mercredi 30 mars 2016

Cafouillages ...et tournis


Ainsi la révision constitutionnelle est abandonnée, ainsi le projet de "loi travail" détricoté sera probablement relégué aux oubliettes faute d'une communication et d'une pédagogie suffisantes.

 Dans les deux cas le parti de gauche s'est fissuré... au même rythme que le parti de droite. Problème d'autorité ou rivalités à presque un an des élections présidentielles ? Les deux probablement. 

La cacophonie à laquelle l'on assiste fera les beaux jours du Front national quand bien même une majorité de Français juge que le parti populiste est dans l'incapacité de gouverner.

Mais le spectacle auquel on assiste est bien triste.  A terme il fera le lit des  "àquoibonistes"...

dimanche 27 mars 2016

Palmyre : la reine Zénobie retrouve le sourire


Ce n'est certes plus la Palmyre que décrit Mathias Enard dans Boussole (1) mais Palmyre est enfin libérée par l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe.

La reine Zénobie peut donc émerger de son cauchemar , retrouver son sourire et ce qu'il reste de sa cité jadis flamboyante il y a dix huit siècles...

Plus prosaïquement on ne peut que se féliciter de l'intervention russe en soutien à l'armée syrienne.

 A trop parler d' ''Etat islamique " on oublierait presque qu'il existe encore un Etat syrien quand bien même on le ravalerait à l'état de "régime".

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(1) Prix Goncourt 2015, éditions "Actes Sud"

mardi 22 mars 2016

Belgique /attentats :vers l' éveil d'une nation européenne


Les attentats de ce jour à Bruxelles ne signent pas le déclin de l'Union mais la prise de conscience de valeurs partagées au-delà des enjeux économiques / financiers du court terme ...ou des rêves multiculturalistes.

C'est maintenant, au moment où le navire paraît tanguer sous le coup des flux migratoires ou du reflux britannique, qu'une nation européenne paraît enfin naître...au forceps.

Mais il faut rechercher autre chose qu'un consensus mou face au terrorisme islamiste.

Au-delà d'une rhétorique et des "jeux d'état-major" nous avons notamment besoin d'une (vraie) Défense commune .

Loin de craindre une déstabilisation - ce que recherche l'E.I - c'est un sursaut de l'Union que nous attendons.

lundi 21 mars 2016

Turquie : 1er sommet humanitaire mondial...



On n'en parle guère pourtant d'ici quelques semaines (en mai prochain) va se tenir à Istanbul le premier sommet humanitaire mondial . Le Secrétaire Général des Nations Unies avait annoncé la tenue de ce sommet il y a 3 ans ...avant que la "crise migratoire'' n'intervienne.

 La coordination et la recherche d'une meilleure efficacité de l'action humanitaire seront très certainement à l'ordre du jour tout comme les moyens de réduire la vulnérabilité de centaines de millions de personnes ...et aussi de faire face aux crises et aux catastrophes. 

Le choix de la Turquie - pressentie il y a 3 ans - est en soi un pari et peut-être même une prémonition. 

Gageons que l'on sera attentif aux propos du Président Erdogan ainsi qu'à sa force de conviction...

jeudi 17 mars 2016

Lula : la statue déboulonnée


Lula da Silva, ex-président du Brésil était une figure de proue de la "nouvelle" Amérique Latine, celle qui avec Chavez au Venezuela voulait tenir tête aux Etats-Unis et proposer un autre modèle de société plus solidaire . Et beaucoup ont cru qu'il en serait ainsi .

 Finalement le pétrole a fait 2 victimes (l'économie brésilienne du fait de l'effondrement des cours) et son ex-Président atteint par le scandale Petrobras (corruption).

C'est un revers de médaille pour ceux qui ont cru , le pétrole aidant, à un éveil de l'Amérique latine. Les héros sont fatigués et probablement rompus ...ou même corrompus. Dommage !

samedi 12 mars 2016

Loi Travail/ UNEF : service commandé ?


L'UNEF (qui ne représente que certains jeunes) déploie ses banderoles pour dire son hostilité à la réforme du code du travail. Cette descente dans la rue apparaît comme le symptôme d'un probable écartèlement du Parti socialiste entre "radicaux" dogmatiques et "sociaux-démocrates"ouverts aux nouveaux modes de production...et de réflexion.

Ce syndicat est - depuis longtemps - en lien avec le parti de gauche d'où il tire subventions et prébendes .Est-ce donc là une démarche suicidaire ? Plus probablement il se trouve poussé à la rue par une gauche plus radicale , celle par exemple de Mme Aubry ou bien celle , encore plus extrême, de M. Melenchon ...?

 A moins qu'il s'agisse de l' expression canalisée d'une sourde inquiétude (1) à laquelle sont en proie les jeunes gens devant le saut d'obstacles que suppose aujourd'hui un accès au marché du travail.

L'UNEF serait-elle dépourvue d'esprit critique face aux populismes encoquillés quitte à apparaître comme le révélateur d'une société bloquée qui effraie lycéens et étudiants ?

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(1)-Il est dommage que le gouvernement n'ait pas fait preuve de davantage de pédagogie pour expliquer en détail les mesures du projet de loi. Est-il trop tard ?

mardi 8 mars 2016

Arabie Saoudite : Journée des femmes , quand ?



L'Arabie saoudite est à l'honneur puisque son prince héritier aurait été - selon les médias - décoré de la Légion d'Honneur par notre Président . Mais - en cette journée internationale des femmes - il aurait été heureux que puisse être décorée une femme ministre en Arabie saoudite ...symboliquement et par exemple.

 Car , à la différence des Emirats Arabes Unis où 3 jeunes femmes viennent d'entrer au gouvernement (1) le sort des femmes en Arabie saoudite n'est pas aussi enviable , engoncées qu'elles sont dans leur abaya noire , interdites de conduite automobile, interdites de restaurant , bref interdites ... 

 La  Journée internationale des femmes est sûrement perçue là-bas comme un mirage surgi de manière incongrue des sables du désert.

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(1) : viennent d'entrer au gouvernement des Emirats en Février 2016 une ministre du Bonheur , une ministre de la Jeunesse et une ministre de la Tolérance...tout un programme !

samedi 5 mars 2016

Code du Travail : urgence d'une communication sur la réforme


Alors que plusieurs syndicats appellent à la grève le 31 mars il y a urgence - pour le gouvernement - à communiquer sur les objectifs et modalités de la réforme projetée du code du travail.

 On peut évidemment comprendre que le gouvernement ne cherche pas à rendre plus précaires les contrats de travail et à exclusivement faciliter les licenciements économiques . Mais beaucoup de Français , faute d'une communication suffisamment ajustée de la part des pouvoirs publics voient dans ce projet un "effet précarité ". Alors même qu'une meilleure flexibilité du marché du travail devrait encourager les entreprises à recruter. 

A cet égard on peut regarder par delà les Pyrénées : le gouvernement espagnol a engagé une réforme sensiblement identique en 2012 alors que le chômage frôlait les 28 %. En 2015 ce sont 500 000 emplois qui ont été créés . Question : y a-t-il une relation directe entre la réforme du Code du Travail espagnol et la baisse du chômage ? En fait (c'est tout le problème de la primauté de la poule et de l’œuf) la croissance du P.I.B espagnol a été supérieure à 3% en 2015 alors que le PIB diminuait d'environ 1 % en 2011. Est-ce donc la croissance et l'investissement qui ont "tiré" l'emploi vers le haut ou bien est-ce la réforme qui a ''boosté'' l'investissement et la croissance ? Difficile à dire d'autant que dans le même temps où le chômage baissait la population active diminuait...

Il n'empêche (pour revenir à la France)  : au-delà de la concertation (suffisante ?) avec les partenaires sociaux une pédagogie à l'égard de la population est nécessaire. Si mon voisin (ou ma voisine) sont réticents à la réforme c'est que la communication passe mal . Le risque demeure donc , le 31 mars, d'une seule confrontation politique (notamment à l'intérieur du P.S. fragmenté) et non pas d'une clarification sur les objectifs de la réforme .

mercredi 2 mars 2016

Le drame Syrien ...en questions


Le déferlement de migrants telle une pauvre horde de va-nu-pieds du moyen-âge (une croisade à rebours?) interpelle. Ils fuient un Etat en cours de destruction.

Quelle est - au-delà de nos atermoiements - notre part de responsabilité ?

 Les questions ou constats suivants sont au cœur du problème quand bien même ils ne peuvent tout expliquer :

1- On sait que l'intervention américaine en Irak en 2003 annonce - indirectement- l'acte de naissance de l'E.I.("Etat" islamique)  en 2006. La jonction djihadistes sunnites d'Irak et de Syrie date de 2005/2006.

2- Plusieurs Etats occidentaux (dont la France) ont été pris de court par les "printemps arabes" de 2011. Fallait-il - sans tarder - prendre un nouveau "train en marche" ?

3- Les mouvements d'étudiants en Syrie s'inscrivent dans le contexte des printemps arabes de 2011: les rassemblements étaient pacifiques et la répression du gouvernement syrien fut incontestablement violente et disproportionnée.

4- Peu après (ou en parallèle) se constituait l'A.S.L (Armée Syrienne Libre) considérée comme modérée mais intégrant des djihadistes (ou étant noyautée par ceux-ci). Aucun leadership ne s'en est dégagé au gré des présidences tournantes d'un interlocuteur devenu virtuel mais armé et par les Etats du Golfe et par des Etats occidentaux.

5- Entre temps les Etats sunnites qui vouaient aux gémonies le Président Assad (alaouite donc chiite) ont mis de l'huile sur le feu . Un écran de fumée s'en dégageait qui rendait alors Bachar el-Assad coupable de tous les maux . La "Communauté internationale " (dans sa version occidentale) a jugé que le Président syrien devait s'en aller. Persona non grata ...en quelque sorte.

6-Pendant que nous poursuivions de notre ire le Président syrien, l'E.I. décapitait, égorgeait et - très probablement - utilisait du gaz sarin . L'utilisation d'arme chimique par le gouvernement syrien est aussi probable ou possible bien que des rapports demeurent encore contradictoires.

7- Notre part de responsabilité quelle est-elle ? peut-être d'avoir eu trop longtemps "la tête dans le guidon'' en considérant (voir les multiples déclarations de Laurent Fabius, M.A.E.E. en 2014-15) que notre premier ennemi était le Président Syrien. Avons-nous joué "sur la corde raide "en soutenant et armant l'A.S.L qui penchait parfois du côté du mouvement djihadiste Al-Nosra (déclinaison locale d'Al - Qaïda ) ?

8- De fait, la population locale semble avoir été prise entre plusieurs feux dont certains - outre "l'Etat" islamique - ont été allumés par des Etats du Golfe et par les Occidentaux. D'où la diaspora à laquelle nous assistons : demandeurs d'asile, pauvres gens, enfants, opportunistes fantasmant sur l'Occident, ...et aussi djihadistes "sous le manteau". 

9-Et pendant ce temps le Président syrien demeure fermement arc-bouté sur ses élections (depuis 2000) et considère  comme marque d'ingérence les pressions voulant organiser sa sortie qui - à défaut d'être préparée par une consultation - pourrait conduire à un chaos libyen.

 Et pendant ce temps...la population fuit les " champs" de batailles et les villes laminées . 

 Et pendant ce temps ...l'Union européenne après avoir tendu les bras, fouille désormais dans ses poches pour aider la Grèce ou bien "sous-traiter" à la Turquie.

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 Que diront de tout cela dans 20 ou 30 ans les historiens ?

Quelle part de responsabilité (ou d'aveuglement) de l'Union européenne pointeront-ils ?

A moins qu'ils ne disent que ce fut le début d'un "New deal '' avec la Russie et les U.S.A... et la Chine fermement alliés pour stopper les nouveaux barbares . Une nouvelle ère pour l'Union ?


mardi 1 mars 2016

Vers une " ubérisation " de la médecine ?



Alors même que le numerus clausus a été fortement augmenté les médecins généralistes font défaut et certaines communes rurales se les arrachent "à prix d'or". 

Mais cela concerne également les villes moyennes : des médecins partant en retraite ne trouvent pas de remplaçant . Les "nouveaux généralistes" intègrent plus aisément des cabinets de groupe : médecine fonctionnarisée ?

 Ne va-t-on pas dans ce contexte  ( il faut souvent rechercher un médecin référent ou attendre 6 mois un RV chez un spécialiste) vers une "ubérisation " de la médecine ?

 De telles initiatives existent aux Etats- Unis : telle application permet d'être mis en moins d'1 heure en relation avec un généraliste ou un spécialiste se déplaçant à domicile (1)

 Evidemment cela ne correspond pas au modèle Français ...Mais cela pourrait à terme advenir tant nous changeons désormais de modèle ...au gré de la mode .

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(1) www.lexpress.fr (hebdomadaire l'Express en ligne) du 15 juin 2015.

mercredi 24 février 2016

L'Espagne au milieu du gué ...ou du guêpier


Je ne sais si l'Espagne danse les sevillanas mais - revenant de Madrid - j'ai bien l'impression d'une danse des chefs de partis politiques voulant attraper le "pompon" de la présidence du gouvernement. 

A peine Podemos (Iglesias) sort-il du bois, voilà que Ciudadanos (Rivera) montre qu'il dispose d'armes (quelques fleurets mouchetés) et de bagages ( quelques paquets de voix aux Cortes espagnoles).

 Pendant ce temps le Président du Conseil "en fonctions " fait le gros dos sachant que le parti qui s'allierait avec Podemos éprouverait à terme les mêmes déconvenues que Maduro au Venezuela ou bien Morales en Bolivie ...sans parler de l'héritière de Lula au Brésil. Suicidaire dit-on à Madrid à propos d'une telle alliance quand bien même on a vu récemment Iglesias arborer une cravate ...rouge. 

Quel étrange pays cette Espagne si proche où la corruption est généralisée (presque autant qu'aux Philippines) au sein des partis politiques et bien au-delà . Podemos, le parti anti-corruption, est lui-même atteint . Même le chef du gouvernement actuel aurait été pris "la main dans le panier".

Certes la France n'est pas exempte mais le déchaînement actuel des médias et des juges espagnols montre qu'il y avait bien anguille sous roche : il ne se passe pas un jour sans qu'un homme (ou une femme) politique ne soit déféré devant la Justice pour corruption ou blanchiment d'argent. 

Dans ce contexte délétère les partis et leurs soutiens chantonnent "ainsi font , font les petites marionnettes" ...et l'on s'en va tout droit vers de nouvelles élections...à moins que le Roi ne donne l'onction avec du saint chrême à un leader charismatique...Serait-ce Albert Rivera , Ciudadanos "sans reproche" ?

samedi 13 février 2016

Zone euro : Zone monétaire refuge ?


Alors que la Chine s'interroge sur un éventuel changement de modèle économique, alors que le Japon est en récession (ou peu s'en faut) ainsi que la Russie,  alors que les Etats-Unis battent (il semble) leur coulpe quant à un excès de liquidités, la zone euro - elle - semble sortie de convalescence avec parfois des "remèdes de cheval " (Espagne, Portugal...).

Sans être "asiatique" la croissance devrait se situer aux alentours de 1,6 %  - 1,8 % en 2016. La zone euro pourrait de la sorte devenir une "zone refuge" sur le plan financier à l'abri de tsunamis que redoutent certains : ainsi l'Iran a souhaité que les sommes dues au titre de livraisons de pétrole (1) soient payées en euros et non en dollars . C'est un signe tout comme l'est peut-être la vente par la Chine d'une partie de son matelas d'obligations américaines .

Dans ce contexte - non pas exagérément jubilatoire mais au moins de relative sécurité - pourquoi sommes nous si frileux ? sur les marchés financiers européens les titres émis reflètent pourtant la bonne santé de nombre d'entreprises européennes et notre marché intérieur (zone euro) est de 340 millions d'habitants (500 millions dans l'Union européenne) : de quoi compenser en partie la baisse prévisible de nos exportations dans le cas d'un ralentissement dans les pays avec lesquels nous commerçons.

La Commission de Bruxelles semble pêcher par excès de timidité occupée , par ailleurs, à régler le difficile problème des migrants.  Faut-il croire qu'elle n'a pas accès aux médias nationaux pour faire un peu de pédagogie ou bien qu'elle n'ose pas changer de braquet et passer la vitesse "zone euro" ?

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(1) contrats avec l'Inde notamment (aussi pour les nouveaux contrats pétroliers : la France, l'Espagne, la Russie...)

mercredi 10 février 2016

Pétrole : qui joue " à qui perd gagne " ?



Nombreux sont ceux qui se réjouissent de la baisse du prix du pétrole : les automobilistes certes mais aussi les Etats importateurs. Cela leur vaut probablement un demi-point de croissance du PIB supplémentaire. 

Tout particulièrement en profiteront les pays où, déjà, les "moteurs sont en route" et où la reprise s'accélère (l' Espagne dépassera cette année 3,5 % de croissance). L'effet sera probablement moindre en France où la croissance 2016 ne dépassera pas les 1,3 % ou 1,4 %. L'incidence de la baisse du pétrole est donc relative si les " moteurs " de l'investissement ne sont pas allumés.

Allant au-delà de nos petites frontières certains se réjouiront que les entreprises d'extraction de pétrole de schiste soient , aux Etats-Unis, au bord de la faillite (seuil de rentabilité : 60-70 $ ...) et que cessent les atteintes environnementales.

D'autres se réjouiront de ce que le pseudo Etat-islamique en soit obligé à brader "son" pétrole à 20 $ diminuant ainsi "ses" réserves et donc sa capacité de nuire.

Mais - bien au-delà - des pays émergents se trouvent en situation d'asphyxie (ou sortent avec peine leur tête hors de l'eau : tel est le cas des pays producteurs de pétrole en Afrique (Nigéria, Angola, Algérie..). Plusieurs de ces pays (qui n'arriveront pas à boucler leur budget) seront dans l'obligation de solliciter le F.M.I. ou de laisser se creuser la fracture sociale déjà béante. Nouveaux exodes, nouveaux migrants ? Telle est aussi en Amérique Latine la situation du Venezuela, du Brésil, de l'Argentine, de la Colombie...

Tout aussi délicate est la situation de la Russie dont le PIB 2015 a diminué de plus de 3% sous le coup de la baisse du pétrole et des sanctions économiques (Ukraine). Cela ne peut que contribuer à pousser la Russie vers la Chine alors que nombreux souhaiteraient amarrer la Russie à l'Europe .

Finalement qui est responsable ? A vrai dire on ne sait sauf à prêter l'oreille aux rumeurs : celles-ci prétendent que l'Arabie Saoudite - dans d'inquiétantes convulsions - voudrait ainsi "casser le bras" des producteurs de pétrole de schiste américain. Dans le même temps cela nuirait à l'Iran (ennemi n°1 de Riyad) qui revient juste sur le marché. D'autres assurent que cela profiterait aux Etats-Unis qui - en dépit de la fin de la guerre froide - voudraient affaiblir plus encore la Russie et empêcher l'ancien malade de reprendre des forces. Dans ce scénario machiavélique (cf. L'Afghanistan des années 1980) les Etats-Unis seraient ("bouche cousue") soutenus par l'Arabie Saoudite (cf. Iran : "les amis de nos ennemis sont nos ennemis").

Quoi qu'il en soit des hypothèses évoquées (et dont certaines relèvent peut-être de déviantes théories complotistes)la lecture de la situation est aussi trouble qu'un baril de pétrole brut.

 Et cela mérite bien que l'on se pose la question : dans ce jeu là qui perd? qui gagne ?


samedi 6 février 2016

Etats-Unis / Union européenne : crise de foi



Un doute s'installe : nos relations avec les Etats-Unis semblent quelque peu se rafraîchir quand bien même les pâquerettes poussent en cet hiver printanier . Certains - outre Atlantique - considèrent que l'Union européenne serait sur le déclin, moribonde en quelque sorte car ne parvenant pas à prendre de décisions .

Nos amis américains en veulent pour preuve l'incapacité de l'Union à gérer le problème de l'immigration en provenance de Syrie ou d'Irak  . C'est un fait que nombre d'Etats de l'Union sont déstabilisés par ces flux et les difficultés engendrées : ils n'ont probablement pas le savoir-faire des Etats- Unis en matière de gestion des frontières .

Mais, en Europe, d'autres voix s'élèvent : n'est-ce pas l'intervention des Etats-Unis en Irak en 2003 qui est à l'origine du chaos actuel ? La catastrophique gestion de l'après Saddam Hussein , l'épuration de l'armée, du parti Baas n'ont-elles pas contribué à enfanter l'E.I. ?

 Cela nous le savons et il ne sert à rien de resservir une soupe devenue froide. Pour autant faut-il que nos amis américains entonnent déjà à propos de l 'Union européenne une marche devenue depuis quelques mois bien trop funèbre ?

 Dommage au moment où nombre d'Européens - en dépit de leurs critiques - n'ont pas pour autant perdu leur foi .

lundi 1 février 2016

Nicolas Sarkozy : le cheval...de retour ?


L'ancien Président tente de revenir sur la scène tout en se mettant en scène . Comme tant d'autres - qu'elles soient déclarées ou non - sa candidature est évidemment légitime et on ne saurait seulement ironiser sur le côté "bling bling"  ou " hyperactif " que l'on a tant moqué de l'ancien Président.

Au-delà des prismes psychologiques mettant en relief les habituelles pulsions ou impulsions , on ne peut qu' être étonné par l'ardeur qu'il déploie pour tenter de rejoindre l'Elysée en mai 2017 en dépit de sondages défavorables venant  doucher aussi régulièrement que pluies des tropiques.

En effet - à moins d'un improbable alignement des planètes - Nicolas Sarkozy part dans l'opinion avec un handicap personnel difficile à décliner mais bien réel . Certes il arrive que des chevaux de course partent avec des handicaps mais ils sont rarement à l'arrivée.

A en croire les sondages  et les "potins" le handicap du cheval Juppé serait bien plus léger : son âge et sa moindre turbulence (ce qui est aussi une qualité).

Le temps serait-il bientôt aux chevaux - légers ? Macron ou Le Maire par exemple . Ceux-là  piaffent ...et ils ont raison de parader!

mardi 26 janvier 2016

France / Europe : Terres de "mission" ?



Certains s'étonnent ou bien s'émeuvent devant la progression de l'islam et des dérives qui parfois l'accompagnent. Mais que font nos Eglises si tant est que certaines églises soient encore ouvertes ?

 Où sont "nos missionnaires" qui jadis sillonnaient la France (et bien au-delà...) ? Probablement disparus au rythme de la société de consommation et du bonheur "prêt à porter "?

 Il ne s'agit pas évidemment de porter un regard passéiste et nostalgique sur la "France d'antan" (vaste fumisterie utilisée par les supermarchés). Il ne s'agit pas - c'est encore plus évident - de cligner de l’œil aux partis populistes hors du temps . 

C'est plutôt mettre les Eglises (au sens large) devant leur responsabilité . Faut-il se plaindre parce que l'on voit des jeunes se tourner vers l'islam parce que l'islam vient à eux alors que les rares prêtres ou pasteurs sont ailleurs ?

L'Eglise - au delà des synodes et du pointillisme de la Curie - est-elle présente au quotidien ? Il est vrai qu'elle n'est pas poussée par un désir de conquête et que les monarchies pétrolières sont sur d'autres rives, toutes voiles dehors ...

La France , l'Europe sont-elles devenues , désormais, des " terres de mission" ?

Mais que sont nos missionnaires  devenus ? 

mercredi 20 janvier 2016

Union européenne : silence radio



Le silence assourdissant de Bruxelles fait mal aux oreilles et davantage au cœur  . Car en ces moments agités l' Union fait la sourde oreille : on a beau tendre les deux oreilles rien (ou à peu près) sur la situation  économique, rien de tangible en politique étrangère et rien de bien nouveau en matière de défense et de lutte contre l'E.I. 

Quand bien même on est un adepte fervent de l' Union rien ne donne envie en ce moment d'entonner l'Hymne à la joie . L'Union serait-elle devenue un simple ovni préoccupée d'abord, par la négociation d'un traité transatlantique de libre échange ? L'Union n'est-elle devenue que le joujou économique des américains?

 Certes l'on sait combien Jean Monnet et Robert Schuman portaient aussi - parallèlement à leur foi en l'Europe - la parole des Etats-Unis. Mais ne se retourneraient-ils pas dans leur tombe au constat d'une Union tombée en léthargie ? 

Nous faut-il regarder davantage vers l'Est à la recherche d'un orient nouveau ? Difficile à dire (a fortiori a prédire) . Mais le constat est qu'il manque à l'Union un chef d'orchestre...pour rendre crédible l'Hymne à la Joie.

samedi 16 janvier 2016

Islamisme : une fatwa contre les terroristes ?



Les Etats - laïques ou islamiques - sont nombreux à condamner les attentats qui sont devenus - les médias aidant - notre quotidien. Le monde entier vit ainsi au rythme de ces atrocités commises au nom d'Allah : Europe, Asie, Afrique, Amérique .

 Certes des coalitions se font (et se défont). Les frappes et les assauts s'évertuent à stopper la paranoïa terroriste . Suffiront-ils en raison  de la guerre des clans et des rivalités de factions ?

Dans ce contexte est-ce irréaliste d'imaginer que des condamnations interviennent au sein des mouvements religieux dans le monde musulman : les autorités religieuses habilitées à prononcer une fatwa ne devraient-elles pas unanimement condamner les actes terroristes ? 

S'exprimant au nom de l'islam, ces autorités ne pourraient-elles pas se prononcer sur ce que d'autres - en signant leurs actions terroristes djihadistes  - font, croient-ils, au nom - aussi - de l'islam ? 

Ce serait ainsi - par une condamnation interne au monde musulman (1) - soutenir les acteurs des coalitions armées auxquels les Etats s'associent .

Sunnites et Chiites , s'ils sont de bonne foi , devraient pouvoir se "coaliser " pour s'accorder sur de telles prises de position. Elles seraient courageuses . Est-ce trop demander ?

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(1) - Il faut cependant citer quelques condamnations courageuses : celle - en juillet 2014 - du Président de la Confrérie des Oulémas (et aussi membre des Frères Musulmans),celle du Grand Mufti d'Arabie Saoudite en Aout 2014 et la fatwa de septembre 2015 (rédigée par le chef religieux de Bombay, et signée par plusieurs imans dont celui de la principale mosquée de New-Delhi).

jeudi 14 janvier 2016

Espagne : vers un pacte anti-corruption /austérité ?


Pacte inattendu passé pour l'élection à la présidence du Parlement espagnol : grâce à l'abstention du P.P. (Partido popular, droite) et à une alliance PSOE (parti socialiste) + Ciudadanos (centre droit), c'est le socialiste Patxi Lopez qui a été élu à la présidence des Cortes. 

Mais il reste à désigner le chef du gouvernement et le roi poursuit sa ronde de consultation. 

En dépit des doléances du leader de Podemos Pablo Iglesias, c'est le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez qui se trouve en lice pour l'investiture en tant que Président du Conseil. 

Toutefois - si c'est lui qui est désigné - il pourra difficilement gouverner sans l'appui de Podemos . Or ce parti issu du mouvement des "indignés" n'apportera vraisemblablement son soutien qu'en échange d'un véritable pacte anti-austérité . 

La lutte contre la corruption - endémique en Espagne - sera également une priorité du gouvernement qu'il soit ou non dirigé par Pedro Sanchez.


mardi 12 janvier 2016

Pétrole de schiste américain : quel impact sur la stratégie "pivot" vers l'Asie ?



Les Etats-Unis,forts de leur autosuffisance pétrolière, s'apprêtaient à délaisser le Moyen-Orient pour de nouveaux horizons en Asie où les enjeux économiques et stratégiques apparaissaient les plus importants.

 Le recentrage vers l'Asie s'est notamment traduit par la signature récente de l'accord de partenariat économique transpacifique (TPP)

Mais - en raison de la stratégie de l'Arabie Saoudite  qui veut "punir" l'Iran en faisant chuter les prix - le pétrole de schiste américain n'est plus rentable désormais : le seuil de rentabilité est de l'ordre de 70 $ le baril alors même que le cours est parti en vrille pour se situer aux alentours de 35$ . 

Au-delà des quelques 800 000 emplois menacés aux Etats-Unis (sociétés de forage de pétrole de schiste, chimie etc...) on peut se demander quel impact aurait la fin de l'autosuffisance énergétique des Etats-Unis sur la stratégie de "pivot" telle que l'exprimait en 2010 Mme Clinton alors Secrétaire d'Etat. 

Faut-il s'en féliciter en imaginant un réancrage des Etats- Unis au Moyen-Orient ? Faut-il le regretter en constatant que la politique étrangère américaine va être en partie dictée par le régime saoudien ? Ou se féliciter de l'impact positif à court terme de la stratégie de Riyad qui conduit - au moins pour l'instant - à une baisse du prix des importations ?

C'est une partie de billard à plusieurs bandes où ni l'Iran, ni la Russie, ni les U.S.A ne sont gagnants.