dimanche 24 avril 2016

LA FRANCE : INGOUVERNABLE ?



C'est la question que l'on peut se poser : perte de popularité du Président , échec ou recul sur la "loi travail" devant favoriser l'embauche des jeunes, agitation chez les cheminots, appels à la grève de la CGT, mouvements "nuit debout" s'apparentant à des rave parties pour adolescents à la recherche de leur "chemin  de Katmandou" . Et - en face- une financiarisation de l'économie fondée sur le profit plus ou moins virtuel ...et des salaires CAC 40 incroyables mais bien réels.

La France souffre par ailleurs des mêmes maux que plusieurs pays occidentaux en particulier les Etats- Unis où les disparités se sont accrues de manière considérable ces dernières années : il existe bien outre-atlantique une vraie pauvreté qu'un taux de chômage de l'ordre de 5% ne parvient pas à masquer.

Mais bien que les Etats-Unis soient désormais devenus un pays fortement inégalitaire, les "nuits debout" sont rares dans l'Etat de New-York, du Wisconsin ou de l'Utah etc... L'utopie californienne des années 70 ne fait plus recette et l'on travaille souvent bien plus de 40 heures par semaine avec un "job" ou plusieurs qui s'enchaînent.

Faut-il chercher les raisons du spleen français ou - ce qui est la même chose - des manifestations estudiantines agitant le grelot de la Fronde dans la perte de substance des gouvernants ? Car ils ne donnent plus l'impression de gouverner, l'esquif France voguant de ci de là au gré d'une boussole qui perd souvent le nord.

C'est probablement ce qui explique l'irrésistible montée dans les sondages d'Emmanuel Macron, notre jeune ministre de l'Economie...tout comme les américains (ou nombre d'entre eux) plaçaient leurs espoirs en John F. Kennedy, Président des USA à 44 ans. Voilà aussi pourquoi on sonde les entrailles de nos politiques à la recherche du plus sincère (Juppé?) et du moins "bling bling" etc...

Est-ce vraiment la quadrature du cercle de rechercher un Président (pour 2017) qui gouverne ...et nous fasse (aussi) un peu rêver?

mercredi 20 avril 2016

Pétrole : duplicité saoudienne ?



Après l'échec de la récente réunion le week-end dernier des pays producteurs de pétrole à Doha (absence de l'Iran), on fustige Téhéran qui refuse de baisser sa production de pétrole afin de faire remonter le cours du brut.L'Arabie saoudite regrette l'absence d' accord et renvoie à la responsabilité de l'Iran.

 Mais l'on oublierait presque que c'est Riyad qui - il y a 1 an environ - a décidé de ne pas réguler sa production : de son point de vue l'effondrement du cours du pétrole permettait en effet de déstabiliser les Etats importuns (l'Iran bien sûr mais aussi la Russie qui soutient l'Iran... et la Syrie) sans oublier les sociétés américaines qui spéculaient sur l'avenir du pétrole de schiste ;

 Certes le royaume saoudien allait en souffrir mais le "hara-kiri" n'était pas excessivement douloureux du fait des très faibles coûts d'extraction du pétrole et au regard du coup de grâce ainsi porté à l'Iran ou du moins imaginé.

 L'Arabie saoudite (dont le prince héritier, ministre de la défense)  n'a probablement que faire de la situation de l'Algérie, du Vénézuela, ou du Brésil au bord de la faillite et de bien d'autres pays tributaires de la vente de leur pétrole;

Pendant ce temps - et à l'issue d'une longue période de sanctions économiques - l'Iran relève la tête et ne veut pas "payer les pots cassés". Doit-on le tenir pour responsable ou bien chercher l’intrus...sur le devant de la scène?

vendredi 15 avril 2016

F.Hollande : Le Président bien empêtré



Comme le rapportent les médias, le Président n'a probablement pas retourné l'opinion avec sa prestation d' hier soir sur France 2. Le décalage était perceptible entre le chapelet de ses affirmations et les questions au plus près du quotidien des intervenants. 

Certes l'exercice n'est pas facile pour un Président de la République que d'opérer ainsi une descente "sans rappel" et un peu raide en acceptant d'être interpellé. Le profil régalien du Président s'en est trouvé quelque peu écorné à prendre la place d'un Premier ministre devant défendre la politique économique du gouvernement.

Dans cette position François Hollande est apparu bien empêtré : tant à propos de son recul sur la déchéance de nationalité pour les terroristes que sur le projet de loi sur le travail dont il ne va rester qu'un moignon puisque la finalité du projet - faute de pédagogie d'un côté et d'excès de démagogie de l'autre - a échappé aux étudiants et à leurs tuteurs (qui renouaient peut-être avec la nostalgie de mai 68)

En politique extérieure et à propos du Moyen-Orient il a semblé que - revenant sur des évolutions récentes - il considérait le départ d' Assad de la présidence syrienne comme prioritaire . A défaut du terme "prioritaire" la fougue de son affirmation en disait tout autant. Dommage qu'il n'ait pas été relancé à propos - par exemple - de nos relations avec l'Arabie saoudite ou le Qatar.

En dépit de tout cela, le Président est apparu sincère et prêt à jouer son "va-tout" pour 2017 (si l'on note un frémissement au niveau de l'emploi).

François Hollande a-t-il sciemment joué à "contre- emploi" en assumant une prestation aussi indigeste ? Peut-être . Cependant beaucoup de Français sont restés sur leur faim .


lundi 11 avril 2016

E. Macron : "En marche " en course



Sans être un "pavé dans la marre" l'annonce de création d'un nouveau mouvement "En marche" constitue une nouvelle donne dans le paysage politique français. On pourrait penser qu'il s'agit là d'une initiative éphémère : ce serait se tromper.

 L' ancien patron du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade  (un des "sages" les plus écoutés)  est l'un de ses soutiens avisés qui - avec d'autres - prépare le terrain.

 Emmanuel Macron est probablement encore un peu "tendre" (38 ans) pour les présidentielles 2017 mais il sera - à coup sûr - en lice pour 2022... A moins de former dès 2017 un tandem avec tel Président élu .

Esr-ce pour cela que M.Sarkozy pousse en avant François Baroin dont le " look" n'est pas - il les a pourtant - celui d'un homme de 50 ans. 

Bref, la relève semble bien assurée au-delà de la gauche radicale ankylosée et de l'illusion de l'adroite Marine.

mardi 5 avril 2016

PANAMA : La "Grande Evasion"



Ainsi nous avons notre scandale du siècle et de quoi alimenter notre indignation. Evidemment tout cela est scabreux et la Justice sera mise à rude épreuve car les dénégations seront nombreuses tout autant que les envolées lyriques des avocats d'affaires.

Pour autant deux ou trois choses interpellent : si plus de 300 journalistes ont travaillé sur cette affaire depuis plus d'un an, il se peut que des fuites aient eu lieu et que des évadés "au parfum" soient rentrés au bercail (ou aient choisi un autre paradis fiscal : l'Etat américain du Delaware par exemple ...). Pourra-t-on dans ces conditions remonter le fil d'Ariane ?

Il semble aussi que des ONG bien connues comme Open Society (George Soros) ou USAID aient apporté leur concours pour aider à ces révélations . On ne saurait le regretter mais certains s'en étonnent en raison des liens de ces 2 ONG avec le Département d'Etat américain . La mariée serait-elle trop belle ?

D'autres y voient une manœuvre dirigée contre Vladimir Poutine. Mais , dans ces conditions, pourquoi le roi d'Arabie Saoudite (jusqu'à présent proche des Etats-Unis ) serait-il aussi visé par ces révélations ? Serait-ce pour accréditer l'absence de complaisance  des "lanceurs d'alerte " ?

D'autres encore disent qu'il est curieux qu'aucune grande fortune américaine n'apparaisse : seraient-elles toutes à l’abri au Delaware ?

Quoi qu'il en soit ce scandale dévoilé est révélateur d'une société (et pas seulement occidentale ) qui marche sur la tête tant s'opposent mille pattes et  unijambistes .

lundi 4 avril 2016

Huntington avait-il raison ?



Lorsque - en 1996 - Samuel P. Huntington écrivit "Le choc des civilisations" il provoqua une tempête (ou des railleries) chez de bons esprits qui trouvaient son analyse un peu courte.

La série d'attentats à laquelle on assiste de par le monde incite à se demander si Samuel Huntington n'avait pas raison.

C'est le cas de l'attentat de Lahore en particulier, le 27 mars . Car, au-delà des attentats qui ont  voulu frapper directement l' Occident , celui de Lahore visait localement la communauté chrétienne qui célébrait le dimanche de Pâques (1)

72 Pakistanais ont ainsi payé de leur vie leur appartenance religieuse. 

Moins (ou plus) qu'un "choc de civilisations" il s'agit bien d'un "choc des cultures et religions" porté par les totalitarismes islamistes. Sinon pourquoi s'en prendre à des chrétiens pakistanais issus des castes hindouistes les plus modestes ?  

L'Asie est donc - tout autant que l'Occident - menacée .

Au-delà des rodomontades de la Corée du nord la menace réelle est bien celle du totalitarisme islamiste : la Chine, la Russie l'ont compris . L'Inde devrait aussi percevoir le danger . Cela est moins sûr - en raison des doubles et troubles jeux - de la part du Pakistan ...et de l'Afghanistan.

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(1) voir notamment Le Point n° 2273 du 31 mars 2016

mercredi 30 mars 2016

Cafouillages ...et tournis


Ainsi la révision constitutionnelle est abandonnée, ainsi le projet de "loi travail" détricoté sera probablement relégué aux oubliettes faute d'une communication et d'une pédagogie suffisantes.

 Dans les deux cas le parti de gauche s'est fissuré... au même rythme que le parti de droite. Problème d'autorité ou rivalités à presque un an des élections présidentielles ? Les deux probablement. 

La cacophonie à laquelle l'on assiste fera les beaux jours du Front national quand bien même une majorité de Français juge que le parti populiste est dans l'incapacité de gouverner.

Mais le spectacle auquel on assiste est bien triste.  A terme il fera le lit des  "àquoibonistes"...

dimanche 27 mars 2016

Palmyre : la reine Zénobie retrouve le sourire


Ce n'est certes plus la Palmyre que décrit Mathias Enard dans Boussole (1) mais Palmyre est enfin libérée par l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe.

La reine Zénobie peut donc émerger de son cauchemar , retrouver son sourire et ce qu'il reste de sa cité jadis flamboyante il y a dix huit siècles...

Plus prosaïquement on ne peut que se féliciter de l'intervention russe en soutien à l'armée syrienne.

 A trop parler d' ''Etat islamique " on oublierait presque qu'il existe encore un Etat syrien quand bien même on le ravalerait à l'état de "régime".

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(1) Prix Goncourt 2015, éditions "Actes Sud"

mardi 22 mars 2016

Belgique /attentats :vers l' éveil d'une nation européenne


Les attentats de ce jour à Bruxelles ne signent pas le déclin de l'Union mais la prise de conscience de valeurs partagées au-delà des enjeux économiques / financiers du court terme ...ou des rêves multiculturalistes.

C'est maintenant, au moment où le navire paraît tanguer sous le coup des flux migratoires ou du reflux britannique, qu'une nation européenne paraît enfin naître...au forceps.

Mais il faut rechercher autre chose qu'un consensus mou face au terrorisme islamiste.

Au-delà d'une rhétorique et des "jeux d'état-major" nous avons notamment besoin d'une (vraie) Défense commune .

Loin de craindre une déstabilisation - ce que recherche l'E.I - c'est un sursaut de l'Union que nous attendons.

lundi 21 mars 2016

Turquie : 1er sommet humanitaire mondial...



On n'en parle guère pourtant d'ici quelques semaines (en mai prochain) va se tenir à Istanbul le premier sommet humanitaire mondial . Le Secrétaire Général des Nations Unies avait annoncé la tenue de ce sommet il y a 3 ans ...avant que la "crise migratoire'' n'intervienne.

 La coordination et la recherche d'une meilleure efficacité de l'action humanitaire seront très certainement à l'ordre du jour tout comme les moyens de réduire la vulnérabilité de centaines de millions de personnes ...et aussi de faire face aux crises et aux catastrophes. 

Le choix de la Turquie - pressentie il y a 3 ans - est en soi un pari et peut-être même une prémonition. 

Gageons que l'on sera attentif aux propos du Président Erdogan ainsi qu'à sa force de conviction...

jeudi 17 mars 2016

Lula : la statue déboulonnée


Lula da Silva, ex-président du Brésil était une figure de proue de la "nouvelle" Amérique Latine, celle qui avec Chavez au Venezuela voulait tenir tête aux Etats-Unis et proposer un autre modèle de société plus solidaire . Et beaucoup ont cru qu'il en serait ainsi .

 Finalement le pétrole a fait 2 victimes (l'économie brésilienne du fait de l'effondrement des cours) et son ex-Président atteint par le scandale Petrobras (corruption).

C'est un revers de médaille pour ceux qui ont cru , le pétrole aidant, à un éveil de l'Amérique latine. Les héros sont fatigués et probablement rompus ...ou même corrompus. Dommage !

samedi 12 mars 2016

Loi Travail/ UNEF : service commandé ?


L'UNEF (qui ne représente que certains jeunes) déploie ses banderoles pour dire son hostilité à la réforme du code du travail. Cette descente dans la rue apparaît comme le symptôme d'un probable écartèlement du Parti socialiste entre "radicaux" dogmatiques et "sociaux-démocrates"ouverts aux nouveaux modes de production...et de réflexion.

Ce syndicat est - depuis longtemps - en lien avec le parti de gauche d'où il tire subventions et prébendes .Est-ce donc là une démarche suicidaire ? Plus probablement il se trouve poussé à la rue par une gauche plus radicale , celle par exemple de Mme Aubry ou bien celle , encore plus extrême, de M. Melenchon ...?

 A moins qu'il s'agisse de l' expression canalisée d'une sourde inquiétude (1) à laquelle sont en proie les jeunes gens devant le saut d'obstacles que suppose aujourd'hui un accès au marché du travail.

L'UNEF serait-elle dépourvue d'esprit critique face aux populismes encoquillés quitte à apparaître comme le révélateur d'une société bloquée qui effraie lycéens et étudiants ?

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(1)-Il est dommage que le gouvernement n'ait pas fait preuve de davantage de pédagogie pour expliquer en détail les mesures du projet de loi. Est-il trop tard ?

mardi 8 mars 2016

Arabie Saoudite : Journée des femmes , quand ?



L'Arabie saoudite est à l'honneur puisque son prince héritier aurait été - selon les médias - décoré de la Légion d'Honneur par notre Président . Mais - en cette journée internationale des femmes - il aurait été heureux que puisse être décorée une femme ministre en Arabie saoudite ...symboliquement et par exemple.

 Car , à la différence des Emirats Arabes Unis où 3 jeunes femmes viennent d'entrer au gouvernement (1) le sort des femmes en Arabie saoudite n'est pas aussi enviable , engoncées qu'elles sont dans leur abaya noire , interdites de conduite automobile, interdites de restaurant , bref interdites ... 

 La  Journée internationale des femmes est sûrement perçue là-bas comme un mirage surgi de manière incongrue des sables du désert.

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(1) : viennent d'entrer au gouvernement des Emirats en Février 2016 une ministre du Bonheur , une ministre de la Jeunesse et une ministre de la Tolérance...tout un programme !

samedi 5 mars 2016

Code du Travail : urgence d'une communication sur la réforme


Alors que plusieurs syndicats appellent à la grève le 31 mars il y a urgence - pour le gouvernement - à communiquer sur les objectifs et modalités de la réforme projetée du code du travail.

 On peut évidemment comprendre que le gouvernement ne cherche pas à rendre plus précaires les contrats de travail et à exclusivement faciliter les licenciements économiques . Mais beaucoup de Français , faute d'une communication suffisamment ajustée de la part des pouvoirs publics voient dans ce projet un "effet précarité ". Alors même qu'une meilleure flexibilité du marché du travail devrait encourager les entreprises à recruter. 

A cet égard on peut regarder par delà les Pyrénées : le gouvernement espagnol a engagé une réforme sensiblement identique en 2012 alors que le chômage frôlait les 28 %. En 2015 ce sont 500 000 emplois qui ont été créés . Question : y a-t-il une relation directe entre la réforme du Code du Travail espagnol et la baisse du chômage ? En fait (c'est tout le problème de la primauté de la poule et de l’œuf) la croissance du P.I.B espagnol a été supérieure à 3% en 2015 alors que le PIB diminuait d'environ 1 % en 2011. Est-ce donc la croissance et l'investissement qui ont "tiré" l'emploi vers le haut ou bien est-ce la réforme qui a ''boosté'' l'investissement et la croissance ? Difficile à dire d'autant que dans le même temps où le chômage baissait la population active diminuait...

Il n'empêche (pour revenir à la France)  : au-delà de la concertation (suffisante ?) avec les partenaires sociaux une pédagogie à l'égard de la population est nécessaire. Si mon voisin (ou ma voisine) sont réticents à la réforme c'est que la communication passe mal . Le risque demeure donc , le 31 mars, d'une seule confrontation politique (notamment à l'intérieur du P.S. fragmenté) et non pas d'une clarification sur les objectifs de la réforme .

mercredi 2 mars 2016

Le drame Syrien ...en questions


Le déferlement de migrants telle une pauvre horde de va-nu-pieds du moyen-âge (une croisade à rebours?) interpelle. Ils fuient un Etat en cours de destruction.

Quelle est - au-delà de nos atermoiements - notre part de responsabilité ?

 Les questions ou constats suivants sont au cœur du problème quand bien même ils ne peuvent tout expliquer :

1- On sait que l'intervention américaine en Irak en 2003 annonce - indirectement- l'acte de naissance de l'E.I.("Etat" islamique)  en 2006. La jonction djihadistes sunnites d'Irak et de Syrie date de 2005/2006.

2- Plusieurs Etats occidentaux (dont la France) ont été pris de court par les "printemps arabes" de 2011. Fallait-il - sans tarder - prendre un nouveau "train en marche" ?

3- Les mouvements d'étudiants en Syrie s'inscrivent dans le contexte des printemps arabes de 2011: les rassemblements étaient pacifiques et la répression du gouvernement syrien fut incontestablement violente et disproportionnée.

4- Peu après (ou en parallèle) se constituait l'A.S.L (Armée Syrienne Libre) considérée comme modérée mais intégrant des djihadistes (ou étant noyautée par ceux-ci). Aucun leadership ne s'en est dégagé au gré des présidences tournantes d'un interlocuteur devenu virtuel mais armé et par les Etats du Golfe et par des Etats occidentaux.

5- Entre temps les Etats sunnites qui vouaient aux gémonies le Président Assad (alaouite donc chiite) ont mis de l'huile sur le feu . Un écran de fumée s'en dégageait qui rendait alors Bachar el-Assad coupable de tous les maux . La "Communauté internationale " (dans sa version occidentale) a jugé que le Président syrien devait s'en aller. Persona non grata ...en quelque sorte.

6-Pendant que nous poursuivions de notre ire le Président syrien, l'E.I. décapitait, égorgeait et - très probablement - utilisait du gaz sarin . L'utilisation d'arme chimique par le gouvernement syrien est aussi probable ou possible bien que des rapports demeurent encore contradictoires.

7- Notre part de responsabilité quelle est-elle ? peut-être d'avoir eu trop longtemps "la tête dans le guidon'' en considérant (voir les multiples déclarations de Laurent Fabius, M.A.E.E. en 2014-15) que notre premier ennemi était le Président Syrien. Avons-nous joué "sur la corde raide "en soutenant et armant l'A.S.L qui penchait parfois du côté du mouvement djihadiste Al-Nosra (déclinaison locale d'Al - Qaïda ) ?

8- De fait, la population locale semble avoir été prise entre plusieurs feux dont certains - outre "l'Etat" islamique - ont été allumés par des Etats du Golfe et par les Occidentaux. D'où la diaspora à laquelle nous assistons : demandeurs d'asile, pauvres gens, enfants, opportunistes fantasmant sur l'Occident, ...et aussi djihadistes "sous le manteau". 

9-Et pendant ce temps le Président syrien demeure fermement arc-bouté sur ses élections (depuis 2000) et considère  comme marque d'ingérence les pressions voulant organiser sa sortie qui - à défaut d'être préparée par une consultation - pourrait conduire à un chaos libyen.

 Et pendant ce temps...la population fuit les " champs" de batailles et les villes laminées . 

 Et pendant ce temps ...l'Union européenne après avoir tendu les bras, fouille désormais dans ses poches pour aider la Grèce ou bien "sous-traiter" à la Turquie.

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 Que diront de tout cela dans 20 ou 30 ans les historiens ?

Quelle part de responsabilité (ou d'aveuglement) de l'Union européenne pointeront-ils ?

A moins qu'ils ne disent que ce fut le début d'un "New deal '' avec la Russie et les U.S.A... et la Chine fermement alliés pour stopper les nouveaux barbares . Une nouvelle ère pour l'Union ?


mardi 1 mars 2016

Vers une " ubérisation " de la médecine ?



Alors même que le numerus clausus a été fortement augmenté les médecins généralistes font défaut et certaines communes rurales se les arrachent "à prix d'or". 

Mais cela concerne également les villes moyennes : des médecins partant en retraite ne trouvent pas de remplaçant . Les "nouveaux généralistes" intègrent plus aisément des cabinets de groupe : médecine fonctionnarisée ?

 Ne va-t-on pas dans ce contexte  ( il faut souvent rechercher un médecin référent ou attendre 6 mois un RV chez un spécialiste) vers une "ubérisation " de la médecine ?

 De telles initiatives existent aux Etats- Unis : telle application permet d'être mis en moins d'1 heure en relation avec un généraliste ou un spécialiste se déplaçant à domicile (1)

 Evidemment cela ne correspond pas au modèle Français ...Mais cela pourrait à terme advenir tant nous changeons désormais de modèle ...au gré de la mode .

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(1) www.lexpress.fr (hebdomadaire l'Express en ligne) du 15 juin 2015.

mercredi 24 février 2016

L'Espagne au milieu du gué ...ou du guêpier


Je ne sais si l'Espagne danse les sevillanas mais - revenant de Madrid - j'ai bien l'impression d'une danse des chefs de partis politiques voulant attraper le "pompon" de la présidence du gouvernement. 

A peine Podemos (Iglesias) sort-il du bois, voilà que Ciudadanos (Rivera) montre qu'il dispose d'armes (quelques fleurets mouchetés) et de bagages ( quelques paquets de voix aux Cortes espagnoles).

 Pendant ce temps le Président du Conseil "en fonctions " fait le gros dos sachant que le parti qui s'allierait avec Podemos éprouverait à terme les mêmes déconvenues que Maduro au Venezuela ou bien Morales en Bolivie ...sans parler de l'héritière de Lula au Brésil. Suicidaire dit-on à Madrid à propos d'une telle alliance quand bien même on a vu récemment Iglesias arborer une cravate ...rouge. 

Quel étrange pays cette Espagne si proche où la corruption est généralisée (presque autant qu'aux Philippines) au sein des partis politiques et bien au-delà . Podemos, le parti anti-corruption, est lui-même atteint . Même le chef du gouvernement actuel aurait été pris "la main dans le panier".

Certes la France n'est pas exempte mais le déchaînement actuel des médias et des juges espagnols montre qu'il y avait bien anguille sous roche : il ne se passe pas un jour sans qu'un homme (ou une femme) politique ne soit déféré devant la Justice pour corruption ou blanchiment d'argent. 

Dans ce contexte délétère les partis et leurs soutiens chantonnent "ainsi font , font les petites marionnettes" ...et l'on s'en va tout droit vers de nouvelles élections...à moins que le Roi ne donne l'onction avec du saint chrême à un leader charismatique...Serait-ce Albert Rivera , Ciudadanos "sans reproche" ?

samedi 13 février 2016

Zone euro : Zone monétaire refuge ?


Alors que la Chine s'interroge sur un éventuel changement de modèle économique, alors que le Japon est en récession (ou peu s'en faut) ainsi que la Russie,  alors que les Etats-Unis battent (il semble) leur coulpe quant à un excès de liquidités, la zone euro - elle - semble sortie de convalescence avec parfois des "remèdes de cheval " (Espagne, Portugal...).

Sans être "asiatique" la croissance devrait se situer aux alentours de 1,6 %  - 1,8 % en 2016. La zone euro pourrait de la sorte devenir une "zone refuge" sur le plan financier à l'abri de tsunamis que redoutent certains : ainsi l'Iran a souhaité que les sommes dues au titre de livraisons de pétrole (1) soient payées en euros et non en dollars . C'est un signe tout comme l'est peut-être la vente par la Chine d'une partie de son matelas d'obligations américaines .

Dans ce contexte - non pas exagérément jubilatoire mais au moins de relative sécurité - pourquoi sommes nous si frileux ? sur les marchés financiers européens les titres émis reflètent pourtant la bonne santé de nombre d'entreprises européennes et notre marché intérieur (zone euro) est de 340 millions d'habitants (500 millions dans l'Union européenne) : de quoi compenser en partie la baisse prévisible de nos exportations dans le cas d'un ralentissement dans les pays avec lesquels nous commerçons.

La Commission de Bruxelles semble pêcher par excès de timidité occupée , par ailleurs, à régler le difficile problème des migrants.  Faut-il croire qu'elle n'a pas accès aux médias nationaux pour faire un peu de pédagogie ou bien qu'elle n'ose pas changer de braquet et passer la vitesse "zone euro" ?

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(1) contrats avec l'Inde notamment (aussi pour les nouveaux contrats pétroliers : la France, l'Espagne, la Russie...)

mercredi 10 février 2016

Pétrole : qui joue " à qui perd gagne " ?



Nombreux sont ceux qui se réjouissent de la baisse du prix du pétrole : les automobilistes certes mais aussi les Etats importateurs. Cela leur vaut probablement un demi-point de croissance du PIB supplémentaire. 

Tout particulièrement en profiteront les pays où, déjà, les "moteurs sont en route" et où la reprise s'accélère (l' Espagne dépassera cette année 3,5 % de croissance). L'effet sera probablement moindre en France où la croissance 2016 ne dépassera pas les 1,3 % ou 1,4 %. L'incidence de la baisse du pétrole est donc relative si les " moteurs " de l'investissement ne sont pas allumés.

Allant au-delà de nos petites frontières certains se réjouiront que les entreprises d'extraction de pétrole de schiste soient , aux Etats-Unis, au bord de la faillite (seuil de rentabilité : 60-70 $ ...) et que cessent les atteintes environnementales.

D'autres se réjouiront de ce que le pseudo Etat-islamique en soit obligé à brader "son" pétrole à 20 $ diminuant ainsi "ses" réserves et donc sa capacité de nuire.

Mais - bien au-delà - des pays émergents se trouvent en situation d'asphyxie (ou sortent avec peine leur tête hors de l'eau : tel est le cas des pays producteurs de pétrole en Afrique (Nigéria, Angola, Algérie..). Plusieurs de ces pays (qui n'arriveront pas à boucler leur budget) seront dans l'obligation de solliciter le F.M.I. ou de laisser se creuser la fracture sociale déjà béante. Nouveaux exodes, nouveaux migrants ? Telle est aussi en Amérique Latine la situation du Venezuela, du Brésil, de l'Argentine, de la Colombie...

Tout aussi délicate est la situation de la Russie dont le PIB 2015 a diminué de plus de 3% sous le coup de la baisse du pétrole et des sanctions économiques (Ukraine). Cela ne peut que contribuer à pousser la Russie vers la Chine alors que nombreux souhaiteraient amarrer la Russie à l'Europe .

Finalement qui est responsable ? A vrai dire on ne sait sauf à prêter l'oreille aux rumeurs : celles-ci prétendent que l'Arabie Saoudite - dans d'inquiétantes convulsions - voudrait ainsi "casser le bras" des producteurs de pétrole de schiste américain. Dans le même temps cela nuirait à l'Iran (ennemi n°1 de Riyad) qui revient juste sur le marché. D'autres assurent que cela profiterait aux Etats-Unis qui - en dépit de la fin de la guerre froide - voudraient affaiblir plus encore la Russie et empêcher l'ancien malade de reprendre des forces. Dans ce scénario machiavélique (cf. L'Afghanistan des années 1980) les Etats-Unis seraient ("bouche cousue") soutenus par l'Arabie Saoudite (cf. Iran : "les amis de nos ennemis sont nos ennemis").

Quoi qu'il en soit des hypothèses évoquées (et dont certaines relèvent peut-être de déviantes théories complotistes)la lecture de la situation est aussi trouble qu'un baril de pétrole brut.

 Et cela mérite bien que l'on se pose la question : dans ce jeu là qui perd? qui gagne ?


samedi 6 février 2016

Etats-Unis / Union européenne : crise de foi



Un doute s'installe : nos relations avec les Etats-Unis semblent quelque peu se rafraîchir quand bien même les pâquerettes poussent en cet hiver printanier . Certains - outre Atlantique - considèrent que l'Union européenne serait sur le déclin, moribonde en quelque sorte car ne parvenant pas à prendre de décisions .

Nos amis américains en veulent pour preuve l'incapacité de l'Union à gérer le problème de l'immigration en provenance de Syrie ou d'Irak  . C'est un fait que nombre d'Etats de l'Union sont déstabilisés par ces flux et les difficultés engendrées : ils n'ont probablement pas le savoir-faire des Etats- Unis en matière de gestion des frontières .

Mais, en Europe, d'autres voix s'élèvent : n'est-ce pas l'intervention des Etats-Unis en Irak en 2003 qui est à l'origine du chaos actuel ? La catastrophique gestion de l'après Saddam Hussein , l'épuration de l'armée, du parti Baas n'ont-elles pas contribué à enfanter l'E.I. ?

 Cela nous le savons et il ne sert à rien de resservir une soupe devenue froide. Pour autant faut-il que nos amis américains entonnent déjà à propos de l 'Union européenne une marche devenue depuis quelques mois bien trop funèbre ?

 Dommage au moment où nombre d'Européens - en dépit de leurs critiques - n'ont pas pour autant perdu leur foi .