mardi 6 février 2018

Zone euro : se déconnecter des USA ?



Paradoxalement, alors que les fondamentaux de l'économie américaine ne donnent pas de signe de faiblesse , les marchés financiers outre-atlantique toussent et sont pris de fièvre : c'est le paradoxe d'un capitalisme irrationnel aux Etats-Unis que de considérer qu'un taux de chômage particulièrement bas et des hausses de salaires sont des mauvaises nouvelles car véhiculant l'inflation ...alors même qu'une inflation mesurée était recherchée . 

Est-ce le moment de tenter de se déconnecter du marché financier américain ? La zone euro - elle - ne court pas de risque d'un dérapage inflationniste et offre des marges de manœuvre en matière de recrutement (le taux de chômage n'est pas encore à 4 % comme aux USA) . Par ailleurs, alors que le dollar est chahuté l'euro est une monnaie solide . 

La Zone euro, en ces moments de doute outre-atlantique (à l'image ambiguë de sa présidence du moment ) , peut devenir un "pivot" économique avec d'autres partenariats . Cela afin d'éviter une insupportable dépendance à l'égard des taux d'intérêt américains :  occasion à saisir ? 

samedi 3 février 2018

Adieu à la " Françafrique "



Au moment où Emmanuel Macron veut "redorer" l'image de la France en Afrique il faut jeter aux oubliettes l'époque de Jacques Foccart (que nous remet tristement en mémoire  Robert Bourgi , le personnage qui dit (1) avoir contribué à "éliminer" François Fillon).

L'époque où nombre d'ambassadeurs en Afrique (ou leurs proches collaborateurs) appartenaient au SDECE (2) est révolue . La "guerre du Biafra " est - heureusement - un chapitre de l'histoire à ne pas réécrire : les intérêts politiques et économiques (pétrole) se mêlaient dans une approche encore coloniale . Les enfants du Biafra en payèrent chèrement le prix : Médecins Sans Frontières, l'Ordre de  Malte etc... s'en souviennent. 

De fait l'Afrique - tout comme la Chine en 1980 - s'éveille . Mais le continent bientôt le plus peuplé risque de ne pas avoir de cap politique tant l'Union Africaine a de difficulté à coordonner les sous-ensembles régionaux qui , souvent, font de la surenchère institutionnelle. 

L'Afrique présente - on le sait - d'immenses potentialités (pétrole, uranium, minéraux rares ...et espace) mais , pour cela même , elle est aux prises avec de multiples convoitises) . Le continent est , aussi , déchiré (corruption, luttes tribales, reflux de djihadistes venant de Libye ou du Moyen-Orient...). 

C'est en raison de ces défis que la France et l'Union européenne ont un rôle majeur : celui de permettre à l'Afrique de trouver une voie originale de développement , un modèle économique qui ne soit pas celui d'une nouvelle dépendance quelles que soient les paroles enjôleuses venant de l'extérieur . Le NEPAD (3) sert ce modèle de développement intégré .

Emmanuel Macron tend la main (mais ce n'est pas le "mano en la mano " de De Gaulle à Mexico) . Il n'y a pas ici d'ombre trop visible des Etats-Unis  : l'espace est aux Africains si l'Union Africaine , au-delà de ses multiples institutions , parvient à unir la cinquantaine d'Etats qui la composent) .
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(1) excellent reportage que vient de diffuser BFM TV intitulé "qui a tué François Fillon ? "

(2) dont, au premier chef, le Gabon

(3) "Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique " : agence de développement dépendant de l'Union africaine.

jeudi 1 février 2018

Catalogne/ Arrimadas : à "reculons" vers une présidence hypothétique



Des amis espagnols soutiennent que Inès Arrimadas, la très médiatique leader du parti centriste "Ciudadanos " en Catalogne pourrait se trouver propulsée à la présidence du gouvernement de la région autonome en dépit , pour l'heure, de son peu d'enthousiasme .

On rapporte aussi que Carles Puigdemont aurait confié à des proches qu'il ne croyait guère à son investiture par le Parlement catalan (1) et - est-ce un hasard?- qu'il serait en train de louer une résidence familiale dans la commune de Waterloo .

Au juste , je ne sais quelle est la part de Fakes News dans tout cela mais il semble bien que certains se démènent pour que Mme Arrimadas sollicite l'investiture du Parlement.(2) en s'appuyant sur la légitimité que lui confère la victoire en voix du parti Ciudadanos lors des récentes élections régionales.

D'autres (les mêmes?) craignent que M. Puigdemont fasse une apparition soudaine au sortir d'une "poupée russe" ou d'un coffre de voiture . 

Dans ce contexte carnavalesque les indépendantistes font la moue ...plutôt que la guerre !

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(1) Des conversations auraient été "interceptées" sur un réseau social confidentiel : bizarre ...

(2) Mme Inès Arrimadas aurait certes le soutien du P.P.minoritaire mais - sauf à débaucher des députés socialistes et quelques indépendantistes rageurs  - elle ne pourrait obtenir la majorité (plus de 70 sièges) au Parlement de la Généralité . 

Zone euro : haro sur les Cassandre ?



Les indices publiés ces jours-ci sont autant (sans être des cris de joie) des révélateurs d'optimisme . La croissance croît (+ 2,5% de PIB et +1,9% en France ) et l'emploi repart à la hausse en dépit des gloussements (de plus en plus rauques) de M. l'abbé Mélenchon .

 Ainsi les Cassandre qui - il y a encore quelques mois - prédisaient un effondrement de la zone euro en sont pour leurs frais . Ce n'est pas pour autant une raison de crier "haro" sur les Cassandre car il existe toujours des renversements de conjoncture et a posteriori il est toujours possible d'avoir raison. 

Certes, il est des analystes qui se veulent historiens et qui , dans le temps long, peuvent justifier une vision tragique de l'histoire .Mais en dépit des affrontements parfois "tribaux" des communautarismes au sein de notre société, il y a , au niveau de l'Union européenne , bien des raisons de se réjouir : une "nouvelle europe" est en marche et Emmanuel Macron , sans être Moïse (il ne faut pas rêver ! ) , nous accompagne dans ce chemin. 

Au moment où 2 blocs se constituent (mais encore dans l'ombre) on peut concevoir une Europe soit "prise en étau " (vision pessimiste) ou bien "3ème voie" , faisant synthèse après une dialectique d'affrontement . 

Les Cassandre , certes, ont encore voix au chapitre mais - pour l'heure - je ne distingue guère leurs gloussements de ceux de M. Mélenchon : cocorico ?

mardi 30 janvier 2018

L'Espagne duale



La Catalogne n'était pas la première préoccupation du chauffeur de taxi qui me conduisait il y a 3 jours dans les rues de Madrid : Puigdemont es un payaso  ("Puigdemont est un clown") me disait-il . 

En revanche le chauffeur de taxi m'a parlé des "deux Espagne" : celle des personnes aisées et celles que j'ai vues  avaler une soupe devant une " Casa para todos " (Maison pour tous) dans un quartier (celui de Chuecas) qui fait lien entre la zone cosmopolite de la Gran Via (les "champs Elysées " madrilènes)  et le quartier huppé de Salamanca et de Serrano  . 

Dans ce quartier les voitures de luxe (et les restaurants sophistiqués) abondent . Madrid ici ressemble au quartier anglais de Kensington. La crise semble avoir été ignorée et les soupes populaires font "mauvais genre" . D'ailleurs je me demande si le leader d'extrême gauche, Pablo Iglesias s'y est jamais aventuré. 

A un journaliste étranger qui me demandait où se trouvait le Tribunal Supremo  (1) j'ai eu envie de lui parler de ces  "deux Espagne " pour lui suggérer un reportage . Mais je me suis dit que - Français - je n'avais aucune légitimité pour ergoter à propos des contrastes entre la "Maison pour tous" / soupe populaire et les potages bio du quartier de Salamanca . 

D'ailleurs le journaliste vénézuélien était à l'affût de Puigdemont et Puigdemont n'était pas (je l'aurais reconnu) dans la file indienne de ceux qui attendaient la soupe ...à la Maison Pour Tous . Pourtant le chauffeur de taxi m'avait bien dit que M. Puigdemont n'allait pas tarder,  lui aussi, à aller à la soupe ...

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(1) Le Tribunal Supremo , plus haute juridiction espagnole , se trouve Plaza de Paris, à deux doigts du consulat de France .

mardi 23 janvier 2018

hyper-présidence et "solitude" ministérielle


Le président Macron est - comme le furet de la fable - partout à la fois : c'est probablement sa force car il ne laisse aucun espace à l'opposition : même la plus "insoumise" semble avoir épuisé tous les stratagèmes de communication y compris les hologrammes  .

Qui se plaindrait d'ailleurs des initiatives d'Emmanuel Macron pour ragaillardir l'Union européenne , convaincre les chefs d'entreprise ou jeter un "pont japonais"en direction de la Chine ?

En revanche l'hyper-présidence a son revers : le premier ministre quelque sérieux et appliqué qu'il soit demeure peu visible par absence , peut-être, de marge de manœuvre .  N' étant pas la doublure du président, il lui reste à se tailler un costume . 

La Garde des sceaux , bien seule en ce moment , doit amèrement le constater .

samedi 20 janvier 2018

2040 : les cartes rebattues



2040 est le terme que se fixe Xi Jinping pour accomplir le "rêve chinois " : la Chine devenue première puissance mondiale renouerait alors avec la gloire impériale et réaliserait la version chinoise du "rêve américain" (société d’hyper-consommation en moins et valeurs confucéennes en plus) . 

Face à cette échéance - bien que lointaine - des analystes, sinologues et commentateurs divers s'interrogent : la Chine est-elle portée - comme les Etats-Unis - par un courant messianique , celui de la "destinée manifeste" américaine, courant  hégémonique qui amènerait à des confrontations  ?

La montée en puissance de l'armée populaire chinoise (parité avec les USA vers 2035)  montre que le probable leadership économique chinois ambitionne aussi de se décliner en "hard power". D'où deux hypothèses :

1-Se préparer à faire front avec un bloc Inde - Japon - USA ....A moins que l'Europe (au sens large avec Russie ) n'émerge et ne se positionne comme puissance du "Milieu".

2- Considérer que la Chine serait alors vieillissante et dépassée par l'Inde (ce qui est déjà le cas sur le plan démographique). Son "imperium" se limiterait à l'Asie centrale et du sud-est et ses efforts consisteraient à desserrer l'endiguement américain. 

Cette dernière hypothèse n'est probablement pas ce qu'envisage Xi Jinping dont le "rêve chinois " vient d'alimenter et de tenir bien éveillé le 19 ème Congrès du parti communiste chinois . Jusqu'en 2040 ?

vendredi 19 janvier 2018

Catalogne : vers une présidence virtuelle ?



C'est un casse-tête pour les juristes espagnols : M. Puigdemont semble envisager de solliciter son investiture par visio-conférence depuis Bruxelles afin d'échapper à la prison où il irait dès son retour.

Les "letrados" du parlement catalan  épluchent en ce moment les textes afin de vérifier si - comme l'on dit à Madrid - une "Présidence Télématique " de la région autonome de catalogne est ou non acceptable . 

Dommage que la remarquable Inès Arrimadas , chef de file du parti Ciudadanos (1) de Catalogne (qui a remporté les élections en nombre de voix) n'envisage pas de se présenter : à quatre ou cinq voix près elle pourrait obtenir l'investiture... en étant, elle, présente "en chair et en os"pour présenter son programme devant le parlement catalan.

La différence entre les deux (Puigdemont et Arrimadas) tient à ce que le premier n'obtiendra jamais l'indépendance catalane et que la seconde n'envisage évidemment pas de la demander ...


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(1) parti de centre droit dont le leader espagnol est Albert Rivera . Ciudadanos est le parti majoritaire en catalogne (bien devant le PSOE socialiste, Podemos d'extrême gauche ou le Parti Popular, droite...)

jeudi 18 janvier 2018

NDDL : reculade ou " repli stratégique " ?



Au delà de sa dimension passionnelle l'abandon du projet de l'aéroport "Notre-Dame-des-Landes" par le gouvernement interpelle : Comment un président s'arc- boutant sur l'affirmation "je fais ce que dis " (1) a-t-il pu cautionner ce qui est perçu par certains comme une reculade du gouvernement ?

Evidemment on dira qu'il s'agit d'un projet régional mais il a acquis  une dimension nationale puisque il met en évidence la capacité ou non des pouvoirs publics à faire prévaloir l'intérêt national . Dans ce contexte il était légitime que nos concitoyens puissent se faire une opinion.

Or , force est de constater que les Français n'ont eu droit , pour comprendre,  qu'à des sons de cloche en ignorant la partition musicale  . Il est dommage que l'ancienne DATAR n'ait pu se faire entendre . Sur un dossier complexe et technique elle aurait pu donner un avis qui échappe au citoyen lambda .

Au moment où les "Zadistes" croyant avoir gagné la partie envisagent ailleurs la même mise en scène (Larzac, chèvres, économie de troc, etc...) il est utile d'avoir une boussole permettant de passer outre les barrages routiers improvisés....et de guider à l'occasion de "replis stratégiques ".

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(1) Emmanuel Macron avait , à plusieurs reprises, pris position en faveur de ce projet durant la campagne électorale en arguant de la consultation démocratique et des décisions de justice.

samedi 13 janvier 2018

Etats-Unis : nos meilleurs alliés ...pour l'instant



Le détricotage par Donald Trump de la politique de son prédécesseur , Barack Obama , amène (au-delà de l'improbable et parfois incongrue personnalité de l'actuel président) à se poser la question de la pérennité et de la crédibilité de nos alliances . Entre un bloc euro-asiatique qui semble se mettre en place (Russie, Chine) et un bloc occidental qui se lézarde faudra-t-il un jour choisir ou bien faire émerger une nouvelle alternative ?

Bien sûr ce n'est pas pour demain : la question se posera réellement d'ici 15 ou 20 ans lorsque la Chine sera a parité avec les Etats-Unis et que le positionnement de l'Inde sera clarifié . Il faut , par ailleurs, dépasser les affects et  la personnalité ébouriffante de M. Trump dont le mandat n'a qu'un temps . 

Le "monde occidental" possède , au-delà des alliances , une réalité en dépit de l'uniformisation des comportements. Mais,au sein de cet ensemble, l'Europe est - tout autant que Washington , New York ou Los Angeles - porteur et moteur d'une civilisation occidentale . Entre l'Eurasie et le continent américain l'Union européenne est une réalité qui politiquement prend forme.

Pour l'heure les Etats-Unis demeurent nos meilleurs alliés . Mais il n'est pas interdit de garder un oeil ouvert sur le "rêve chinois " ...à toutes fins utiles .

vendredi 12 janvier 2018

Ryanair : une "aventure" à petit prix



Le nom de Ryanair renvoie aux avantages du "low cost"  qui ouvre - pour les moins argentés -  de nouveaux horizons . Mais ils comportent aussi des désagréments : retards , annulation de vols , bagage à main mis en soute . Bref l'aventure commence dès avant l'embarquement .

Cela renvoie à notre société de consommation et à ses chimères : un "nouveau monde" apparemment ouvert mais où l'individu courbe l'échine sauf à payer les multiples suppléments de ses aises (ou de ses rêves)  .

Car l'aventure (même low cost ) a un prix :  Heureux qui comme Ulysse ... a pris - à l'avance - un billet "premium" chez Ryanair .

mardi 9 janvier 2018

Wauquiez / Le Foll : Hors de combat ?


La droite (Laurent Wauquiez) et la gauche (Stéphane Le Foll, Olivier Faure) tentent de réunir leurs troupes mais le clairon a du mal à retentir et semble plutôt sonner la retraite que la charge . 

Depuis la Chine Emmanuel Macron n'en a que faire : le message politique délivré va au-delà des chicanes partisanes . La préoccupation est "civilisationnelle" : quelles relations entre la France - Europe et la Chine ? Une nouvelle donne peut-être, profitant de l'extinction de voix américaine . 

Pendant ce temps le ring dans lequel s'ébattent au sein de leur camp  L. Wauquiez /S.Le Foll et  O . Faure) paraît si étroit que l'arbitre  crie  "hors de combat " ... au son d'un gong qui vient de Chine  .

dimanche 7 janvier 2018

Qui a peur de Donald Trump ?



Les Etats-Unis semblent rejouer la pièce de théâtre "Qui a peur de Virginia Woolf ? " tant les amitiés politiques se défont au gré des "révélations " journalistiques  sur les rivalités au sein de l'appareil d'Etat . Il est vrai que les récents tweets du Président Trump ont une étrange connotation : Est-il , comme il le prétend, un génie et un homme exceptionnel ou bien joue-t-il la provocation ?

L'un de mes amis me remémore l'épisode d'octobre 1961 lorsque l'URSS initia le blocus de Berlin : On soumît à l'époque au Président Kennedy plusieurs options dont une option nucléaire de "premier degré " détruisant des bases de missiles et une option de "second degré " dans laquelle les victimes civiles auraient été considérables  . Le Président Kennedy écarta d'emblée ces options . 

En serait-il de même - dans un contexte géopolitique différent - si un président équilibriste menaçait d' appuyer sur son "plus gros bouton" ? Il est certainement politiquement incorrect de poser la question mais la poser - bien qu'incorrect - est probablement légitime car cela - autant que le réchauffement climatique - concerne notre monde .

mardi 2 janvier 2018

Iran : déstabilisation ?


Le caractère spontané et imprévisible des manifestations interpelle d'autant plus qu'elles tournent à l'émeute et font plusieurs victimes . Certains font état de mouvements orchestrés depuis l'extérieur : Pourtant il paraît difficile de soulever des foules en une douzaine de villes différentes et cela en même temps . Quelle coordination ?

Cela étant , trois Etats au moins doivent se réjouir (au delà de l’affliction envers les victimes) : les Etats-Unis, Israël, l'Arabie Saoudite . Car si la situation intérieure en Iran se dégradait elle ne pourrait s’accommoder d'une ambition de leadership au Moyen-Orient : En effet on ne saurait concevoir un Etat tentant d'asseoir une prééminence régionale alors qu'il serait contesté en son intérieur.

 L'Arabie Saoudite, on peut le supposer, observe ...sous le regard des Etats- Unis ?   

dimanche 31 décembre 2017

E. Macron : "Petit Prince '' selon F.O.G.,vraiment ?



En avril dernier Franz - Olivier Giesbert (F.O.G.) publiait dans Le Point un article où il usait du qualificatif  "Petit Prince " à propos d'Emmanuel Macron : brillant, mais aussi un peu candide tel apparaissait le candidat à la présidence de la république qui semblait tout juste sortir du  firmament  . 

Depuis lors , en une salve quasi unanime, l'on reconnaît à Emmanuel Macron des qualités qui ne sont pas celles d'un "Petit Prince " descendu du ciel par la grâce d' Antoine de Saint-Exupéry . 

L'opposition (si tant est qu'elle existe encore) paraît tétanisée : pour le meilleur ou pour le pire ...

jeudi 28 décembre 2017

obsolescence programmée : déprogrammons



Les récriminations à l'égard d'Apple ou de Epson font la "une" des médias tout autant que l'attentat de Kaboul ou le martyrologe des Yéménites . Disproportion ?

L'on s'étonne de l'obsolescence - plus ou moins programmée - de nos produits de consommation dans une société de consommation qui porte en elle-même l'obsolescence de nos envies .

Il est probable que Apple (comme d'autres sociétés) incite au renouvellement de ses produits : l'i phone X sera remplacé par l'i phone Y qui lui-même précédera - avec un gadget de plus - l'i phone Z pendant que les i phones V et W ne seront plus mis à jour : telle est la loi des marchés .

L'obsolescence programmée n'est finalement que le triste rejeton d'une société de consommation qui met sur la même ligne médiatique  Apple , Epson...et Kaboul et Sanaa.

A nous de déprogrammer le logiciel consumériste .

vendredi 22 décembre 2017

Catalogne : Puigdemont , Père Noël ?




La victoire des indépendantistes est une défaite cuisante pour le Président du Conseil Rajoy . Du haut de ses 2 mètres le leader du PP (conservateurs) M. Garcia Albiol s'est fait tailler des croupières ,réduisant à néant tout espoir de gouvernance avec le parti centriste Ciudadanos .

 Ciudadanos - vainqueur des élections en nombre de voix recueillies -  aurait pu prétendre avec ses 37 sièges à la présidence de la Généralité si le PP avait retrouvé son score antérieur  .

La Catalogne semble désormais ingouvernable : M .Puigdemont n'est pas à même de rassembler et  il aura bien du mal à convaincre de la possibilité d'une indépendance.

 Il faudrait - pour que la Catalogne soit un Etat - qu'elle se dote d'une monnaie (et donc d'une banque centrale) , qu'elle puisse faire face au remboursement de sa dette  ...et qu'elle soit reconnue par la communauté internationale : ce ne sera pas le cas à moins qu'il ne se trouve quelque part une république bananière croyant encore au Père Noël.

Mais M.Puigdemont a beau chanter matines , il n'est pas pour autant le divin enfant ...


jeudi 21 décembre 2017

Etats-Unis , (contre)-maîtres du monde



M. Trump se propose d'inscrire sur son cahier de retenues les Etats qui ce jour auront le toupet de voter à l'assemble générale ONU une résolution contraire à la position prise à propos de Jérusalem. 

Dans son sillon l'ambassadrice Haley poursuit par texto les ambassadeurs suffisamment affranchis  et téméraires pour ne pas prêter attention au carnet de notes que brandit Donald Trump . 

Quel Président des Etats-Unis aurait pu - naguère et jadis -  se comporter ainsi en garde chiourme ? 
Faut-il renvoyer - pour se moquer - aux propos rapportés (auto-dérision évidemment) par Henri Massis (1) citant l' American Journal of Sociology ? 

'' Nous sommes le plus grand peuple du monde. Notre gouvernement est le meilleur . En matière de religion,de foi,de pratique morale, nous sommes exactement ce que l'homme doit être, et nous sommes aussi les meilleurs combattants qu'il y ait sur terre...D'autres nations pourront se tromper, choir,mais en ce qui nous concerne, nous sommes à l'abri de toute chute...Nous avons été choisis par Dieu pour sauver et purifier le monde par notre exemple .'' Alléluia !

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(1) Henri Massis : L'Occident et son destin. Editions Bernard Grasset 1956 p. 21

mercredi 20 décembre 2017

croissance 2017 / reprise de l'emploi



Les dernières projections INSEE pour 2017 augurent d'un taux de croissance en France de 1,9 % en 2017 (contre 1, 1 % en 2016) . Ce taux est donc supérieur à 1,5 % , taux à partir duquel le chômage repart à la baisse.

Le taux d'utilisation des capacités de production augmentant parallèlement (84,9 % actuellement) les besoins en main d'oeuvre devraient s'accroître : l'arbitrage devrait se faire en faveur de recrutements  et la programmation des investissements en fonction de l'évolution de la consommation intérieure.

Un taux de chômage redescendu à 8, 5 % en milieu d'année prochaine semble "dans les cordes ".

La France sera ainsi au diapason de la moyenne des Etats de l'Union et pourra , plus légitimement , appeler à une convergence des politiques économiques européennes notamment dans la zone euro.

Il n'en reste pas moins que la France se situe encore loin derrière l'Allemagne (2,6 % de croissance en 2017 et taux de chômage de 5, 4 %). Un long chemin demeure encore pour affirmer , sur le plan économique , notre crédibilité .


mercredi 13 décembre 2017

Transition énergétique / prolifération nucléaire ?



Les réacteurs nucléaires n'émettent pas de gaz à effet de serre : c'est une énergie décarbonée . Ils sont donc compatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique puisqu'il n'y a pas d'émission de CO 2 .

Mais :

1-Le parc mondial de réacteurs (environ 400 ) s’accroît désormais d'environ 50 réacteurs par an . La Chine compense la fermeture des mines de charbon par la construction de réacteurs nucléaires . Rares sont aussi les pays du Moyen-Orient qui n'ont pas un programme nucléaire soit pour anticiper un épuisement de réserves de pétrole soit pour compenser une absence de ressources soit pour équilibrer leur mix  .Ainsi l'Arabie Saoudite a décidé un programme de 17 centrales nucléaires . Ce sont aussi des projets ou réalisations dans les Emirats Arabes Unis , la Turquie, l'Egypte , Israël et -  bien sûr - l'Iran  . 

2-Le non-dit a trait aux liens possibles entre nucléaire civil et nucléaire militaire : le combustible (l'uranium) peut aussi avoir - s'il est suffisamment enrichi - un usage militaire tout autant que le plutonium sous-produit de la combustion des matières fissiles .  Evidemment on peut soutenir qu'il existe des barrières réglementaires et physiques : oui en principe ; mais ces barrières ne sont pas étanches .

Ainsi : Ce sera probablement - en parallèle au défi climatique - un des enjeux de ces prochains années que de se donner les moyens scientifiques, techniques etc...d'enrayer et de contrôler  le  risque de "double usage " Ce risque existe : on ne peut se contenter de dire ou de penser qu'il n'est que potentiel ou de souhaiter que le seul TNP (Traité de non-prolifération) puisse permettre d'y faire face .