vendredi 27 avril 2018

Corée / réunification : En marche !



Au delà de la dénucléarisation et derrière la poignée de main des 2 chefs d'Etat , il y a - en perspective plus ou moins lointaine - un objectif évident : la réunification de la Corée : une phrase (1) de la déclaration qui vient d'être signée à Panmunjom est à cet égard transparente . 

"Les deux dirigeants sont convenus d'avoir des discussions régulières et franches ,via des rencontres et par liaison téléphonique , sur des questions vitales pour la nation , pour renforcer la confiance mutuelle , et.de chercher ensemble  à renforcer l'élan positif afin de continuer à faire avancer les relations intercoréennes de même que la paix , la prospérité et l'unification de la péninsule coréenne . " 

Le positionnement de la Chine sera déterminant :  on note que le texte de la déclaration renvoie - pour asseoir la paix - tant à des rencontres trilatérales (avec les Etats-Unis) qu'à des rencontres quadripartites (les 2 Corées , les Etats-Unis et la Chine ) .

A terme (5 , 10 ans ? ) la réunification - tout comme cela a été pour le Vietnam - est inéluctable .

 A la différence cependant du Vietnam il est hautement probable que la Corée réunifiée passe dans la sphère d'influence chinoise .  Au moment où la Chine , un peu partout , avance ses pions (Moyen-Orient , Afrique, Amérique latine mais aussi Europe dont Balkans) il serait paradoxal qu'elle perde du terrain en Asie .

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(1) curieusement cette dimension n'est pas (ou peu) soulignée par la presse alors que le texte signé est clairement intitulé "déclaration de Panmunjom pour la paix, la prospérité et l'unification de la péninsule coréenne"

mercredi 25 avril 2018

Usa - Iran/nucléaire : quitte ou double ?



Donald Trump sait que l'accord de Vienne (2015) sur le nucléaire iranien  est un accord multilatéral dans lequel la Russie et la Chine sont partenaires aux côtés de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni . En "déchirant" l'accord le 12 Mai prochain les Etats-Unis risquent de mettre le feu aux poudres .

 Emmanuel Macron évoque un "nouvel accord" qui se substituerait à l'accord du 14 juillet 2015 ...sauf que ce nouvel accord n'est pas encore négocié et que l'Iran n'est pas prêt de s'asseoir à la table .

Donald Trump estime-t-il que des sanctions économiques reconduites voire aggravées amèneront Téhéran à "passer à table " ? Table-t-il sur un soulèvement populaire en Iran ? Envisage-t-il une action conjointe Arabie Saoudite / Israël ? Tout cela est un pari et aussi un bluff qui peut être dangereux : l'Iran acculé possède des cartes ( le détroit d'Ormuz notamment) qu'il peut utiliser si , notamment, il recueille le soutien de la Chine et de la Russie ( 1).

Il n'empêche : le problème posé par l'accord de Vienne de 2015 n'est pas tant celui de l'enrichissement de l'uranium puisque l'A.I.E.A. considère que Téhéran applique les dispositions de cet accord (pas d'enrichissement supérieur à 5 % , diminution des centrifugeuses etc...) .

Non, le vrai problème se situe au niveau du programme balistique non mentionné (du moins explicitement) dans l'accord du 14 juillet 2015 et qui sera , cependant, évoqué quelques jours plus tard au Conseil de sécurité ONU .

Ainsi, plutôt que de parler d'un "nouvel accord" (2) succédant à un accord devenu caduc de par l'oukase des Etats-Unis il aurait été plus astucieux de parler d'un "complément " à l'accord. 

C'est toute l’ambiguïté de l'unilatéralisme Trumpien  que de porter des estocades en espérant que le taureau courbe la tête  ; ce qui n'est pas certain .

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(1) A noter : le tout récent accord pétrolier entre l'Iran et la Russie ainsi que la probable entrée de l'Iran dans l'Union économique eurasiatique (dont le chef de file est Moscou) .

(2) "nouvel accord" pourrait - en jouant sur les mots - s'entendre de 2 manières : soit un nouveau texte succédant au premier et à renégocier totalement soit un texte amendé par les "piliers" suggérés par Emmanuel Macron qui serait donc "nouveau " de par cette adjonction (nb: consulter Talleyrand !). 

dimanche 22 avril 2018

USA : D'un incendie à l'autre



Alors que la  Corée du Nord vient de renoncer à ses essais nucléaires et balistiques , c'est vers l'Iran que se tournent les regards : le Président Rohani est déterminé à poursuivre l'enrichissement de l'uranium si les Etats-Unis se désengagent de l'accord sur le nucléaire de 2015 jetant ainsi aux orties un accord qu'ils n'étaient pourtant pas les seuls à avoir négocié .

Il y a , de la part de Washington , une rupture avec la diplomatie multilatéraliste de Barack Obama : Donald Trump a pris le parti de se désengager d'une série d'accords (TPP, Climat COP 21 ...et maintenant - probablement -  de l'accord nucléaire conclu par les 5 + 1 (1).

Doit-on y voir un champ laissé libre pour un bilatéralisme du "quitte ou double " , un jeu de "poker menteur" ...avec sa dimension de bluff mais aussi sa part d' imprévisibilité ? 

La question est posée sachant que le moyen-orient est une cocotte-minute qui bout et donc à la merci d'une explosion : on ne peut évaluer l'intensité de la réaction saoudienne et israélienne (et américaine) au cas où l'Iran réactiverait un programme nucléaire militaire .L'incendie coréen pourrait alors bien s'éteindre qu'un autre incendie - dans le même temps - s'allumerait dans un moyen-orient déjà gravement brûlé .

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(1) les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité + l'Allemagne.

samedi 21 avril 2018

VALLS (des étiquettes...)



Le jeu de mots est bien sûr aisé . Il n'empêche que Manuel Valls, ancien Premier ministre socialiste ,  va devoir changer d'étiquette politique si - comme il vient de le laisser entendre - il envisage de présenter sa candidature à la mairie de Barcelone,   lors des élections municipales (2019) .

En effet "valse des étiquettes" il y aura si l'on en juge par la personnalité politique qui appuie sa candidature : Albert Rivera, Président du parti de centre droit Ciudadanos . A. Rivera a le vent en poupe et il sera très certainement , un jour ou l'autre, Président du gouvernement  espagnol, Ciudadanos gagnant des voix à chaque consultation .

Ainsi va le monde : pendant que le Président Emmanuel Macron "flirte" avec Angela Merkel pour la convaincre de relancer la zone euro , Manuel Valls va conter fleurette par deçà les Pyrénées . Mais l'un et l'autre pour le bien de l'Europe ...évidemment .

mercredi 18 avril 2018

A venir : un "joli" mois de Mai



L'hirondelle ne fait pas le printemps tout comme les manifestations - un peu partout - ne font pas une révolution. Pourtant , aiguillonnés par certains partis politiques extrémistes , des esprits s'échauffent tout comme la météo de cette fin avril  . C'est un défi pour ce gouvernement que de trouver le ton juste : aller de l'avant mais aussi écouter et négocier sans laxisme et sans perdre le fil .

Les Français sont un peu décontenancés : certes nous n'en sommes pas aux barricades mais le désordre régnant depuis 1 mois agace : SNCF, pilotes d'AIR FRANCE, ZAD , des Etudiants rêvant d'un grand chambardement à l'instar de mai 1968 tout en se demandant qui était Marcuse (certains croient qu'il s'agit d'un empereur romain...). 

Il revient au Président de trouver le ton juste : celui trouvé , par exemple, pour répondre récemment aux aboiements de Bourdin ou aux miaulements de Plenel ...

A défaut, la voix de la France aurait peine à se faire entendre au sein de l'Union européenne . Et ce n'est apparemment pas ce que souhaite Emmanuel Macron .

mardi 10 avril 2018

Armes chimiques : Si la Syrie ...



Si les autorités syriennes ont réellement utilisé des armes chimiques la "ligne rouge" est incontestablement franchie . Certes le gouvernement syrien mène une lutte implacable contre l'E.I. mais la neutralisation de terroristes ne peut légitimer la "terreur chimique ".

Que des armes chimiques aient été utilisées cela dépasse l'entendement puisque la Ghouta est désormais sous contrôle . A moins qu'il ne s'agisse de masochisme ou de pure inconscience : pour quel but ? pour quel objectif  ? avec quelle arrière -pensée ?

Il est évidemment nécessaire que l'on ait confirmation tant l'arrière-scène est pavée de bonnes (et de  mauvaises)  intentions véhiculées par les flux incessants d'information et de désinformation  .

On sait que les tentatives de déstabilisation sont permanentes et les ambitions multiples (1)..Il n'empêche : Faut-il attendre que les experts mandatés par le Conseil de Sécurité rendent leur rapport ? Mais on ne peut se satisfaire de la seule incertitude .

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(1)  Iran/Russie / Syrie d'un côté et , de l'autre , Etats-Unis/Arabie Saoudite /Israël . Dans ce contexte, le risque est celui d'un conflit "localisé" impliquant l'Iran,l'Arabie, Israël...avec un risque d'extension  à la Russie et aux USA ...


E. Macron : Eglise, bienvenue dans le débat !




Emmanuel Macron avait-il en mémoire le titre  de "fille aînée de l'Eglise " conféré  à la France depuis le baptême de Clovis ? .  Il est  probable , au-delà des traditions vaticanes , que le Président ait voulu - dans son discours - inviter les chrétiens à exposer leurs vues sans timidité dans les multiples débats de société actuels . 

Mélenchon , porte-parole des "laïcistes " aura beau ricaner sur les propos d'un soi-disant "sous-curé " nombreux sont ceux qui pensent que l'Eglise ne peut être absente des débats concernant tant la bioéthique que l'immigration : vouloir exagérément cloisonner "spirituel" et "temporel" revient à vouloir éviter que l'eau de pluie ne s'infiltre dans la terre . 

La conception étroite du terme "laïcité" (2) est probablement une des explications - parmi d'autres - de l'affaiblissement (et de l’affadissement) de nos civilisations occidentales malmenées par d'autres religions plus conquérantes .

Emmanuel Macron ne s'arc-boute pas pour autant sur des "racines chrétiennes" de l'Europe mais considère - comme proche de Paul Ricoeur - que les débats de société ont plusieurs entrées et que l'Eglise ne doit pas demeurer derrière la porte ...ni les chrétiens sous le boisseau .

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(1) E.Macron était ce 9 avril 2018 l'invité de la Conférence des évêques de France .

(2) La conception initiale de laïcité  est " tolérance " à l'égard de - toutes -  les religions  . Cette tolérance est fâcheusement devenue "hostilité" sous le coup des soi-disant "libre- penseurs" .

samedi 7 avril 2018

Grève : rapport de force politique



Au moment où des Français sont otages de syndicats ( SNCF, Air France etc...) on peut s'interroger sur l'évolution d'un droit qui - au départ - opposait frontalement travailleurs et employeurs .

L'affrontement était une lutte "duale'' sans qu'interviennent l'opinion publique, les usagers ou les clients : le rapport de force était direct sans que le billard comportât une 3ème bande subrepticement introduite . Les risques étaient  assumés par les deux parties au conflit .

Désormais , la pression est exercée sur un tiers ( une sorte de tiers-état ? ) afin que , pressuré comme un citron dans un métro bondé ,  il tente de forcer un étau désormais politique  . 

Ceux qui acceptent cette "révolution" des mœurs sont dits de gauche, ceux qui ne l'acceptent pas sont dits de droite .

Ceux qui tentent de faire prévaloir le bon sens et rejettent manipulations et intoxication se trouvent , eux , entre les deux  mâchoires de l'étau .

dimanche 1 avril 2018

SNCF : Rejouer Mai 1968 ?



Ce week end pascal n'est pas terminé que Guillaume Pepy, PDG de la SNCF annonce le pire pour les jours (et les semaines) à venir . Ainsi - via quelle plateforme politique (1) ? - des syndicats se sont fait passer le mot pour faire pression sur le gouvernement . Au-delà des préoccupations affichées de sauvegarde du "service public " , il s'agit- en fait - de désorganiser justement le service public . ..et d'instaurer un rapport de force politique ... et , pour certains , de tenter de rejouer Mai 1968 (!)

En réalité c'est la bataille de l'opinion publique qui est engagée . Face à des organisations qui se veulent représentatives le pouls de l'opinion de nos concitoyens n'est pris que via des sondages sans qu'aucun corps intermédiaire réussisse à se faire entendre . Le micro leur est-il d'ailleurs tendu ?

C'est bien un problème français que celui des représentations syndicales politisées sans que les usagers puissent vraiment s'exprimer : vogue la galère ! disent certains d'entre eux avec fatalisme . 

Mais - dans le même temps  - les Français savent que les réformes seront menées à leur terme . Ils savent aussi que les incantations sur la défense du service public mises en avant par les grévistes ne sont que leurres  : aux "usagers" devenus "clients" il revient donc de ne pas répondre aux  appeaux .

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(1)  S'y retrouvent pêle mêle les déçus de l'élection présidentielle :  "Insoumis" de Mélenchon ,  Front national  de Marine Le Pen...et aussi des sympathisants du Parti socialiste (mouvance Hamon) ...

samedi 31 mars 2018

En attendant Pâques ...



Ces jours "d'avant " sont l'occasion de tenter d'y voir (un peu plus ) clair dans la vie de Jésus si tant est que l'on puisse faire appel à la seule raison, ce qui est loin d'être évident . Deux livres tous deux parus en 2010-11 aux éditions Fayard méritent une re-lecture : celui de Jean-Christian Petitfils sobrement intitulé "Jésus" et le second , celui de Frédéric Lenoir "Comment Jésus est devenu Dieu ".

1- Le premier est une somme de six cent pages qui apporte un intéressant éclairage au  travers de ses cent pages d'annexes (historicité des évangiles , approche scientifique des reliques etc..) . Cet ouvrage n'introduit aucun doute pour l'auteur quant à la divinité de Jésus en dépit des tâtonnements des premiers conciles . Les croyants seront assurément confortés par ce livre qui est d'abord un acte de foi ; les "chercheurs " resteront un peu sur leur faim à la recherche d'indices que relevait jadis Henri Guillemin (L'affaire Jésus . Editions du Seuil 1982) dans un livre-testament plein de lucidité .

2- L'ouvrage de Frédéric Lenoir , apparemment plus modeste,  interpelle les sceptiques et ceux qui privilégient une approche rationnelle . Il rappelle que le christianisme doit beaucoup à l'empereur Constantin qui écrit ou fait écrire les dogmes de l'Eglise au travers des conciles qu'il suscite à partir du IV ème siècle (1) . Cela est à peu près connu.  Mais le mérite de l'auteur tient surtout à ce qu'il éclaire, textes à l'appui,  la vigueur et le ressenti  de la parole de Jésus et de sa "personnalité" dès le Ier et II ème siècle . Ainsi, au-delà du lien "rationnel" avec l’apôtre Paul ou l'empereur Constantin, le mystère demeure . Entier .

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(1) La doctrine chrétienne ne commence à se fixer qu'à partir du concile de Nicée en 325 (et de celui de Constantinople en 381 pour ce qui est de la Trinité) .


mardi 27 mars 2018

Islamisme : Etat de droit ou Responsabilité de protéger ?



Après la tuerie de Trèbes (Aude) les juristes mettent en avant l'Etat de droit qui , depuis les Lumières , fonde notre démocratie et , de ce fait , encadre les mesures d'anticipation avant les passages à l'acte de terroristes . 

Mais, depuis lors ,  l'environnement politique a changé et de nouveaux droits et obligations ont été définis par les Nations Unies : Ainsi la "responsabilité de protéger" (leur population) s' impose aux Etats contre les crimes de guerre en particulier . Et , nous sommes - d'une manière ou d'une autre - en guerre contre le terrorisme.

Certes ce principe , adopté en 2005 par l'Assemblée Générale de l'ONU , se réfère à des situations où prévaut un objectif humanitaire . Mais on peut aussi se demander si , face au bloc monolithique de l'Etat de droit, la responsabilité de protéger ne donne pas à l'Etat des droits accrus pour prévenir les attentats islamistes .

C'est un argument pour répondre à ceux qui confondent Etat de droit et Etat des droits. La "responsabilité de protéger" ne peut-elle justifier une limitation des droits tout en restant conforme au droit  ? La question reste posée .

vendredi 23 mars 2018

Moyen-Orient : qui fait la pluie et le beau temps ?



Ce sont quatre pays qui , au Moyen-Orient, peuvent aujourd'hui faire la pluie et le beau temps : les Etats-Unis, l'Iran, l'Arabie Saoudite et Israël  et on voit sur le baromètre que le mauvais temps arrive puisque la Maison Blanche se raidit (Secrétaire d'Etat, Conseiller à la sécurité ... ) , que l'Iran prépare sa défense, que l'Arabie Saoudite a un doigt sur la gâchette en mettant en avant une "option nucléaire possible  si ..." .

De son côté Israël vient opportunément rappeler qu'en 2007 un réacteur nucléaire syrien (civil? ) s'est trouvé dans le collimateur de l'un de ses avions ...

Bref les "quatre " sont sur le pied de guerre. Est-ce au contraire un moyen de préparer la paix ? (si vis pacem ...) . Il n'empêche : le baromètre hésite entre deux tendance . Il est , en réalité, entre deux eaux.

A défaut d'un Moïse partageant les eaux, il existe un créneau pour une médiation de l'Union européenne...avant qu'il ne soit trop tard .

mardi 20 mars 2018

Libye 2011 : toute honte bue ...



La garde à vue de l'ex-président Nicolas Sarkozy vient - par ricochet - remettre sur l'avant scène l'intervention franco-anglaise en Libye en 2011. On sait que Khadafi a été exécuté (ou plutôt lynché) en dehors de tout procès (1) alors que la résolution 1973 du Conseil de Sécurité ONU se limitait pour l'essentiel à créer une zone d'exclusion aérienne c'est-à-dire à prévoir un couloir exempt de bombardement afin de sécuriser les déplacements de la population (2).

La politique extérieure de la France a -t-elle été entachée par des considérations d'intérêt personnel ? Il est bien sûr trop tôt pour répondre et c'est aux magistrats , par delà les interrogations et affirmations de Mediapart , de faire la lumière dans une affaire (financement présumé d'une campagne électorale) où les zones d'ombre sont nombreuses. 

Il faut évidemment se garder de toute affirmation et la présomption d'innocence s'applique d'autant que les magistrats n'ont pas à juger d'une intervention en Libye mais d'une campagne électorale en France .

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(1) Saddam Hussein avait, lui, comparu devant un tribunal irakien (procédure 2004/2006)
(2) La résolution 1973 (17 mars 2011) du Conseil de Sécurité a été prise en application du principe "responsabilité de protéger" demandant au gouvernement libyen de protéger la population.

vendredi 16 mars 2018

Réformer la France au rythme de l'Union



La chancelière Angela Merkel rencontre aujourd'hui le Président Macron pour parler relance de l'Europe (budget de la zone euro, ministre des finances, projets industriels) dans un contexte économique favorable puisque l'on anticipe une croissance de l'ordre de 2% jusqu'en 2020. Il existe donc bien un créneau pour effectuer des réformes et aller de l'avant .

Mais le projet européen d'Emmanuel Macron ne peut être crédible que si les réformes s'appliquent simultanément en France . Nul Etat ne peut "booster" l'Union (sur le plan économique et politique ) s'il ne balaye pas aussi devant sa porte . Cela implique de la fermeté face à l'immobilisme et aux statuts figés (SNCF).

Cette fermeté n'est acceptable pour nos concitoyens que si elle s'accompagne d'explications . Certes les grèves annoncées dans les chemins de fer vont lasser l'opinion publique et la conforter dans un sentiment de "raz-le-bol" mais il faudra aussi expliquer , expliquer sans relâche...afin d'éviter que des partis politiques en déshérence ( plusieurs ) ne s'engouffrent dans la brèche (cf. CSG).

Un oeil sur L'Italie doit permettre , aussi, de déceler les pièges des populismes de tous bords qui alimentent peurs et rancœurs .

mercredi 14 mars 2018

Est / Ouest : nouvelle " Guerre froide " ?



Deux événements se télescopent cette semaine : d'un côté le limogeage de Rex Tillerson Secrétaire d'Etat américain et son remplacement par l'ex directeur de la CIA , Mike Pompeo et , de l'autre , l'assassinat dans des conditions encore obscures de l'ex- agent russe Serguei Skripal en résidence au Royaume-Uni .

Sans qu'il faille corréler ces deux affaires , elles trahissent un durcissement est/ouest :

1-Que la tentative d'assassinat de Skripal soit ou non imputable au Kremlin , elle traduit une volonté de durcir les positions. Cela à moins d'imaginer que les Services russes n'aient pas été au courant ou qu'ils aient agi dans l'ombre . Cette obscurité semble difficilement imaginable voire impensable dans la Russie actuelle tout comme le serait une éventuelle manipulation : au profit de qui ? (Qui fecit cui prodest). 

2-La mise sur la touche de Rex Tillerson et son remplacement par un "dur" ancien du Tea Party augure quant à elle d'une volonté du président Trump de s'attaquer au "gras" des affaires  (Iran, Corée du Nord) et au "marquage à la culotte" de Vladimir Poutine . 

Le premier de ces deux événements annonce la volonté d'un Président (Trump) de mettre en oeuvre une diplomatie plus radicale en jouant du "chaud et du froid " (Corée du Nord). La seconde affaire, en revanche , ne découle pas forcément d'un oukase présidentiel (Poutine)  mais traduit le désir - d'un probable cercle proche du pouvoir - de changer de ton. Cette soudaine glaciation ( faisant suite à un long réchauffement ) interpelle à l'intérieur des deux camps . Coup de vent ou tempête prochaine ?

mardi 6 mars 2018

Pour une politique d'asile européenne



La montée des populismes dans l'Union pose - encore et à nouveau - le problème de l'absence d'une vraie politique migratoire européenne et de la difficulté d'avoir une approche commune des demandes d'asile en forte augmentation . La montée de la droite extrême et des "anti-système " en Italie est le révélateur des interrogations des populations qui déposent leur bulletin dans l'urne en ayant le "réflexe de Lampedusa"

Il ne s'agit pas pour autant de retourner à un nationalisme frileux mais d'avoir - au niveau européen - le courage et la volonté de prendre à bras le corps un problème qui , s'il n'est pas réglé, risque de compromettre les avancées dans d'autres secteurs (économie, politique étrangère etc...) . 

Cela fait un bout de temps qu'est évoquée la nécessité d'avoir - au-delà de l'Agence européenne existante - un vrai OFPRA (1) européen avec des délégations dans les Etats concernés . Alors que des échéances arrivent il serait utile de revoir les accords de Dublin de manière réaliste et pragmatique . La confusion fréquente entre, d'une part, les demandeurs d'asile fuyant guerres et persécution et , par ailleurs, les migrants " économiques", alimente les trafics , crée des situations insupportables pour les chercheurs " d'El Dorado", et génère les populismes  à propos desquels , comme en Italie , nous nous interrogeons en battant notre coulpe .

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(1) Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides .

samedi 3 mars 2018

USA : " Guerre " de l'acier



La guerre commerciale que tentent de relancer les Etats-Unis remet en mémoire la "guerre de l'acier" qui opposa les USA et les pays de l'Union européenne dans les années 1981-82 . Washington prétendait alors que l'acier européen était subventionné et qu'il y avait une distorsion de concurrence par rapport à la sidérurgie américaine .

Cela se conclut - sous la menace de rétorsions - par un accord "bouclé" à Washington en 1982 . L'histoire , ainsi, se répète .

Avec des collègues européens (1) on s'est vite rendu compte que les Etats-Unis subventionnaient en catimini leurs propres industries . Ils agissaient ainsi - sans l'assumer pour autant - de la même manière que ce qu'ils reprochaient à d'autres (lors d'une réunion à l'OCDE par exemple ).

Ce double  langage des Etats-Unis avait été mis en évidence lors d'échanges "drus" entre le directeur de cabinet (Loïc Le Floch-Prigent) du ministre de l'industrie de l'époque (Pierre Dreyfus) et une délégation américaine un soir de 1982 après une session au Château de la Muette .

Sans vouloir jeter de "l'huile sur le feu " on peut rappeler qu'il existe des biais juridiques pour contrer les conflits commerciaux car tout aux Etats-Unis est judiciarisé. Tout comme en 1982 les américains s'abritaient derrière le juge " X " tout-puissant, de même en 2018 il n'est pas inutile de se souvenir que l'on peut aussi avoir recours à la Justice américaine (et à l'arbitrage de l'O.M.C.) quitte à déclencher la colère de M. Trump ...et à le "décoiffer".

On peut aussi se souvenir de la sensibilité de l'administration américaine à l'égard de tout ce qui peut porter ombrage à la "soft power ""...au-delà du jus d' orange et du bourbon ...

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(1) Les négociations étaient , en 1982, conduites par Etienne Davignon au nom de la Commission européenne dont il était le vice-Président.

vendredi 2 mars 2018

Canal + prend ses abonnés en otage



Mon voisin Gilbert - retraité - est "dans tous les états" : le groupe Canal + en négociation difficile avec le groupe TF1 vient de décider de ne plus retransmettre les programmes de TF1, TMC, LCI etc...afin de faire pression sur le groupe TF1  qu'il juge récalcitrant. 

Gilbert me dit que , désormais, les Français sont pris "en otage" . Effectivement  on peut redouter que les sociétés (celles qui cherchent une audience) envisagent d' agir comme les cheminots, les pilotes d'Air - France, les agriculteurs, les chauffeurs routiers , les zadistes ...

Est-ce l'avènement d' une "nouvelle transparence sociétale"?

Mon voisin - habituellement paisible - a des accents révolutionnaires : il envisage de résilier son abonnement à Canal Plus ...et de marcher sur Versailles et son pavillon de la Lanterne.

 A défaut d'écran , je lui suggère justement de s'éclairer ...à la lanterne ...ou de voter Mélenchon (!)

Catalogne / Arrimadas : s'arrimer !



Alors que Carles Puigdemont renonce - depuis qu'il s'est établi à Waterloo - à briguer la présidence du gouvernement de Catalogne le (relatif) silence d'Inès Arrimadas (en tête aux élections) est préoccupant me dit-on pour les " non - carlistes" .

Faut-il croire que le leader du parti "ciudadanos " Albert Rivera ne veuille pas que sa collègue et amie I. Arrimadas lui fasse de l'ombre ? Ou bien a-t-il une ambition nationale , celle de succéder à Mariano Rajoy en remportant des élections législatives en Espagne qui consacreraient la prééminence du parti centriste "ciudadanos" sur le parti de droite (partido popular) ?

Il est dommage m'assure-t-on qu'une coalition ne se forme autour d'Inès Arrimadas pour contrer  Carles Puigdemont qui propose l'indépendantiste Jordi Sanchez, actuellement en prison, pour présider un gouvernement ...qui ne resterait que virtuel et - certainement - dans l'ombre portée de l'homme de Waterloo.

jeudi 1 mars 2018

Israël / Palestine : l'Europe "au créneau"



Il est rassurant de constater que l'Union européenne  peut avoir un rôle clé dans le processus de paix entre Israël et la Palestine . Mme Mogherini , Haute Représentante de l'Union pour les affaires étrangères vient de faire état ce lundi 26 Février d'une "convergence complète d'objectifs" avec la Ligue arabe représentée par plusieurs de ses ministres des affaires étrangères lors d'une réunion à Bruxelles.

L'implication du Maroc a été soulignée (et marquée par la présence de son ministre des affaires étrangères, M.Bourita).

Hasard du calendrier ? C'est ce jour là que M. Jared Kushner , gendre du Président Donald Trump  a été écarté de certains dossiers confidentiels , jetant ainsi un doute sur son "accréditation" pour mener à bien un plan de paix en Israël/Palestine .

 L'Union dispose ,il semble, d'une "fenêtre" ...dont certains des contrevents sont maintenant ouverts .