dimanche 23 août 2020

Ensauvagement : le paradoxe du "temps des barbares"



Notre société est sur la pente glissante d'un "ensauvagement " ainsi que le constate à juste titre Gérald Darmanin . Le temps des "sauvageons" (selon l'expression de JP Chevènement d'il y a 20 ans) monte en puissance au rythme des dérèglements qui ne sont pas seulement climatiques : un match de gagné ou de perdu ensauvage les champs Élysées ,  un rappel à propos des gestes "barrières" devient un appel au meurtre ...et la séquence pourrait continuer car elle n'a pas de fin . 

Pour autant notre société baigne dans une totale inconséquence : ainsi que l'écrit Peggy Sastre dans sa chronique du Point (1) les journalistes n'ont jamais été aussi précautionneux et les relais d'opinion n'ont jamais autant pris garde à ne point blesser (par la plume) ...alors même que la haine et les trop pleins de bile se déversent sur les réseaux sociaux . 

C'est bien là le paradoxe du "temps des barbares" : la violence d'un côté et de l'autre les "cocons" qui se multiplient à l'envie pour éviter de heurter les groupes , les minorités , les individualités . C'est un paradoxe de constater que l'aménité devient faiblesse et fait le lit de "sauvageons" que Chevènement disqualifierait désormais en faisant le même constat que Darmanin . Ce constat n'est sûrement pas nouveau mais le contraste est plus que jamais saisissant .


____________

(1) Hebdo Le Point du 13 Aout 2020 p. 97 . Intitulé de la chronique "Ne blesser personne, le nouvel impératif " .

Aucun commentaire: