui a dit - last but not least - qu'elle devait désormais télécharger " l'appli sécurité " sur son mobile (à condition qu'il soit doté de l'application  l'i.o.s.) pour obtenir un code de validation ...

Finalement et , de guerre lasse , elle s'est désistée : Thérèse (82 ans ) ne se servira désormais de son téléphone ... que pour téléphoner !


mardi 29 octobre 2019

SNCF: En attendant la concurrence



En ces jours de Toussaint les grèves inopinées prennent de court les voyageurs pris au piège et qui se désespèrent aux guichets . En réalité les revendications s'apparentent à un alignement de perles maintes fois égrenées (conditions de travail , inconfort des trains , salaires , paiement des jours de grève etc..et défense du Service public) .

La presse se fait l'écho de ces mouvements : il s'agirait , pour les cheminots ,  de se "vacciner" - avant l'hiver -  pour se prémunir du risque de grippage des régimes de retraite . C'est oublier - tout aussi important - que se jouent en ce moment les conditions pratiques de l'ouverture européenne à la concurrence (étapes de fin 2019 et de 2021) . 

Les syndicats paraissent débordés et surpris par des initiatives de la base . Mais est-ce vraiment une surprise ou - dans le cadre des négociations encore en cours de la Convention Collectives Nationale (CCN) -  un mouvement bien orchestré dont les usagers font les frais en attendant de faire demain usage des nouveaux droits de la concurrence ?

vendredi 25 octobre 2019

Russie / Chine : La "Sainte - Alliance"



Il faut probablement regretter qu'après la chute de l'URSS nous n'ayons pas accueilli la Russie dans le giron occidental comme le souhaitaient à l'époque (décennie 1990) Eltsine ou Gorbatchev . Au lieu de cela l'OTAN s'est complu à grignoter les pays d'Europe centrale , ex-républiques soviétiques . 

Désormais tout porte à croire que la Russie a franchi un nouveau Rubicon et se tourne vers l'Asie ...et singulièrement vers la Chine.  Car la Russie a besoin de la Chine pour soutenir son développement (le PIB de la Russie est au niveau de l'Italie alors que celui de la Chine sera d'ici 3 ou 4 ans du même ordre que celui des Etats-Unis) . De la même manière la Chine a besoin de la Russie pour l'aider à franchir les nombreux "cols" de la Nouvelle Route de la Soie

Plusieurs analystes soulignent la dimension "impériale" du comportement de la Russie au Moyen-Orient (relations avec la Turquie , l'Iran ... notamment) . Cette "marche en avant" russe (dans la tradition tsariste) ne peut s'entendre que si , bien que non explicitement visible et affiché, on intègre le fait que la Chine est en appui .

Est-il désormais trop tard pour faire basculer la Russie vers l'Occident et singulièrement vers l'Europe ? Peut-être . A moins que l'Union européenne se démarquant de sa pulsion atlantiste ne redevienne un vrai pôle d'attraction économique ...et politique . Qui sait ?

dimanche 20 octobre 2019

Assurances et harcèlement


Une histoire (presque) vraie  :

Ma voisine Thérèse est dans tous ses états : les assurances qu'elle a contractées avoisinent les 200 euros par mois (hors habitation et voiture) . Elle me dit qu'elle les a souscrites à la suite de multiples relances: fuite sur les canalisations d'eau extérieures , sur les canalisations intérieures , les robinets , pour le chauffe-eau , les radiateurs électriques ... et pour l'éventuelle disparition de son chat ajoute-t-elle en riant ...

Elle me dit qu'il s'agit de harcèlement tant ces assurances (courriers et relances téléphoniques) jouent sur la fragilité des personnes âgées . Thérèse n'en dort pas , la preuve : elle a souscrit une "assurances obsèques" et voilà que , désormais , on veut lui vendre une "assurance longue vie " ! Elle en perd le latin qu'il lui reste .

A 82 ans elle estime avoir encore quelques années devant elle et elle désespère en imaginant les cauchemars des nuits à venir : le dernier courrier reçu la met en garde à propos d'une inondation venant de la chasse d'eau et/ou de la cuvette des w-c .

Thérèse , à toutes fins utiles  , m'a demandé de lui confirmer le numéro des pompiers ...ainsi que celui du Samu (!) .

samedi 19 octobre 2019

Grève SNCF : le mal français



L'accident ferroviaire à l'origine de la grève (pardon : du droit de retrait) est le symptôme du blocage de notre société : le "mal français" écrivait jadis François de Closets . Il est aberrant que , face à un problème réel de sécurité , les syndicats soient obligés de prendre les Français en otage le jour d'un départ massif  .

Il est tout aussi aberrant qu'une réunion "au sommet" n'ait pas eu lieu aussitôt après l'accident au passage à niveau de Saint-Pierre-sur-Vence le 16 octobre . On n'en peut nier la gravité et donc l'émotion du personnel SNCF .

Pour autant, fallait-il , pour sensibiliser le gouvernement et l'opinion , faire jouer la procédure du "droit de retrait " en actionnant un marteau - pilon . Un technocrate (inspection des finances ? ) est-il à l'origine de ce texte ? Pourquoi ne pas prévoir , en de telles situations, un "signal d'alerte" que les syndicats auraient pu actionner et entraînant aussitôt une réunion d'urgence SNCF/ Ministre des transports  / Syndicats ? 

Avec cette grève "inopinée " les syndicats - qu'ils le veuillent ou non - se tirent une balle dans le pied car l'opinion imagine d'autres motifs : prochaines élections syndicales , réforme des statuts mal digérée etc...Bref, tout un chapelet de prétextes illustrant les fantasmes du "mal français" .

lundi 14 octobre 2019

Espagne / élections : balle au centre ?


Les prochaines élections législatives espagnoles du 10 Novembre laissent la porte ouverte à plusieurs combinaisons et feront , de toute manière , pencher plus ou moins la balance à droite ou à gauche  : le Parti socialiste (PSOE) peut choisir de s'allier à l'extrême gauche (Podemos) et - tout aussi bien - de s'allier au parti centriste ciudadanos ( celui-là même qui a ouvert ses bras à Manuel Valls ) .Un accord avec Podemos demeure contre nature et une alliance"objective " avec Ciudadanos reste possible à condition que Albert Rivera ne fasse pas trop monter les enchères .

De son côté, le parti de droite (PP) peut également rechercher les voix de ce même ciudadanos ou bien - plus dangereusement - tenter un "appel du pied" auprès de l'extrême -droite (Vox) .

Ainsi le prochain parlement espagnol pourrait s'apparenter à une salade russe . D'autant plus que ni le parti socialiste (130 sièges escomptés) ni le parti de droite PP (100 sièges espérés) ne recueillent la majorité absolue au Congrès (176 sièges) les jeux sont donc largement ouverts bien qu'ils apparaissent plus largement favorables au parti de gauche PSOE .

L'ambiance de la campagne électorale sera chaude : l'actualité espagnole est , en ce moment , marquée par la condamnation d'anciens leaders sécessionnistes de Catalogne à de fortes peines (9 à 13 ans) et par la décision de la Cour suprême espagnole de faire droit à la décision du gouvernement de transférer ailleurs la sépulture de l'ancien dictateur Franco c'est-à -dire hors du mausolée du valle de los caidos . Ces deux thèmes alimentent les conversations tant à Madrid qu'à Barcelone ...où les folles espérances d'indépendance de la Catalogne sont désormais retombées comme un soufflet trop tôt sorti du four ...

jeudi 10 octobre 2019

Turquie : sortir de l'OTAN ou "feu vert" américain ?



L'acquisition de missiles russes sophistiqués S 400 par la Turquie était déjà un indice du champ qu'Ankara voulait désormais prendre par rapport à l'Alliance atlantique . Aujourd'hui le coup de force de la Turquie en Syrie sur les zones kurdes est un nouveau signal . Mais un signal difficile à décrypter lorsque l'on connaît la position inquiète de Moscou . 

Faut-il croire que le Président Erdogan ait agi sur la base d'une seule "fenêtre de tir " à lui ouverte par le Président Américain ? Ou bien la Turquie teste-t-elle la position de ses partenaires européens de l'OTAN ...et du Conseil de l'Europe dont elle est membre ? 

En tout état de cause le bombardement des Kurdes , nos alliés dans la lutte contre le pseudo "E.I " est inacceptable ...et je n'entends rien à des commentaires de la Maison Blanche (Donald Trump) selon lesquels les Kurdes n'auraient pas aidé les Alliés lors du débarquement en Normandie de 1944 . Absurde et piètre raisonnement .

samedi 5 octobre 2019

Islamisme : En Marche ?



C'est un sujet difficile et partiellement tabou à propos duquel on ne peut pas dire n'importe quoi et - surtout - s'aligner sur le Rassemblement National et "faire Front" avec lui . Mais il est vrai que le sentiment national se délite et que la France apparaît rongée de l'intérieur ... ainsi que cela est apparu clairement ces jours derniers à la Préfecture de Police lors de l'assassinat de 4 policiers par un islamiste déguisé en loup blanc ou en loup solitaire . 

La France est évidemment un Etat de Droit et il n'existe pas de délit d'opinion greffé sur des convictions religieuses . Il n'empêche : le salafisme n'est pas n'importe quel courant du Coran : il véhicule un esprit de conquête et de domination (cf. les deux acceptions du mot "djihad ") . 

Au demeurant l'usage de la taqîya (dissimulation "tactique" d'une finalité subversive et/ou meurtrière) dénoncé - notamment - par le juge antiterroriste Marc Trévidic ou l'ancien procureur Molins rend difficile le décryptage des comportements et rend nécessaire la vigilance . 

Il convient cependant de raison garder et de ne pas souhaiter que se mette en place un Etat policier qui fraterniserait avec George Orwell . Car la religion musulmane a - aussi - une dimension spirituelle et mystique (soufisme par exemple ) que l'on ne peut nier (cf. les penseurs et philosophes + scientifiques du moyen-âge) . Mais , pour cela , il faut faire tomber le voile (et pas seulement celui qui relègue la femme dans une position d'infériorité) .

Soyons-en convaincus :  le mouvement salafiste représente un danger véritable que l'on ne saurait longtemps masquer  . L'islamisme radical ( litote) n'est pas acceptable : il n'est pas besoin de s'appeler Zemmour, Houellebecq...ou Le Pen pour le combattre et le dénoncer .

Dans ce contexte , et au-delà du "compassionnel" de Christophe Castaner, il paraît urgent que  le Président Emmanuel Macron s'exprime ...et agisse . Il est juste temps .

vendredi 4 octobre 2019

OMC : sous influence ?



Ainsi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a fait droit à la demande des Etats-Unis de taxer des importations européennes (avions et différents produits agricoles et industriels) arguant des aides accordées par l'Union européenne à Airbus . L'on sait que l'OMC est a priori indépendante et dispose d'un "Organe de Règlement des Différents " d'une évidente neutralité . Pourtant on ne peut s'empêcher de se poser une question : pour quelles raisons les Etats-Unis qui subventionnent largement Boeing n'ont-ils pas encore été condamnés  ? 

Cela me rappelle une vieille histoire des années 1980 : les Etats-Unis avaient tenté de mettre "à genoux" les sidérurgistes européens et les gouvernements (guerre dite de l'acier) sous le prétexte que des subventions étaient accordées à des aciéries ( en France Usinor, Sacilor ) . Alors que les Etats-Unis agitaient de sérieuses menaces nous sûmes qu'ils faisaient de même avec certaines de leurs aciéries . Finalement cela se termina par un accord . Match nul .

L' OMC est-elle, dans le match en cours, un arbitre exemplaire qui surveille aussi les vestiaires et banc de touche ...où attend Boeing ? A voir .

vendredi 27 septembre 2019

Chirac : Requiem pour un " homme bien "



Comme d'autres sans doute , je veux apporter ma (petite) pierre aux hommages qui pleuvent en ce moment sur le Président Chirac . Au delà de la nostalgie et des affinités politiques il y a - cela a été dit et redit - l'homme . 

A titre d'exemple (un parmi d'autres) je me souviens de l'appel téléphonique de Jacques Chirac alors que j'étais en poste en 1995 à la préfecture de région du Limousin  .  Le Président , inquiet , appelait depuis l'avion qui le ramenait à Paris : il voulait s'enquérir de l'état de santé du fils de l'un des membres de son cabinet qui venait d'avoir un grave accident de circulation . Il a demandé qu'on le tienne personnellement au courant et a , lui-même , téléphoné à deux reprises .

Certains de ses proches ( ceux du "petit cercle " autour de son ex-directeur de cabinet à l'Elysée) ont brossé avec discrétion son caractère . Je retiens pour ma part son regard capté à 2 ou 3 reprises : un mélange de hardiesse, de curiosité et - paradoxalement - d'une pointe d'inquiétude   .

C'était Jacques Chirac ...

mardi 24 septembre 2019

Greta Thunberg en "surchauffe" ...



La jeune Greta a interpellé , au siège de l'ONU , les dirigeants politiques mais elle a dérapé en opposant préoccupations environnementales et développement économique : c'était là une reprise du  langage utopique du Club de Rome en 1970 , celui du souhait d'une croissance zéro à l'époque où la croissance dépassait les 6 % . 

Tel n'est plus le cas aujourd'hui puisque la croissance mondiale n’excédera pas 3 % . D'ailleurs , à défaut de croissance , les plans de lutte contre la pauvreté demeureraient des coups d'épée dans l'eau  . D'où le concept de "développement durable " qui , depuis la fin des années 1980 (1) , associe développement économique et respect de l'environnement . 

Comme l'a souligné Emmanuel Macron il faut se méfier des positions par trop radicales et trop bien "mises en image " ...et "en émotion" .

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(1) cf . le rapport Brundtland (ONU 1987)

dimanche 22 septembre 2019

Climat : l'ONU sur le pied de guerre



Le Secrétaire Général de l'ONU , Antonio Guterres a bien raison de vouloir "secouer" les chefs d'Etat lors de l'Assemblée Générale qui s'ouvre demain . Le GIEC et nombre d'experts sont , plus que jamais , pessimistes : au rythme actuel d'émission de CO2 , la température en 2100 serait de + 3 degrés par rapport à ce que l'on dénomme " l' ère pré-industrielle"(1850 - 1900 ) . Alors même que la COP 21 s'était fixée un objectif de + 2 degrés à ne pas dépasser et la COP 22 , un objectif de +1, 5 sous peine de dérèglement climatique majeur. 

Certains experts considèrent même que les émissions de gaz à effet de serre actuelles se traduiront par une augmentation de + 5 degrés d'ici la fin du siècle . Cela ne signifie peut-être pas grand chose pour les "profanes" mais cela implique la disparition d'Etats insulaires (du Pacifique et des Caraïbes) dont les populations frapperont à nos portes . 

Parmi les points à résoudre ou sur lesquels s'interroger :

1- Quelle peut-être la place du nucléaire (1) dans le monde (les centrales n'émettent pas de CO 2 ) sachant que les énergies renouvelables (éoliennes , photovoltaïque) ne sont pas à même de prendre encore la place du pétrole ou du charbon ? 

2- Comment rendre obligatoire , pour tous les Etats , l'obligation de notifier leur programme de diminution de gaz de serre et de s'en tenir à leurs engagements (2) ?

L'ONU (sous la pression du GIEC notamment ) a sensibilisé les opinions . Depuis le Sommet de la Terre (Rio, 1992) nous savons que la "Maison brûle" (Jacques Chirac l'avait dit au sommet de Johannesburg en 2002) . Désormais il appartient à M. Guterres de veiller à ce que l'on ne noie pas le poisson dans l'eau des voeux pieux . Dernière chance ?

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(1) Alors que la France va réduire le nombre de ses centrales nucléaires , celles-ci vont augmenter dans le monde (passant de 400 environ actuellement à 700 d'ci 2050 )

(2) Le protocole de Kyoto (1997) qui prévoit l'obligation, pour les Etats signataires, de diminuer leur émission de gaz à effet de serre ne concerne en fait que les pays dits industrialisés . 

jeudi 19 septembre 2019

USA / Arabie Saoudite : le Quincy ne répond plus ...



Le " Pacte du Quincy " est tombé dans les oubliettes ou a sombré dans le lac Amer : quand bien même les historiens s'interrogent encore sur l'existence d'un "Pacte" en bonne et due forme , il est probable que Roosevelt, en février 1945 et à bord du navire Quincy, a donné au roi Ibn Saoud des assurances quant au soutien des Etats-Unis en cas d'attaque visant l'Arabie Saoudite : les "majors " américaines avaient négocié cela en amont de la rencontre .

Ce soutien était - il va de soi à l'époque - lié à une garantie d’approvisionnement en pétrole . C'est sur la base de ces considérations que les USA intervinrent lors de la guerre du Golfe : l'Irak ayant envahi le Koweit menaçait l'Arabie Saoudite . 

Ce n'est plus -  après les récents tirs de missiles sur les installations pétrolières de Riyad -  l'heure de discours et actes belliqueux et l'on doit se féliciter que la diplomatie l'emporte : le Président Trump fait-il preuve de sagesse ou bien considère-t-il que la campagne électorale 2020 , désormais ouverte , ne peut prendre le risque d'un enlisement (en Iran ) ? Difficile de faire la part des considérations politiques (élection présidentielle) et économiques (exploitation du pétrole de schiste américain et moindre dépendance à l'égard du Moyen-Orient) .

Il n'empêche , le constat est là : les Etats-unis , au-delà des sanctions économiques , entament peut-être un désengagement du Moyen-Orient . Laisseront-ils pour autant la porte ouverte à une avancée Russe via la Syrie et l'Iran et ouvriront-ils la route (de la Soie ... ) à la Chine ? Trop tôt pour répondre mais pas trop tard pour s'interroger .

jeudi 12 septembre 2019

USA / ISRAËL: chaud et froid ou simple pirouette ?



Le limogeage de John Bolton , conseiller spécial de Donald Trump , jusqu’au-boutiste notoire et proche des milieux évangélistes , pourrait signifier que M. Trump met désormais "de l'eau dans son vin " s'agissant de sa conception binaire du moyen-orient . 

Mais , apparemment , le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne l'entend pas de cette oreille : son engagement , à l'avant-veille des élections législatives, d'annexer une part de la Cisjordanie (vallée du Jourdain) est un propos belliqueux qui tranche avec le renvoi dans les coulisses de John Bolton . Or il est peu probable que le Premier ministre israélien ait fait cette annonce sans tâter le pouls de la Maison Blanche . 

Cela accrédite l'idée que les Etats-Unis fonctionnent en ce moment (en politique étrangère tout au moins ) selon le régime de la douche écossaise : tout et son contraire .

Certains analystes "complotistes" évoquaient , jadis, la théorie du chaos à propos de la recomposition du moyen-orient : auraient-ils finalement raison ou n'est-ce qu'une pirouette de plus du Président américain ?

jeudi 5 septembre 2019

Nucléaire/Moyen-Orient : bombes à retardement ?



Alors que l'Iran , sous le coup des sanctions américaines, persiste à s'affranchir de l'accord sur le nucléaire de juillet 2015 en matière d'enrichissement d'uranium c'est , désormais, la Turquie (1)qui déplore que le Traité de Non Prolifération l'empêche de se doter d'un armement nucléaire . 

On serait tenté, dans les 2 cas, de parler de "bluff " : Pour l'Iran , faire monter les enchères avant une nouvelle (re)négociation (si les sanctions américaines sont levées) et pour la Turquie , réaction "épidermique" après son exclusion, par les Etats-Unis, du programme de l'avion de chasse F 35 (2). 

Mais - au-delà des apparences - il n'est pas besoin d'être grand clerc pour s'interroger sur une possible prolifération nucléaire au moyen-orient lorsque , par ailleurs, on constate que l'Arabie Saoudite affiche d'égales ambitions en se dotant d'un premier réacteur nucléaire . Ce réacteur serait certes civil mais il pourrait être l'amorce d'un programme militaire si , comme l'a dit le Prince héritier Ben Salmane , l'Iran poursuivait une "marche en avant " nucléaire . 

Dans ce contexte de risques de prolifération il est urgent lors de la prochaine conférence d'examen du TNP (en 2020)  de prévoir, au moyen-orient, une zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN ) comme cela est envisagé depuis plusieurs années mais à chaque fois reporté à la demande des Etats-Unis .

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(1) discours du Président Erdogan à Sivas le 4 septembre 2019
(2) possible mesure de rétorsion après l'acquisition de missiles S 400 par la Turquie auprès de la Russie .

lundi 2 septembre 2019

Pari pour Paris ( élections 2020)



Des amis me disent qu'en dépit des sondages qui lui sont favorables ils hésitent à "parier" pour Benjamin Griveaux aux prochaines élections à Paris : non pas qu'il n'ait pas l'étoffe mais , au delà de la couleur de l'étoffe, il y a les accrocs :  l'habit fait peut-être le moine mais rarement le pape ... et le mépris affiché par l'ancien ministre à l'égard d'autres candidats  demeure un lourd handicap .

Comme on le sait,  la "guerre " avec Cédric Villani est désormais déclarée et le médaillé "Fields" n'emploiera pas des fleurets mouchetés pour résoudre l'équation à plusieurs inconnues qu'il garde cachée sous sa lavallière .

La droite n'ayant pas de candidat adoubé (et suffisamment auréolé) , Anne Hidalgo , l'actuelle maire PS ne devrait pas - me dit-on - avoir de grand souci à se faire ...sauf , bien sûr,  en cas de candidature d'Edouard Philippe .




lundi 26 août 2019

G 7 : renouveau du multilatéralisme ?



Alors que certains , de tous bords , en faisaient  leur "gorge chaude " avant qu'il ne débute , le G7 de Biarritz a  montré que "l'Occident" est à la recherche de cohérence au moment où le multilatéralisme semblait battre de l'aile  : 

Certes , il y a eu beaucoup de bilatéral dans ce multilatéral mais l'Union européenne a parlé d'une seule voix (1) et un équilibre Etats-Unis / Europe est ainsi apparu : aucun tweet rageur du Président américain Donald Trump n'a d'ailleurs assombri l'atmosphère . Intelligemment, Emmanuel Macron a écarté les manœuvres provocatrices du Président brésilien Bolsonaro qui auraient pu transformer le G7 en coulisses d'un journal à sensation (match de ping pong sur invectives) .

1-La piste iranienne est en partie ouverte (intégration des missiles balistiques dans l'accord nucléaire et , en échange , levée des sanctions économiques américaines) . Quand bien même le risque de conflit demeure (si, par exemple,  le ministre iranien des affaires étrangères venait à être désavoué par les "durs" du régime) . Il reste à savoir s'il s'agirait d'un "nouvel accord" ou bien d'un amendement à l'accord de juillet 2015 . Cette distinction est majeure .

2- De même, la guerre commerciale avec la Chine devrait diminuer d'intensité à la mesure du temps qui s'écoule avant l'élection présidentielle américaine ...et l'on sait que Donald Trump pose souvent son regard sur sa montre de campagne . Or une guerre économique à outrance compromettrait très certainement sa réélection .

3-Pour la forêt amazonienne , Emmanuel Macron a fait , opportunément , retentir les tambours et sonner les trompettes . Au delà de la grossièreté de Jair Bolsonaro (2) , c'est , en effet , ce que l'on retiendra : comme le disait jadis Jacques Chirac , il est impératif de réagir sans attendre lorsque la maison brûle...

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(1) Il est vrai que seuls 4 pays de l'Union étaient présents (F, A, I, RU) et trois d'entre eux peu enclins à se mettre en avant .

(2) Des amis lusitanophones me disent - après les saillies de Bolsonaro - que " le Rio " est ainsi , et bien malgré eux , passé de l'état de rivière à celui de ruisseau .