mardi 28 février 2017

Etats - Unis / Paradis fiscaux : en sommeil ?



A l'heure où l'on parle de transparence  dans la vie publique - et la morale qui va avec - il faut se demander pour quelles raisons trois Etats américains sont encore considérés comme des paradis fiscaux : le Delaware, le Wyoming et le Nevada  (1).

L'Union européenne se pose désormais la question ...et n'a probablement pas obtenu à ce jour toutes les réponses: En particulier le souci de transparence affirmé par le Président Obama (à la suite des Panama papers) semble s'être quelque peu enlisé ... dans des sables bitumineux.

Le bruit court que plusieurs sociétés cotées à  Wall Street auraient leur siège dans l'Etat du Delaware . Est-ce seulement une rumeur ? 

Le débat justement entamé en France sur la moralisation de la vie publique (2) épargnerait-il au niveau international la sphère financière ?

Serait-elle au - dessus des lois ? Mais de telles lois existent-elles ?

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(1) latribune.fr du 2/2/2017 avec AFP

(2) c'est une exigence forte dont me font  part - notamment - des étudiants de Sciences politiques 

samedi 25 février 2017

Trump : côté "âne" ou "éléphant" ?



L'éléphant et l'âne sont les emblèmes des 2 partis politiques aux Etats-Unis . A partir de cela quel "totem" paraît le mieux convenir à l'actuel Président américain après son affirmation d'hier " Paris n'est plus Paris"? 

Pour minimiser les propos tenus on peut recouvrir pudiquement la tête de l'un des deux animaux : et à cet égard, c'est un bonnet d'âne qui conviendrait le mieux. 

Mais l'image serait - pour un républicain - désobligeante . Il faut en convenir c'est probablement à l'éléphant qu'il faut revenir : Donald Trump donne depuis quelques semaines les signes d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.

La France possède un coq pour emblème . Au lendemain des prochaines élections présidentielles M.M.Macron ou Fillon cocoriqueront-ils comme M . Trump avec le risque - comme le Président américain  - de voir roussir leur crête ...et d'y perdre leurs voix ?

dimanche 19 février 2017

Front national : sirènes bleu marine


Pour certains - aigris ou timorés - le Front national est une "valeur" refuge . Elle est pourtant bien démonétisée et les Français sauront, le moment venu, faire la part du chant des sirènes et des absurdités  : retour au franc alors que la plupart de nos dettes sont libellées en euro ?  dépréciation de la monnaie, inflation, impossibilité d'intervenir sur les marchés financiers si nous nous trouvions en situation de "défaut"? 

Les bas de laine de nos compatriotes - en euro - en seraient réduits à devenir de vulgaires chaussettes qui rétréciraient à vue d’œil... 

Et - sur le plan international - perte de prestige et de crédibilité : celle d'un escargot dans sa coquille. Telle est l'ambition de Marine Le Pen . Lorsque le détail du programme sera clairement exposé il sera aisé d'en mesurer l'absurdité sauf à souhaiter une politique du pire comme certains néo-conservateurs américains ont rêvé d' un chaos salvateur au Moyen-Orient. 

Evidemment, il ne suffira pas de cibler les absurdités programmatiques : les autres candidats devront répondre aux craintes de ceux qui - séduits par les chants de sirènes - ont fait le choix de s'embarquer sur le radeau de la Méduse .

Les problèmes de sécurité, l'emploi, le devenir de l'Union européenne , les valeurs culturelles sont autant de thèmes sur lesquels on ne peut surfer. Tel candidat ne pourra pas continuer à jouer sur l'affectif , tel autre uniquement sur la rigueur, tel autres sur un Etat devenu "machine à sous ".

Comme souvent, les Français avant de glisser leur bulletin dans l'urne sauront s'assurer qu'une incertaine brise marine n'annonce pas - en fait - de bien plus redoutables vents de mer.

vendredi 17 février 2017

Sud Soudan : un autre Rwanda ?



Des massacres ont lieu tous les jours et plus d'un million de personnes ont quitté le Soudan du Sud (république indépendante depuis 2011) pour échapper aux conflits ethniques entre factions rivales (1) que les casques bleus de l'ONU ne peuvent empêcher . 

Une force régionale serait en cours de constitution ...mais dans combien de temps ? L'Union africaine est-elle suffisamment "unie" pour agir ? Autant de questions alors que déferle la barbarie et que chaque heure voit son lot d'atrocités. 

Le Conseil de Sécurité de l'ONU saura-t-il à temps faire face et empêcher un autre Rwanda ?

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(1) "Jeune Afrique" du 14 février 2017 : Soudan du Sud : la guerre atteint des "proportions catastrophiques" selon un rapport de l'ONU

jeudi 16 février 2017

Zone euro : au-delà de la politique monétaire


La relance budgétaire n'est pas encore au menu en dépit des suggestions de la Commission à la mi-novembre 2016. Peut-être l'Allemagne la redoute-t-elle ? A regarder pourtant de près l'exemple du Japon on constate que l'assouplissement monétaire ( "planche à billet" par le biais de rachat d'actifs ) n'a pas vraiment porté ses fruits : faible croissance (liée comme en Europe au vieillissement de la population) , déflation ou  inflation modérée alors même que depuis 2014  près de 400 milliards de dollars ont été injectés dans l'économie par le gouvernement de M. Shinzo ABE .

 La similitude des situations conduit à se poser la question d'un "tout monétaire" puisque les Q.E. ne suffisent apparemment pas à requinquer la croissance . Il reste aussi à constater que la politique japonaise liant politique monétaire et budgétaire (investissement dans les infrastructures) ne s'est pas , non plus, traduite par une amélioration économique sensible , le taux de croissance du PIB demeurant dans la zone des 1 % .

 Est-ce à dire - en regardant du côté du Soleil Levant -  qu'il est difficile de conduire de manière concomitante des deux politiques (monétaire et budgétaire) ?

 Quelles leçons pour la zone euro ? 

mardi 14 février 2017

Europe : Allô, Bruxelles ?


Au delà du feuilleton médiatico - judiciaire qui marque cette campagne présidentielle , l'Europe demeure totalement absente du débat (si tant est qu'il y ait débat). Elle ne semble présente que lorsque les partis populistes (Front national, Front de gauche) la dénigrent et évoquent un retour au franc (que rejette une large majorité de français ). 

Est-ce en raison des déboires de l'un des candidats que l'Europe n'occupe pas l'avant scène ? ou bien les autres (dont Emmanuel Macron ...) attendent-ils les ides de mars pour soumettre -contact pris avec nos amis allemands- un vrai projet pour l'Europe ? 

Quoi qu'il en soit Bruxelles demeure bien silencieuse alors que les occasions ne manquent pas de sortir la tête du sable pour faire face aux rodomontades d'outre-atlantique et celles - un cran au-dessous - d'outre-manche. 

Aux vitupérations des populismes en France, en Italie, en Espagne (et ailleurs) ne répond pour l'heure aucun écho sauf celui, venant d'outre-tombe , de Jean Monnet. bien assourdi et lointain.

L'Union européenne oublierait-t-elle que son socle n'est pas exclusivement économique mais que sa bannière est aussi politique et qu'il ne faut donc pas se borner à camper sur l'Aventin

Allô Bruxelles ?

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NB - Je n'imagine pas (cf. les craintes exprimées par le mouvement "En Marche") que la Russie veuille s'ingérer dans les élections présidentielles françaises...d'aucune manière.

dimanche 12 février 2017

USA/JAPON : îles Senkaku sous protection



Un doute levé vendredi dernier : lors de son déplacement à Washington le Premier ministre Shinzo Abe a obtenu de Donald Trump qu'il réaffirme son soutien à la souveraineté du Japon sur les îles Senkaku en mer de Chine orientale. Cette souveraineté est contestée par la Chine comme le démontrent plusieurs incidents depuis 2012.

Ces accrochages sont souvent perçus comme une menace majeure pour la paix car susceptibles - au-delà des gesticulations - de dégénérer en conflit armé  .

Loin d'être un soutien relevant de la seule rhétorique la déclaration commune affirme que cet archipel est bien couvert par le traité de défense américano-japonais de janvier 1960 (1). Ces îles revêtent, pour le Japon, un intérêt économique majeur : des gisements d'hydrocarbure se trouvent à proximité (2) ainsi que des champs gaziers . 

Au-delà de l'intérêt économique c'est la crédibilité du Japon comme puissance régionale qui aurait pu se trouver contestée si le Président américain n'avait pas - comme l'avait déjà fait Barack Obama en avril 2015 - réaffirmé son soutien au Japon confronté au "tutorat" régional de la Chine. 

Cette déclaration  - perçue comme une victoire de M. Shinzo Abe - démontre aussi qu'il existe une continuité dans la politique extérieure des Etats-Unis . Seulement en mer de Chine ? 

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(1) article 5 du Traité de coopération mutuelle et de sécurité du 19 janvier 1960

(2) Les réserves de pétrole en mer de Chine pourraient représenter plusieurs milliards de barils .

lundi 6 février 2017

Union Africaine : nouveau départ



L’événement serait presque passé inaperçu , il est pourtant révélateur : le Maroc, après 33 ans d'absence, vient - en dépit de quelques oppositions - rejoindre l'Union Africaine qu'il avait quittée en 1984 . Le sommet d’Addis-Abeba vient d'entériner ce retour .

C'est probablement le signe de la volonté - pour l'Union Africaine - d'assurer son unité face à quelques divergences (Afrique du Sud ? ). C'est aussi (et surtout) le signe que le Maroc ne souhaite pas se mettre en marge d'une Afrique qui sera certainement (avec ses 2,5 milliards d'habitants en 2025) le continent de demain .

L'espace, les ressources pétrolières et minières sont autant d'atouts que l'Union africaine (grâce au programme Nepad ) va devoir transformer  .

Il  reste bien sûr à l'Union africaine de s'affirmer en matière de Défense pour faire face aux risques actuels de déstabilisation venant de groupes terroristes. Le nouveau Président - Tchadien- de la Commission de l' U.A. en fera probablement une de ses priorités.

samedi 4 février 2017

Présidentielles / Fillon : acharnement?



Suspicion il y a , c'est une évidence. Et le candidat L.R à la présidentielle prochaine en souffrira d'une manière ou d'une autre quelle que soit la décision de Justice.

 Pour autant, on ne peut s'empêcher de ressentir une sorte de nausée à propos du feuilleton qui - désormais - remplace à la télévision les séries américaines.

 Autant de banderilles ...

Etrange démocratie que la nôtre où il faut tenir en haleine l'opinion alors même que la Justice - saisie - peut (et va) se prononcer en toute sérénité...

Mais dans cette attente nombreux sont ceux - hélas - qui entendent "pendre à la Lanterne" l'ancien Premier ministre.

lundi 30 janvier 2017

Emmanuel Macron : vent en poupe



Ainsi ce qui semblait possible mais incertain n'est plus à écarter : Emmanuel Macron a désormais des chances (disons 30 % à vue de nez ...) d'être présent au second tour des élections présidentielles .

L'ancien ministre de l'économie incarne le courage, le réalisme , la nouveauté en politique et - de manière générale - dans la manière d'anticiper l'avenir. Contrairement à ce que certains imaginaient ou souhaitaient sa percée ne s'apparente ni à un feu de paille...ni à un hologramme (cf. François Bayrou).

Evidemment il lui faudra des troupes : non seulement des chefs d'entreprise mais aussi l'opinion publique dont celle des déçus de tous bords . Il lui faudra aussi des députés pour disposer d'une majorité de gouvernement .

 Il se peut qu'un "temps politique" nouveau se profile ...à moins que l'ordre ancien - au delà des vagues du moment - ne reprenne sa place : le sort en décidera (et dira peut-être "n'ayons pas peur" !).

vendredi 27 janvier 2017

GLOZEL : sans doute(s)...



Il y a 7 ans s'éteignait Emile Fradin "inventeur" du site archéologique controversé de Glozel (1) emportant avec lui le secret de ses découvertes . Elles ont - un moment  - remis en cause l'origine phénicienne de notre alphabet : à Glozel une apparente écriture surgissait de tablettes d'argile retrouvées en 1924 dans des fosses ogivales non loin d'ossements qu'une mesure au carbone 14 faite par un laboratoire écossais en 1976 datera du paléolithique (-17 000 ans). La tentation fut grande de faire l'amalgame entre l'âge des inscriptions et l'âge des ossements .

Il n'en fallut pas plus pour remettre en questions l'origine de notre alphabet et imaginer - pur fantasme - l'existence d'une civilisation "glozélienne" très ancienne (...) dans ce recoin vallonné de la Montagne bourbonnaise .

J'ai connu Emile Fradin et - comme d'autres - j'ai fêté à ses côtés ses 100 ans il y a 10 ans . Je suis convaincu que M. Fradin n'était pas un faussaire (ce dont on l'accusa avant qu'il ne soit innocenté) et qu'il a, en 1924, réellement exhumé des " tablettes inscrites" entassées dans des fosses (sépultures ou fours de verriers).

Ces tablettes d'argile , ces gravures sur des os anciens, ces statues ont trompé dans les années 20 d'éminents archéologues : Henri Breuil, Salomon Reinach (2) André Vayson de Pradenne qui ont longtemps cru en l'existence d'un important site néolithique .

Les signes figurant sur les tablettes d'argile  remettaient ainsi en cause notre chronologie historique et ont alimenté de manière quelque peu iconoclaste des chroniques nationales (3) et internationales .

Si la présence toute proche de la station thermale de Vichy où se retrouvait la "haute société " de l'époque a probablement amplifié la résonance de la découverte (4), on ne peut qu'être étonné par les théories qui fleurirent alors et fleurissent encore par delà les analyses scientifiques : elles alimentèrent la littérature des Robert Charroux, Louis Pauwells ou Erich von Däniken.

La mesure par thermoluminescence (5) est cependant sans appel : elle indique pour les tablettes et autres céramiques une datation de trois à sept siècles avant J.C. pour les plus anciennes et du moyen-âge jusqu'au 18 ème siècle pour les autres...et du 20 ème siècle pour quelques autres .

 L’hypothèse néolithique un moment formulée est donc totalement écartée.
Une interrogation tout de même : les inscriptions alphabetiformes (gallo-romaines ou moyenâgeuses) sont une chose mais comment concevoir que ces mêmes inscriptions se retrouvent à côté de gravures (rennes, cerfs...) qui - elles - s'apparentent à des motifs du néolithique ancien ?

Sauf à imaginer que ces gravures ne soient pas de la même veine ...
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(1) hameau situé dans la commune de Ferrières-sur- Sichon (Allier)
(2) Conservateur du musée des antiquités nationales
(3) Revue L'Illustration du 3 septembre 1927
(4) l'affaire de Glozel fit à l'époque autant de bruit que la découverte du tombeau de Toutânkhamon par Howard Carter deux ans auparavant .
(5) 3 laboratoires dont celui du CEA à Saclay ont effectué ces analyses en 1970.Dans les années 1980 c'est  le laboratoire de Riso (Danemark) qui donne la datation la plus ancienne (600 à 730 avant J.C.) pour 3 tablettes d'argile avec inscriptions;

dimanche 22 janvier 2017

Etats-Unis : présidence trompe - l'oeil ...

Ne contestons pas  ( et à quel titre d'ailleurs ?) la légitimité du nouveau Président des Etats-Unis . Pourtant constatons les signes avant-coureurs d'un "trompe-l'oeil" : M. Trump entend transférer le pouvoir au peuple américain en l'ôtant aux élites en cour à Washington. Pourtant ceux qui l'entourent appartiennent pour la plupart à ce qu'il est convenu d'appeler la "haute société " lissée et mondaine . 

Car les images , elles, ne trompent pas : celles de 2 Amériques qui ne frayent guère ensemble et que sépare encore davantage un double langage . En sera-t-il de même à l'échelle du monde ? Quels seront les Etats courtisés , les Etats méprisés,  les Etats enjôlés ?

Pour l'heure il convient d'attendre les actes en souhaitant à tout funambule de trouver son équilibre .

lundi 16 janvier 2017

Donald Trump : réalisme, populisme ou opportunisme ?



Les prises de position de M. Trump déconcertent : elles paraissent souvent contradictoires ou bien relever d'une " roulette russe " . Ainsi le soutien - on ne peut plus explicite - à Israël s'inscrit dans la logique de la diplomatie américaine : Israël est une "nouvelle frontière" et le bouclier de Washington va de soi. Donc la nomination à Tel Aviv d'un ambassadeur pro israélien ne doit pas surprendre :  elle est tout à fait logique.

 Pour autant le transfert (annoncé) de l'ambassade de Tel Aviv à Jérusalem est-il réaliste, populiste ou bien opportuniste afin de tracer une "ligne rouge" pour ne plus reculer ? Mais le risque est aussi celui d'agiter un chiffon rouge compromettant l'espoir de paix. 

Segundo : vouloir remettre en cause l'accord sur le nucléaire iranien risque de brouiller les cartes et amener l'Iran à jouer au "chat et à la souris" comme cela a été le cas avant l'accord de 2015. Cela risque aussi de compliquer les relations avec la Russie au moment où les Etats-Unis semblent souhaiter un partenariat pour co-gérer les affaires du monde (avant que la Chine ne s'affirme davantage).

Mettre par ailleurs en doute la construction européenne voire l'efficacité du bouclier OTAN est-ce bien responsable? les Etats-Unis ont soutenu (et impulsé) la construction européenne dans l'après guerre afin d'éviter un possible glacis soviétique ; faudrait-il désormais "casser la machine" puisque s'éloigne le risque d'un "coup de Prague "en dépit des pions avancés en Ukraine ? Opportunisme ou bien réalisme pour inciter l'Europe à prendre son destin (dont sa Défense) en mains ?

 Provocations constructives ou bien réalisme d'un businessman ? La réponse ne tardera probablement pas .

mercredi 11 janvier 2017

Non, la Zone euro n'explosera pas



En revenant d'Espagne on peut mesurer l'attachement des espagnols à la zone euro : l'augmentation du PIB de 3,3 % en 2016 et la baisse du chômage concomitante (6 points de baisse par rapport à 2011) ont fait prendre conscience des atouts de l'appartenance à l'Union et à la zone euro alors même que le parti d'extrême gauche "Podemos" (anti européen) semble en difficulté .

Les Cassandre d'extrême droite ou d'extrême gauche qui prédisent - depuis des années -  une explosion de la zone euro en seront pour leur frais : l'argument des partis populistes est de nature politique (et donc souvent émotionnelle ) et non pas de nature économique . A la veille d'élections c'est un plat que l'on ressert quand bien même les arguments (ceux de M. Mélenchon ou de Mme Le Pen) paraissent bien faisandés. Mais dans la chasse aux voix tout gibier est bon à prendre ...

Bien sûr il existe encore un tâtonnement au niveau de l'Union : la Commission penche pour une relance budgétaire (politique néo keynésienne) alors même que la Zone euro (et donc la BCE) semble - pour l'heure - s'en tenir à une politique monétaire sur fond de Q.E. Mais peut-être que l'option américaine (celle de D.Trump basée sur la relance des investissements) changera la donne en incitant les Etats de l'Union à avoir une politique budgétaire incitative. 

Quoi qu'il en soit le rêve des Cassandre (cauchemar pour les autres) se dissipera: la crédibilité politique de l'Union est assise sur sa crédibilité économique.


mercredi 4 janvier 2017

"François" MACRON "Emmanuel " FILLON ...



Les prénoms ne sont pas identiques mais ils sont peut-être interchangeables tant les deux hommes (au-delà de leur âge et de leur trajectoire) se ressemblent de par leur volonté de prendre le taureau par les cornes : l'un est candidat de droite à l'élection présidentielle, l'autre est de gauche (1) mais ils ont en commun une rare absence de démagogie et le choix courageux d' emprunter un chemin plus ardu que les autres prétendants (dont certains distribuent des sucres d'orge).

Ils ont tous deux une vision réaliste et sereine - sous conditions de réformes - de l'avenir de la France sans nécessité de coups de menton ou bien de paillettes ainsi qu'on le voit par ailleurs.

L'un est déjà donné gagnant ,l'autre est dans la course. L'un se revendique du gaullisme social , l'autre est social - démocrate . Dommage qu'ils ne fassent pas route ensemble ...

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(1) E. Macron est le seul candidat de gauche ayant quelque chance - certes faible - d'accéder au second tour de l'élection présidentielle.

jeudi 29 décembre 2016

Etats-Unis : le "pivot" aux orties ?


Les décisions prises par le Président Obama seraient-elles désormais à jeter aux orties ? C'est la question que l'on peut se poser après les déclarations de M. Trump.

Ainsi on assisterait à un retour de balancier qui ressemblerait à de l'isolationnisme s'il n'était en réalité dicté par un souci protectionniste (immigration , projet de taxe sur les importations chinoises, abandon de traités de libre échange signés ou en cours de négociation etc...).

La Russie doit se frotter les mains devant ce qui s'apparenterait à  un retrait...si tant est que les paroles de M. Trump se traduisent en actes.

De même les Chinois devraient respirer si la stratégie du "pivot" (1) chère à M. Obama se trouvait ainsi abandonnée : les Etats-Unis renonceraient au T.P.P. (2) qui - au-delà de la libéralisation des échanges - avait pour but de contenir la Chine en nouant des partenariats stratégiques avec plusieurs Etats de l'Asie du sud est .

Le risque serait alors - pour les Etats-Unis - de renoncer à une zone d'influence alors même que la Chine se sentant les "mains libres" prendrait (dans le cadre de l'APEC) l'initiative de nouer d'autres partenariats trans-pacifiques (Pérou, Chili ...).

Faut-il croire à un abandon du "pivot" et à un laisser-faire en mer de  Chine méridionale , à Taïwan, et à une distanciation par rapport au Japon? 

En réalité peut-on imaginer les Etats- Unis laissant le champ libre à la Chine qui au travers d'une nouvelle "route de la soie" veut au contraire se déployer en Asie, en Europe, en Afrique ?

 Il est peu probable d'assister à ce qui ressemblerait à un repli américain. Peut-être alors verra-t-on M. Trump "pivoter" sur lui-même ?

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(1) stratégie USA du "pivot"  : accroître la vigilance à l'égard de la Chine, nouer des partenariats avec les Etats asiatiques afin de les amener dans la sphère d'influence des Etats-Unis (et en même temps intervenir moins directement au moyen-orient... donc "pivoter" vers l'Asie).

(2) accord de partenariat transpacifique (transpacific partneship agreement)

samedi 24 décembre 2016

Zone euro : changement de cap ?


Il semble bien - dans la conjoncture actuelle (croissance molle) - que la politique monétaire de la BCE ne soit pas suffisante pour assurer une véritable relance : la perspective d'une augmentation des taux d'intérêt et le renchérissement du pétrole vont probablement freiner la croissance alors même que les capacités de production sont loin d'être utilisées . 

Bruxelles (1) ne semble pas compter sur les exportations pour "booster" les investissements ou améliorer le taux d'utilisation des capacités de production . Aussi il semble bien y avoir un changement de braquet : si la politique monétaire ne se suffit pas à elle même , il faudra (estime-t-on) faire appel à la politique budgétaire : la Commission recommande ainsi aux Etats-membres de passer d'une position "neutre" à une position "positive" en matière budgétaire. 

Mais évidemment les politiques budgétaires dans la zone euro ne sont pas centralisées et il faudra que les Etats-membres décident eux-mêmes quelles orientations budgétaires nationales ils devront prendre en matière d'investissement puisque il ne suffira pas de faire appel aux fonds structurels européens.

Ainsi on voit peu à peu une orientation à consonance keynésienne ressortir des propos de la Commission : la France devra en tenir compte tout en se gardant bien sûr d'accroître son endettement.

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(1) communication de la Commission "pour une orientation positive de la politique budgétaire de la zone euro " (document COM/2016/727 du 16 novembre 2016).

jeudi 22 décembre 2016

terrorisme et récupération


L'attentat de Berlin revendiqué par le pseudo "Etat islamique " vient relancer les questions que nous nous posons quant à notre attitude face à l'islamisme radical . Il est évident que le but recherché par l'E.I. pourchassé sur "ses " terres du moyen-orient est de déstabiliser nos sociétés démocratiques en suscitant vindicte et rancœur incontrôlées à l'égard du monde musulman. 

C'est là le piège tendu dans lequel nous ne devons pas tomber. Mais - dans le même temps - il nous faut neutraliser l'islamisme radical et "durcir " nos positions tant en interne (mosquées salafistes,...) qu'en externe ( Etats finançant directement ou indirectement les djihadistes).

Il nous est finalement demandé d'être fermes et combatifs sans pour autant tomber dans les facilités des "il n'y à qu'à " d'extrême droite. 

Le pseudo "Etat islamique" perçoit probablement le glissement de terrain possible entre la fermeté et la tentation des radicalismes populistes : il appartiendra au futur Président de nous tenir dans un équilibre éloigné des scénarii incantatoires qui conduiront peut-être aussi les islamistes à allumer leur propre mèche . 

lundi 19 décembre 2016

Qui connait Nikola Tesla ?


Didier Van Cauwelaert est un romancier à l'imagination fertile (et parfois débridée) comme nombre d'écrivains . Mais son tout récent ouvrage "Au-delà de l'impossible " va bien au-delà de l'imaginaire : il interpelle et stupéfie en mettant en lumière un inventeur de génie , Nikola Tesla , méconnu du grand public . 

Avec plusieurs centaines de brevets déposés (radio, radar , courant alternatif, générateur hautes fréquences etc...) ce scientifique américain d'origine serbe  peut être comparé à Edison ou à Marconi voire à Einstein. 

Dans le collimateur - à l'époque - de Edgar Hoover patron du F.B.I, Nikola Tesla (décédé en 1943) a été longtemps considéré (à l'instar d' Einstein) comme un espion soviétique. Mise en quarantaine sa mémoire s'est envolée avant que le personnage ne réapparaisse de manière tout à fait surprenante et éthérée dans le livre de Van Cauwelaert  .

Il semble bien que notre monde ait quelque peu failli dans son "devoir de mémoire". Le livre de Van Cauwelaert donne l'occasion de le réhabiliter en laissant aussi une part romanesque à l'imaginaire.

samedi 17 décembre 2016

intégration latino-américaine compromise



Le Mercosur (1)  est en train de vaciller sous les coups d' Etats membres qui se rebellent : le 14 décembre le Venezuela n' a pas été admis à participer à une réunion du Mercosur  convoquée par le Brésil , l'Argentine et le Paraguay. 

Coup de théâtre ou bien signal d'une défaite - économique et politique - annoncée ? 

L'effondrement de l'économie venezuelienne sonne -t-elle la fin d'un rêve, celui d'une Union des Etats latino-américains (Unasur) qui voulaient affirmer leur identité ? C'est probable tant la réussite économique est la plupart du temps le garant (et la condition) d'une réussite politique. 

Ainsi l'ALBA (alianza bolivariana para nuestra america) n'a plus le même éclat (2) . Qu'en pense Maduro ? Qu'en pense Lula ...et qu'en pense Simon Bolivar ?

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 (1) Mercosur : marché commun du sud (Venezuela, Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay)

(2) l'acronyme ALBA signifie AUBE en français.