jeudi 9 novembre 2017

Venezuela : utopie avec ou sans défaut ?



Ainsi le Venezuela serait au bord du gouffre par défaut de paiement à moins que n'intervienne un vigoureux plan de soutien venant de Moscou  . Devant cette situation on ne peut que s'interroger : 

Comment un pays qui possède les plus importantes réserves de pétrole du monde en est-il arrivé là  quand bien même le cours du pétrole aurait fortement diminué ? Comment un pays qui - à l'époque de Hugo Chavez - a bénéficié des conseils éclairés d'économistes espagnols du Parti Podemos (Juan Carlos Monedero, Pablo Iglesias) est-il en situation de quasi faillite ? 

Alors même que le modèle économique vénézuélien était par certains (Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin ...) donné en exemple , il est navrant de constater que l'ALBA (1) a à peine vu le jour .  

Dans ce contexte il est bien difficile - comme le souhaitait jadis Nicolas Maduro - de "placer l'humain au centre du projet politique " :  Au moment où les Paradise Papers font la "une " de l'actualité l'exemple vénézuélien est à méditer ...pour qu'il ne serve pas de contre-exemple .

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(1) acronyme de " Alianza Bolivariana para America "  ( "aube" en espagnol). L'ALBA est une organisation économique régionale impulsée par Hugo Chavez en 2004.

mardi 7 novembre 2017

Moyen- Orient : étincelles



A en croire certains analystes le Moyen-Orient serait sur le point de s'enflammer : démission du Premier ministre libanais, mise en cause de l'Iran dans son soutien au Hezbollah, risque de rupture de l'accord nucléaire de 2015, resserrement du pouvoir saoudien autour du prince-héritier ...

Alors même que le pseudo "Etat " islamique paraît défait (à tout le moins en son "califat") des bruits de botte retentissent, qui interpellent . Qu'en est-il au juste ?

1- Les relations Iran / Arabie Saoudite sont - il est vrai - particulièrement tendues d'autant que les Etats-Unis affichent désormais clairement leur soutien au royaume des Saoud et leur détestation à l'égard de l'Iran . Israël, dans ce contexte, ne pourrait-il pas être tenté par une " action préventive " sur des objectifs censés le menacer ? 

2- Peut-être . Mais la situation qui prévaut aujourd'hui  n'est plus celle d'il y a 5 ou 6 ans : la Russie a avancé ses pions et la Chine avance de moins en moins masquée . Ainsi si des brandons se trouvaient allumés - et certains le sont - on peut être certain que la Chine et la Russie s'évertueraient à éteindre l'incendie en densifiant le rapport de force . Il est probablement trop tôt pour que la Chine s'engage dans un conflit qui impliquerait les Etats-Unis . Mais les choses - d'ici moins de 10 ans - pourraient évidemment changer , l'Empire du Milieu ne se contentant plus , alors, de demeurer à l'Est ... 

mercredi 1 novembre 2017

Réchauffement climatique : rien ne va plus ...



La COP 23 qui se réunit à Bonn du 6 au 17 novembre aura à affronter une situation délicate : selon les experts nous ne sommes plus du tout sur une trajectoire de + 2 degrés d'augmentation de la température (limite maximale souhaitée lors de l'accord de Paris de décembre 2015) mais sur une tendance de + 3 degrés à l'horizon fin de siècle . Cette mise en garde vient juste d'être officiellement notifiée par l'ONU ce 31 octobre (1).

A ce rythme les Etats insulaires et plus aisément submersibles risquent d'être confrontés à des situations difficiles : j'imagine que la république des Îles Fidji qui préside la COP 23 va mettre l'accent sur l'égoïsme de ceux qui ont déchiré leur "feuille de route '' alors même que la Chine - sans doute fière de sa "nouvelle route de la soie '' - ne commet , en ce domaine, aucun faux pas  . 

Si les notifications , par les Etats, des réductions d'émission de gaz à effet de serre ne s'accélèrent pas ce sont des îles du Pacifique , des Caraïbes, de l'océan indien qui risquent d'être submergées et donner lieur à des vagues migratoires 

C'est , évidemment, une balance qu'il faut faire entre les politiques de court terme (M .Trump) et celles du plus long terme (M. Xi Jinping  il est vrai très largement conforté par le Parti communiste chinois ainsi qu'on vient de le constater lors du 19 ème Congès ) .

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(1) cf. déclaration de M. Erik Solheim,  programme des nations unies pour l'environnement (P.N.U.E.)

mardi 31 octobre 2017

France / emploi : objectif chômage 8 %



La croissance repart à la hausse en France comme dans la zone euro : avec une croissance du PIB qui sera de 1,8 %¨ en 2017 et - si tout va bien - de 2% en 2018, l'objectif d'un taux de chômage de 8 % peut être atteint d'ici 2019 . 

La plupart des paramètres sont "au vert" : reprise de l'investissement , de la consommation des ménages et réduction du déficit budgétaire . Une seule inconnue demeure , qui pourrait avoir un impact de quelques décimales sur la taux de croissance du PIB : une remontée du cours du pétrole qui - selon plusieurs analystes - pourrait d'ici 1 an frôler la barre des 80 $ le baril et compromettre ainsi le redressement de notre balance commerciale . La reconduction probable des quotas OPEP irait dans ce sens . Mais la poursuite de l'intégration européenne , le renforcement de la zone euro compenseraient largement cette incertitude .

Une autre donnée - nouveauté en France -  a trait à la "trêve sociale " qui paraît installée dans le paysage économique  : quoi qu'on en pense (à gauche comme à droite) la France est gouvernée ; c'est le sentiment qu'ont une majorité de nos concitoyens quand bien même les revendications et les craintes du lendemain sont encore nombreuses . Mais - pour l'heure - elles ne "courent pas les rues ".

samedi 28 octobre 2017

Europe : agrégation / désagrégation




Les Cassandre - comme souvent - se trompent dans leurs pronostics pessimistes : l'euro est une monnaie solide et la zone euro est en voie de se structurer autour de réformes essentielles (projet de budget, gouvernement de la zone...) allant bien au-delà des quantitative easing anti-crises .

Nos amis britanniques , déçus, n'excluent plus de revenir un jour dans le giron européen après avoir goûté le "grand large" et en être revenus dégoûtés et tout mouillés . L'Ukraine est aussi à nos portes et Moscou qui se demande si sa boussole marque l'Est constate que l'aiguille, rebelle, est aussi attirée par l'Ouest . Bref, l'Europe se renforce et devient un pôle essentiel dans un monde qui ne se satisfait pas de redevenir bipolaire (Etats-Unis / Chine) .

Face à ce flux qui agrège (et rassemble) les mouvements de désagrégation font parfois sourire . La Catalogne  ne restera "indépendante "que quelques heures et Venise ne redeviendra pas la république des Doges . Ces tentations de désagrégation existent aussi au niveau culturel: la mondialisation soutient l'illusion multiculturaliste en ne laissant comme seules alternatives que les ratiocinations d'extrême - droite (évoquer le sujet du multiculturalisme est devenu tabou dans nos sociétés).

Au moment où notre Terre semble chercher une voie consensuelle et "bien arrondie" face aux enjeux climatiques , aux flux migratoires incontrôlés , ou à la menace de prolifération nucléaire ,  il y a des oscillations qui perturbent : le pendule ne tourne pas toujours rond ! Mais ,bien que prise dans le tournis, l'Union européenne demeure dans le champ de gravitation  : pour combien de temps ?

mardi 24 octobre 2017

Kurdistan irakien : le casse-tête



A la différence de la Catalogne qui n'a pas été opprimée par le gouvernement espagnol, le Kurdistan irakien a été en 1988 le théâtre d'un véritable génocide : plus de 180 000 morts et 2000 villages détruits . L'arme chimique a été largement utilisée par Saddam Hussein.

On comprend mieux , dans ce contexte douloureux , le souhait du Kurdistan irakien d'accéder à l'indépendance . Cela d'autant qu'en 1920 le Traité de Sèvres , défaisant l'empire ottoman , créait un Etat Kurde certes virtuel puisque gommé de la carte trois ans après . Il n'en reste pas moins qu'après le référendum (un vrai celui-ci) de septembre 2017, la question est à nouveau sur la table .

D'un côté ceux (peu nombreux) qui soutiennent la revendication des Kurdes d'Irak en faisant valoir les combats gagnés contre Daesh par les Peshmergas, de l'autre ceux - plus nombreux - qui redoutent une recomposition/décomposition du Moyen-Orient . Car les frontières des accords Sykes-Picot de 1916 demeurent et des Etats (Irak, Syrie ) se sont constitués. Par ailleurs la nation kurde est éclatée entre la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie : un véritable puzzle !

L'effacement de ces frontières et donc de ces Etats , pour fragiles qu'ils soient, susciterait appétit et ambitions tout autour (Turquie, Iran...) . D'où le casse-tête : en droit l'aspiration à l'indépendance d'un peuple longtemps vassalisé et massacré apparaît légitime . 

Mais est-ce réaliste ? La "communauté internationale " se garde bien , pour l'instant, de tirer des plans sur la comète . Une comète qui pourrait bouleverser l'ordre du monde ...

samedi 21 octobre 2017

Catalogne : chronique d'un "suicide politique " annoncé



Le Conseil des ministres espagnols n'est pas encore terminé que l'on se demande quel processus de victimisation va engager le gouvernement de Catalogne . M. Puigdemont qui joue avec le feu peut , prisonnier qu'il est par ailleurs de la C.U.P¨, susciter une déclaration d'indépendance d'une " République catalane " (1).Tout reste possible de même que des échauffourées à Barcelone . 

Pendant ce temps plus de mille entreprises viennent de changer de siège social et certaines changent déjà de domicile fiscal . Ce mouvement va probablement s'accentuer et l'économie catalane va en subir  le choc après les moments d'euphorie qui accompagnent les rêves impossibles .

Des élections anticipées (décidées soit par la Généralitat soit par le Gouvernement central dans le cadre de l'article 155) permettront-elles de combler le fossé qui sépare aujourd'hui les catalans de l'Espagne ?

Suffiront-elles à calmer les extrémistes et à les faire rentrer dans le rang de la légalité ? A cette heure rien n'est moins sûr ...hélas !

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(1) Une déclaration d'indépendance s'apparenterait à un "coup d'Etat" : le statut d''autonomie étant  dépendant de la constitution on ne peut s'en écarter en proclamant l'indépendance et prétendre en même temps que l'on respecte l'ordre constitutionnel ...sauf à en accepter toutes les conséquences



mardi 17 octobre 2017

France : combattre la pauvreté



C'est aujourd'hui la journée mondiale de lutte contre la pauvreté . Depuis la "déclaration du millénaire " en septembre 2000 à l'ONU il reste un long chemin à faire : 1 milliard de personnes vivent encore (ou plutôt survivent) avec moins de 1 dollar par jour (1) . Près de 3 milliards avec moins de 2 dollars.

Nous sommes encore bien loin de consacrer 0, 7 % de notre PIB à l'aide publique au développement : paradoxalement notre pays voit son aide diminuer passant de 10-11 milliard d'euros dans les années 2010-12 à 8-9 milliards d'euros actuellement soit 0, 38 % de notre PIB .

Certes nous ne pouvons pas prendre en charge "toute la misère du monde" (et la nôtre en plus ) mais il est dommage qu'à la différence de la Grande-Bretagne nous n'apportions pas réellement notre part .

Mais le Président Macron a promis que nous affecterions à l'aide publique au développement (et donc à la lutte contre la pauvreté) 0,7% de notre PIB en 2030 et 0,5 % en 2022.

C'est un objectif raisonnable si nous souhaitons enrayer le flux de réfugiés (dont beaucoup sont des réfugiés "économiques") que la croyance en un  "paradis occidental " amène - dans les conditions et manipulations que nous savons - sur nos côtes.

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(1) L'un des objectifs de la "déclaration du millénaire " était la réduction de l'extrême pauvreté de moitié en 15 ans (de 2000 à 2015) . C'est désormais l'objectif 2030...


samedi 14 octobre 2017

Trump / Iran : doigt sur quelle détente ?



Comme G . Bush qui parlait à propos de l'Irak d'axe du mal , M. Trump entend remettre dans la fosse commune de l'histoire l'Iran , héritière de la civilisation perse et puissance régionale contestée par les Etats sunnites redoutant un arc Téhéran- Damas-Beyrouth.

En dépit des objurgations de la plupart de ses agences de renseignement , en dépit de la confirmation par l'A.I.E.A du respect par l'Iran de l'accord nucléaire du 14 juillet 2015, le Président américain entend rebattre les cartes au Moyen-Orient en remettant en cause les accords conclus par les 5+1 à la suite de laborieuses négociations dans lesquelles la France s'est montrée particulièrement vigilante . Cet accord a été confirmé le 20 juillet 2015 par le Conseil de Sécurité.

Comme il est peu probable que le Président des Etats-Unis fasse appel à une cartomancienne il faut croire que M. Trump entend lui-même dévoiler le dessous des cartes en donnant de sérieux gages à l'Arabie Saoudite et à Israël : il s'agirai de stopper définitivement l'influence iranienne (1).  Mais en agissant de la sorte les Etats-Unis repoussent l'Iran vers la Russie et la Chine . Les Etats-Unis renonceraient ainsi à une vision à long terme (ce qui est d'ailleurs le cas à propos du changement climatique).

Cependant le Moyen-Orient n'étant plus une chasse gardée américaine on peut penser que la France (et l'Union européenne) auront aussi leur mot à dire : C'est ce que semble souhaiter le Président Macron lors d'un prochain déplacement à Téhéran récemment annoncé.

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(1) L'influence de l'Iran est en proportion de son combat contre le pseudo groupe "Daesh" dans lequel les Pasdarans (avec les Kurdes) ont été dans les toutes premières lignes.

mardi 10 octobre 2017

Puigdemont / Catalogne : L' arlésienne ...



Ainsi M. Puigdemont n'a pas osé franchir le Rubicon : il y a eu ce soir une "non déclaration" d'indépendance aussitôt suspendue . Ce n'est que tardivement et afin de recoller les morceaux du camp indépendantiste qu'un manifeste "pour une république catalane" vient d'être signé par 72 députés de Catalogne . A -t-il pour autant une quelconque valeur juridique ? j'en doute .

Le Président du gouvernement , Mariano Rajoy, réunira dès demain , 11 octobre, le Conseil des ministres . Gageons qu'à la veille de la fête nationale espagnole (la Hispanidad) cette réunion prendra - pour les unitaires - tous son sens : on entendra peut-être jouer l'article 155 de la Constitution espagnole : manière de donner à l'arlésienne le tempo ?

lundi 9 octobre 2017

Asie / Russie : Et pendant ce temps ...



Alors que nous nous interrogeons sur une improbable sécession défintive de la Catalogne après le "coup d'Etat"  indépendantisme de M. Puigdemont , alors que les chancelleries se demandent si M. Trump va certifier ou non la bonne application de l'accord nucléaire iranien , l'Asie est en marche . Non pas évidemment la Corée du Nord qui tente de se forger une légitimité à coup de missiles balistiques mais , plus dans l'ombre, les "grands ensembles " qui se mettent en place : 

Ainsi le sommet , à Astana en juin dernier , de l'Organisation de Coopération de Shanghai : A cette occasion la Russie, la Chine , le Kazakhstan (et des Etats d'Asie centrale ) ont accueilli - comme nouveaux membres - l'Inde et le Pakistan alors que dans le même temps la Turquie et l'Iran pointent leur nez . De son côté l'Union eurasiatique (Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Tadjikistan , Ouzbékistan, Kirghizistan) se préparerait à accueillir aussi l'Iran , la Turquie ...et la Syrie . Les deux premiers Etats sont également candidats pour entrer dans l'O.C.S.

Sans faire de bruit des blocs se structurent peu à peu et peuvent se rejoindre pour bâtir un "Nouveau Monde " . Ce sont là de grandes manœuvres . Pour discrètes qu'elles soient elles n'en sont pas moins essentielles car préfigurant un possible avenir .

lundi 2 octobre 2017

Etats-Unis : le 2ème amendement en question (s)



L'épouvantable tuerie de Las Vegas amène à reposer le sens du 2 ème amendement de la Constitution américaine autorisant la détention d'armes  . On semble considérer intouchable ce texte émanant des "pères fondateurs " ,  quasiment un article de foi inséré dans un catéchisme .

Mais a-t-on bien lu et interprété ce texte datant de 1791 ? En voici le rappel :

" A well regulated militia being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed "

Texte que l'on peut traduire de la manière suivante :

" Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, le droit qu'a le peuple de détenir et porter des armes ne sera pas transgressé ".

Il semble donc assez évident que cette disposition de la "Déclaration des Droits " (Bill of Rights) faisait référence à la situation qui prévalait aux Etats-Unis en 1791 soit 15 ans après la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis en 1776 . 

La référence à une "milice " aussi bien qu'à la sécurité d'un "Etat libre" suggère bien que ce texte est historiquement connoté : aurait-t-on de nos jours fait référence à une " milice ' (composée de citoyens munis d'armes) ou bien à un "Etat libre" alors même que la liberté est une donnée de base de la démocratie américaine et n'est plus à revendiquer face aux anciennes nations colonisatrices? 

Mais évidemment qui mieux que la Cour Suprême des Etats-Unis saurait correctement interpréter cet amendement devenu un dogme de la "religion américaine " ?

La Catalogne égarée



Où va la Catalogne? vers une indépendance impossible ou - à marche forcée -  vers une  coexistence  dans une Espagne où peuvent surgir des chocs culturels devenant naturellement (ou par récupération) des chocs politiques ? dans l'ombre de la Catalogne se profile , sans masque, le Pays Basque et, ailleurs en Europe,  la Flandre, la Lombardie et Vénétie ...

Derrière la "bataille d'image " où dominent les brutalités policières (1) il y a - il faut le rappeler - la complaisance d'une partie de la police locale (les mossos) qui a permis l'accès à des bureaux de vote illégaux en dépit des décisions judiciaires d'interdiction . Pour autant cela ne justifie pas les violences aussitôt récupérées par la Généralitat comme autant de drapeaux .

Les questions que l'on se pose : l'indépendance catalane est-elle réaliste ou est-ce une fuite en avant dans un roman à triste fin ?

 L'indépendance suppose une reconnaissance internationale : ce ne serait pas le cas ;  une monnaie : donc un institut d'émission , des réserves de change, une parité à rechercher ; que vaudrait une monnaie catalane ? ; des assurances données aux investisseurs : or les sièges sociaux sont volatiles tout comme les projets d'implantation ,  une fluidité des frontières : comment serait assurée la liberté de circulation des hommes, des capitaux , des marchandises ? Comment seraient payées les retraites et dépenses sociales dans une catalogne endettée de plus de 100 milliards d'euros envers l'Etat central ?

Voilà , à chaud, les questions que l'on se pose : Il y a certes les envolées lyriques et la ferveur d'une population qui se rebelle mais aussi l' ambition dévorante et la rhétorique creuse d'hommes politiques dont le rêve d'occuper l'avant - scène pourrait vite se transformer en cauchemar.

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(1) Le Monde . fr du 2 octobre qui dénonce des images mensongères véhiculées par des réseaux sociaux (montages ou photos anciennes et sans rapport ).

vendredi 29 septembre 2017

Arabie Saoudite : bonne conduite !


Ainsi les femmes sont désormais autorisées à conduire : cela coïncide avec l'entrée  de l'Arabie Saoudite dans la Commission des droits des femmes de l'ONU .

Est-ce un hasard ? Probablement pas car on se souvient que le vote sur l'admission de l'Arabie Saoudite avait fait grincer des dents en avril dernier : une ONG s'inquiétait en regrettant que l'on introduise ainsi " un pyromane chez les pompiers " .

On se demandait à l'époque quel avait été le vote de la France, 47 pays sur les 54 membres du conseil économique et social de l'ONU ayant voté en faveur de l'admission de l'Arabie Saoudite.

L'ONG UN Watch avait tenté de décrypter ce qui paraissait alors incongru. Riyad est, depuis,  passé des (bonnes) paroles aux actes. Nous voilà donc rassurés ...

jeudi 28 septembre 2017

Traité Non Prolifération nucléaire : à revoir ?



La Corée du Nord a dit en 2003 "au revoir" au Traité de non-prolifération nucléaire  . On peut aussi estimer que c'est ce Traité lui -même qui est à revoir en raison de ses zones d'ombre (outre la distinction malaisée entre matières fissiles à usage civil et militaire ) :

Il faut rappeler les circonstances dans lesquelles la Corée du Nord a signifié son intention de se retirer du TNP :

1- Dès 1993 la Corée du Nord exprime son désir de retrait qu'elle concrétisera en 2003 après avoir entre temps acquis la technologie nucléaire militaire auprès d'Abdul Qader Khan , le père de la bombe nucléaire pakistanaise 

2-Le TNP (article 10) autorise un retrait "lorsque des événements extraordinaires - en rapport avec l'objet du présent traité - ont compromis l'intérêt suprême du pays " . Il s'agit donc de circonstances tout à fait exceptionnelles avec une occurrence réelle .

3- La Corée du Nord fait seulement état d'une menace résultant de manœuvres conjointes USA / Corée du Sud ( c'est derrière cette même menace qu' elle s'abrite encore maintenant pour justifier son programme nucléaire et  balistique).

4 -On est donc bien loin de "circonstances tout à fait exceptionnelles compromettant l'intérêt suprême du pays ".  D'où les questions suivantes :

a) Pourquoi le Conseil de Sécurité ne s'est-t-il pas aussitôt saisi de cette demande en évaluant le soi-disant danger que représentaient ces manœuvres pour Pyongyang ? 

b) Pourquoi la saisine du Conseil de Sécurité par l'AIEA en 2003 n'a-t-elle donné lieu à aucune décision ?

Regrettons donc les circonstances dans lesquelles la prolifération a été dès 1993 enclenchée en Corée du Nord et tirons en les enseignements ... si possible sans attendre 2020 (1).

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(1) date de la prochaine "conférence d'examen du TNP " ( tous les 5 ans)

mardi 26 septembre 2017

Europe sans détour ni contour



Le discours de la Sorbonne cet après-midi fera date : le Président de la République a exprimé sans détour sa conviction d'Europe . Sans entrer dans des commentaires "techno" je constate qu'Emmanuel Macron a présenté une vraie "feuille de route " à l'intention des jeunes européens qui écriront notre histoire ...et des chefs d'Etat et de gouvernement qui actuellement la font.

Si beaucoup de journalistes retiennent surtout la proposition de budget de la zone euro (et le ministre des finances qui va avec) je salue la volonté de mettre sur pied une vraie Défense européenne au-delà de réunions d'état-major ou de forces placées de fait sous commandement OTAN . Cela suppose aussi une " interconnexion " des politiques étrangères.

Le rapprochement des politiques économiques (via le budget de la zone euro) et fiscales se fera progressivement . Je retiens aussi l'approche culturelle (cf. les universités européennes) assise sur nos identités et le souhait d'avoir - avec un calendrier 2024 - des listes électorales transnationales pour les élections européennes . 

L'horizon est bien , au-delà de la zone euro, celui de l'Europe (rouverte au Royaume -Uni ...s'il le veut bien). Vraie feuille de route pour se mettre "en marche" à partager évidemment avec nos partenaires et , au premier chef, la chancelière allemande .

vendredi 22 septembre 2017

Sud Soudan : l'ONU impuissante



On a beau défendre le multilatéralisme il faut cependant en convenir : l'ONU est impuissante devant le chaos qui règne au Sud Soudan : affrontement de milices (celles du Président Salva Kiir contre celles de l'ancien vice-président Riek Machar) à l'origine de meurtres et de viols dans un effroyable contexte de famine .

Ce sont plus de 2 millions de personnes (sur une population de 12 M) qui ont quitté la république du Soudan du sud (indépendante du Soudan depuis 2011). Pourtant - et bien que les Etats-Unis aient rogné leur financement des Opérations de Maintien de la Paix - des casques bleus sont présents mais n'arrivent pas à pacifier ... et certains ont été sanctionnés pour abandon de poste (1)

Les ONG ont beau pousser des cris d'alarme , l'ONU (qui a nommé un " envoyé spécial" en la matière) a beau crier "au génocide! " , rien n'y fait ...les massacres continuent . Qui plus est l'ONU ne parvient pas à imposer un embargo sur les armes : dans sa séance de décembre 2016 , le Conseil de Sécurité s'est vu les mains liées en raison du veto de la Russie,de l'Egypte, du Japon ...du Venezuela notamment (2).

Afin de défendre une approche multilatérale il est d'autant plus urgent de réformer les conditions d'exercice du droit de veto . C'est ce que réclame la France depuis 2013 en cas d'atrocités de masse . Telle est la situation en république du Soudan du Sud .

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(1) cf. Le Monde. fr  2 /11/ 2016 (article de Marie Bourreau, correspondante NY, nations unies)

(2)  Le Venezuela était membre non permanent du Conseil de Sécurité pour 2015-16. Le Japon et l'Egypte sont membres non permanents pour 2016-17.

jeudi 21 septembre 2017

USA : crédibilité ?


Quelques semaines après avoir confirmé à l'ONU son souhait de se retirer de l'accord de Paris sur le climat voici que le Président Trump se prépare à dénoncer l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien (qui a pour but d'éviter un dérapage vers le  nucléaire militaire) .

 Donald Trump se plairait ainsi à "détricoter" les acquis de Barack Obama qui sont , au-delà  du profil d'un président, les marqueurs de la politique extérieure des Etats- Unis . 

Or un marqueur ne peut être effacé d'un coup de gomme rageur . Cela surprend nombre de pays occidentaux qui , au-delà des changements d'équipe, font preuve d'une relative continuité dans leur politique extérieure. Ainsi s'agissant de l'accord de Paris, l'avènement d'un nouveau président américain n'en a pas pour autant modifié les lignes : l'émission de gaz à effet de serre demeure toujours préoccupant et les ouragans récents viennent consolider ces craintes. 

S'agissant de l'accord avec l'Iran , il est paradoxal de constater que l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) confirme que Téhéran respecte les termes (1) de l'accord de 2015 : faut-il en conclure qu'aux yeux des USA cette agence de l'ONU est peu crédible ? En serait-il de même pour les négociations que mènent les Nations unies dans un cadre multilatéral à Genève ou ailleurs ?
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(1) l'AIEA ne se prononce pas toutefois sur l'application des dispositions de la résolution 2231 du Conseil de Sécurité (20 juillet 2015) portant sur les missiles balistiques dont la fabrication par l'Iran est prohibée.

lundi 18 septembre 2017

Corée du nord / Iran : dans le même sac ?



La Corée du Nord exaspère et la " communauté internationale " se demande à quoi joue son Président alors même que la Chine semble dépassée par les événements . Devant ce défi , bien réel , la tentation pourrait être de nourrir les mêmes craintes à propos de l'Iran  et de s'aligner sur les Etats- Unis qui  - à la demande d’Israël notamment et aussi de l'Arabie Saoudite - veulent rendre caduc l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien  . 

Alors même que l'AIEA confirme que Téhéran tient ses engagements (stocks d'uranium enrichi, neutralisation du réacteur à eau lourde d'Arak , limitation du nombre de centrifugeuses ...) on peut se demander à quoi tient le revirement des Etats-Unis . Pourquoi tenter de remettre en cause l'accord négocié alors que - contrairement à la Corée du Nord -  il n'y a pas de menace iranienne et que les engagements sont tenus ? 

Une première réponse concerne le programme balistique iranien qui inquiète Washington au même titre que Tel-Aviv ou Riyad . L'autre réflexion - tout aussi déterminante - a trait à la crainte de la modification des grands équilibres régionaux au profit des musulmans chiites : un arc de cercle qui engloberait l'Irak, la Syrie et , à terme, une part du Liban (cf. le Hezbollah). Les relations étroites entre la Russie et l'Iran , le semblant de rapprochement avec la Turquie font probablement craindre une rupture dans le "jeu de balance" au profit de Téhéran . 

Faut-il pour autant faire table rase de l'accord de 2015 ...et pousser ainsi l'Iran à prendre exemple sur la Corée du Nord ? Jeu trouble il me semble .

vendredi 15 septembre 2017

J-L Mélenchon : "He had a dream " ...



Alors que M. Mélenchon nourrit des regrets de n'être pas Président de la République j'ai imaginé une fiction : sur les marches de l'Elysée le Secrétaire général - sans cravate et les manches retroussées - égrène devant un parterre de journalistes la composition du gouvernement de M.Benoit Hamon , nouveau Premier ministre . 

Alexis Corbière - cela va de soi - est nommé ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur.Tout comme ce n'est pas une surprise que la Culture revienne à François Ruffin qui peut s'exclamer " Merci Patron ! " en toute sincérité . Raquel Garrido  devient Garde des Sceaux : M . Mélenchon l'a ainsi décidé pour qu'un couple dissipe les ambiguïtés qui ont jadis alimenté les gazettes . A Adrien Quatennens revient - en raison de son éloquence flamboyante - le ministère de l' Economie alors que le Quai d'Orsay , âprement disputé,  est attribué à  Danièle Obono  qui n'en demandait pas tant.

Dans ce rêve - et c'est pour cela qu'il s'agit d'une fiction peu cohérente - j'imagine Eric Ciotti s'agiter car il espère les Affaires européennes .  Que l'on songe à une figure de proue des " Républicains " ce ne peut être vrai !

En fait il n'y a pas d'Eric Ciotti ni de ministre de l'Europe : ce n'est là ni la priorité du Président Mélenchon ni celle du Premier ministre Hamon que je vois jouer à "cache-cache" avec Philippe Martinez  (leader de la CGT) dans les sous-bois de l'Elysée .Dans cette partie de cache-cache, le Président Mélenchon , dissimulé derrière un saule pleureur , s'ingénie à brouiller les pistes .

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Evidemment cette fiction n'est qu'un mirage car tout un chacun sait bien qu'il n'y a plus de sous-bois autour du palais de l'Elysée . Sur le perron d'honneur  Caroline Bonaparte et Mme Pompadour - anciennes locataires - rient de bon cœur : c'est à ce moment que je comprends vraiment que ce n'est qu'un rêve : celui de Jean-Luc Mélenchon  capté par hasard ... rue du Faubourg Saint Honoré .