La Corée du Nord exaspère et la " communauté internationale " se demande à quoi joue son Président alors même que la Chine semble dépassée par les événements . Devant ce défi , bien réel , la tentation pourrait être de nourrir les mêmes craintes à propos de l'Iran et de s'aligner sur les Etats- Unis qui - à la demande d’Israël notamment et aussi de l'Arabie Saoudite - veulent rendre caduc l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien .
Alors même que l'AIEA confirme que Téhéran tient ses engagements (stocks d'uranium enrichi, neutralisation du réacteur à eau lourde d'Arak , limitation du nombre de centrifugeuses ...) on peut se demander à quoi tient le revirement des Etats-Unis . Pourquoi tenter de remettre en cause l'accord négocié alors que - contrairement à la Corée du Nord - il n'y a pas de menace iranienne et que les engagements sont tenus ?
Une première réponse concerne le programme balistique iranien qui inquiète Washington au même titre que Tel-Aviv ou Riyad . L'autre réflexion - tout aussi déterminante - a trait à la crainte de la modification des grands équilibres régionaux au profit des musulmans chiites : un arc de cercle qui engloberait l'Irak, la Syrie et , à terme, une part du Liban (cf. le Hezbollah). Les relations étroites entre la Russie et l'Iran , le semblant de rapprochement avec la Turquie font probablement craindre une rupture dans le "jeu de balance" au profit de Téhéran .
Faut-il pour autant faire table rase de l'accord de 2015 ...et pousser ainsi l'Iran à prendre exemple sur la Corée du Nord ? Jeu trouble il me semble .
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