samedi 31 mars 2018

En attendant Pâques ...



Ces jours "d'avant " sont l'occasion de tenter d'y voir (un peu plus ) clair dans la vie de Jésus si tant est que l'on puisse faire appel à la seule raison, ce qui est loin d'être évident . Deux livres tous deux parus en 2010-11 aux éditions Fayard méritent une re-lecture : celui de Jean-Christian Petitfils sobrement intitulé "Jésus" et le second , celui de Frédéric Lenoir "Comment Jésus est devenu Dieu ".

1- Le premier est une somme de six cent pages qui apporte un intéressant éclairage au  travers de ses cent pages d'annexes (historicité des évangiles , approche scientifique des reliques etc..) . Cet ouvrage n'introduit aucun doute pour l'auteur quant à la divinité de Jésus en dépit des tâtonnements des premiers conciles . Les croyants seront assurément confortés par ce livre qui est d'abord un acte de foi ; les "chercheurs " resteront un peu sur leur faim à la recherche d'indices que relevait jadis Henri Guillemin (L'affaire Jésus . Editions du Seuil 1982) dans un livre-testament plein de lucidité .

2- L'ouvrage de Frédéric Lenoir , apparemment plus modeste,  interpelle les sceptiques et ceux qui privilégient une approche rationnelle . Il rappelle que le christianisme doit beaucoup à l'empereur Constantin qui écrit ou fait écrire les dogmes de l'Eglise au travers des conciles qu'il suscite à partir du IV ème siècle (1) . Cela est à peu près connu.  Mais le mérite de l'auteur tient surtout à ce qu'il éclaire, textes à l'appui,  la vigueur et le ressenti  de la parole de Jésus et de sa "personnalité" dès le Ier et II ème siècle . Ainsi, au-delà du lien "rationnel" avec l’apôtre Paul ou l'empereur Constantin, le mystère demeure . Entier .

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(1) La doctrine chrétienne ne commence à se fixer qu'à partir du concile de Nicée en 325 (et de celui de Constantinople en 381 pour ce qui est de la Trinité) .


mardi 27 mars 2018

Islamisme : Etat de droit ou Responsabilité de protéger ?



Après la tuerie de Trèbes (Aude) les juristes mettent en avant l'Etat de droit qui , depuis les Lumières , fonde notre démocratie et , de ce fait , encadre les mesures d'anticipation avant les passages à l'acte de terroristes . 

Mais, depuis lors ,  l'environnement politique a changé et de nouveaux droits et obligations ont été définis par les Nations Unies : Ainsi la "responsabilité de protéger" (leur population) s' impose aux Etats contre les crimes de guerre en particulier . Et , nous sommes - d'une manière ou d'une autre - en guerre contre le terrorisme.

Certes ce principe , adopté en 2005 par l'Assemblée Générale de l'ONU , se réfère à des situations où prévaut un objectif humanitaire . Mais on peut aussi se demander si , face au bloc monolithique de l'Etat de droit, la responsabilité de protéger ne donne pas à l'Etat des droits accrus pour prévenir les attentats islamistes .

C'est un argument pour répondre à ceux qui confondent Etat de droit et Etat des droits. La "responsabilité de protéger" ne peut-elle justifier une limitation des droits tout en restant conforme au droit  ? La question reste posée .

vendredi 23 mars 2018

Moyen-Orient : qui fait la pluie et le beau temps ?



Ce sont quatre pays qui , au Moyen-Orient, peuvent aujourd'hui faire la pluie et le beau temps : les Etats-Unis, l'Iran, l'Arabie Saoudite et Israël  et on voit sur le baromètre que le mauvais temps arrive puisque la Maison Blanche se raidit (Secrétaire d'Etat, Conseiller à la sécurité ... ) , que l'Iran prépare sa défense, que l'Arabie Saoudite a un doigt sur la gâchette en mettant en avant une "option nucléaire possible  si ..." .

De son côté Israël vient opportunément rappeler qu'en 2007 un réacteur nucléaire syrien (civil? ) s'est trouvé dans le collimateur de l'un de ses avions ...

Bref les "quatre " sont sur le pied de guerre. Est-ce au contraire un moyen de préparer la paix ? (si vis pacem ...) . Il n'empêche : le baromètre hésite entre deux tendance . Il est , en réalité, entre deux eaux.

A défaut d'un Moïse partageant les eaux, il existe un créneau pour une médiation de l'Union européenne...avant qu'il ne soit trop tard .

mardi 20 mars 2018

Libye 2011 : toute honte bue ...



La garde à vue de l'ex-président Nicolas Sarkozy vient - par ricochet - remettre sur l'avant scène l'intervention franco-anglaise en Libye en 2011. On sait que Khadafi a été exécuté (ou plutôt lynché) en dehors de tout procès (1) alors que la résolution 1973 du Conseil de Sécurité ONU se limitait pour l'essentiel à créer une zone d'exclusion aérienne c'est-à-dire à prévoir un couloir exempt de bombardement afin de sécuriser les déplacements de la population (2).

La politique extérieure de la France a -t-elle été entachée par des considérations d'intérêt personnel ? Il est bien sûr trop tôt pour répondre et c'est aux magistrats , par delà les interrogations et affirmations de Mediapart , de faire la lumière dans une affaire (financement présumé d'une campagne électorale) où les zones d'ombre sont nombreuses. 

Il faut évidemment se garder de toute affirmation et la présomption d'innocence s'applique d'autant que les magistrats n'ont pas à juger d'une intervention en Libye mais d'une campagne électorale en France .

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(1) Saddam Hussein avait, lui, comparu devant un tribunal irakien (procédure 2004/2006)
(2) La résolution 1973 (17 mars 2011) du Conseil de Sécurité a été prise en application du principe "responsabilité de protéger" demandant au gouvernement libyen de protéger la population.

vendredi 16 mars 2018

Réformer la France au rythme de l'Union



La chancelière Angela Merkel rencontre aujourd'hui le Président Macron pour parler relance de l'Europe (budget de la zone euro, ministre des finances, projets industriels) dans un contexte économique favorable puisque l'on anticipe une croissance de l'ordre de 2% jusqu'en 2020. Il existe donc bien un créneau pour effectuer des réformes et aller de l'avant .

Mais le projet européen d'Emmanuel Macron ne peut être crédible que si les réformes s'appliquent simultanément en France . Nul Etat ne peut "booster" l'Union (sur le plan économique et politique ) s'il ne balaye pas aussi devant sa porte . Cela implique de la fermeté face à l'immobilisme et aux statuts figés (SNCF).

Cette fermeté n'est acceptable pour nos concitoyens que si elle s'accompagne d'explications . Certes les grèves annoncées dans les chemins de fer vont lasser l'opinion publique et la conforter dans un sentiment de "raz-le-bol" mais il faudra aussi expliquer , expliquer sans relâche...afin d'éviter que des partis politiques en déshérence ( plusieurs ) ne s'engouffrent dans la brèche (cf. CSG).

Un oeil sur L'Italie doit permettre , aussi, de déceler les pièges des populismes de tous bords qui alimentent peurs et rancœurs .

mercredi 14 mars 2018

Est / Ouest : nouvelle " Guerre froide " ?



Deux événements se télescopent cette semaine : d'un côté le limogeage de Rex Tillerson Secrétaire d'Etat américain et son remplacement par l'ex directeur de la CIA , Mike Pompeo et , de l'autre , l'assassinat dans des conditions encore obscures de l'ex- agent russe Serguei Skripal en résidence au Royaume-Uni .

Sans qu'il faille corréler ces deux affaires , elles trahissent un durcissement est/ouest :

1-Que la tentative d'assassinat de Skripal soit ou non imputable au Kremlin , elle traduit une volonté de durcir les positions. Cela à moins d'imaginer que les Services russes n'aient pas été au courant ou qu'ils aient agi dans l'ombre . Cette obscurité semble difficilement imaginable voire impensable dans la Russie actuelle tout comme le serait une éventuelle manipulation : au profit de qui ? (Qui fecit cui prodest). 

2-La mise sur la touche de Rex Tillerson et son remplacement par un "dur" ancien du Tea Party augure quant à elle d'une volonté du président Trump de s'attaquer au "gras" des affaires  (Iran, Corée du Nord) et au "marquage à la culotte" de Vladimir Poutine . 

Le premier de ces deux événements annonce la volonté d'un Président (Trump) de mettre en oeuvre une diplomatie plus radicale en jouant du "chaud et du froid " (Corée du Nord). La seconde affaire, en revanche , ne découle pas forcément d'un oukase présidentiel (Poutine)  mais traduit le désir - d'un probable cercle proche du pouvoir - de changer de ton. Cette soudaine glaciation ( faisant suite à un long réchauffement ) interpelle à l'intérieur des deux camps . Coup de vent ou tempête prochaine ?

mardi 6 mars 2018

Pour une politique d'asile européenne



La montée des populismes dans l'Union pose - encore et à nouveau - le problème de l'absence d'une vraie politique migratoire européenne et de la difficulté d'avoir une approche commune des demandes d'asile en forte augmentation . La montée de la droite extrême et des "anti-système " en Italie est le révélateur des interrogations des populations qui déposent leur bulletin dans l'urne en ayant le "réflexe de Lampedusa"

Il ne s'agit pas pour autant de retourner à un nationalisme frileux mais d'avoir - au niveau européen - le courage et la volonté de prendre à bras le corps un problème qui , s'il n'est pas réglé, risque de compromettre les avancées dans d'autres secteurs (économie, politique étrangère etc...) . 

Cela fait un bout de temps qu'est évoquée la nécessité d'avoir - au-delà de l'Agence européenne existante - un vrai OFPRA (1) européen avec des délégations dans les Etats concernés . Alors que des échéances arrivent il serait utile de revoir les accords de Dublin de manière réaliste et pragmatique . La confusion fréquente entre, d'une part, les demandeurs d'asile fuyant guerres et persécution et , par ailleurs, les migrants " économiques", alimente les trafics , crée des situations insupportables pour les chercheurs " d'El Dorado", et génère les populismes  à propos desquels , comme en Italie , nous nous interrogeons en battant notre coulpe .

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(1) Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides .

samedi 3 mars 2018

USA : " Guerre " de l'acier



La guerre commerciale que tentent de relancer les Etats-Unis remet en mémoire la "guerre de l'acier" qui opposa les USA et les pays de l'Union européenne dans les années 1981-82 . Washington prétendait alors que l'acier européen était subventionné et qu'il y avait une distorsion de concurrence par rapport à la sidérurgie américaine .

Cela se conclut - sous la menace de rétorsions - par un accord "bouclé" à Washington en 1982 . L'histoire , ainsi, se répète .

Avec des collègues européens (1) on s'est vite rendu compte que les Etats-Unis subventionnaient en catimini leurs propres industries . Ils agissaient ainsi - sans l'assumer pour autant - de la même manière que ce qu'ils reprochaient à d'autres (lors d'une réunion à l'OCDE par exemple ).

Ce double  langage des Etats-Unis avait été mis en évidence lors d'échanges "drus" entre le directeur de cabinet (Loïc Le Floch-Prigent) du ministre de l'industrie de l'époque (Pierre Dreyfus) et une délégation américaine un soir de 1982 après une session au Château de la Muette .

Sans vouloir jeter de "l'huile sur le feu " on peut rappeler qu'il existe des biais juridiques pour contrer les conflits commerciaux car tout aux Etats-Unis est judiciarisé. Tout comme en 1982 les américains s'abritaient derrière le juge " X " tout-puissant, de même en 2018 il n'est pas inutile de se souvenir que l'on peut aussi avoir recours à la Justice américaine (et à l'arbitrage de l'O.M.C.) quitte à déclencher la colère de M. Trump ...et à le "décoiffer".

On peut aussi se souvenir de la sensibilité de l'administration américaine à l'égard de tout ce qui peut porter ombrage à la "soft power ""...au-delà du jus d' orange et du bourbon ...

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(1) Les négociations étaient , en 1982, conduites par Etienne Davignon au nom de la Commission européenne dont il était le vice-Président.

vendredi 2 mars 2018

Canal + prend ses abonnés en otage



Mon voisin Gilbert - retraité - est "dans tous les états" : le groupe Canal + en négociation difficile avec le groupe TF1 vient de décider de ne plus retransmettre les programmes de TF1, TMC, LCI etc...afin de faire pression sur le groupe TF1  qu'il juge récalcitrant. 

Gilbert me dit que , désormais, les Français sont pris "en otage" . Effectivement  on peut redouter que les sociétés (celles qui cherchent une audience) envisagent d' agir comme les cheminots, les pilotes d'Air - France, les agriculteurs, les chauffeurs routiers , les zadistes ...

Est-ce l'avènement d' une "nouvelle transparence sociétale"?

Mon voisin - habituellement paisible - a des accents révolutionnaires : il envisage de résilier son abonnement à Canal Plus ...et de marcher sur Versailles et son pavillon de la Lanterne.

 A défaut d'écran , je lui suggère justement de s'éclairer ...à la lanterne ...ou de voter Mélenchon (!)

Catalogne / Arrimadas : s'arrimer !



Alors que Carles Puigdemont renonce - depuis qu'il s'est établi à Waterloo - à briguer la présidence du gouvernement de Catalogne le (relatif) silence d'Inès Arrimadas (en tête aux élections) est préoccupant me dit-on pour les " non - carlistes" .

Faut-il croire que le leader du parti "ciudadanos " Albert Rivera ne veuille pas que sa collègue et amie I. Arrimadas lui fasse de l'ombre ? Ou bien a-t-il une ambition nationale , celle de succéder à Mariano Rajoy en remportant des élections législatives en Espagne qui consacreraient la prééminence du parti centriste "ciudadanos" sur le parti de droite (partido popular) ?

Il est dommage m'assure-t-on qu'une coalition ne se forme autour d'Inès Arrimadas pour contrer  Carles Puigdemont qui propose l'indépendantiste Jordi Sanchez, actuellement en prison, pour présider un gouvernement ...qui ne resterait que virtuel et - certainement - dans l'ombre portée de l'homme de Waterloo.

jeudi 1 mars 2018

Israël / Palestine : l'Europe "au créneau"



Il est rassurant de constater que l'Union européenne  peut avoir un rôle clé dans le processus de paix entre Israël et la Palestine . Mme Mogherini , Haute Représentante de l'Union pour les affaires étrangères vient de faire état ce lundi 26 Février d'une "convergence complète d'objectifs" avec la Ligue arabe représentée par plusieurs de ses ministres des affaires étrangères lors d'une réunion à Bruxelles.

L'implication du Maroc a été soulignée (et marquée par la présence de son ministre des affaires étrangères, M.Bourita).

Hasard du calendrier ? C'est ce jour là que M. Jared Kushner , gendre du Président Donald Trump  a été écarté de certains dossiers confidentiels , jetant ainsi un doute sur son "accréditation" pour mener à bien un plan de paix en Israël/Palestine .

 L'Union dispose ,il semble, d'une "fenêtre" ...dont certains des contrevents sont maintenant ouverts .

mercredi 28 février 2018

L'islamisme est-il un communisme ?



C'est une question paradoxale. Pourtant c'est - identiquement dans les deux cas -  un rejet d'une société tenue pour  " aliénante " et , en parallèle , la recherche d' une transcendance qui jette aux orties le modèle républicain pour se conformer à un idéal religieux et/ou social .Pour l'islamisme la charia s'impose face aux lois de la République . Pour le communisme - dans sa forme primitive - c'est le marxisme-léninisme qui fait loi et qui comporte un discours valorisant la "dictature du prolétariat ", transition obligatoire avant le "paradis" communiste . Dans les 2 cas on construit une utopie apaisante (fleuves de lait et/ou société idéale édifiée - si nécessaire - par la violence). Si on peut opérer aujourd'hui un rapprochement hardi entre islamisme et communisme des origines c'est en raison de plusieurs constats découlant de récentes (Septembre 2016) études sérieuses :

1-le courant de l'islam radical représente en France selon l'enquête effectuée par l'intermédiaire de Hakim El Karoui (1) pour l'Institut Voltaire environ 28 % des musulmans. Ce groupe (appelé Groupe C) rassemble une population convaincue que la loi religieuse (charia ) l'emporte sur les lois de la République . Cette catégorie intègre également des jeunes gens en révolte à la recherche - tout comme le communisme des origines -  d'un modèle contestataire radical. Fort heureusement, la majorité des musulmans ( Groupe A : 46 % des sondés) véhiculent un islam "paisible " et ont fait le choix de s'intégrer dans notre société .

2-S'agissant du communisme, le "modèle stalinien " n'a plus la faveur des populations . Les partis communistes existant encore en Occident ont rompu avec la "dictature du prolétariat " et rejeté la violence que le terme recèle . Bien que vilipendé par certains , le modèle "social-démocrate " a pris le relais pendant que le modèle socialiste, convalescent, tente de se reconstruire. 

3- On peut donc espérer que l'islam rigoriste (2) avec sa dimension conquérante (l'islam politique) devienne un courant religieux se bornant à véhiculer spiritualité et éthique . Cette éthique n'est pas forcément celle du "modèle consumériste" auquel ne se réduit heureusement pas notre société occidentale souvent poussée aux délires de la sur-consommation . Cela rejoint probablement l'aspiration du "groupe B" (25 % des sondés) qui regroupe les musulmans "conservateurs " mais pour lesquels la charia ne l'emporte pas sur les lois de la République  . Ceux-là " sont au cœur de la bataille politique et idéologique " ainsi que le souligne H. El Karoui. Ils sont l'enjeu de notre modèle républicain actuel.
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(1) Hakim El Karoui est normalien . Il a été conseiller technique de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin . L'enquête IFOP effectuée pour l'Institut Voltaire en 2016 a été réalisée auprès d'un échantillon de 15 000 personnes dont a été extrait un sous-échantillon d'environ 1000 personnes . Cette étude est commentée dans son livre : L'islam, une religion française (Editions Gallimard 2018)

(2) ''Nous vivons de plus en plus sous le régime de la pensée unique, celui d'un islam d'inspiration wahhabite ou salafiste dont la plupart des musulmans comme les non -musulmans finissent par penser qu'il est le seul véritable islam"(Souleiman Mourad et Perry Anderson , La Mosaïque de l'islam,Fayard, 2016.

dimanche 25 février 2018

Emmanuel Macron : Relancer l'Europe !



La " Relance de l'Europe " c'est ce que se propose le Président Macron et ce sera certainement son leitmotiv lors de ses visites au sein de l'Europe à 27 . Ce sera le thème de son intervention devant le Parlement européen de Strasbourg en avril prochain

En fait l'objectif - il me semble - est d'aller au-delà du consensus "mou" et d'entrer de plain pied dans l'opérationnel . Certes une priorité est donnée à la mise en place d'un budget de l'Union ,à la fois outil de relance sectorielle (investissements dans le secteur des énergies renouvelables par exemple...) et  également outil anti-crise venant compléter les instruments actuels de supervision bancaire . 

Mais une relance de l'Europe passe aussi par une vraie défense européenne qui ne s'abrite pas exclusivement sous le parapluie de l'OTAN . Les tergiversations (et les incantations) ont longtemps été de mise ...pour ne rien faire ou très peu (en dehors des réunions d'Etat-Major ou d'une coopération limitée en matière d'armement).

Une "nouvelle donne" est possible profitant du désengagement américain qui "pivote" vers l'Asie et que ne semble pas remettre en cause le Président Trump . Au moment où les menaces ne viennent plus de l'Est (Russie) mais où l'ennemi a changé de visage et avance souvent masqué il est temps pour l'Union européenne de repenser sa Défense en parallèle à la structuration et à la coordination budgétaire de son action .

mercredi 21 février 2018

Israël / Palestine : médiation de l'Union ?



La diplomatie européenne se mettra-t-elle en ordre de marche ? C'est ce que souhaite apparemment  l'Autorité Palestinienne qui fait le constat d'un discrédit des Etats-Unis ...au moment où , par ailleurs, le Premier ministre Netanyahu semble fragilisé en raison de possibles affaires judiciaires . 

Il s'agit peut-être d'un créneau : le récent rapprochement du Fatah de Cisjordanie et du Hamas de la bande de Gaza sonnerait ainsi - enfin - l'heure de la récréation . 

Il serait probablement temps de convaincre la Ligue arabe de remettre en avant la proposition Abdallah de 2002 (1) que la France et l'Union européenne avaient approuvée ...à moins que l'Arabie Saoudite n'ait - entre temps - changé d'avis .



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(1) Le prince héritier Abdallah d'Arabie Saoudite proposait la reconnaissance d’Israël par l'ensemble des pays arabes moyennant un retour aux frontières de 1967 (conformément à la résolution 242 des Nations Unies ). 

samedi 17 février 2018

Wauquiez : dérapage non contrôlé



En mettant en cause - et dans le même sac - Gérald Darmanin, Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy à l'occasion d'un cours (1) dans une école de commerce de Lyon, le Président de "Les Républicains" compromet son "magistère". 

Il devient désormais difficile d'imaginer que Laurent Wauquiez puisse prétendre un jour à tenir les rênes de l'Etat alors qu'il semble avoir du mal à contrôler ses pulsions .

Certes ces propos n'auraient pas dû être enregistrés ; il n'empêche : c'est un homme public qui s'est exprimé et ses réflexions ne peuvent être mises sous le boisseau . 

Au-delà d'une appréciation politique ce dérapage pose désormais la question de la crédibilité d'un leader politique (en devenir ) et - pour certains - une question de morale tout court quand bien même L. Wauquiez se rétracterait (cf . portables de ministres qu'aurait fait écouter Nicolas Sarkozy).

L'embarras actuel de ses "parrains " en dit long ...

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(1) Propos tenus et enregistrés " à l'insu de son plein gré " lors d'un cours à l'EM Lyon business school.(cf. Le Monde .fr avec AFP du 17 février 2018).

vendredi 16 février 2018

Corruption : la grande lessive


C'est désormais un vent qui souffle tant d'est que d 'ouest : le souci de transparence qui s'est emparé des médias, des réseaux sociaux , des partis et des institutions "décoiffe" de manière salutaire .

Aucune région du monde n'est écartée . Ainsi des accusations de corruption sont portées aussi bien en Chine (généraux démissionnés par Xi Jinping), au Moyen-Orient (récemment : princes saoudiens, B. Netanyahu...)  Amérique Latine (Lula da Silva) , Afrique (démission de Jacob Zuma) etc...

L'Europe (y compris la Russie) n'est pas en reste et la litanie des affaires permettrait d'orner de ses grains plusieurs chapelets . 

Comme jadis l'on croyait que les vents chassaient les miasmes des épidémies de même , désormais, on s'attend à ce que ce vent soit le précurseur d'un grand nettoyage de printemps . 

mardi 13 février 2018

"Méta-univers" et Big-Bang des croyances



Trente ans après, le livre du Pr Trinh Xuan Thuan"La mélodie secrète" (1) donne toujours le vertige : notre univers qui comprend des milliards de galaxies ne serait qu'une "bulle" à l'intérieur d'un méta-univers:

"qui est des dizaines de millions de milliards de milliards de fois plus vaste"  

Ce méta-univers serait lui-même une bulle au sein d'autres méta-univers qui s’emboîteraient  comme des poupées gigognes.

Au-delà du vertige de Pascal cela pose la question du créateur ou celui du  hasard (2) : interrogation de l'humanité à laquelle les religions (notamment du Livre) tentent de répondre depuis plusieurs millénaires.

Si des milliards de milliards d'univers existent ils sont forcément issus de la Création . Cela tend à écarter un "Dieu de la Terre" (seule) et à suggérer un "Dieu de l'Univers"... et des possibles méta-univers . Big Bang des croyances ou simple transition dans notre compréhension du (des) monde(s) ?

Cela nous amène - à défaut d'un principe anthropique difficilement concevable -  vers un Christ Cosmique auquel aboutissait par la foi et aussi par raison Pierre Teilhard de Chardin...que le Vatican a mis un temps " sous scellés" avant, cependant, de le réhabiliter .

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(1) "La mélodie secrète" , éditions Fayard 1988 (collection "le temps des sciences ")
Trinh Xuan Thuan est docteur en astrophysique ( Princeton, USA) et professeur d'université.

(2) cf. Jacques Monod : le Hasard et la Nécessité , éditions du Seuil 1970

dimanche 11 février 2018

USA / Moyen-Orient : modérateurs ou révélateurs ?



Quel rôle , à la fin , jouent les Etats-Unis au Moyen-Orient ? guère n'est besoin de se remettre en mémoire la gestion calamiteuse de l'intervention américaine en Irak en 2003 et la contribution (certes inconsciente) à l'émergence de l'E.I. 

Mais qu'en est-il actuellement

L'impression dominante est que Washington , en choisissant clairement un camp jette -  probablement de manière inconsciente - de " l'huile sur le feu ". Les tensions sont, de la sorte ,  avivées entre Riyad et Téhéran et les postures guerrières sont chaque jour un peu plus radicales .

Elles sont à la merci , pour s'enflammer, d'une étincelle (cf. actuellement Israël / Syrie / Iran) 

Pendant ce temps le plan de paix Israël / Palestine n'est pas encore "sur la table" ... et le monde attend en espérant que Donald Trump veuille enfin "mette le couvert" . Il attend aussi l’issue des pourparlers de Genève et ceux d'Astana ou de Sotchi afin que se précise l'avenir de la Syrie .

Cette attente - au moment où l'E.I. est à terre - déconcerte et l'on s'interroge sur le "jeu de rôle " américain : y a-t-il une réelle volonté de promouvoir la paix au Moyen-Orient ...ou bien le souhait de maintenir en l'état une situation chaotique  (1) pour déconstruire et reconstruire ?

Il serait dommage - et  inconvenant - de considérer que les Etats-Unis assument finalement non pas un rôle de modérateur mais plutôt celui de révélateur/accélérateur des tensions .

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(1) cf.  Condoleezza Rice, ancienne Secrétaire d'Etat de George W. Bush, appelant de ses voeux en 2007 un "chaos constructif" au Moyen-Orient ...

vendredi 9 février 2018

Rumeurs, rumeurs ...



Ainsi la presse (une certaine presse) peut détruire la réputation d'un homme (qu'il s'agisse d'un ministre ou non peu importe d'ailleurs) . La mode, désormais, est à "balancer". "Balance", balance ...il en restera toujours quelque chose , peut-on dire en plagiant l'ancien adage . "Il n'y a pas de fumée sans feu  " etc...

Drôle de société que la nôtre où l'honneur peut être bafoué où - par vengeance ou par rancune - on peut salir et parfois tuer (cf. ce que disait François Mitterand à propos des " chiens " qui poussèrent jadis Pierre Bérégovoy au suicide).

On est en droit de se demander : ce souci de tout dire (et de dire parfois n'importe quoi) est-il lié à un soudain regain de morale ou bien au venin et à l'acide des rancœurs qu'il faut - d'une manière ou d'une autre - évacuer ? 

Car à côté d'une juste transparence pour neutraliser les comportements douteux voire délictueux combien , parfois, de vindictes , de frustrations ...et d'intérêts bien cachés... sous les apparences .


mardi 6 février 2018

Zone euro : se déconnecter des USA ?



Paradoxalement, alors que les fondamentaux de l'économie américaine ne donnent pas de signe de faiblesse , les marchés financiers outre-atlantique toussent et sont pris de fièvre : c'est le paradoxe d'un capitalisme irrationnel aux Etats-Unis que de considérer qu'un taux de chômage particulièrement bas et des hausses de salaires sont des mauvaises nouvelles car véhiculant l'inflation ...alors même qu'une inflation mesurée était recherchée . 

Est-ce le moment de tenter de se déconnecter du marché financier américain ? La zone euro - elle - ne court pas de risque d'un dérapage inflationniste et offre des marges de manœuvre en matière de recrutement (le taux de chômage n'est pas encore à 4 % comme aux USA) . Par ailleurs, alors que le dollar est chahuté l'euro est une monnaie solide . 

La Zone euro, en ces moments de doute outre-atlantique (à l'image ambiguë de sa présidence du moment ) , peut devenir un "pivot" économique avec d'autres partenariats . Cela afin d'éviter une insupportable dépendance à l'égard des taux d'intérêt américains :  occasion à saisir ?