vendredi 29 septembre 2017

Arabie Saoudite : bonne conduite !


Ainsi les femmes sont désormais autorisées à conduire : cela coïncide avec l'entrée  de l'Arabie Saoudite dans la Commission des droits des femmes de l'ONU .

Est-ce un hasard ? Probablement pas car on se souvient que le vote sur l'admission de l'Arabie Saoudite avait fait grincer des dents en avril dernier : une ONG s'inquiétait en regrettant que l'on introduise ainsi " un pyromane chez les pompiers " .

On se demandait à l'époque quel avait été le vote de la France, 47 pays sur les 54 membres du conseil économique et social de l'ONU ayant voté en faveur de l'admission de l'Arabie Saoudite.

L'ONG UN Watch avait tenté de décrypter ce qui paraissait alors incongru. Riyad est, depuis,  passé des (bonnes) paroles aux actes. Nous voilà donc rassurés ...

jeudi 28 septembre 2017

Traité Non Prolifération nucléaire : à revoir ?



La Corée du Nord a dit en 2003 "au revoir" au Traité de non-prolifération nucléaire  . On peut aussi estimer que c'est ce Traité lui -même qui est à revoir en raison de ses zones d'ombre (outre la distinction malaisée entre matières fissiles à usage civil et militaire ) :

Il faut rappeler les circonstances dans lesquelles la Corée du Nord a signifié son intention de se retirer du TNP :

1- Dès 1993 la Corée du Nord exprime son désir de retrait qu'elle concrétisera en 2003 après avoir entre temps acquis la technologie nucléaire militaire auprès d'Abdul Qader Khan , le père de la bombe nucléaire pakistanaise 

2-Le TNP (article 10) autorise un retrait "lorsque des événements extraordinaires - en rapport avec l'objet du présent traité - ont compromis l'intérêt suprême du pays " . Il s'agit donc de circonstances tout à fait exceptionnelles avec une occurrence réelle .

3- La Corée du Nord fait seulement état d'une menace résultant de manœuvres conjointes USA / Corée du Sud ( c'est derrière cette même menace qu' elle s'abrite encore maintenant pour justifier son programme nucléaire et  balistique).

4 -On est donc bien loin de "circonstances tout à fait exceptionnelles compromettant l'intérêt suprême du pays ".  D'où les questions suivantes :

a) Pourquoi le Conseil de Sécurité ne s'est-t-il pas aussitôt saisi de cette demande en évaluant le soi-disant danger que représentaient ces manœuvres pour Pyongyang ? 

b) Pourquoi la saisine du Conseil de Sécurité par l'AIEA en 2003 n'a-t-elle donné lieu à aucune décision ?

Regrettons donc les circonstances dans lesquelles la prolifération a été dès 1993 enclenchée en Corée du Nord et tirons en les enseignements ... si possible sans attendre 2020 (1).

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(1) date de la prochaine "conférence d'examen du TNP " ( tous les 5 ans)

mardi 26 septembre 2017

Europe sans détour ni contour



Le discours de la Sorbonne cet après-midi fera date : le Président de la République a exprimé sans détour sa conviction d'Europe . Sans entrer dans des commentaires "techno" je constate qu'Emmanuel Macron a présenté une vraie "feuille de route " à l'intention des jeunes européens qui écriront notre histoire ...et des chefs d'Etat et de gouvernement qui actuellement la font.

Si beaucoup de journalistes retiennent surtout la proposition de budget de la zone euro (et le ministre des finances qui va avec) je salue la volonté de mettre sur pied une vraie Défense européenne au-delà de réunions d'état-major ou de forces placées de fait sous commandement OTAN . Cela suppose aussi une " interconnexion " des politiques étrangères.

Le rapprochement des politiques économiques (via le budget de la zone euro) et fiscales se fera progressivement . Je retiens aussi l'approche culturelle (cf. les universités européennes) assise sur nos identités et le souhait d'avoir - avec un calendrier 2024 - des listes électorales transnationales pour les élections européennes . 

L'horizon est bien , au-delà de la zone euro, celui de l'Europe (rouverte au Royaume -Uni ...s'il le veut bien). Vraie feuille de route pour se mettre "en marche" à partager évidemment avec nos partenaires et , au premier chef, la chancelière allemande .

vendredi 22 septembre 2017

Sud Soudan : l'ONU impuissante



On a beau défendre le multilatéralisme il faut cependant en convenir : l'ONU est impuissante devant le chaos qui règne au Sud Soudan : affrontement de milices (celles du Président Salva Kiir contre celles de l'ancien vice-président Riek Machar) à l'origine de meurtres et de viols dans un effroyable contexte de famine .

Ce sont plus de 2 millions de personnes (sur une population de 12 M) qui ont quitté la république du Soudan du sud (indépendante du Soudan depuis 2011). Pourtant - et bien que les Etats-Unis aient rogné leur financement des Opérations de Maintien de la Paix - des casques bleus sont présents mais n'arrivent pas à pacifier ... et certains ont été sanctionnés pour abandon de poste (1)

Les ONG ont beau pousser des cris d'alarme , l'ONU (qui a nommé un " envoyé spécial" en la matière) a beau crier "au génocide! " , rien n'y fait ...les massacres continuent . Qui plus est l'ONU ne parvient pas à imposer un embargo sur les armes : dans sa séance de décembre 2016 , le Conseil de Sécurité s'est vu les mains liées en raison du veto de la Russie,de l'Egypte, du Japon ...du Venezuela notamment (2).

Afin de défendre une approche multilatérale il est d'autant plus urgent de réformer les conditions d'exercice du droit de veto . C'est ce que réclame la France depuis 2013 en cas d'atrocités de masse . Telle est la situation en république du Soudan du Sud .

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(1) cf. Le Monde. fr  2 /11/ 2016 (article de Marie Bourreau, correspondante NY, nations unies)

(2)  Le Venezuela était membre non permanent du Conseil de Sécurité pour 2015-16. Le Japon et l'Egypte sont membres non permanents pour 2016-17.

jeudi 21 septembre 2017

USA : crédibilité ?


Quelques semaines après avoir confirmé à l'ONU son souhait de se retirer de l'accord de Paris sur le climat voici que le Président Trump se prépare à dénoncer l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien (qui a pour but d'éviter un dérapage vers le  nucléaire militaire) .

 Donald Trump se plairait ainsi à "détricoter" les acquis de Barack Obama qui sont , au-delà  du profil d'un président, les marqueurs de la politique extérieure des Etats- Unis . 

Or un marqueur ne peut être effacé d'un coup de gomme rageur . Cela surprend nombre de pays occidentaux qui , au-delà des changements d'équipe, font preuve d'une relative continuité dans leur politique extérieure. Ainsi s'agissant de l'accord de Paris, l'avènement d'un nouveau président américain n'en a pas pour autant modifié les lignes : l'émission de gaz à effet de serre demeure toujours préoccupant et les ouragans récents viennent consolider ces craintes. 

S'agissant de l'accord avec l'Iran , il est paradoxal de constater que l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) confirme que Téhéran respecte les termes (1) de l'accord de 2015 : faut-il en conclure qu'aux yeux des USA cette agence de l'ONU est peu crédible ? En serait-il de même pour les négociations que mènent les Nations unies dans un cadre multilatéral à Genève ou ailleurs ?
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(1) l'AIEA ne se prononce pas toutefois sur l'application des dispositions de la résolution 2231 du Conseil de Sécurité (20 juillet 2015) portant sur les missiles balistiques dont la fabrication par l'Iran est prohibée.

lundi 18 septembre 2017

Corée du nord / Iran : dans le même sac ?



La Corée du Nord exaspère et la " communauté internationale " se demande à quoi joue son Président alors même que la Chine semble dépassée par les événements . Devant ce défi , bien réel , la tentation pourrait être de nourrir les mêmes craintes à propos de l'Iran  et de s'aligner sur les Etats- Unis qui  - à la demande d’Israël notamment et aussi de l'Arabie Saoudite - veulent rendre caduc l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien  . 

Alors même que l'AIEA confirme que Téhéran tient ses engagements (stocks d'uranium enrichi, neutralisation du réacteur à eau lourde d'Arak , limitation du nombre de centrifugeuses ...) on peut se demander à quoi tient le revirement des Etats-Unis . Pourquoi tenter de remettre en cause l'accord négocié alors que - contrairement à la Corée du Nord -  il n'y a pas de menace iranienne et que les engagements sont tenus ? 

Une première réponse concerne le programme balistique iranien qui inquiète Washington au même titre que Tel-Aviv ou Riyad . L'autre réflexion - tout aussi déterminante - a trait à la crainte de la modification des grands équilibres régionaux au profit des musulmans chiites : un arc de cercle qui engloberait l'Irak, la Syrie et , à terme, une part du Liban (cf. le Hezbollah). Les relations étroites entre la Russie et l'Iran , le semblant de rapprochement avec la Turquie font probablement craindre une rupture dans le "jeu de balance" au profit de Téhéran . 

Faut-il pour autant faire table rase de l'accord de 2015 ...et pousser ainsi l'Iran à prendre exemple sur la Corée du Nord ? Jeu trouble il me semble .

vendredi 15 septembre 2017

J-L Mélenchon : "He had a dream " ...



Alors que M. Mélenchon nourrit des regrets de n'être pas Président de la République j'ai imaginé une fiction : sur les marches de l'Elysée le Secrétaire général - sans cravate et les manches retroussées - égrène devant un parterre de journalistes la composition du gouvernement de M.Benoit Hamon , nouveau Premier ministre . 

Alexis Corbière - cela va de soi - est nommé ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur.Tout comme ce n'est pas une surprise que la Culture revienne à François Ruffin qui peut s'exclamer " Merci Patron ! " en toute sincérité . Raquel Garrido  devient Garde des Sceaux : M . Mélenchon l'a ainsi décidé pour qu'un couple dissipe les ambiguïtés qui ont jadis alimenté les gazettes . A Adrien Quatennens revient - en raison de son éloquence flamboyante - le ministère de l' Economie alors que le Quai d'Orsay , âprement disputé,  est attribué à  Danièle Obono  qui n'en demandait pas tant.

Dans ce rêve - et c'est pour cela qu'il s'agit d'une fiction peu cohérente - j'imagine Eric Ciotti s'agiter car il espère les Affaires européennes .  Que l'on songe à une figure de proue des " Républicains " ce ne peut être vrai !

En fait il n'y a pas d'Eric Ciotti ni de ministre de l'Europe : ce n'est là ni la priorité du Président Mélenchon ni celle du Premier ministre Hamon que je vois jouer à "cache-cache" avec Philippe Martinez  (leader de la CGT) dans les sous-bois de l'Elysée .Dans cette partie de cache-cache, le Président Mélenchon , dissimulé derrière un saule pleureur , s'ingénie à brouiller les pistes .

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Evidemment cette fiction n'est qu'un mirage car tout un chacun sait bien qu'il n'y a plus de sous-bois autour du palais de l'Elysée . Sur le perron d'honneur  Caroline Bonaparte et Mme Pompadour - anciennes locataires - rient de bon cœur : c'est à ce moment que je comprends vraiment que ce n'est qu'un rêve : celui de Jean-Luc Mélenchon  capté par hasard ... rue du Faubourg Saint Honoré .

mardi 12 septembre 2017

Union européenne : changement de braquet


L'ouragan qui a dévasté les Antilles a fait oublier le discours du Président Macron le 7 septembre sur la colline de la Pnyx à peu de distance du Parthénon . Certains ont raillé l'image en disant qu'il s'agissait d'un décor de cinéma , d'autres encore ont fustigé des propos hâtivement assimilés à un abandon de souveraineté. D'autres - dont je suis - demeurent persuadés que le Président veut réactiver une flamme qui commençait à vaciller sous le coup des réglementations tatillonnes.

 Au-delà des propositions portant sur un budget et un parlement de la zone euro c'est , exprimée devant l'Acropole, une volonté de nature politique pour que l'Europe ait un sens . Le symbole est évident et il faut - il me semble - le percevoir comme un engagement personnel d'Emmanuel Macron.

Evidemment l'engagement n'a de sens que si nos partenaires de l'Union font preuve d'une volonté identique : à ce titre la reconduction  plus que probable de la Chancelière Merkel à l'issue des élections du 24 septembre est  un gage de crédibilité pour une "refondation" de l'Union, probablement sur la base des Etats membres de la Zone euro. 

L'existence d'un parlement de la zone euro permettrait d'avoir une vision politique de la part de ce premier cercle , dépassant les politiques gestionnaires . Certains crieront "au loup !" en regrettant " le Temps des cerises " ,  Napoléon  ou Vercingétorix . Du chant des sirènes, il faudra se garder ...

samedi 9 septembre 2017

CLIMAT : TRUMP s'est TROMPE



Les ouragans qui dévastent les Antilles et le sud des Etats-Unis confirment l'impact du réchauffement climatique . Aucun climatologue ou scientifique sérieux (litote) n'invoque plus seulement - et , autant que je m'en souvienne comme Claude Allègre il y a une dizaine d'années  - un déplacement de l'axe de rotation de la terre. 

L'augmentation du gaz à effet de serre est à l'origine d'un réchauffement (1) qu'a mis en exergue la COP 21 réunie à Paris en décembre 2015. S'il fallait au Président Trump une preuve, celle-ci est maintenant donnée : les eaux dans la zone Caraïbe sont à + 30 degrés et le conflit avec les masses d'air dans l'atmosphère est patent.

Les Etats- unis - après les épisodes Texan et de Floride - vont-ils enfin le reconnaître ? Peuvent-ils se boucher les yeux et les oreilles alors que le vacarme de l'ouragan retentit ...sur place, dans les chaînes TV et dans les consciences ...politiques ?

 Le Président Emmanuel Macron , à n'en pas douter, va reprendre la tête de la croisade et son bâton de pèlerin : la COP 23 à Bonn en sera l'occasion et , pour sûr, la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris le 12 décembre prochain. Les Etats-Unis ne pourront pas demeurer longtemps (il me semble ) le pays des occasions manquées . 

Il faut garder en mémoire que les programmes actuels de réduction des gaz à effet de serre notifiés par les Etats se traduiront - si aucune amélioration n'intervient rapidement - par une augmentation , d'ici 2050 , des températures de + 3 degrés (par rapport à la référence dite de " l'âge pré-industriel ") . Cela alors même que la COP 21 pointait la nécessité de limiter cette augmentation à + 2 degrés et si possible + 1, 5 (COP 22 à Marrakech)...sauf à accepter que des îles soient submergées et que des ouragans de force 4 ou 5 soient monnaie courante.  

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(1) Des scientifiques affirment qu'un réchauffement climatique entraînant la fonte des calottes glaciaires peut provoquer une inclinaison de la Terre sur son axe du fait du déplacement (ou de la disparition) de banquises de masse colossale . Mais - par quelque bout qu'on le prenne -  l'essentiel réside dans le lien direct entre activité humaine et climat (ce que conteste le clan - qui s'amenuise - des climatosceptiques).

jeudi 7 septembre 2017

Catalogne : "guerre" de sécession ...


Ainsi la trêve n'aura duré que peu de temps puisque Carles Puigdemont , le Président de la Généralité de Catalogne repart à l'offensive : le Parlement Catalan vient d'approuver la loi convoquant les électeurs le 1er octobre prochain (référendum pour ou contre l'indépendance) . 

Le gouvernement espagnol de son côté réagit en s'assurant du soutien du PSOE (socialiste) et du centre (Ciudadanos). Au delà de ce "bétonnage" politique le Tribunal constitutionnel est en marche : une plainte vise les organisateurs du référendum . L'Union européenne (1) confirme , de son côté, qu'elle ne cautionnera pas le démembrement d'un Etat-membre. 

Le bras de fer est donc engagé : la Catalogne se barricade alors qu'en même temps elle s'ouvre à une immigration dont nombre de médias soulignent qu'elle ne la maîtrise plus . 

Le Roi avait pourtant tenté le mois dernier d'apparaître comme le garant de la solidarité ...et de l'unité quand bien même des sifflets avaient retenti lors de la marche sur les ramblas .  Finalement c'est aussi la monarchie espagnole qui est ...et devra être (à mon avis) en première ligne.

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(1) déclaration du Président du Parlement européen , Antonio Tajani le 7 septembre 2017 . Il souligne qu'une Catalogne indépendante serait considérée comme un Etat tiers et se trouverait, de ce fait, hors de l'Union européenne. Un "Tiers Etat " donc ...

lundi 4 septembre 2017

Corée du Nord : où l'on reparle de Qadeer Khan



La planète est en émoi à la suite du nouvel essai nucléaire (bombe H ?) de Pyongyang et l'on met en avant la responsabilité de la Russie qui a , jadis, vendu des réacteurs de recherche à la Corée du Nord. 

On oublie un peu vite que c'est auprès du scientifique pakistanais (et aussi marchand d'armes) Abdul Qadeer Khan que la Corée du Nord s'est procurée - dans les années 1990 - la technologie du nucléaire militaire . Tout comme , à l'époque l'Iran et la Libye. On sait que le "docteur " Khan est le père de la bombe nucléaire pakistanaise .

Dans le contexte actuel où - à bon droit et à l'instar de la communauté internationale - les Etats-Unis réagissent vigoureusement on peut se demander , sans vouloir réécrire l'histoire, comment nos amis américains qui avaient , à l'époque, un oeil vigilant sur le Pakistan n'ont pas entrevu ce qui se tramait entre Qadeer Khan et la Corée du Nord ... ou bien était-il inconvenant d'écouter en 1994 le sénateur républicain John McCain qui avait , lui, dénoncé la dérive de  Pyongyang vers le nucléaire militaire ?

Tout comme (et c'est une faille du TNP ) l'ONU a attendu 2006 pour commencer à réagir et à prendre des sanctions économiques contre la Corée du Nord alors même que ce pays , 3 ans auparavant, déclarait ne plus être désormais lié par le Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP) . Aveuglement, manque de vigilance ? 

Mais la Chine qui a , par ailleurs, tant aidé la Corée du Nord dans le passé s'éveille : au-delà du cor de chasse de Washington c'est cette musique, venant de Pékin, qu'il faut maintenant entendre ...et écouter.

Climat : pour sauver des eaux



La prochaine conférence ONU sur le climat (COP 23) se tiendra à Bonn en novembre prochain. Le risque de la montée des eaux (et de la submersion de nombreuses îles ) sera au centre des débats puisque c'est la République des Iles Fidji qui va assurer la présidence de cette COP (réunie à Bonn, secrétariat de la Convention ONU pour des raisons de commodité).

A juste titre - et comme pour le groupe des AOSIS (1) auquel les Fidji appartiennent - c'est une préoccupation majeure que de voir le littoral grignoté et les terres progressivement recouvertes . 

Comment dans ce contexte justifier la position de Washington ? . Il faut dire que les Etats-Unis qui n'avaient pas jadis ratifié le protocole de Kyoto sur la diminution du gaz à effet de serre se bouchent les yeux (et les oreilles) lorsque l'on évoque les aléas climatiques ...sauf bien sûr lorsqu'il s'agit d'un ouragan .

Pour conforter ces préoccupations (des Fidji et autres ...) le constat est qu'actuellement - et au delà des discours - les programmes sur la réduction des gaz à effet de serre notifiés par les Etats  ne sont pas en phase avec le consensus de la COP 21 (Paris, décembre 2015) soit une limitation à + 2 degrés des températures (et si possible en deçà). Si le  rythme actuel des programmes notifiés se maintenait l'augmentation des températures serait au moins de + 3 degrés soit le double du consensus de la COP 22 à Marrakech l'an passé (+ 1,5).

 Des îles seraient alors submergées dans le Pacifique, dans l'océan Indien, dans les Caraïbes. D'où des migrations à anticiper...et des réfugiés à accueillir.

On voit donc bien que les Fidji ont du souci à se faire et que le sommet climat du 12 Décembre 2017 que la France entend réunir à Paris pour "booster" la réduction des gaz à effet de serre est - dans ce contexte - pleinement justifié.

Quand bien même dans 80 ans la plupart d'entre nous ne serons plus là c'est une partie de notre Terre qu'il faut sans tarder sauver des eaux ...pour nos enfants et petits enfants !

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(1) AOSIS : Alliance of Small Island States (groupe des petits Etats insulaires de l' Atlantique, du Pacifique, de l'Océan Indien).

mardi 29 août 2017

Venezuela / Maduro : Non-Aligné ?



Le Venezuela est maintenant au bord de la banqueroute comme le sont les nobles idéaux de Chavez . La démocratie n'est qu'un refrain que les vénézuéliens égrènent à l'intérieur de queues interminables devant magasins et hôpitaux .

Le refrain est aussi prière mais le chapelet n'a plus de grains .

... A moins que Nicolas Maduro escompte le soutien du Mouvement des Pays Non-Alignés dont il est le Secrétaire Général depuis septembre 2016. Les fonctions qu'il occupe - juste après Hassan Rohani , actuel Président de la République islamique d'Iran - lui valent peut-être pour cela le soutien (ou du moins la compréhension) de la Chine, de la Russie et celui de l'Iran .

Ceci expliquerait-il cela ?

Ces trois pays - curieusement - semblent ne pas s'effrayer de la dictature qui se met en place à Caracas . Au nom de la non - ingérence ?

dimanche 20 août 2017

L'Occident désorienté : résistance / résilience


"L'Occident désorienté " est un livre que j'écrivais il y a 11 ans . Les attentats de Barcelone (et tous ceux qui les ont précédés) obligent à se reposer la question : les nations occidentales , sous les coups de boutoir des terrorismes islamistes ,  vacillent-elles en dépit des affirmations ( nous sommes tous Charlie  et - en Espagne -  sin miedo y sin odio.. etc..) ? Le Corps social est-il à même d'entrer en résistance au-delà des mesures sécuritaires mises en place par les Etats ? 

La question est celle-ci Face à l'islamisme conquérant voulons-nous réagir et faire bloc en sachant que le danger vient aussi bien de cellules structurées que d'individus déstructurés aux "casiers psychiatriques " bien fournis ?

De fait les nations occidentales n'ont guère envie de brandir un étendard (à la différence du ci-devant E.I. moribond). Il faut en convenir : L'Occident manque d'idéaux au-delà des valeurs qui demeurent dans la hotte ...et que l'on ressert à Noël , au jour de l'An ...ou sur les plateaux de télévision.

Pourtant ces valeurs existent (démocratie, libertés individuelles , égalité des sexes etc...) mais elles ne sont pas mises en musique par une religion ...sauf - dira-t-on - celle de Wall Street. C'est donc une musique qu'il faut réécrire en rappelant à nos dirigeants que les peuples ont encore besoin d'hymnes pour se mettre en marche.

Il y a notamment 2 obstacles à franchir :

1-Un discours mobilisateur contre le terrorisme et prenant appui sur nos valeurs ne doit pas être perçu comme un discours populiste qu'il soit d'extrême droite ou d'extrême gauche . Il ne doit pas non plus succomber aux litanies du "politiquement correct " mais tirer nos concitoyens par la manche pour éviter qu'ils ne sombrent dans la résignation . Sans pour autant concevoir de haine...ni entretenir une repentance hors de propos.

2 -Ensuite il faut élargir notre concept "d'Occident" car il inclut des populations (dont celles de Russie) qui n'ont pas pour boussole un obscur fanatisme et pour clergé des inquisiteurs . Quand bien même le terme "démocratie " ne se déclinerait pas - pour l'instant - de manière strictement identique .

            Cela posé il conviendra de raisonner non seulement dans le court terme mais aussi à échelle de 20 ou 30 ans en intégrant les données culturelles, démographiques ...et aussi climatiques . Autant de leçons à en tirer dès maintenant ...
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jeudi 17 août 2017

Espagne / terrorisme : unité nationale



Des amis espagnols me font part de l'intense émotion de la population et du sentiment de solidarité après l'attentat de Barcelone. L' appel à l'unité vient tant du Palais royal que du Président du Conseil, Mariano Rajoy en route en ce moment pour Barcelone avec la vice-Présidente Soraya Saenz de Santamaria . Même voix venant du PSOE, de Podemos ou des centristes de Ciudadanos .

Ce sentiment national et cette solidarité affichés renvoient peut-être aux calendes grecques le projet de référendum sur l'indépendance de la Catalogne qui devait se tenir en octobre prochain.

 A quoi bon , en effet, rechercher l'isolement lorsque la solidarité est plus que jamais nécessaire face à une montée de l'islamisme que la Catalogne - directement menacée - ne peut combattre seule ? C'est cela que l'on me dit depuis Madrid.

 Barcelone, dit Mme Ada Colau (maire)  est ''une ville ouverte'' ... 

mercredi 16 août 2017

Vers un duopole sino-américain



La "crise" des missiles de Pyongyang montre que l'on s'achemine plus tôt que prévu vers un monde bipolaire dont les 2 axes sont Washington et Pékin. Car, au-delà des intimidations verbales et des boucliers anti-missiles américains, c'est certainement la Chine qui a permis d'éviter tout dérapage dans les gesticulations du Président de la Corée du Nord. 

D'ailleurs Moscou a rejoint Pékin pour - dans les coulisses - éviter tout scénario catastrophe qui n'aurait profité à aucun camp. La diplomatie l'a emporté mais il y avait , à parts égales, un mélange de soft et de hard power

Cet heureux dénouement d'une situation qui a effrayé un bref moment laisse également prévoir un bras de fer en mer de Chine du sud où Pékin voudra légitimement étendre et marquer son influence. 

D'ailleurs , alors même que l'Amérique du Sud demeure encore "l'arrière - cour" des Etats- Unis , au nom de quoi écarterait-on une influence de la Chine dans le Sud-Est asiatique ? 

Bien sûr Washington l'admettra difficilement mais cela paraît à terme inéluctable . A ce titre les relations entre la Chine et les Etats de l'ASEAN serviront de baromètre.

lundi 7 août 2017

Venezuela : désinformation disent-ils ...


Des réseaux sociaux tentent de nous faire croire (1) qu'au Venezuela la démocratie serait en marche et que M. Maduro ferait face à la même adversité que Salvador Allende en 1973 au Chili. 

Evidemment on peut parfois être manipulé par des "puissances d'argent ", épouvantail qu'agite régulièrement - et parfois à bon escient -  Noam Chomsky au nom de la " démocratie confisquée ".

Mais si la démocratie bolivarienne est seulement "en marche " à quoi bon démettre la procureure générale, Luisa Ortega qu'avait nommée Chavez ? Pourquoi convoquer une "Constituante " alors même que des élections législatives anticipées auraient pu se tenir  ? Pourquoi les pays de la zone économique du Mercosur - qui ne sont pas tous aux mains d'une oligarchie de droite - suspendent-ils le Venezuela ?

Et pourquoi - si tout va si bien - l'inflation atteint-elle 700 % en 2017 ?

Crise politique , économique, de confiance ou - comme certains  veulent nous le faire croire - manipulation et "coup de main " téléguidé comme jadis au Chili ?

 Les théories du complot vont bon train alors même que les interrogations et les critiques fusent - localement - tant à droite comme à gauche .

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(1) Cf; Venezuela infos , article de Thierry Deronne : Venezuela, ruptures du storytelling

vendredi 4 août 2017

E. Macron : agir ...et commenter


A en croire le Premier ministre, le Président de la République est un acteur et non un commentateur . Mais voilà que les réseaux sociaux bruissent de jérémiades ou d'apostrophes en raison de la baisse de popularité d'Emmanuel Macron . Baisse de popularité ou bien manque de visibilité ?

En réalité la cloison que l'on veut étanche entre "action" et "commentaire" ne fonctionne pas ou mal : les propos ''techno '' du gouvernement ne sont pas en ordre de marche et l'action du Président n'est pas de ce fait perceptible : la musique "techno" en sourdine est peu audible.

Cela est peut-être dû aux initiatives sur la scène internationale qui ne sont guère lisibles pour le tout un chacun car éloignées des préoccupation quotidiennes . Les retombées sont de courte durée car liées à l'écume médiatique.

Cela est peut-être aussi dû à des maladresses (APL, tohu-bohu à l'Assemblée ...) dont le "maître des horloges " n'a pu suspendre l'effet balancier sur le baromètre des sondages .

Faut-il en retenir que - contrairement à ce que pense Edouard Philippe - "l'acteur"  doit être aussi de temps à autre le "commentateur " ? Surtout si sa volonté de réformer demeure intacte. 

Le recul probable du chômage, avec une progression du PIB de 1,6% , devrait contribuer à calmer ceux qui jappent en ne regardant que les croissants de lune.

mardi 1 août 2017

SNCF : de l'eau au moulin de la concurrence



La gestion chaotique (3 jours durant) de l'interruption de trafic ferroviaire depuis (et vers) la gare de Paris / Montparnasse apporte de l'eau au moulin de l'ouverture à la concurrence prévue pour 2020 (TGV) et 2023 (TER).

La "pagaille" (gestion technique et communication) qui en est résultée va dans ce sens . Sans que l'on soit un fanatique du libéralisme économique on ne peut que se réjouir des effets dynamisants de la concurrence (cf. PTT, Taxis etc...). 

Il reste bien sûr à déterminer les secteurs où l'intérêt national doit primer et qui doivent donc être protégés ou demeurer dans le giron de l'Etat

A cet égard ce ne sont probablement pas les transports qui sont à privilégier comme étant stratégiques ainsi que le démontrent les "lois Macron" de 2015 : ouverture notamment de liaisons nationales par autocar...

lundi 31 juillet 2017

ZEAN au Moyen-Orient : fin ou enfin



Au moment où le Congrès américain vote des sanctions contre l'Iran en raison de son programme balistique il n'est pas inutile de s'interroger sur la proposition (datant de 1995) de l'Assemblée Générale de l'ONU (1) quant au projet de créer au Moyen-Orient une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (ZEAN). Une réunion était prévue à Helsinki en 2012 mais les Etats-Unis l'ont  - en 2011 - déprogrammée. 

Il semble que la Russie et l'Egypte souhaitent relancer le débat vieux de plusieurs décennies . Il sera intéressant d'observer la position des Etats-Unis : saisiront-ils (et de quelle manière ) la balle au bond afin de ne pas se trouver - comme en Corée du Nord - mis devant le fait accompli (2) ?

Doit-on désormais enterrer le projet de ZEAN ou bien se demander si - enfin - en raison du contre-exemple  nord - coréen une reprise du dialogue est possible ?

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(1) Conférence de révision du TNP de 1995. La prochaine aura lieu en 2020

(2) La Corée du Nord s'est retirée du TNP en 2003 et a procédé à un premier essai nucléaire 3 ans après sans que l'ONU et l'AIEA aient pu réussir entre temps à obtenir - en dépit de multiples pressions et sanctions - la cessation du programme .