mardi 12 septembre 2017

Union européenne : changement de braquet


L'ouragan qui a dévasté les Antilles a fait oublier le discours du Président Macron le 7 septembre sur la colline de la Pnyx à peu de distance du Parthénon . Certains ont raillé l'image en disant qu'il s'agissait d'un décor de cinéma , d'autres encore ont fustigé des propos hâtivement assimilés à un abandon de souveraineté. D'autres - dont je suis - demeurent persuadés que le Président veut réactiver une flamme qui commençait à vaciller sous le coup des réglementations tatillonnes.

 Au-delà des propositions portant sur un budget et un parlement de la zone euro c'est , exprimée devant l'Acropole, une volonté de nature politique pour que l'Europe ait un sens . Le symbole est évident et il faut - il me semble - le percevoir comme un engagement personnel d'Emmanuel Macron.

Evidemment l'engagement n'a de sens que si nos partenaires de l'Union font preuve d'une volonté identique : à ce titre la reconduction  plus que probable de la Chancelière Merkel à l'issue des élections du 24 septembre est  un gage de crédibilité pour une "refondation" de l'Union, probablement sur la base des Etats membres de la Zone euro. 

L'existence d'un parlement de la zone euro permettrait d'avoir une vision politique de la part de ce premier cercle , dépassant les politiques gestionnaires . Certains crieront "au loup !" en regrettant " le Temps des cerises " ,  Napoléon  ou Vercingétorix . Du chant des sirènes, il faudra se garder ...

samedi 9 septembre 2017

CLIMAT : TRUMP s'est TROMPE



Les ouragans qui dévastent les Antilles et le sud des Etats-Unis confirment l'impact du réchauffement climatique . Aucun climatologue ou scientifique sérieux (litote) n'invoque plus seulement - et , autant que je m'en souvienne comme Claude Allègre il y a une dizaine d'années  - un déplacement de l'axe de rotation de la terre. 

L'augmentation du gaz à effet de serre est à l'origine d'un réchauffement (1) qu'a mis en exergue la COP 21 réunie à Paris en décembre 2015. S'il fallait au Président Trump une preuve, celle-ci est maintenant donnée : les eaux dans la zone Caraïbe sont à + 30 degrés et le conflit avec les masses d'air dans l'atmosphère est patent.

Les Etats- unis - après les épisodes Texan et de Floride - vont-ils enfin le reconnaître ? Peuvent-ils se boucher les yeux et les oreilles alors que le vacarme de l'ouragan retentit ...sur place, dans les chaînes TV et dans les consciences ...politiques ?

 Le Président Emmanuel Macron , à n'en pas douter, va reprendre la tête de la croisade et son bâton de pèlerin : la COP 23 à Bonn en sera l'occasion et , pour sûr, la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris le 12 décembre prochain. Les Etats-Unis ne pourront pas demeurer longtemps (il me semble ) le pays des occasions manquées . 

Il faut garder en mémoire que les programmes actuels de réduction des gaz à effet de serre notifiés par les Etats se traduiront - si aucune amélioration n'intervient rapidement - par une augmentation , d'ici 2050 , des températures de + 3 degrés (par rapport à la référence dite de " l'âge pré-industriel ") . Cela alors même que la COP 21 pointait la nécessité de limiter cette augmentation à + 2 degrés et si possible + 1, 5 (COP 22 à Marrakech)...sauf à accepter que des îles soient submergées et que des ouragans de force 4 ou 5 soient monnaie courante.  

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(1) Des scientifiques affirment qu'un réchauffement climatique entraînant la fonte des calottes glaciaires peut provoquer une inclinaison de la Terre sur son axe du fait du déplacement (ou de la disparition) de banquises de masse colossale . Mais - par quelque bout qu'on le prenne -  l'essentiel réside dans le lien direct entre activité humaine et climat (ce que conteste le clan - qui s'amenuise - des climatosceptiques).

jeudi 7 septembre 2017

Catalogne : "guerre" de sécession ...


Ainsi la trêve n'aura duré que peu de temps puisque Carles Puigdemont , le Président de la Généralité de Catalogne repart à l'offensive : le Parlement Catalan vient d'approuver la loi convoquant les électeurs le 1er octobre prochain (référendum pour ou contre l'indépendance) . 

Le gouvernement espagnol de son côté réagit en s'assurant du soutien du PSOE (socialiste) et du centre (Ciudadanos). Au delà de ce "bétonnage" politique le Tribunal constitutionnel est en marche : une plainte vise les organisateurs du référendum . L'Union européenne (1) confirme , de son côté, qu'elle ne cautionnera pas le démembrement d'un Etat-membre. 

Le bras de fer est donc engagé : la Catalogne se barricade alors qu'en même temps elle s'ouvre à une immigration dont nombre de médias soulignent qu'elle ne la maîtrise plus . 

Le Roi avait pourtant tenté le mois dernier d'apparaître comme le garant de la solidarité ...et de l'unité quand bien même des sifflets avaient retenti lors de la marche sur les ramblas .  Finalement c'est aussi la monarchie espagnole qui est ...et devra être (à mon avis) en première ligne.

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(1) déclaration du Président du Parlement européen , Antonio Tajani le 7 septembre 2017 . Il souligne qu'une Catalogne indépendante serait considérée comme un Etat tiers et se trouverait, de ce fait, hors de l'Union européenne. Un "Tiers Etat " donc ...

lundi 4 septembre 2017

Corée du Nord : où l'on reparle de Qadeer Khan



La planète est en émoi à la suite du nouvel essai nucléaire (bombe H ?) de Pyongyang et l'on met en avant la responsabilité de la Russie qui a , jadis, vendu des réacteurs de recherche à la Corée du Nord. 

On oublie un peu vite que c'est auprès du scientifique pakistanais (et aussi marchand d'armes) Abdul Qadeer Khan que la Corée du Nord s'est procurée - dans les années 1990 - la technologie du nucléaire militaire . Tout comme , à l'époque l'Iran et la Libye. On sait que le "docteur " Khan est le père de la bombe nucléaire pakistanaise .

Dans le contexte actuel où - à bon droit et à l'instar de la communauté internationale - les Etats-Unis réagissent vigoureusement on peut se demander , sans vouloir réécrire l'histoire, comment nos amis américains qui avaient , à l'époque, un oeil vigilant sur le Pakistan n'ont pas entrevu ce qui se tramait entre Qadeer Khan et la Corée du Nord ... ou bien était-il inconvenant d'écouter en 1994 le sénateur républicain John McCain qui avait , lui, dénoncé la dérive de  Pyongyang vers le nucléaire militaire ?

Tout comme (et c'est une faille du TNP ) l'ONU a attendu 2006 pour commencer à réagir et à prendre des sanctions économiques contre la Corée du Nord alors même que ce pays , 3 ans auparavant, déclarait ne plus être désormais lié par le Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP) . Aveuglement, manque de vigilance ? 

Mais la Chine qui a , par ailleurs, tant aidé la Corée du Nord dans le passé s'éveille : au-delà du cor de chasse de Washington c'est cette musique, venant de Pékin, qu'il faut maintenant entendre ...et écouter.

Climat : pour sauver des eaux



La prochaine conférence ONU sur le climat (COP 23) se tiendra à Bonn en novembre prochain. Le risque de la montée des eaux (et de la submersion de nombreuses îles ) sera au centre des débats puisque c'est la République des Iles Fidji qui va assurer la présidence de cette COP (réunie à Bonn, secrétariat de la Convention ONU pour des raisons de commodité).

A juste titre - et comme pour le groupe des AOSIS (1) auquel les Fidji appartiennent - c'est une préoccupation majeure que de voir le littoral grignoté et les terres progressivement recouvertes . 

Comment dans ce contexte justifier la position de Washington ? . Il faut dire que les Etats-Unis qui n'avaient pas jadis ratifié le protocole de Kyoto sur la diminution du gaz à effet de serre se bouchent les yeux (et les oreilles) lorsque l'on évoque les aléas climatiques ...sauf bien sûr lorsqu'il s'agit d'un ouragan .

Pour conforter ces préoccupations (des Fidji et autres ...) le constat est qu'actuellement - et au delà des discours - les programmes sur la réduction des gaz à effet de serre notifiés par les Etats  ne sont pas en phase avec le consensus de la COP 21 (Paris, décembre 2015) soit une limitation à + 2 degrés des températures (et si possible en deçà). Si le  rythme actuel des programmes notifiés se maintenait l'augmentation des températures serait au moins de + 3 degrés soit le double du consensus de la COP 22 à Marrakech l'an passé (+ 1,5).

 Des îles seraient alors submergées dans le Pacifique, dans l'océan Indien, dans les Caraïbes. D'où des migrations à anticiper...et des réfugiés à accueillir.

On voit donc bien que les Fidji ont du souci à se faire et que le sommet climat du 12 Décembre 2017 que la France entend réunir à Paris pour "booster" la réduction des gaz à effet de serre est - dans ce contexte - pleinement justifié.

Quand bien même dans 80 ans la plupart d'entre nous ne serons plus là c'est une partie de notre Terre qu'il faut sans tarder sauver des eaux ...pour nos enfants et petits enfants !

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(1) AOSIS : Alliance of Small Island States (groupe des petits Etats insulaires de l' Atlantique, du Pacifique, de l'Océan Indien).

mardi 29 août 2017

Venezuela / Maduro : Non-Aligné ?



Le Venezuela est maintenant au bord de la banqueroute comme le sont les nobles idéaux de Chavez . La démocratie n'est qu'un refrain que les vénézuéliens égrènent à l'intérieur de queues interminables devant magasins et hôpitaux .

Le refrain est aussi prière mais le chapelet n'a plus de grains .

... A moins que Nicolas Maduro escompte le soutien du Mouvement des Pays Non-Alignés dont il est le Secrétaire Général depuis septembre 2016. Les fonctions qu'il occupe - juste après Hassan Rohani , actuel Président de la République islamique d'Iran - lui valent peut-être pour cela le soutien (ou du moins la compréhension) de la Chine, de la Russie et celui de l'Iran .

Ceci expliquerait-il cela ?

Ces trois pays - curieusement - semblent ne pas s'effrayer de la dictature qui se met en place à Caracas . Au nom de la non - ingérence ?

dimanche 20 août 2017

L'Occident désorienté : résistance / résilience


"L'Occident désorienté " est un livre que j'écrivais il y a 11 ans . Les attentats de Barcelone (et tous ceux qui les ont précédés) obligent à se reposer la question : les nations occidentales , sous les coups de boutoir des terrorismes islamistes ,  vacillent-elles en dépit des affirmations ( nous sommes tous Charlie  et - en Espagne -  sin miedo y sin odio.. etc..) ? Le Corps social est-il à même d'entrer en résistance au-delà des mesures sécuritaires mises en place par les Etats ? 

La question est celle-ci Face à l'islamisme conquérant voulons-nous réagir et faire bloc en sachant que le danger vient aussi bien de cellules structurées que d'individus déstructurés aux "casiers psychiatriques " bien fournis ?

De fait les nations occidentales n'ont guère envie de brandir un étendard (à la différence du ci-devant E.I. moribond). Il faut en convenir : L'Occident manque d'idéaux au-delà des valeurs qui demeurent dans la hotte ...et que l'on ressert à Noël , au jour de l'An ...ou sur les plateaux de télévision.

Pourtant ces valeurs existent (démocratie, libertés individuelles , égalité des sexes etc...) mais elles ne sont pas mises en musique par une religion ...sauf - dira-t-on - celle de Wall Street. C'est donc une musique qu'il faut réécrire en rappelant à nos dirigeants que les peuples ont encore besoin d'hymnes pour se mettre en marche.

Il y a notamment 2 obstacles à franchir :

1-Un discours mobilisateur contre le terrorisme et prenant appui sur nos valeurs ne doit pas être perçu comme un discours populiste qu'il soit d'extrême droite ou d'extrême gauche . Il ne doit pas non plus succomber aux litanies du "politiquement correct " mais tirer nos concitoyens par la manche pour éviter qu'ils ne sombrent dans la résignation . Sans pour autant concevoir de haine...ni entretenir une repentance hors de propos.

2 -Ensuite il faut élargir notre concept "d'Occident" car il inclut des populations (dont celles de Russie) qui n'ont pas pour boussole un obscur fanatisme et pour clergé des inquisiteurs . Quand bien même le terme "démocratie " ne se déclinerait pas - pour l'instant - de manière strictement identique .

            Cela posé il conviendra de raisonner non seulement dans le court terme mais aussi à échelle de 20 ou 30 ans en intégrant les données culturelles, démographiques ...et aussi climatiques . Autant de leçons à en tirer dès maintenant ...
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jeudi 17 août 2017

Espagne / terrorisme : unité nationale



Des amis espagnols me font part de l'intense émotion de la population et du sentiment de solidarité après l'attentat de Barcelone. L' appel à l'unité vient tant du Palais royal que du Président du Conseil, Mariano Rajoy en route en ce moment pour Barcelone avec la vice-Présidente Soraya Saenz de Santamaria . Même voix venant du PSOE, de Podemos ou des centristes de Ciudadanos .

Ce sentiment national et cette solidarité affichés renvoient peut-être aux calendes grecques le projet de référendum sur l'indépendance de la Catalogne qui devait se tenir en octobre prochain.

 A quoi bon , en effet, rechercher l'isolement lorsque la solidarité est plus que jamais nécessaire face à une montée de l'islamisme que la Catalogne - directement menacée - ne peut combattre seule ? C'est cela que l'on me dit depuis Madrid.

 Barcelone, dit Mme Ada Colau (maire)  est ''une ville ouverte'' ... 

mercredi 16 août 2017

Vers un duopole sino-américain



La "crise" des missiles de Pyongyang montre que l'on s'achemine plus tôt que prévu vers un monde bipolaire dont les 2 axes sont Washington et Pékin. Car, au-delà des intimidations verbales et des boucliers anti-missiles américains, c'est certainement la Chine qui a permis d'éviter tout dérapage dans les gesticulations du Président de la Corée du Nord. 

D'ailleurs Moscou a rejoint Pékin pour - dans les coulisses - éviter tout scénario catastrophe qui n'aurait profité à aucun camp. La diplomatie l'a emporté mais il y avait , à parts égales, un mélange de soft et de hard power

Cet heureux dénouement d'une situation qui a effrayé un bref moment laisse également prévoir un bras de fer en mer de Chine du sud où Pékin voudra légitimement étendre et marquer son influence. 

D'ailleurs , alors même que l'Amérique du Sud demeure encore "l'arrière - cour" des Etats- Unis , au nom de quoi écarterait-on une influence de la Chine dans le Sud-Est asiatique ? 

Bien sûr Washington l'admettra difficilement mais cela paraît à terme inéluctable . A ce titre les relations entre la Chine et les Etats de l'ASEAN serviront de baromètre.

lundi 7 août 2017

Venezuela : désinformation disent-ils ...


Des réseaux sociaux tentent de nous faire croire (1) qu'au Venezuela la démocratie serait en marche et que M. Maduro ferait face à la même adversité que Salvador Allende en 1973 au Chili. 

Evidemment on peut parfois être manipulé par des "puissances d'argent ", épouvantail qu'agite régulièrement - et parfois à bon escient -  Noam Chomsky au nom de la " démocratie confisquée ".

Mais si la démocratie bolivarienne est seulement "en marche " à quoi bon démettre la procureure générale, Luisa Ortega qu'avait nommée Chavez ? Pourquoi convoquer une "Constituante " alors même que des élections législatives anticipées auraient pu se tenir  ? Pourquoi les pays de la zone économique du Mercosur - qui ne sont pas tous aux mains d'une oligarchie de droite - suspendent-ils le Venezuela ?

Et pourquoi - si tout va si bien - l'inflation atteint-elle 700 % en 2017 ?

Crise politique , économique, de confiance ou - comme certains  veulent nous le faire croire - manipulation et "coup de main " téléguidé comme jadis au Chili ?

 Les théories du complot vont bon train alors même que les interrogations et les critiques fusent - localement - tant à droite comme à gauche .

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(1) Cf; Venezuela infos , article de Thierry Deronne : Venezuela, ruptures du storytelling

vendredi 4 août 2017

E. Macron : agir ...et commenter


A en croire le Premier ministre, le Président de la République est un acteur et non un commentateur . Mais voilà que les réseaux sociaux bruissent de jérémiades ou d'apostrophes en raison de la baisse de popularité d'Emmanuel Macron . Baisse de popularité ou bien manque de visibilité ?

En réalité la cloison que l'on veut étanche entre "action" et "commentaire" ne fonctionne pas ou mal : les propos ''techno '' du gouvernement ne sont pas en ordre de marche et l'action du Président n'est pas de ce fait perceptible : la musique "techno" en sourdine est peu audible.

Cela est peut-être dû aux initiatives sur la scène internationale qui ne sont guère lisibles pour le tout un chacun car éloignées des préoccupation quotidiennes . Les retombées sont de courte durée car liées à l'écume médiatique.

Cela est peut-être aussi dû à des maladresses (APL, tohu-bohu à l'Assemblée ...) dont le "maître des horloges " n'a pu suspendre l'effet balancier sur le baromètre des sondages .

Faut-il en retenir que - contrairement à ce que pense Edouard Philippe - "l'acteur"  doit être aussi de temps à autre le "commentateur " ? Surtout si sa volonté de réformer demeure intacte. 

Le recul probable du chômage, avec une progression du PIB de 1,6% , devrait contribuer à calmer ceux qui jappent en ne regardant que les croissants de lune.

mardi 1 août 2017

SNCF : de l'eau au moulin de la concurrence



La gestion chaotique (3 jours durant) de l'interruption de trafic ferroviaire depuis (et vers) la gare de Paris / Montparnasse apporte de l'eau au moulin de l'ouverture à la concurrence prévue pour 2020 (TGV) et 2023 (TER).

La "pagaille" (gestion technique et communication) qui en est résultée va dans ce sens . Sans que l'on soit un fanatique du libéralisme économique on ne peut que se réjouir des effets dynamisants de la concurrence (cf. PTT, Taxis etc...). 

Il reste bien sûr à déterminer les secteurs où l'intérêt national doit primer et qui doivent donc être protégés ou demeurer dans le giron de l'Etat

A cet égard ce ne sont probablement pas les transports qui sont à privilégier comme étant stratégiques ainsi que le démontrent les "lois Macron" de 2015 : ouverture notamment de liaisons nationales par autocar...

lundi 31 juillet 2017

ZEAN au Moyen-Orient : fin ou enfin



Au moment où le Congrès américain vote des sanctions contre l'Iran en raison de son programme balistique il n'est pas inutile de s'interroger sur la proposition (datant de 1995) de l'Assemblée Générale de l'ONU (1) quant au projet de créer au Moyen-Orient une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (ZEAN). Une réunion était prévue à Helsinki en 2012 mais les Etats-Unis l'ont  - en 2011 - déprogrammée. 

Il semble que la Russie et l'Egypte souhaitent relancer le débat vieux de plusieurs décennies . Il sera intéressant d'observer la position des Etats-Unis : saisiront-ils (et de quelle manière ) la balle au bond afin de ne pas se trouver - comme en Corée du Nord - mis devant le fait accompli (2) ?

Doit-on désormais enterrer le projet de ZEAN ou bien se demander si - enfin - en raison du contre-exemple  nord - coréen une reprise du dialogue est possible ?

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(1) Conférence de révision du TNP de 1995. La prochaine aura lieu en 2020

(2) La Corée du Nord s'est retirée du TNP en 2003 et a procédé à un premier essai nucléaire 3 ans après sans que l'ONU et l'AIEA aient pu réussir entre temps à obtenir - en dépit de multiples pressions et sanctions - la cessation du programme .

dimanche 30 juillet 2017

Chine : gendarme de l'Asie



A juste titre les Etats-Unis s'étonnent du manque de  réactivité - voire de la passivité - de la Chine à l'égard de la Corée du Nord dont les pieds de nez prennent désormais la forme peu humoristique de missiles balistiques . Les menaces islamistes en Afghanistan, au Pakistan , en Indonésie , en Inde sont également et tout autant des sujets de préoccupation . 

Dans ce contexte il n'est pas absurde d'imaginer (voire de souhaiter) l'avènement d'un monde bipolaire dont les pôles seraient Washington et Pékin qui s'impliquerait davantage dans la pacification de l'Asie (Corée du Nord, lutte contre le djihadisme qui menace également Pékin) . 

Mais cela supposerait un accord de part et d'autre pour asseoir et légitimer des sphères d'influence (dont le souhait de la Chine en "mer de Chine méridionale  " ne serait que l'un aspects ).

Tout comme l'on a défini nos priorités au Moyen-Orient : combattre et neutraliser le groupe Daesch plutôt que le gouvernement de Damas, de même il nous faut peut-être définir nos priorités en Asie : neutraliser le terrorisme islamisme aussi bien que mettre fin aux gesticulations de Pyongyang. 

Cela suppose-t-il , à terme, l'avènement d'un monde bipolaire USA/Chine ? C'est probable si non possible . Cela ne briderait pas pour autant l"influence de la France au sein de l'Union, celle aussi de l'Inde ...mais probablement sur un autre registre où les champs du terrorisme  (auquel on peut aussi adjoindre la Corée du Nord ) auraient été préalablement déminés.

La Russie , de son côté, fera-t-elle un pas vers l'Occident ou bien deux vers l'Empire du Milieu ?

vendredi 28 juillet 2017

J. C. Rufin : écrire et conter l'Histoire



Cela fait plusieurs années que Claude Malhuret m'avait incité à lire Jean-Christophe Rufin (qu'il ne faut surtout pas confondre avec François Ruffin , le "dandy" des Insoumis). Je viens de réparer cette négligence qui m'a fait passer à côté d'un écrivain de talent .

L'implication humanitaire de J.C. Rufin est bien connue, son passé de diplomate probablement moins, et l'on ignore souvent son appartenance à l'Académie française. Mais aurions-nous oublié que J.C. Rufin est un écrivain ?

Ses copieux romans (quelques 600 pages) se lisent en quelques jours tant  ils associent avec bonheur culture, et poésie ( l'Abyssin, Le grand Coeur ...). Ainsi Jacques Coeur revit après avoir tiré sa révérence dans l'île grecque de Chio.

A sa manière de réécrire l'Histoire et de la faire jaillir des livres et des parchemins l'ancien de Médecin Sans Frontières est - aussi - un insoumis (sans qu'il soit besoin d'ajouter un i majuscule...).




lundi 24 juillet 2017

Un ami Catalan m'a dit ...


A juste titre l'Europe s'interroge sur le projet de sécession de la Catalogne : le Président de la Generalitat, Carles Puigdemont, souhaite proclamer l'indépendance à l'issue du référendum prévu le 1er octobre prochain et cela quelle que soit la décision du Tribunal constitutionnel espagnol. 

Mais les indépendantistes restent pour l'heure minoritaires : un ami Catalan me fait part du harassement d'une part importante de la population : selon lui le jusqu’au-boutisme de Puigdemont aurait pour effet de dresser les autres régions espagnoles contre la Catalogne entamant ainsi la construction d'un "mur psychologique" isolant désormais sa population.

Isolée en Espagne, la Catalogne ne rencontre pas à l'extérieur de soutien : aucun pays européen ne veut favoriser un démembrement de l'Etat en cautionnant cette aventure. L'auto-proclamé "ministre des affaires extérieures" de Catalogne , Raul Romeva Rueda rentre d'une tournée de "reconnaissance " dans l'Union . Il en revient fort marri (1).

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(1) Quotidien espagnol ABC du 23 juillet 2017 (article de Mariano Calleja).

samedi 22 juillet 2017

Vers un budget de la Zone euro



Pas à pas, l'idée  - et aussi  la volonté - progressent . Nos amis allemands de quelque parti qu'ils soient semblent acquis à la proposition française d'avoir un ministre des finances de la zone euro et aussi un budget de la zone euro . Nos proches voisins espagnols souscrivent également à ce projet .

Ce budget pourrait être l'occasion de concevoir un vrai plan d'investissement notamment dans les énergies renouvelables et les infrastructures numériques . Au-delà de la politique monétaire ( Q.E. notamment) ce serait là un levier pour conforter une relance économique . 

Ce serait aussi l'occasion de relancer le "volet politique " de l'Union à partir du noyau dur des 19 .

Il est amusant (et déconcertant à la fois) de voir, en France, le Front national " s'étriper" sur la question de l'euro au moment même où un consensus s'affirme autour de la monnaie unique : les chiens aboient et la caravane passe ...

samedi 15 juillet 2017

"Affronter" l'Iran : idée saugrenue ou suivisme ?



Une tribune récente (1) appelle le Président Macron à se positionner face à l'Iran et à se préparer à l'affronter (sic) en '' incitant l'Europe à faire de même '' ...

Surprenant appel qui - on peut l'espérer - ne relève que de la seule rhétorique. Car  s'il n'en était pas ainsi - il s'agirait alors d'emboîter le pas aux Etats-Unis en contribuant à marginaliser l'Iran ... Pour que relève la tête l'Arabie saoudite et qu 'avance à pas feutrés la Turquie de M. Erdogan ?  

En fait derrière les mots se profile la vision que l'on veut avoir du Moyen-Orient : celle d'une surenchère sans fin entre puissances régionales ou bien crainte que la Russie - s'appuyant sur l'Iran - n'avance ses pions en des champs pétrolifères redevenus champs de bataille ?

Adopter cette position revient à rejeter la perspective d'un équilibre régional en choisissant de diaboliser l'Iran ...alors même que l'Arabie saoudite serait - elle - en odeur de sainteté ... puisque M. Trump l'a dit .
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(1) La Libre. be du 14 juillet 2017 (rubrique "opinion")

mercredi 12 juillet 2017

Syrie/Irak : le jour d'après...



Ne pas recommencer l'intervention en Libye de 2011, ne plus recommencer la "gestion" de l'Irak telle qu'effectuée en 2003/04 par les Etats-Unis (qui avaient alors - inconsciemment - ouvert la porte au groupe Daesh à la suite des répressions inconsidérées dans l'entourage de Saddam), telle est aujourd'hui la question . 

A Astana ou à Genève les parties concernées doivent bien se poser cette question quant "au jour d'après", après le départ du "groupe Daesh " . 

Le risque est celui de voir l'éclatement des Etats et une poudrière prenant la place d'un puzzle . Des forces "centrifuges" risquent de détruire ce qu'il reste de l'armature des deux Etats . 

Tomberont-ils sous une influence russo-iranienne ? Les Etats-Unis tenteront-ils de reprendre la main avec le concours de l'Arabie Saoudite ?

La Turquie profitera-t-elle du chaos pour réduire les "bastions " Kurdes (au moment où s'engagera un référendum , en septembre, portant sur l'indépendance du Kurdistan irakien) ? 

Autant d'interrogations aiguisées par des dissensions religieuses et les appétits de pouvoir . C'est peut-être là qu'on attend la voix de la France ...et celle, bien sûr, de l'Europe.

lundi 10 juillet 2017

DAESH : mauvais Etat ...



La chute de Mossoul - et bientôt de Raqqa - ne sonne probablement pas encore le glas de la "lutte finale " mais c'est plus qu'un revers : en ce sens la dénomination "Etat islamique " n'est plus d'actualité puisque "calife " et "califat" ont fait (ou font) leurs valises . 

Il demeure certes des groupes terroristes mais en aucune façon (si tel a jamais été le cas ) un Etat constitué administrant une nation et parlant en son nom.

Un changement sémantique pourrait d'ailleurs nous aider à faire la part des choses en relativisant sans pour autant baisser la garde : l'islamisme radical est notre adversaire mais ce serait lui faire trop d'honneur que de continuer  - même avec un acronyme - à le citer devant l'Histoire en tant qu'Etat.