jeudi 15 octobre 2020

La " Chine - Afrique "

 

Ce n'est plus la "France-Afrique" de Jacques Foccart qui se profile mais bien la "Chine-Afrique" de Xi Jinping et du ministre Wang Yi (qui a fait le tour de la quasi totalité de la cinquantaine de pays de l'Union Africaine) . La Chine qui avait jadis , au temps de Mao , tenté d'exporter le communisme en Afrique poursuit désormais , non pas un objectif idéologique , mais un objectif à la fois économique et politique . 

La base navale Chinoise de Djibouti est bien la preuve que Pékin souhait renforcer la dimension économique de son avancée (stratégie "Route de la Soie ") par un appui sécuritaire ...à toutes fins utiles . La coopération recherchée par la Chine avec les forces militaires de plusieurs pays du Maghreb (Algérie , Maroc ) et d'Afrique sub-saharienne (Soudan , Tanzanie , Nigeria etc...) va également dans le sens d'une "O.P.A" à caractère politique dans le domaine de la défense . Il faut dire que la Chine n'est pas regardante quant au système politique des pays en question ...tout comme la France ne l'a pas été jadis à l'époque de la "France-Afrique" . 

Morale et politique ne faisant pas bon ménage , la Chine avance à grands pas dans le continent Africain au rythme des forums économiques (tous les 3ans) et des forums , plus récents , de défense . La Chine poursuit son chemin tant du côté de l'Asie centrale vers l'Europe qu'en direction du Moyen-Orient et de l'Afrique . Le continent africain espère beaucoup d'une coopération économique pendant que la Chine de Xi Jinping poursuit le rêve de la Chine impériale . Mais ce n'est plus un rêve .

lundi 12 octobre 2020

Hôpitaux / gouvernement : une communication défaillante

 

Ma voisine Hortense , 70 ans , pose des questions auxquelles on ne peut répondre . Pourquoi le gouvernement qui paraît si attentif à notre santé est-il dans l'incapacité de communiquer sur les investissements réalisés dans les hôpitaux pour augmenter le nombre de lits ? Elle trouve - à juste titre probablement - que nous ne sommes pas à la hauteur (des Chinois mais aussi des Allemands) quand bien même nous nous gargarisons de notre soi-disant "système de santé , le meilleur du monde ... "  .

Hortense - jadis infirmière - assène quelques vérités : les plans "hôpital 2007 " et "hôpital 2012 " se sont préoccupés de la modernisation des Etablissements .Ils ont eu pour objectif de rationaliser les dépenses afin de limiter l'endettement . L'accroissement du nombre de lits ne figurait pas dans les priorités .

Elle s'interroge : alors que la crise sanitaire est là , alors que le nombre de lits de réanimation est insuffisant le gouvernement demeure muet sur les investissements réalisés en matière de lits ...et de formation de personnels (quand bien même le "retour" ne serait acquis que dans le moyen terme) . 

Comme le "Ségur de la Santé " qui a - bien tardivement - donné des gages (a minima)  au personnel soignant en matière de rémunération , un plan "hôpital 2020 " tarde à sortir . Le P.M . Jean Castex , si pédagogue , devrait éclairer notre lanterne ...afin de rassurer Hortense. 

samedi 10 octobre 2020

Mali : le Malaise

 

On ne peut que se réjouir de la libération d'un otage après 4 ans de captivité quand bien même Mme Pétronin assure avoir été bien traitée et avoir éprouvé de l'empathie pour ses ravisseurs . Certains évoquent - peut-être à juste titre - le syndrome de Stockholm . 

Mais au-delà de cette dimension psychologique probablement difficilement maîtrisable  ce sont les "termes de l'échange" qui posent problème et entretiennent un certain malaise : combien de djihadistes sont dans la nature ? a-t-on bien mesuré en les libérant les risques pour nos soldats de Barkhane ? Les djihadistes libérés en échange  sont-ils 100 , sont-ils 200 ? 

Certes , l'on dira que c'est la junte militaire qui a négocié (ou repris les négociations) après le coup d'Etat d'Aout dernier . Difficile cependant d'imaginer que la Junte ait fait cavalier seul . Cependant de bonnes âmes se réjouissent de la libération d'un otage et des effusions émouvantes entre une mère et son fils après 4 longues années  . 

Quoi qu'il en soit le malaise néanmoins demeure ...

jeudi 8 octobre 2020

Islamisme: loi "laïcité et combat pour l'intégration"

 

Ainsi , le Président hésiterait à labelliser dans la future loi l'expression " séparatisme islamique" qu'il a pourtant utilisé à plusieurs reprises . On imagine que le gouvernement a dû faire gros dos et subir les doléances - voire les remontrances - de l'intérieur et aussi de l'extérieur (Turquie, Arabie Saoudite ?) . Mais en réalité c'est probablement à juste titre que le Président hésite : non pas que sa main tremble mais parce que il s'agit d'intégrer la future loi dans une politique dont la finalité est l'intégration plus qu'un rejet a priori .

Dès lors , il s'agit de mettre en avant 3 choses : affirmer le principe de laïcité qui exclut la suprématie religieuse (charia) , ensuite de l'intégrer non dans une politique à " petits pas" mais dans un combat puisque il s'agit non pas de "faire avec" l'islamisme radical mais de l'éradiquer . Enfin inclure ces 2 objectifs dans un 3 ème: celui de l'intégration (qui légitime les deux premiers) . Peut-on assembler ces 3 objectifs ? je n'en doute pas : le Conseil d'Etat sait le faire tout aussi bien que les agences de communication .

A ceux qui considèrent qu'une loi ne sert à rien et que l'arsenal juridique actuel suffit , on répondra qu'une loi exprime une volonté et appelle à une mobilisation . Elle a pour objet de sonner le glas des petites lâchetés : combattre au lieu de gémir et aussi affirmer un principe plutôt que de vitupérer en tournant désespérément les pages du code pénal .

vendredi 2 octobre 2020

E. Macron /séparatisme islamique : appeler " un chat un chat "

 

Nommer les choses par leur nom sans tourner en rond : c'est ce qu'a fait ce matin Emmanuel Macron . Cela faisait plusieurs semaines que l'on attendait un discours sur les "séparatisme(s)" tout en se demandant à quoi se référait le (s) puisque jadis l'on évoquait les "séparatismes " catalan , breton ou occitan . Le président a eu ,enfin , le courage de préciser qu'il s'agissait du séparatisme islamique véhiculé par les Frères musulmans , les salafistes et wahabites de tout poils .

Les "piliers" du projet de loi (dont celui , essentiel , de la scolarisation obligatoire ) constituent une réponse cohérente et coordonnée . Plus que les contorsions de Jean-Luc Mélenchon ou la "danse du scalp " récurrente de Mme Le Pen , ils sont une réponse républicaine à la menace de sécession (mais aussi de conquête) des islamistes . C'est une politique qui prend le contrepied de la "soumission" qu'illustrait le récent roman de Houellebecq , provocation plus - à souhaiter - qu'anticipation .

Plus difficile sera d'éradiquer les tentatives d'entrisme plus ou moins finement  téléguidés par des Etats qui , dans l'ombre , apportent leur soutien financier aux structures-support de l'islamisme radical  en France . Cela impactera probablement notre politique extérieure quand bien même nos ventes d'armement devraient en souffrir .

jeudi 1 octobre 2020

Etats-Unis : la fin d'un mythe ?

 

Le combat de coqs (1) entre Trump et Biden laisse un goût amer et l'on se demande à quoi en est désormais réduite l'Amérique . Les "Pères fondateurs " se retourneraient aujourd'hui dans leur tombe et Lafayette , tout comme Tocqueville , s'interrogeraient sur leur engagement et leurs louanges  . Pourrait-on en 2020 réécrire "De la démocratie en Amérique " ?

Triste spectacle que celui du débat d'hier . Probablement à l'image de la société américaine : fracturée et championne d'une "contre-culture" charriant une Charia puisque tabous et interdits deviennent la nouvelle religion .

Et pourtant les Etats-Unis , dans un monde de rapports de force , demeurent un élément majeur du balancier géopolitique...sauf à vouloir tomber dans les bras que nous tend la Chine . Si , comme du temps de Rome , nous assistons à un déclin de l'empire , il faudra nous éveiller .

 Quand l'Europe s'éveillera-t-elle ?


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(1) Attitude pitoyable de Donald Trump avec ses attaques "ad hominem " alors que Joe Biden tentait (avec difficulté) de parler stratégie .

lundi 28 septembre 2020

L' Espagne en proie à ses démons

 

Rien ne va plus en Catalogne : le président de la Generalitat, Joaquim Torra , vient d'être destitué de ses fonctions par la Cour Suprême espagnole qui confirme ainsi un jugement de première instance du Tribunal de Justice (18 /11/19) . C'est évidemment une onde de choc qui se propage jusqu'en  Belgique puisque l'on évoque un retour possible de l'ancien président Puigdemont ...en exil à Waterloo. Des mauvaises langues se demandent si M. Puigdemont sera accompagné de ses gardes du corps qui - cela a fait jaser les Catalans - étaient , en Belgique , payés par le contribuable espagnol . 

Pendant ce temps , le gouvernement central essaye de "tenir la bride " aux régions autonomes pour tenter d'unifier une stratégie dans la lutte contre le coronavirus . Des confinements par quartiers à Madrid suscitent des réactions : le Sud de Madrid (défavorisé) contre le Nord (bourgeois) de Madrid ...tout comme, en France , Marseille se dresse contre Paris . Risque de séparatisme ?

Bien ailleurs et bien à l'abri , le Roi émérite Juan-Carlos coule des jours heureux à Abu-Dhabi , devenu terre d'exil à la mode ...ce qui fait grincer des dents le Président du gouvernement Sanchez et plus encore son vice-président Pablo Iglesias du parti Podemos (l'équivalent de LFI de Mélenchon ) .

L'Espagne en proie à ses démons n'a heureusement plus la main sur la "Sainte Inquisition !".

dimanche 27 septembre 2020

Premier ministre pakistanais / ONU : de l'huile sur le feu

 

Après l'attentat qui a eu lieu devant l'ancien siège de Charlie hebdo on a souligné l'intervention , les jours précédents , du ministre des affaires étrangères du Pakistan qui semblait inciter à des "représailles" et à les couvrir en raison du caractère qu'il considérait blasphématoire des caricatures parues dans ce journal . 

On a moins relevé le discours (1) prononcé le jour même de l'attentat  par le Premier ministre pakistanais , M.Imran Khan , devant l'assemblée des Nations Unies (75ème session ). Dans ce discours il a stigmatisé l'islamophobie qui , selon lui , règnerait dans le monde . Il s'en est violemment pris au gouvernement indien mais , auparavant, il a regretté la "liberté d'expression" et dénoncé les caricatures en indiquant qu'elles constituaient un appel à la haine et une provocation.

On sait que quelques jours auparavant le drapeau français avait été brûlé par des manifestants qui conspuaient ces "chiens de français " (2) Certains réclamaient la rupture des relations diplomatiques avec la France . La position - donc officielle - du gouvernement pakistanais qui vient de réclamer à l'ONU une journée internationale (3) contre l'islamophobie a-t-elle été relayée par les ondes , l'internet ou le "bouche à oreille " ...jusqu'à Pantin ? 

Le torchon brûle - diraient certains - et les autorités pakistanaise , au plus haut niveau , ont jeté de l'huile sur le feu . On est en droit de se poser la question : de quel côté se trouve la haine ? 

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(1) Discours publié sur le site des Nations Unies . Séance du 25 Septembre . Document à en-tête de la mission permanente du Pakistan à l'ONU page 5 sur 9 .  

(2) Huffpost + AFP du 3 septembre 2020

(3) le Pakistan célèbre-t-il la journée internationale des droits de la Femme ? Qu'en pense la chrétienne Asia Bibi ?

mardi 22 septembre 2020

Création : sens, faux-sens, contre-sens

 

La finalité de la création est l'objet d'un des livres du philosophe Claude Tresmontant (1) . C'est aussi l'interrogation de l'humanité depuis bien des siècles . Tresmontant , comme d'autres philosophes ou scientifiques , insiste sur le fait que la création du monde s'inscrit dans un processus continu (expansion des galaxies , complexification des espèces etc...) . Dans ces conditions , la finalité de la création échappe totalement à notre compréhension . Au point qu'en désespoir de cause Claude Tresmontant en est réduit à interroger le prophétisme hébreu afin de percer le mystère du sens .

Pourtant - et c'est une réflexion naïve - il y a une donnée cosmique , sur une autre échelle de temps , que l'on doit admettre : la finalité de la création cosmique ne peut être notre humanité terrestre puisque dans 2 ou 3 milliards d'années notre soleil , devenu géante rouge , se sera effondré en "avalant" la Terre . Pendant ce temps , il n'y a pas de raison que le cosmos en expansion (depuis 18 milliards d'années)  disparaisse en dépit de la fin de notre planète Terre et de son humanité …à moins qu'elle n'ait émigré depuis longtemps en d'autres planètes .

Claude Tresmontant a eu beau se tourner vers l'Ancien Testament , il n'est pas sûr qu'il y ait trouvé de réponses plus convaincantes que dans les romans de science-fiction et le récit de navigations intergalactiques à venir, finalement tout aussi crédibles que les récits des prophètes . 

Mais cela nous entraine bien loin, dans un futur impensable : plus loin que le Covid , les démêlées de Trump ... ou les récentes défections au bureau de LaREM (!).

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(1) Claude Tresmontant : L'histoire de l'Univers et le sens de la création . Editions O.E.I.L. 2006 (3ème édition) 

jeudi 17 septembre 2020

Moyen-Orient / Israel : vers quelle paix ?

 

On ne saurait tenir pour nuls et non avenus les accords signés ces jours derniers entre Israel et les Emirats Arabes Unis tout comme avec Bahreïn . Pour autant pourquoi ne s'accompagnent-ils pas d'un vrai enthousiasme comme pour les accords de Camp David ou bien les accords d'Oslo ? Cela tient en partie à la date de signature , à peine 2 mois avant les élections présidentielles américaine et au sentiment que tout est calculé en fonction de l'échéance du mandat de Donald Trump . Le timing est équivoque . 

A cela s'ajoute un sentiment d'inachevé ou de précipitation : Les Emirats Arabes Unis ne sont pas l'Egypte des accords de 1978 et les Palestiniens (pourtant directement concernés) brillent par leur absence du plan de paix proposé . Sentiment donc d'un accord partiel (en attendant peut-être l'Arabie Saoudite ) et partial (le sort de la Palestine n'est pas réglé) . Certes une "brèche " est ouverte au sein des pays le la Ligue Arabe mais on perçoit que , derrière le plan préparé par les Etats-Unis, le but véritable est d'instaurer et de formaliser un rapport de force destiné à isoler l'Iran dont la menace perçue par Israel s'avère prioritaire . 

Néanmoins on aurait tord de dénigrer ces traités : ils ont le mérite de rompre l'isolement d’Israël qui a le droit de vivre "dans des frontières sûres et reconnues " (1). Cependant le problème Palestinien n'est pas réglé et un kyste demeure au Moyen-Orient pour ne pas dire "une plaie ouverte" que les Etats-Unis n'ont pas réussi à refermer ...ni l'Union européenne d'ailleurs .

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(1) cf. résolution 242 du 22 novembre 1967 du Conseil de Sécurité . Cette disposition concerne aussi bien la Palestine qu’Israël :" the soveignty, territorial integrity and political independence of every State in the area  and their right to live in peace with secure and recognized boundaries free from threats of act or force ".

mercredi 16 septembre 2020

Juppé / présidentielle : candidat non déclaré ?

 


Alain Juppé est un homme secret . En cacherait-il un ? Interviewé par David Pujadas (1) à l'occasion de la sortie de son livre "Mon Chirac" il a eu , à un moment, un étrange silence : le journaliste , faisant allusion à l'âge avancé de Trump (74 ans) et de Biden (77 ans) lui a demandé s'il n'envisagerait pas de se présenter dans le cas où "un vaste élan populaire " se manifesterait en sa faveur . Juppé (75 ans ) est resté silencieux lorsque Pujadas l'a relancé .

L'ancien premier ministre a cité certains hommes d'Etat poussés par une ambition démesurée (Chirac , Sarkozy ) et a affirmé qu'il n'avait pas eu , lui,  cette même flamme . Alain Juppé en tout cas est demeuré étrangement silencieux . Serait-il un recours face au vide du parti "Les Républicains " partagé entre ralliements à LREM et tentations de "cavalier seul " ?

Alain Juppé demeure vraisemblablement un recours si la situation , face au Rassemblement National , devenait tout à coup désespérée et si Emmanuel Macron se désistait . Mais bien sûr ce scénario demeure hautement improbable ...sauf dans un roman de science fiction encore non écrit .

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(1) Sur la chaine LCI le 15/09/20

dimanche 13 septembre 2020

Ségolène Royal : on l'a échappé belle !

 

La naïveté de S. Royal a de quoi surprendre . Lors d'une interview ce matin sur BFM TV l'ex-candidate à la présidence de la République a donné sa solution radicale pour en finir avec le contentieux Grèce / Turquie et le risque de confrontation . Selon elle , il suffit que l'Union européenne , s'abritant derrière les conclusions de la COP 21 sur le climat , enjoigne aux 2 Etats de cesser de songer à l'exploitation de pétrole en méditerranée dans des zones maritimes controversées .

 Mais cela est plus facile à dire qu'à faire :

Comment Mme Royal peut-elle être aussi naïve ? Ni la Grèce ni la Turquie ne possèdent de ressources pétrolières ou gazières et il est légitime que les 2 pays songent à leur avenir énergétique à moins qu'à  défaut de pétrole ils ne souhaitent s'équiper en centrales nucléaires . En tout état de cause l'Union européenne n'a pas de légitimité pour interdire à la Grèce d'exploiter un gisement off shore . Et encore moins pour l'interdire à la Turquie , non membre de l'Union (sous réserve qu'elle respecte le droit maritime international ) .

Cela évidemment n'autorise aucunement une confrontation navale - ou aérienne - entre ces deux "frères ennemis " . Mais le contentieux devrait se régler non en fonction des conclusions de la COP 21 mais dans le cadre de l'OTAN ...ou du Conseil de sécurité s'il apparaissait que M. Erdogan , pris de fièvre soudaine , envisage de mettre le feu aux poudres . En tout cas , on l'a "échappé belle " : la médiation de Ségolène Royal - si elle avait été Présidente de la République - aurait fait Psitt ...                            

vendredi 11 septembre 2020

Partis de l'ordre , partis du désordre


Dans une France à bout de souffle (pandémie , violence , emploi) 2 partis soufflent sur les braises : LFI de Mélenchon et le Rassemblement national de Marine Le Pen . L'un se veut quasiment insurrectionnel regrettant la France de 1792 , l'autre se veut "parti de l'ordre" alors même qu'en appuyant en sous-main les mouvements de rue (du style gilets jaunes...) il fait preuve d'incohérence . 

L'on peut sourire en écoutant les délires mélenchoniens mais on ne doit pas rire en prêtant l'oreille à Marine Le Pen et à ses discours enflammés . Car la montée de la violence en France peut inciter certains à trouver refuge dans ses jupes . Sauf qu'ensuite il faudrait boire la coupe jusqu'à la lie : il y aurait certes un hallali (probablement justifié) à propos de l'islamisation qui s' oppose à nos valeurs républicaines et à nos lois mais ce n'est là que la partie visible de l'iceberg .

En épousant les thèses ultranationalistes le Rassemblement national nous reléguerait dans l'arrière cour de la scène internationale et nous couperait d'une Union européenne en construction qui aura un rôle majeur dans le nouvel ordre mondial qui se met en place (face à la Chine) . A se laisser emporter par l'émotivité , les faux semblants et les apparences les Français ouvriraient un boulevard à l'extrême droite .

 Et le parti soi-disant de l'ordre deviendrait, s'il brisait "le plafond de verre ",  le parti du désordre pendant que M. Mélenchon prierait sans doute pour le retour de Saint-Just, Robespierre ...ou Marat . Et ce ne serait pas là des hologrammes ...

jeudi 10 septembre 2020

Trump prix Nobel ? Alfred Nobel se retourne dans sa tombe ...

 

C'est une surprenante nouvelle : Donald Trump serait " nominé" pour le prochain prix Nobel de la Paix . On peut se demander à quel titre : Cette proposition n'arriverait-elle pas bien à propos au moment où le président se trouve malmené dans les sondages et dès lors désireux de faire flèche de tout bois ?

Il faut croire que M. Christian Tybring , délégué norvégien à l'assemblée parlementaire de l'OTAN, qui l'a proposé pour le Nobel n'en a cure . Il est vrai que ce thuriféraire de M. Trump serait "un partisan des politiques anti-immigration" (1) . Ainsi le mur avec le Mexique aurait pesé de tout son poids dans la balance , plus sans doute que la contribution de Donald Trump à la paix . D'ailleurs M. Tybring est un fidèle du genre puisqu'il a déjà proposé M. Trump en 2018 et 2020 ... sans pouvoir se prévaloir alors d'une action signifiante pour la paix (l'accord Israel/Emirats Arabes Unis était dans les limbes) . 

Alfred Nobel n'a probablement pas lu encore le livre de Bob Woodward à propos de la gestion erratique et opaque de la pandémie par M. Trump tout comme il n'a pas parcouru les ouvrages évoquant les relations particulières de l'intéressé du temps où il gérait casinos et programmes immobiliers (avec quelque(s) tour(s) dans son sac) .

Du haut de son nuage Alfred Nobel s'interroge : Cette éventuelle nomination ne serait-elle pas de la dynamite ...au profit de qui finalement ? 

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(1) journal LADEPECHE.fr (9 septembre 2020) + article Wikipedia " He (M. Tybring) is most widely known for his opposition to immigration , especially Muslim immigation ...In foreign policy he has supported Vladimir Putin... he has also said the west should recognize the Russian occupation and annexation of Crimea ".

vendredi 4 septembre 2020

Sécurité / insécurité : un sentiment ?

S'agit-il seulement d'une bataille de mots ou bien d'une divergence d'appréciation entre Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti ? Le premier évoque "l'ensauvagement " de notre société , le second met davantage l'accent sur un "sentiment d'insécurité" qui amplifierait la situation réelle . Cela rappelle des débats d'il y a 20 ans où , dans certaines villes et dans certains "quartiers " ,  des élus refusaient d'appeler un "chat un chat " de crainte de détourner des investisseurs ou bien de provoquer la migration de familles devenues méfiantes et préférant voir ailleurs . D'autres , pendant ce temps , tiraient la sonnette d'alarme en tentant de mettre en avant - pour juguler ce qu'ils pressentaient - les idéaux de la "politique de la ville " défendus avec ardeur et conviction par Jean-Louis Borloo .

Mais le malaise était plus profond : des populations nouvelles refusaient ce que l'on appelle "l'intégration" et s'enfonçaient dans un communautarisme de dépit ou de rejet . L'intégration c'est à dire l'acceptation des lois et des idéaux de la République était devenu un "gros mot " et certains ricanaient lorsque de bonnes âmes y faisaient vaillamment référence . J'en ai été le témoin direct à Argenteuil où j'ai pu observer les replis identitaires en dépit de l'effort des architectes urbains et des services sociaux . Pendant ce temps les salafistes , eux , faisaient leur miel de la situation , dans l'ombre et sans trop faire de vagues en considérant qu'ils avaient le temps pour eux .

Au-delà des "territoires perdus de la République " c'est une évidence que notre société est devenue plus violente : M.Dupond-Moretti aurait-il oublié les boutiques saccagées et les voitures incendiées sur les Champs-Elysées l'an passé ? aurait-il oublié les dégradations commises sous le mémorial du "soldat inconnu" ? Certes tout cela est désormais relayé en continu par les chaines de TV qui ont trouvé là du "grain à moudre " . Il n'empêche : la violence ne saurait être masquée ou niée parce qu'elle porte un masque . Les blacks blocs le savent ...quand bien même le Garde des Sceaux aurait quelque trou de mémoire . 

mardi 1 septembre 2020

Biden : Retour du multilatéralisme ...et du bon sens .



Les élections américaines ne laissent pas le monde indifférent : bien qu'en passe de perdre leur rang de "premier de la classe" et d'être détrônés d'ici 5 ou 6 ans par la Chine , les Etats -Unis continuent à occuper la scène internationale  . Mais il existe une différence notable entre Trump et Biden : l'âge n'est pas un déterminant (74 ans et 77 ans) , leurs prises de position dans le domaine économique ne sont pas fondamentalement différentes (Biden est loin d'être un socialiste-marxiste comme l'affirment certains propagandistes Républicains ) .

C'est sur la scène internationale que le marquage sera certainement différent : Biden recherchera davantage un consensus multilatéral et ne considérera pas les européens comme des alliés de "seconde zone". 'Biden ne devrait pas non plus remettre en cause les accords longuement négociés (accord climat , nucléaire iranien , accord transpacifique etc...) . A la différence de Trump dont le comportement est erratique (sciemment ou pas) on peut penser que Biden se prêtera mieux à un partenariat à l'intérieur du "camp occidental "face à la Chine . Il y a aussi un parallèle que l'on peut faire avec le Président Woodrow Wilson à l'origine de la Société des Nations : Biden et lui ont eu une formation universitaire et ont été professeurs de droit constitutionnel : c'est un marqueur de comportement (quoi que l'on pense de l'idéalisme de Wilson ) . 

Les prises de position de Biden seront certainement  différentes sur des dossiers sensibles : relations au sein de l'OTAN , décrispation des relations avec l'Iran , avec la Chine , avec l'Union européenne . Cela ne signifie pas pour autant qu'il faille "baisser la garde " et que Biden devienne , comme Wilson , le pacifiste utopiste de service .

On peut par contre souhaiter que , dans un monde quelque peu à la dérive et à la recherche de sens , Joe Biden apporte un peu de bon sens

dimanche 23 août 2020

Ensauvagement : le paradoxe du "temps des barbares"



Notre société est sur la pente glissante d'un "ensauvagement " ainsi que le constate à juste titre Gérald Darmanin . Le temps des "sauvageons" (selon l'expression de JP Chevènement d'il y a 20 ans) monte en puissance au rythme des dérèglements qui ne sont pas seulement climatiques : un match de gagné ou de perdu ensauvage les champs Élysées ,  un rappel à propos des gestes "barrières" devient un appel au meurtre ...et la séquence pourrait continuer car elle n'a pas de fin . 

Pour autant notre société baigne dans une totale inconséquence : ainsi que l'écrit Peggy Sastre dans sa chronique du Point (1) les journalistes n'ont jamais été aussi précautionneux et les relais d'opinion n'ont jamais autant pris garde à ne point blesser (par la plume) ...alors même que la haine et les trop pleins de bile se déversent sur les réseaux sociaux . 

C'est bien là le paradoxe du "temps des barbares" : la violence d'un côté et de l'autre les "cocons" qui se multiplient à l'envie pour éviter de heurter les groupes , les minorités , les individualités . C'est un paradoxe de constater que l'aménité devient faiblesse et fait le lit de "sauvageons" que Chevènement disqualifierait désormais en faisant le même constat que Darmanin . Ce constat n'est sûrement pas nouveau mais le contraste est plus que jamais saisissant .


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(1) Hebdo Le Point du 13 Aout 2020 p. 97 . Intitulé de la chronique "Ne blesser personne, le nouvel impératif " .

jeudi 20 août 2020

Steve Bannon : Tel est pris qui croyait prendre



Steve Bannon , ex - conseiller de Donald Trump et son ancien directeur de campagne en 2016 , vient d'être inculpé de détournement de fonds récoltés à l'occasion d'une campagne pour aider à l'édification du mur "anti-immigrants" à la frontière mexicaine (1) . Ces sommes auraient servi à couvrir ses dépenses personnelles  . Ce ne serait qu'un épisode de plus de corruption qui touche d'anciens dirigeants (cf. l'ex-roi d'Espagne) si ce n'est que M. Bannon nous a inlassablement abreuvé d'un discours hyper- moraliste (2) .

Par ailleurs , M . Bannon qui se voulait patriote et d'une probité virginale incitait - tout comme à la frontière mexicaine - à " dresser des murs " en Europe afin de tuer dans l’œuf l'émergence d'une Union européenne qui aurait pu porter ombrage aux Etats-Unis  . On se souvient de ses harangues à côté des gouvernants populistes d'Europe centrale (Viktor Orban) et , à l'époque, avec les dirigeants italiens (Matteo Salvini)  . On se souvient aussi de ses conciliabules avec , alors , le Rassemblement national à la recherche de fonds . Ces éventuels fonds seraient-ils liés au financement du mur mexicain pour lequel M. Bannon doit maintenant rendre des comptes ?

Bien pris qui croyait prendre ou , à tout le moins , nous surprendre avec ses discours "main sur le cœur " et les prêches qui allaient avec au moment où M. Bannon , membre du Tea Party , dénonçait la corruption et le pourrissement de la vie politique à Washington  . Mais en l'absence de tweets du locataire de la Maison Blanche - dont le bail pourrait ne pas être renouvelé - on ne sait pas encore si l'inculpation de M. Bannon , son ex-directeur de campagne ,   a ou non  surpris Donald Trump ... Mais son tweet ne saurait attendre ...

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(1) journal Le Monde du 20 Aout (lemonde.fr)

(2) cf. le  discours prononcé le 27 Juin 2014 par M. Bannon lors d'un congrès au Vatican . Il appelait à un sursaut de l'Eglise dans un monde sans foi  et pourfendait le "capitalisme de Davos " responsable de la paupérisation de nos sociétés : tout un programme !

vendredi 14 août 2020

Israël / E.A.U : vrai accord ou miroir aux alouettes ?



L'accord qu'annonce D.Trump avec "tambours et trompettes" est , il faut l'espérer , peut-être le début d'un plan de paix plus large où seraient réellement impliqués les Etats de la Ligue Arabe , au-delà des seuls Emirats . Toutefois il y a , dans cet accord , un absent : la Palestine . Certes , un des termes de l'accord est la suspension par Israël de l'annexion d'une partie de la Cisjordanie , situation qui aurait rendu impossible un plan de paix avec la perspective de 2 Etats (Israël , Palestine) conformément aux décisions et recommandations de l'ONU . 

Les uns (Netanyahu  ) et les autres (Trump , Kushner) vont pousser des "cocoricos" . Peut-être ont-ils raison de se féliciter des succès de la diplomatie en renonçant aux épreuves de force ? peut-être cet accord est-il une heureuse escalade en direction d'accords de paix plus larges au moyen-orient ? 

Espérons qu'il ne s'agisse pas , simplement, d'un habillage pour justifier la suspension de l'annexion de la Cisjordanie ...et donner un bol d'air à Donald Trump au moment où le ticket démocrate semble le prendre de court . Mais , plus vraisemblablement , cet accord constitue les prémisses d'une triangulation Etats-Unis /Israël / Arabie Saoudite + Emirats afin d'ôter à l'Iran toute ambition de leadership dans la région .

jeudi 13 août 2020

LIBAN : une épine dans le pied d'Erdogan


Erdogan semble trouver ridicule que le Président Macron se soit immédiatement rendu à Beyrouth après la dramatique explosion du port le 4 août  . Et pourtant il est normal que la France "sœur" des Libanais bien avant le mandat de la Société des Nations de 1920 ait affirmé sa solidarité (précédant d'ailleurs de peu Charles Michel , président du Conseil européen ) . 

C'est que la Turquie dans ses rêves de califat au Moyen-Orient ne peut encore "vassaliser" le Liban écartelé entre plusieurs tendances (maronites , sunnites, chiites) . Il est d'ailleurs improbable que l'Iran (et le Hezbollah libanais ...) laisse la Turquie avancer ses pions dans la "Suisse du Moyen-Orient" . Plus que jamais les initiatives de l'Union européenne sont attendues .

 La Chine a , aussi , des intérêts économiques dans la région . L'Union , elle , a plus que des intérêts économiques et financiers .