jeudi 26 décembre 2019

incendies sociaux incontrôlés, paix sociale à gagner

 De proches parents australiens confrontés à des incendies multiples bien réels  ne comprennent pas ce qu'il  se passe dans une France aux prises avec des incendies sociaux tout aussi hors de contrôle et que l'on arrive pas à maîtriser . 

Ils me  font valoir qu'au Royaume-Uni , bien que divisés par le Brexit , les anglais  ne se flagellent pas en sabotant  leur économie comme c'est le cas en France  .  Ils pensaient tout  d'abord  qu'il ne s'agissait que  de "gauloiseries" mais ils trouvent que le coq chante désormais trop fort et que les poules paraissent bien mouillées . 

Sans vouloir donner des leçons les responsabilités de la crise que nous vivons éclatent au grand jour :

* Une réforme des retraites certainement nécessaire (du fait de la multiplicité des régimes actuels au nombre de 42 )  mais une maladresse évidente dans les modes de communication et d'explication . A Sydney on  ne comprend pas qu'il ait fallu 2 ans de négociations pour n'aboutir ...à rien si ce n'est à focaliser sur " l'âge pivot" , chiffon rouge tendu aux syndicats alors qu'il est loin d'être l'essentiel .

* A Madrid , on ne comprend pas non plus que les syndicats en France en viennent à parler de révolution et que le gouvernement donne l'impression de ne plus gouverner . On me dit qu'en Espagne la "Rue" ne tolérerait pas des comportements de vandales (qui au 4ème siècle ont pourtant franchi les Pyrénées).

Puisse le Président - sans se laisser déborder ni lâcher prise - entendre que nombreux sont ceux qui désirent "la paix sociale" : les réformes sont certes un des moyens mais pas forcément une fin en soi . La "Paix sociale" , elle , est un objectif : elle est actuellement à gagner .

mardi 24 décembre 2019

Chine /Corée/Japon : la Chine aux commandes



Le psychodrame que nous vivons en ce moment en France sur les retraites nous fait oublier ce qui se passe ailleurs dans le monde : le sommet Chine/Japon/ Corée du Sud qui se tient ce mardi 24 décembre à l'initiative de Xi Jinping montre que Pékin sait dépasser des querelles intestines (Chine/ Japon) pour démontrer qu'il reste "maître chez lui" . 

Au moment où , face à la Corée du Nord , les Etats-Unis semblent quelque peu perdre la main , c'est un front uni qui se met en place dans une partie de billard à trois bandes .

Certains considèrent - un peu légèrement - qu'il s'agirait d'une opération de diversion par rapport aux événements de Hong Kong . Mais ce serait une vue à court terme : sur l'échiquier mondial cher à Zbigniew Brzezinski Pékin reprend la main ...sans attendre 2049 .

Il n'est pas exclu , dans ce contexte du moyen terme, que la Chine , en consolidant ses relations avec Séoul , veuille aussi rendre impossible l'unification de la Corée qui passerait alors sous influence des Etats-Unis (1) . C'est une situation inenvisageable : elle handicaperait irrémédiablement la Chine dans sa marche en avant .

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(1) cf. Le Grand Échiquier (Brzezinski 1997/librairie Arthème Fayard/Pluriel 2010 ) : "Etat autrefois tributaire de la Chine , une Corée réunifiée, prolongement de l'influence américaine (et indirectement japonaise),lui serait intolérable " (page 214 )

lundi 23 décembre 2019

Cagnotte grévistes : Une initiative bien trop singulière




Tout à fait dans l'esprit de Noël l'initiative de Jean-Marie Bigard de lancer une "cagnotte" pour les grévistes SNCF ou RATP . Je suis convaincu que Bigard , fervent catholique pétomane y contribuera largement ...sans faire de bruit .

 Pourtant cette initiative apparaît bien trop singulière :

On peut en effet regretter que l'intéressé n'ait pas songé à ouvrir cette cagnotte aux personnes les plus démunies qui n'ont pas été remboursées de leur billet par la SNCF ou qui ont dû assumer des surcoûts de transport incompatibles avec leurs maigres revenus .

C'est un oubli auquel l'on peut remédier : je suggère - pour le calcul du "droit à la cagnotte " -  que l'on utilise l'un des simulateurs financiers que le gouvernement ne saurait tarder à mettre en place . Bizarre que Jean-Paul Delevoy n'y ait pas songé : Il aurait probablement été pardonné de ses fâcheux  et compromettants oublis ...

dimanche 22 décembre 2019

IRAN /CHINE/RUSSIE : Grandes manœuvres (navales)



Certains , un peu hâtivement , estiment que l'Iran est isolé sur la scène internationale du fait de l'accélération de son programme nucléaire (enrichissement de l'uranium + nouvelles centrifugeuses) le mettant ainsi au ban de la communauté internationale .

On sait que cette réactivation du programme nucléaire iranien intervient à la suite du retrait américain de l'accord de juillet 2015 et des sanctions parallèlement imposées par les Etats-Unis . D'aucuns estiment que l'Iran serait désormais à genoux et prêt à tomber comme un fruit mur en raison de la dégradation de son économie et des manifestations de rues qui en découlent .

Rien n'est moins sûr : dans quelques jours , le 27 décembre , des manœuvres navales vont avoir lieu avec la Chine , manœuvres auxquelles pourrait se joindre la Russie puisque - apparemment - un détachement de la marine russe de la mer Baltique se dirigerait vers le port de Chabahar (1) dans le Golfe Persique .

Il est certes regrettable que la tentative de médiation de la France concernant le nucléaire iranien n'ait pas , pour l'instant , porté ses fruits . Mais il serait prématuré d'en conclure que  l'Iran serait isolé sur la scène internationale :  la Russie et la Chine sont en coulisse ...et en manœuvre .Il faut en tenir compte .

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(1) French. xinhuanet.com du 22/12/2019

vendredi 20 décembre 2019

Grèves et anarcho-syndicalisme : Bakounine de retour ?



Les coupures intempestives d'électricité , le blocage de routes s'ajoutant à la grève SNCF et RATP viennent nous interroger : Bakounine , apôtre de l'insurrection et ardent auteur du "catéchisme révolutionnaire" (1866) serait-il de retour ? Peut-être si l'on écoute certains syndicalistes s'exprimant au nom d'une "base" incertaine et tenant un discours que l'on aurait pu prêter aux faux prophètes de la "dictature du prolétariat" .

Mais la pensée du communisme libertaire supposait par définition l'existence de penseurs , ce qui n'est pas tout à fait le cas actuellement :  M. Martinez (CGT) et M. Veyrier (F.O.) sont plutôt des chefs de gare courant derrière des trains déjà en marche .

Il ne s'agit pas de sous-estimer le rôle des syndicats : leur rôle en 1936 a été majeur mais , que je sache , le Front Populaire n'était pas prisonnier de sa base et inspirait les réformes portées par les syndicats . La tradition de "syndicalisme révolutionnaire" dont se rengorgent certains n'est pas un marqueur de l'Histoire de France tout au plus un des "marque-pages"  de notre roman national .

Faut-il ajouter que les syndicats qui sont à l'origine de bon nombre d'avancées sociales ne prenaient pas leurs concitoyens en otage en se trompant volontairement d'interlocuteur dans la sacro-sainte dialectique du rapport de force ? 

Ainsi l'anarcho-syndicalisme dont certains rêvent possède peut-être le goût et la couleur de Bakounine mais sans ses paroles et musique . Cela n'exonère pas , évidemment, la responsabilité du gouvernement qui s'est un trop longtemps complu - après bien des hésitations - à danser une valse à trois temps .

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NB : bonne nouvelle pour Edouard Philippe puisque ma voisine Thérèse (83 ans) a ce matin  "viré sa cuti " . Finalement , elle qui était complaisante à l'égard de la grève SNCF s'est subitement retournée en constatant le raidissement butté de la "base" . "Ce sont des têtes de mule sans compassion" m'a -t- elle dit "le gouvernement ne doit rien lâcher ".  

mercredi 18 décembre 2019

Sur quel pied danser l'arlésienne ?



Un journaliste de télévision a employé hier le mot "foutoir " à propos du pseudo débat sur les retraites et des grèves à répétition qui paralysent le pays ...Ce journaliste  a bien raison d'employer ce terme  :

1- Le gouvernement insiste à juste titre sur l'importance de la réforme projetée : son impact serait identique à celui du programme - en 1945 - du Conseil National de la Résistance ...mais paradoxalement le débat n'est lancé que depuis que les organisations syndicales ont mis l'accent sur la date du 5 décembre . Il a fallu attendre cette date pour que le gouvernement s'exprime et explique . Certes, la réforme figurait , en 2017, dans le programme présidentiel ...mais combien de Français ont-ils pris, alors , le temps de lire entre les lignes ?

2- Les syndicats ont , de leur côté , une lourde part de responsabilité  : en faisant semblant de ne pas entendre - du fait de l'inversion de la  proportion actifs/retraités - qu'il n'y a que 3 options pour éviter la faillite du régime des retraites  : soit augmenter les cotisations des actifs et/ou de leurs employeurs , soit retarder l'âge de départ en retraite ...soit abaisser les pensions (potion difficile à avaler pour un syndicat) .

3- Mais les dés paraissent pipés :

a) le fond de la réforme vise à l'égalité et à l'universalité . C'est-à-dire - pour faire court - à un alignement du public sur le privé dont le régime de retraite est équilibré alors que les régimes "publics" sont déficitaires : ils entraînent une prise en charge d'une part de ce déficit (1) par le budget de l'Etat c'est-à-dire par l’impôt .

b) Or les syndicats ont les mains liées car ils sont majoritairement une émanation du secteur public : le taux de syndicalisation en France est de 11 % mais il est de 19 % dans le "public" et seulement de 8 % dans le "privé" . Dans ce contexte il n'est pas surprenant que les syndicats s'arc - boutent sur la défense du secteur public ...et pour certains d'entre eux sur les "régimes spéciaux ". Des confusions donc ...et des plaidoyers pro domo .

                                       Ainsi nous nageons en eau trouble : le seul moyen d'y voir clair serait d'assurer une transparence totale  : Elle suppose que l'on dissipe bien des ambiguïtés quant à la nécessité d'un alignement sur le secteur privé, principal garant de la croissance de notre PIB et donc de la part sur laquelle sont assises les retraites  .

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(1) Exemple : les cotisations des fonctionnaires ne financent que 25 % des pensions de retraite , 75 % venant du budget de l'Etat . 

dimanche 15 décembre 2019

RATP : vers une privatisation ?




La privatisation d'un pan des compétences de la RATP semble ouverte et c'est peut-être cela qui - au -delà des régimes spéciaux de retraite - explique en partie le raidissement des salariés de l'entreprise publique .

La loi d'orientation des mobilités (adoptée le 18 novembre dernier) dispose en effet que l'ouverture à la concurrence doit intervenir d'ici le 31 décembre 2024 . Certes, la loi prévoit (notamment pour les bus) des contraintes de "service public " afin que la concurrence ne s'effectue pas par un nivellement par le bas . Il n'en reste pas moins que l'ouverture à la concurrence est désormais inscrite dans les textes et bientôt dans nos mentalités . 

Certains l'appellent de leurs voeux au vu de la situation actuelle dans laquelle , de fait , le Service Public n'existe plus , les usagers étant devenus une "variable d'ajustement " dans les négociations gouvernement / syndicats 

vendredi 13 décembre 2019

Retraites : Frères siamois (E.gauche/ E. droite)



Dans la situation , quasiment inédite , que vit la France et dans laquelle le gouvernement sonde les opinions et les cœurs avant de poursuivre sa route, extrême gauche et extrême droite s'en donnent à cœur joie  : frères siamois , ils sont devenus frères d'arme .Il suffit d'entendre - sur un plateau TV - Jordan Bardella (Rassemblement National )  et Adrien Quatennens ("France Insoumise") pour se convaincre qu'ils se donnent la réplique dans une partition musicale à deux voix .

 L'un comme l'autre (1) rêvent du "Grand Chambardement " qui permettrait de prendre une revanche . Les surprenantes erreurs de communication du gouvernement sur la réforme des retraites leur permettent de danser nu-pieds sur les charbons ardents . Evidemment tous deux surfent sur ces erreurs pour masquer la nécessité d'une réforme : car , à défaut et en raison des déséquilibres actifs / inactifs , le seul moyen serait , si l'on ne touchait pas à l'âge de départ (2) d'augmenter les cotisations des actifs ...ou bien de baisser drastiquement les pensions de retraite . 

Rassemblement National et L.F.I. refusant les débats de fond (absence de proposition alternative) s'essayent à retirer les marrons du feu en priant - Dieu ou le diable - pour qu'advienne une dissolution  fantasmée , quatrième dimension de cet étrange séquence .

Peut-être attendent-ils une apparition :  non pas celle de la Vierge mais celle , enfin , d'Emmanuel Macron qui , en raison de la cascade de désinformations , se doit de sortir de son silence : il y a , maintenant , un mur à franchir (qu'en dépit de sa taille Edouard Philippe a du mal à enjamber...) .

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(1) Portes-voix de M. Le Pen (pour l'un) et de J.L. Mélenchon (pour l'autre) .

(2) Dans la totalité des pays de l'Union Européenne l'âge de départ en retraite se situe entre 65 et 67 ans .

lundi 9 décembre 2019

Turquie : L'allié "indispensable " ?



Évoquant , il y a quelques années , le rôle des Etats-Unis dans le monde , la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright, parlait de la "Nation indispensable " . En paraphrasant on peut se demander aujourd'hui si la Turquie est bien "l'allié indispensable " . 

Ce pays est depuis 1952 membre de l'OTAN (à l'époque où l'OTAN était directement tourné contré l'URSS)  et voici qu'Ankara se dote auprès de Moscou de missiles sol - air de haute technologie , les S 400 qui posent un problème de compatibilité (et de mise en oeuvre ) dans le cadre de l'OTAN . 

On se souvient aussi que la Turquie avait , il y a quelques années , opéré un rapprochement avec l'Organisation de Coopération de Shanghai qui, parfois, est qualifiée de "OTAN asiatique" sous leadership Chinois ...et Russe . Bien que l'on ne puisse comparer les deux organisations , certains y ont vu le signe d'un rapprochement avec , à terme, un "bloc asiatique" qui n'existe pas encore mais qui pourrait un jour ce constituer autour de la Chine . La Turquie serait donc , pour l'heure,  un allié indispensable : on en jugera .

mercredi 4 décembre 2019

La France à l'arrêt : bal des "ardents" ou bien partie de "cache-cache" ?



Une belle ardeur - ou aigreur - s'empare des 70 % de Français qui apportent leur soutien à la grande grève de demain . Une première réaction serait de dire qu'il s'agit d'une convergence des "aigris" tant les mauvais perdants (Mélenchon , Le Pen , Martinez ... ) jettent de l'huile sur le feu en transformant un projet de réforme - qui mérite réflexion et débat - en brûlot ardent . 

Cependant on peut comprendre que nombre de Français (qui, comme moi , n'y comprennent pas grand chose) se mettent à s'interroger sur la portée de la réforme des retraites envisagée . Si beaucoup admettent qu'il faut lisser les régimes (et notamment les régimes spéciaux) ils ne veulent pas, pour autant , que les nouvelles modalités de retraite "à points" les mettent , eux aussi , au régime

Or des doutes subsistent encore : le calcul de la valeur du "point" , la référence à la totalité des années travaillées et non plus aux 25 "meilleures années " , les bonifications pour enfants , l'intégration des primes dans la Fonction publique etc...

Certes, il est facile de dire maintenant "il n'y avait qu'à " . Pourtant cela saute aux yeux que cette réforme a été mal expliquée , mal préparée , mal discutée bien qu' annoncée depuis deux ans . Alors qu'il s'agit , pour nombre de nos compatriotes , d'un sujet majeur , la pédagogie a fait complètement défaut :  Par exemple il est frappant de constater combien les "Gilets Jaunes " se sont retrouvés ces derniers mois à longueur d'antenne sur les plateaux de T.V. pour débattre avec ministres et experts en tout genre alors que très peu de débats ont eu lieu concernant cette réforme des retraites .

D'où la convergence entre "aigris et "ardents"ou , plus simplement , convergence des "inquiets". Cela, dans une partie de cache-cache  qui ne dit pas son nom et dont on ne connaît pas les règles .

lundi 2 décembre 2019

Sahel : en attendant l'OTAN ...



L'hommage aux 13 soldats récemment morts au Mali amène à se reposer la question de la solitude de la France au Sahel ...quand bien même nous bénéficions d'aides "périphériques" . Il n'empêche que l'engagement de l'Union européenne se fait "a minima " et que les forces de l'ONU ne se traduisent pas par un engagement opérationnel .

Certains , à juste titre , se demandent si l'OTAN ne pourrait pas intervenir comme se fut le cas en Bosnie dans les années 90 . Car la lutte contre le terrorisme fait bien partie des nouvelles missions de l'OTAN . A ce sujet, il faut retenir - cela n'a pas été suffisamment relevé il me semble - la réponse du Secrétaire Général de l'OTAN , Jens Stoltenberg , interviewé ce week-end sur la chaîne "Euronews " : Au journaliste qui l'interrogeait il déclare  " Il faut que la France en fasse la demande et celle-ci sera examinée , de manière - je pense - positive par les 28 autres membres ...".

Comme il serait absurde de baisser les bras (et les armes) devant les djihadistes du Sahel , c'est une interrogation possible . Si l'OTAN existe toujours ...en dépit de l’ambiguïté Turque , ce serait peut-être là l'occasion de le tirer de la "mort cérébrale " dans lequel il serait- dit-on - plongé .  

lundi 25 novembre 2019

5 Décembre :dans le noir ?



La situation est paradoxale : la France se prépare à vivre une journée de grève totale le 5 décembre , grève que certains syndicats souhaitent reconductible . Cependant les considérations économiques , sociales et politiques s'entremêlent au point que l'on n'y voit goutte : bien malin qui distinguerait le blé de l' ivraie dans la réforme des retraites à venir .

Est-ce une convergence des "privilégiés" des régimes spéciaux de retraite ? Est-ce un mouvement gilet jaune bis , les syndicats souhaitant prendre le train en marche ? Dans cette situation où les Français sont dans le noir , il est regrettable que la communication du gouvernement ne soit pas plus claire et  lisible .

Aurait-on peur de parler aux Français en mettant tout sur la table ? Le Président Emmanuel Macron a une carte à jouer : celle de la transparence et du parler vrai ...si ce n'est pas trop tard .

vendredi 22 novembre 2019

"J'accuse" de Polanski : Tribunal de l'Inquisition ?



Alors que des voix s'élèvent en France pour faire déprogrammer le film de Roman Polanski il faut dire combien ce "J'accuse" retraçant l'affaire Dreyfus est une oeuvre de qualité .

 Ce n'est pas - loin de là - une ode au capitaine Dreyfus , personnage au demeurant assez falot , mais  un hymne au courage  et à l'opiniâtreté d'un homme , le commandant Picquart qui va faire innocenter l'officier victime de l'antisémitisme de sa hiérarchie militaire .  C'est une leçon d'histoire à méditer : elle peut contribuer à éveiller et à tirer d'une passivité ambiante . 

Quoi que l'on pense , sur le plan personnel , de Polanski et de ses démêlées judiciaires  , il est absurde de vouloir faire interdire ou déprogrammer une oeuvre qui interpelle et fera date .Faudrait-il , aussi , interdire les films de Woody Allen et faire à jamais se taire Michael Jackson ?

 L'Inquisition serait-elle de retour ? 

mardi 19 novembre 2019

ONU : ZEAN au Moyen-Orient



M. Antonio Guterres, Secrétaire Général ONU , ne se fait probablement pas d'illusion sur la possibilité de créer dans le court terme une Zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient . Il n'empêche : c'est bien le rôle de l'ONU (1) de se préoccuper du problème de la prolifération nucléaire et de voir si le TNP est une "passoire" ou non . 

On s'étonne bien sûr - même si ce n'est pas une surprise - de l'absence des Etats-Unis à cette conférence ...alors même que Washington scrute à la loupe les comportements de l'Iran qui a repris l'enrichissement de l'uranium avec des centrifugeuses de haute technologie . Il y a là (absence USA) un problème de cohérence . Mais on ne peut l'imputer au seul Président actuel des Etats-Unis . Il en est de même depuis des années (exemple en 2015 sous mandat OBAMA)  .

Cohérence donc dans l'incohérence (ou les intérêts bien compris) .

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(1) La conférence sur la création d'une ZEAN au Moyen-Orient vient de s'ouvrir ce 18 novembre 2019 , 45 ans après son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations Unies (en 1974 ) . 

lundi 18 novembre 2019

Iran : Etats-Unis à la manœuvre d'encerclement



Si différents lieux , en divers continents , paraissent actuellement s'embraser , il est tout de même surprenant de voir - simultanément  - les populations iraniennes se révolter ainsi qu'en Irak et au Liban . C'est l'espace que l'on dénomme "l'arc chiite " qui prend feu maintenant . 

Les manifestations sont probablement spontanées (lutte contre la corruption en Irak et au Liban , augmentation drastique du coût de la vie en Iran ) mais il n'est pas totalement stupide d'imaginer que les Etats-Unis versent " de l'huile sur le feu " . D'ailleurs la situation économique désastreuse en Iran est la conséquence des sanctions américaines après la dénonciation , par les Etats-Unis , de l'accord de 2015 sur le nucléaire . 

Au Liban et en Irak on ne peut affirmer que les mouvements soient totalement spontanés ni dire le contraire  .

En tout état de cause cela ressemble bien à un encerclement de l'Iran . 

A défaut de diplomatie de la canonnière la diplomatie d'influence et les sanctions économiques ont pour effet de souffler tout autant sur les braises ... et de mettre ainsi le feu . 

samedi 16 novembre 2019

Terre : continents en fièvre



Ce qui surprend actuellement c'est une ébullition concomitante aussi bien en Asie (Hong Kong) au Moyen-Orient (Liban , Irak) , au Maghreb (Algérie, Tunisie ...) en Amérique latine (Mexique , Bolivie, Chili , Equateur ) . Comme si la Terre était prise d'une fièvre soudaine . 

A croire que les partis politiques et les syndicats n'arrivent plus à canaliser les expressions populaires . On pourrait mettre cela sur le dos des réseaux sociaux qui court-circuitent les corps intermédiaires . Mais quelle peut être en Bolivie l'importance et l'impact des réseaux sociaux ? Est-ce eux , par exemple , qui sont à l'origine de la démission et de l'exil d'Evo Morales ou bien une étrange fièvre soudaine ? 

Je n'ai pas la réponse (qui d'ailleurs l'a ? ) sauf à constater qu'une vague - aux relents bien vagues - semble aller d'un continent à l'autre . A la recherche de quoi ?

jeudi 14 novembre 2019

Economie : à quels saints se vouer ?



En "surfant" sur internet on remarque que les constats et les annonces dans le secteur économique sont contradictoires : deux très sérieux journaux ont des visions opposées d'une même réalité . L'un affirme que la production industrielle (situation en septembre) en zone euro est "poussive" , l'autre se congratule en signalant que cette même production industrielle est supérieure aux attentes . 

L'un met en avant les bons résultats de la France (+0,3% en septembre / mois précédent) et des Pays Bas (+1, 2 % ) l'autre braque les projecteurs sur l'Allemagne et l'Italie dont les performances sont moindre . La conclusion est , pourtant , que la croissance industrielle en Aout et Septembre compense le ralentissement de Juillet . Il est amusant (mais aussi inquiétant) que l'économie se prête à des commentaires à la fois optimistes et pessimistes . 

Un chiffre , au moins, n'est pas contesté , celui de la baisse du chômage un peu partout dans la zone euro : 7, 5 % en moyenne . En France avec un taux de 8, 6 % on peut , ainsi , dire que c'est bien mieux que les 10 % d'il y a 3 ans ou bien ...regretter que la France fasse moins bien que certains de ses partenaires européens (dont l'Allemagne ...en dépit du ralentissement de sa production industrielle) . 

A quels saints finalement  se vouer  ?

lundi 11 novembre 2019

Espagne / élections : un loup dans la bergerie ?



L'effondrement, hier, du parti de centre droit Ciudadanos (1) et la montée en puissance du parti l'extrême droite et anti-européen Vox devraient  - en toute logique  - rendre indispensable l'émergence d'une coalition droite républicaine (PP) et parti socialiste (PSOE) . Cette coalition devrait pouvoir se faire sur la base d'un programme orienté au centre . Ce serait la solution la plus rationnelle . Mais elle n'est pas certaine et Pablo Sanchez  (PSOE ) a , de fait , le dos au mur .

Quelles sont les options possibles ?

1-Le parti socialiste n'ayant pas obtenu la majorité absolue , le Président du Conseil en exercice n'a que deux voies : soit une alliance avec l'extrême gauche de Pablo Iglesias (Podemos) soit une alliance avec la droite républicaine (PP) . Un "pacte républicain" avec le PP est l'option qui semble avoir la préférence des espagnols (c'est ce que l'on me dit) .

2-Mais l'option "à gauche toutes" (c-a-d avec le parti de gauche radicale de Pablo Iglesias) ne peut , à cette heure, être écartée . Cependant Pedro Sanchez ne peut ignorer que l'option Iglesias (qui soutient le mouvement séparatiste catalan) reviendrait à faire entrer le loup dans la bergerie . C'est là le danger auquel est confronté le PSOE . 

3 -De son côté, la droite républicaine (Pablo Casado) n'a guère envie de se jeter dans les bras de Santiago Abarcal (parti d'extrême droite Vox) . Cette alliance au demeurant ne lui assurerait pas une majorité aux Cortes tout en l'amenant à tourner (comme Salvini à l'époque ) le dos à l'Union européenne .

                      Il n'en reste pas moins que la poussée de l'extrême droite est inquiétante : elle est en partie liée aux violences récentes en Catalogne ainsi qu'à l'exhumation (me dit-on) des cendres de Franco il y a quelques jours, décision mal vécue par certains qui considèrent qu'il faut "laisser les morts enterrer les morts" . Sans en faire une opération de communication politique - comme certains l'ont pensé - juste avant les élections législatives . 

                     J'ai noté que Marine Le Pen a été une des premières dirigeantes étrangères à adresser un message à M. Abarcal en se félicitant de la poussée de l'extrême droite en Espagne ... Leçons, probablement, à méditer en France ...si l'on veut éviter un "retour de bâton" du Rassemblement national .

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(1) dont le Président , Albert Rivera , vient de démissionner , assumant ce désastre ...

vendredi 8 novembre 2019

Populismes : voie ouverte



Un récent sondage donne Emmanuel Macron et Marine Le Pen à égalité (au premier tour) s'agissant des élections de 2022 . On sait que les sondages ne sont qu'une photo instantanée et que les retouches peuvent être nombreuses d'ici 2 ans  .

Pour autant, la photographie présidentielle semble , cette fois-ci , écornée : elle pâtit d'un certain flou. C'est un risque que de n'être pas totalement lisible (retraites , immigration , SNCF etc...) . 

Le risque est qu'un pan de l'opinion publique - quitte à se saborder - soit tenté par les extrêmes tout comme on jouerait une carte ... à tout hasard, seulement pour voir . Non pas , évidemment , la carte (biaisée) du populisme de Jean-Luc Mélenchon  mais celui de Marine Le Pen et du Rassemblement national . 

Certes , le bon sens , la conscience du rôle de la France au sein de l'Union européenne , ne plaident pas pour un vote d'extrême droite (style Steve Bannon ou Viktor Orban par exemple ) . Par contre la dimension "émotive " (inhérente aux populismes) des scrutins (cf. Trump ) peut jouer un tour à E. Macron . Il devra se méfier du "second tour" : rien n'est joué et le pire (Marine Le Pen ) peut aussi advenir .

lundi 4 novembre 2019

Venezuela : bal masqué ?



Je note que l'on ne parle plus du Vénézuela en ce moment . Mais cela ne signifie pas que la situation s'améliore : les personnages apparaissent seulement à demi-masqués . Alors que l'inflation est à six chiffres , que les files d'attente n'en finissent pas (alimentation, santé) on se demande qui fait quoi . Est-ce un bal masqué ... sans musique ?

Le président auto-proclamé Juan Guaido ne semble pas faire consensus (sauf à Washington et au sein du "groupe de Lima " ) mais le Parlement qu'il préside vient de demander la réintégration du Vénézuela dans le T.I.A.R. (Traité inter-américain d'alliance réciproque) . Ce traité (1948)  autorise l'assistance des autres membres si l'un des pays est attaqué .Pour autant quel pays attaque le Vénézuela ? D'ailleurs la force armée ne peut être utilisée qu'avec l'accord du Conseil de Sécurité ONU . Intox alors ou mascarade ? 

Pendant ce temps le gouvernement de M. Nicolas Maduro resserre les rangs autour des Etats-membres de l'ALBA en évoquant le néo-colonialisme des USA et - selon lui - les camps d'entrainement en Colombie ...qui n'attendraient plus que le "feu vert" de Washington .Cependant je doute fortement que la réactivation du T.I.A.R. autorise les Etats-Unis à intervenir militairement (un organisme régional ne pouvant juridiquement l'emporter sur l'ONU, organisme international ) .D'ailleurs Donald Trump a d'autres chats à fouetter (Chine , Ukraine, Elisabeth Warren ...) et ne songe sûrement pas à se battre pour Caracas .

 Il n'empêche : la population souffre et se désespère de ne pas, encore, apercevoir un petit bout d'horizon.