dimanche 22 janvier 2017

Etats-Unis : présidence trompe - l'oeil ...

Ne contestons pas  ( et à quel titre d'ailleurs ?) la légitimité du nouveau Président des Etats-Unis . Pourtant constatons les signes avant-coureurs d'un "trompe-l'oeil" : M. Trump entend transférer le pouvoir au peuple américain en l'ôtant aux élites en cour à Washington. Pourtant ceux qui l'entourent appartiennent pour la plupart à ce qu'il est convenu d'appeler la "haute société " lissée et mondaine . 

Car les images , elles, ne trompent pas : celles de 2 Amériques qui ne frayent guère ensemble et que sépare encore davantage un double langage . En sera-t-il de même à l'échelle du monde ? Quels seront les Etats courtisés , les Etats méprisés,  les Etats enjôlés ?

Pour l'heure il convient d'attendre les actes en souhaitant à tout funambule de trouver son équilibre .

lundi 16 janvier 2017

Donald Trump : réalisme, populisme ou opportunisme ?



Les prises de position de M. Trump déconcertent : elles paraissent souvent contradictoires ou bien relever d'une " roulette russe " . Ainsi le soutien - on ne peut plus explicite - à Israël s'inscrit dans la logique de la diplomatie américaine : Israël est une "nouvelle frontière" et le bouclier de Washington va de soi. Donc la nomination à Tel Aviv d'un ambassadeur pro israélien ne doit pas surprendre :  elle est tout à fait logique.

 Pour autant le transfert (annoncé) de l'ambassade de Tel Aviv à Jérusalem est-il réaliste, populiste ou bien opportuniste afin de tracer une "ligne rouge" pour ne plus reculer ? Mais le risque est aussi celui d'agiter un chiffon rouge compromettant l'espoir de paix. 

Segundo : vouloir remettre en cause l'accord sur le nucléaire iranien risque de brouiller les cartes et amener l'Iran à jouer au "chat et à la souris" comme cela a été le cas avant l'accord de 2015. Cela risque aussi de compliquer les relations avec la Russie au moment où les Etats-Unis semblent souhaiter un partenariat pour co-gérer les affaires du monde (avant que la Chine ne s'affirme davantage).

Mettre par ailleurs en doute la construction européenne voire l'efficacité du bouclier OTAN est-ce bien responsable? les Etats-Unis ont soutenu (et impulsé) la construction européenne dans l'après guerre afin d'éviter un possible glacis soviétique ; faudrait-il désormais "casser la machine" puisque s'éloigne le risque d'un "coup de Prague "en dépit des pions avancés en Ukraine ? Opportunisme ou bien réalisme pour inciter l'Europe à prendre son destin (dont sa Défense) en mains ?

 Provocations constructives ou bien réalisme d'un businessman ? La réponse ne tardera probablement pas .

mercredi 11 janvier 2017

Non, la Zone euro n'explosera pas



En revenant d'Espagne on peut mesurer l'attachement des espagnols à la zone euro : l'augmentation du PIB de 3,3 % en 2016 et la baisse du chômage concomitante (6 points de baisse par rapport à 2011) ont fait prendre conscience des atouts de l'appartenance à l'Union et à la zone euro alors même que le parti d'extrême gauche "Podemos" (anti européen) semble en difficulté .

Les Cassandre d'extrême droite ou d'extrême gauche qui prédisent - depuis des années -  une explosion de la zone euro en seront pour leur frais : l'argument des partis populistes est de nature politique (et donc souvent émotionnelle ) et non pas de nature économique . A la veille d'élections c'est un plat que l'on ressert quand bien même les arguments (ceux de M. Mélenchon ou de Mme Le Pen) paraissent bien faisandés. Mais dans la chasse aux voix tout gibier est bon à prendre ...

Bien sûr il existe encore un tâtonnement au niveau de l'Union : la Commission penche pour une relance budgétaire (politique néo keynésienne) alors même que la Zone euro (et donc la BCE) semble - pour l'heure - s'en tenir à une politique monétaire sur fond de Q.E. Mais peut-être que l'option américaine (celle de D.Trump basée sur la relance des investissements) changera la donne en incitant les Etats de l'Union à avoir une politique budgétaire incitative. 

Quoi qu'il en soit le rêve des Cassandre (cauchemar pour les autres) se dissipera: la crédibilité politique de l'Union est assise sur sa crédibilité économique.


mercredi 4 janvier 2017

"François" MACRON "Emmanuel " FILLON ...



Les prénoms ne sont pas identiques mais ils sont peut-être interchangeables tant les deux hommes (au-delà de leur âge et de leur trajectoire) se ressemblent de par leur volonté de prendre le taureau par les cornes : l'un est candidat de droite à l'élection présidentielle, l'autre est de gauche (1) mais ils ont en commun une rare absence de démagogie et le choix courageux d' emprunter un chemin plus ardu que les autres prétendants (dont certains distribuent des sucres d'orge).

Ils ont tous deux une vision réaliste et sereine - sous conditions de réformes - de l'avenir de la France sans nécessité de coups de menton ou bien de paillettes ainsi qu'on le voit par ailleurs.

L'un est déjà donné gagnant ,l'autre est dans la course. L'un se revendique du gaullisme social , l'autre est social - démocrate . Dommage qu'ils ne fassent pas route ensemble ...

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(1) E. Macron est le seul candidat de gauche ayant quelque chance - certes faible - d'accéder au second tour de l'élection présidentielle.

jeudi 29 décembre 2016

Etats-Unis : le "pivot" aux orties ?


Les décisions prises par le Président Obama seraient-elles désormais à jeter aux orties ? C'est la question que l'on peut se poser après les déclarations de M. Trump.

Ainsi on assisterait à un retour de balancier qui ressemblerait à de l'isolationnisme s'il n'était en réalité dicté par un souci protectionniste (immigration , projet de taxe sur les importations chinoises, abandon de traités de libre échange signés ou en cours de négociation etc...).

La Russie doit se frotter les mains devant ce qui s'apparenterait à  un retrait...si tant est que les paroles de M. Trump se traduisent en actes.

De même les Chinois devraient respirer si la stratégie du "pivot" (1) chère à M. Obama se trouvait ainsi abandonnée : les Etats-Unis renonceraient au T.P.P. (2) qui - au-delà de la libéralisation des échanges - avait pour but de contenir la Chine en nouant des partenariats stratégiques avec plusieurs Etats de l'Asie du sud est .

Le risque serait alors - pour les Etats-Unis - de renoncer à une zone d'influence alors même que la Chine se sentant les "mains libres" prendrait (dans le cadre de l'APEC) l'initiative de nouer d'autres partenariats trans-pacifiques (Pérou, Chili ...).

Faut-il croire à un abandon du "pivot" et à un laisser-faire en mer de  Chine méridionale , à Taïwan, et à une distanciation par rapport au Japon? 

En réalité peut-on imaginer les Etats- Unis laissant le champ libre à la Chine qui au travers d'une nouvelle "route de la soie" veut au contraire se déployer en Asie, en Europe, en Afrique ?

 Il est peu probable d'assister à ce qui ressemblerait à un repli américain. Peut-être alors verra-t-on M. Trump "pivoter" sur lui-même ?

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(1) stratégie USA du "pivot"  : accroître la vigilance à l'égard de la Chine, nouer des partenariats avec les Etats asiatiques afin de les amener dans la sphère d'influence des Etats-Unis (et en même temps intervenir moins directement au moyen-orient... donc "pivoter" vers l'Asie).

(2) accord de partenariat transpacifique (transpacific partneship agreement)

samedi 24 décembre 2016

Zone euro : changement de cap ?


Il semble bien - dans la conjoncture actuelle (croissance molle) - que la politique monétaire de la BCE ne soit pas suffisante pour assurer une véritable relance : la perspective d'une augmentation des taux d'intérêt et le renchérissement du pétrole vont probablement freiner la croissance alors même que les capacités de production sont loin d'être utilisées . 

Bruxelles (1) ne semble pas compter sur les exportations pour "booster" les investissements ou améliorer le taux d'utilisation des capacités de production . Aussi il semble bien y avoir un changement de braquet : si la politique monétaire ne se suffit pas à elle même , il faudra (estime-t-on) faire appel à la politique budgétaire : la Commission recommande ainsi aux Etats-membres de passer d'une position "neutre" à une position "positive" en matière budgétaire. 

Mais évidemment les politiques budgétaires dans la zone euro ne sont pas centralisées et il faudra que les Etats-membres décident eux-mêmes quelles orientations budgétaires nationales ils devront prendre en matière d'investissement puisque il ne suffira pas de faire appel aux fonds structurels européens.

Ainsi on voit peu à peu une orientation à consonance keynésienne ressortir des propos de la Commission : la France devra en tenir compte tout en se gardant bien sûr d'accroître son endettement.

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(1) communication de la Commission "pour une orientation positive de la politique budgétaire de la zone euro " (document COM/2016/727 du 16 novembre 2016).

jeudi 22 décembre 2016

terrorisme et récupération


L'attentat de Berlin revendiqué par le pseudo "Etat islamique " vient relancer les questions que nous nous posons quant à notre attitude face à l'islamisme radical . Il est évident que le but recherché par l'E.I. pourchassé sur "ses " terres du moyen-orient est de déstabiliser nos sociétés démocratiques en suscitant vindicte et rancœur incontrôlées à l'égard du monde musulman. 

C'est là le piège tendu dans lequel nous ne devons pas tomber. Mais - dans le même temps - il nous faut neutraliser l'islamisme radical et "durcir " nos positions tant en interne (mosquées salafistes,...) qu'en externe ( Etats finançant directement ou indirectement les djihadistes).

Il nous est finalement demandé d'être fermes et combatifs sans pour autant tomber dans les facilités des "il n'y à qu'à " d'extrême droite. 

Le pseudo "Etat islamique" perçoit probablement le glissement de terrain possible entre la fermeté et la tentation des radicalismes populistes : il appartiendra au futur Président de nous tenir dans un équilibre éloigné des scénarii incantatoires qui conduiront peut-être aussi les islamistes à allumer leur propre mèche . 

lundi 19 décembre 2016

Qui connait Nikola Tesla ?


Didier Van Cauwelaert est un romancier à l'imagination fertile (et parfois débridée) comme nombre d'écrivains . Mais son tout récent ouvrage "Au-delà de l'impossible " va bien au-delà de l'imaginaire : il interpelle et stupéfie en mettant en lumière un inventeur de génie , Nikola Tesla , méconnu du grand public . 

Avec plusieurs centaines de brevets déposés (radio, radar , courant alternatif, générateur hautes fréquences etc...) ce scientifique américain d'origine serbe  peut être comparé à Edison ou à Marconi voire à Einstein. 

Dans le collimateur - à l'époque - de Edgar Hoover patron du F.B.I, Nikola Tesla (décédé en 1943) a été longtemps considéré (à l'instar d' Einstein) comme un espion soviétique. Mise en quarantaine sa mémoire s'est envolée avant que le personnage ne réapparaisse de manière tout à fait surprenante et éthérée dans le livre de Van Cauwelaert  .

Il semble bien que notre monde ait quelque peu failli dans son "devoir de mémoire". Le livre de Van Cauwelaert donne l'occasion de le réhabiliter en laissant aussi une part romanesque à l'imaginaire.

samedi 17 décembre 2016

intégration latino-américaine compromise



Le Mercosur (1)  est en train de vaciller sous les coups d' Etats membres qui se rebellent : le 14 décembre le Venezuela n' a pas été admis à participer à une réunion du Mercosur  convoquée par le Brésil , l'Argentine et le Paraguay. 

Coup de théâtre ou bien signal d'une défaite - économique et politique - annoncée ? 

L'effondrement de l'économie venezuelienne sonne -t-elle la fin d'un rêve, celui d'une Union des Etats latino-américains (Unasur) qui voulaient affirmer leur identité ? C'est probable tant la réussite économique est la plupart du temps le garant (et la condition) d'une réussite politique. 

Ainsi l'ALBA (alianza bolivariana para nuestra america) n'a plus le même éclat (2) . Qu'en pense Maduro ? Qu'en pense Lula ...et qu'en pense Simon Bolivar ?

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 (1) Mercosur : marché commun du sud (Venezuela, Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay)

(2) l'acronyme ALBA signifie AUBE en français.

Coptes Egypte : un attentat révélateur ?


 Une "coïncidence" troublante interpelle après l'attentat suicide perpétré dimanche dernier 11 décembre 2016 (1) dans une église copte du Caire : celui de liens possibles entre les Frères musulmans et le pseudo "Etat islamique" .

 En effet la police égyptienne a arrêté dès le lendemain des membre des Frères musulmans en lien avec une "cellule dormante " apparemment ancrée au Qatar. Or, Daesh a revendiqué dans le même temps cet attentat .

 Ainsi si les auteurs de cet acte odieux appartiennent aux Frères musulmans et s'il est en parallèle revendiqué par l'E.I. ne peut-on en déduire qu'il existe un lien plus qu'hypothétique entre les F.M. et l'E.I. ?

 Que penser par ailleurs du soutien non dissimulé apporté par le Qatar aux Frères musulmans ? . Il serait peut-être temps (c'est ce que pense François Fillon) de revoir - au-delà du "business"- certaines options de nos relations en politique extérieure.

En tout état de cause si le lien entre les Frères et Daesh apparaissait de la sorte au grand jour personne ne pourrait plus affirmer que les Frères ne partagent pas la même idéologie que les islamistes terroristes.

Les Etats qui les soutiennent  deviennent ainsi leurs complices.

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(1) Jour où l'on commémorait la naissance du Prophète Mohamed : ce n'est probablement pas un  hasard que l'attentat contre des chrétiens coptes ait eu lieu ce jour là.

lundi 5 décembre 2016

Bagages ...on nage


Rien de plus difficile que de s'assurer que l'on peut emporter - en avion - un bagage cabine aux dimensions "réglementaires" ... car une  réglementation uniforme n'existe pas tant pour le poids (8, 10, 15 kg?) que pour les dimensions (55,40,20 ou 45, 25 ?). 

L'éparpillement des contraintes est l'un des marqueurs de notre civilisation qui nous ébouriffe avec ses apparentes logiques et ne nous permet plus d'aller à l'essentiel.

 De la même manière les "puces " électroniques nous libèrent et nous asservissent tout autant .

Dans notre monde du tout sécuritaire et du principe de précaution nous nous trouvons en cage .Et les compagnies en profitent pour asséner des suppléments devant lesquelles le quidam sur le "qui vive" obtempère . 

Heureux temps celui d'il y a vingt ans où la mondialisation ne se traduisait pas encore en frontières tenant lieu d'une liberté...rêvée.

mercredi 30 novembre 2016

Politique étrangère : une "nouvelle donne" ?



La politique étrangère s'est invitée dans les débats de la primaire "de droite" tout comme elle le fera lors de la primaire "de gauche" d'ici quelques semaines. Un des points à clarifier tiendra à ce qui relève de l'Union européenne à 27 et ce qui relèvera de notre politique extérieure si nous voulons qu'elle devienne (ou redevienne) plus ou moins "non alignée" comme à l'époque de De Gaulle .

Cela est d'autant plus envisageable que se reconstituent les deux camps qu'avait jadis bannis Francis Fukuyama au moment de l'implosion de l'URSS en évoquant, un peu rapidement, une "fin de l' Histoire ''.

L'Union européenne a - pour l'instant - une vision atlantiste du monde mais il n'est pas exclu que les positions radicales du Président élu des Etats-Unis ne la fassent bouger. Quoi qu'il en soit la France est à même d'entamer une nouvelle partie dans le "jeu" international.

Dans ce "jeu" les enjeux sont nombreux : va-t-on vers la construction réelle d'une défense européenne (un Grand Q.G. européen) en profitant du départ du Royaume - Uni jumelé à l'OTAN ? 

Une autre question d'importance a trait à notre attitude à l'égard de la Russie : la laisserons- nous filer vers l'Asie (à laquelle elle appartient pour une part) et miser sur ses relations avec la Chine quitte à provoquer un effet de bascule peu favorable à l'Occident ? 

Notre voix se fera-t-elle entendre au Moyen-Orient au-delà de la sourde oreille d’Israël à nos propositions de conférence ? En Syrie et en Irak, une fois éliminé Daesh, allons nous prendre acte ou non de la décomposition des Etats en effaçant ce qu'il reste des accords Sykes-Picot sans rechercher localement un soutien des puissances régionales ? 

Autant de questions qui supposent autant de réponses de la part des candidats - de droite comme de gauche - aux prochaines élections présidentielles . Déjà des "options sont sur la table". Attendons les autres en souhaitant entendre , à nouveau, la "voix de la France ".

mardi 29 novembre 2016

Paradis fiscaux : Stiglitz et corne de brume


On n'a pas entendu M. Trump envisager dans son programme de lutter contre les paradis fiscaux (notamment l'Etat du Delaware aux Etats-Unis) ou bien cela a échappé aux analystes politiques.

 Lisant un article paru dans La Tribune je note que Joseph Stiglitz  prix Nobel d'économie (2001) lance un appel (1) pour que ces "paradis" soient mis pour de bon en quarantaine.

Il s'étonne que depuis les révélations des "Panama papers" (avril 2016) le rideau - et le silence- soient retombés après un vertueux tollé médiatique qui fit - comme l'on dit - le "buzz".

M. Stiglitz a certainement raison d'alerter au son de cornes de brume . Une brume qui pourrait envelopper - à défaut de Paradis - quelque triangle des Bermudes...

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(1) journal La Tribune (latribune.fr du 15 novembre 2016)

mercredi 23 novembre 2016

Pour une Défense européenne



Alors que D. Trump s'interroge sur le rôle de l' OTAN en Europe , l'Union semble balancer entre le souhait de s'accrocher à l'Alliance atlantique et la construction d'une véritable défense européenne. Certains jugent la seconde option peu réaliste en raison de son coût et préfèrent s'en remettre à un "parapluie" américain. 

Mais est-on certain (comme le laisse entendre D. Trump) que le parapluie s'ouvrirait par gros temps ? Rien n'est moins sûr. Et d'ailleurs la notion de sécurité a bien évolué depuis la fin de l'Union soviétique : les menaces terroristes et l'islamisme radical constituent désormais le principal danger ...et l'Europe est tout particulièrement dans le collimateur. 

Autant de raisons pour - ainsi que prévu dans le Traité de Lisbonne - mettre sur pied une véritable Défense européenne allant au-delà des réunions d'Etat-major. En 2012 le rapport Vedrine mettait en garde contre un "tout OTAN " et préconisait une avancée de l'Union en matière de défense. 

A-t-on avancé depuis lors ? On peut en douter. L'occasion est probablement donnée de rebattre maintenant les cartes : si les Etats- Unis amorcent un repli il n'y a pas de raisons que nous maintenions nos  doigts " sur la couture du pantalon" . C'est une occasion et un défi pour l'Union.

samedi 19 novembre 2016

La politique extérieure s'invite dans le débat



Les candidats"primaires de la droite et du centre " partagent-ils un même projet ? Oui à 70 % (1) mais il existe un clivage entre ceux qui considèrent qu'il faut un partenariat avec la Russie et priorité à la lutte contre Daesh et ceux qui - implicitement au moins - s'avèrent plus atlantistes et , par ailleurs, considèrent que le Président syrien doit au plus vite "faire ses valises". Les premiers redoutent  que des islamistes ne prennent la relève, les seconds placent les deux options  quasiment à égalité. 

Il y a aussi (mais ce n'est plus de la politique étrangère) ceux qui croient en une politique de Défense européenne et ceux qui abandonnent tout espoir ...après avoir jadis salué cette  défense européenne comme étant le pilier indispensable de l'OTAN. 

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(1) assorti de vitesses inégales quant aux réformes envisagées.

mardi 15 novembre 2016

Populismes et enjeux électoraux



Les médias se demandent - singulièrement depuis l'élection américaine - quel sens il convient de donner au mot "populisme " et à sa portée  . Est-ce finalement l'expression de la démocratie ou bien la résultante de propos démagogiques et de fanfaronnades ?

A vrai dire on y perd son latin : la règle en démocratie est d'accepter le vote du peuple (cf. le Brexit) mais n'y a-t-il pas un risque de confusion si l'on considère que les citoyens - dans un contexte économique et sécuritaire donné - peuvent être aisément manipulés et succomber aux charmes des beaux discours ou des outrances qui viennent chatouiller les affects?

Pour ne pas céder aux chants des sirènes il faudrait juger à la fois le candidat et le programme (en sachant que le programme peut ne pas correspondre au projet réel). 

Un des critères de choix : s'assurer que les propos tenus par tel ou tel candidat ne se bornent pas à aller ''dans le sens du poil''. Le compte - alors- pourrait être plus aisément fait.

mercredi 9 novembre 2016

DonaldTrump : prendre acte , attendre les actes


Certes l'élection de Donald Trump est une surprise mais rien ne sert de pousser des cris d'orfraie. Le peuple américain a choisi et son choix n'est en rien honteux. Il est. Et c'est tout.

 Rien ne sert non plus de fantasmer trop longtemps sur les raisons de ce vote : populisme, réflexe identitaire, sentiment d'une Amérique en perte de vitesse, fracture sociale ???  Tout cela a joué autant probablement que le souhait de ne pas formater une dynastie ou de cautionner un clan.

Les questions sur le plan international sont nombreuses et singulièrement les alliances au Moyen-Orient : Donald Trump aura-t-il la tentation de revenir sur l'accord nucléaire avec l'Iran alors même qu'il semble cautionner la stratégie de la Russie (alliée de l'Iran) au Moyen-Orient ?

 Qu'en sera-t-il de ses relations avec la Chine et quel sera l'avenir du Traité transpacifique (TPP) avec d'autres pays d'Asie et qui avait aussi pour objectif une forme de "containment" de la Chine ?

Voudra-t-il freiner l'OTAN et s'en remettre aux partenariats locaux (ce qui - entre parenthèses - conduirait l'Union européenne à avoir une vraie politique de défense) ?

 Sur ces sujets et bien d'autres il en va de la crédibilité des Etats-Unis . Prenons acte et attendons de
voir l'homme aux commandes sans hargne et vitupérations inutiles (1).

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(1) A cet égard le tweet de notre ambassadeur aux Etats-Unis évoquant "un monde qui s'effondre" me paraît particulièrement malheureux .

mardi 8 novembre 2016

Elections USA :quitte ou double ?



Dans la nuit de mardi à mercredi les dés auront été jetés. Si j'étais américain il est évident que je voterai Hillary Clinton ...en dépit des "affaires" qui lui sont reprochées . Car s'il y a pu avoir des maladresses ou imprudence cela ne compromet pas les qualités de Mme Clinton en tant que candidate à la présidence des Etats-Unis. Elle possède la raison , le courage, la volonté... et aussi l'expertise.

Et le monde a besoin plus que jamais de stabilité, de cohérence et aussi de fermeté sans pusillanimité.

 M. Donald Trump représente probablement une Amérique frileuse et craintive ...à cause de la violence et des inégalités générées. Comme quelqu'un d'autre - en France - il veut "renverser la table " ou "casser de la vaisselle " . 

Mais ce n'est pas dans l'impulsivité que le destin du monde peut être assumé et conduit. 

jeudi 3 novembre 2016

Union européenne : croissance en éventail


Entre la France et son probable 1,2 % de croissance du PIB et les 3% de l'Espagne l'éventail est largement ouvert (1).

Mais - il faut le souligner - l'année 2016 aura bénéficié d'une inflation quasi nulle et profité d'un pétrole singulièrement bas ( plus le cas en 2017 en raison de l'accord OPEP de septembre/octobre) .

Faut-il craindre que la France ait raté le coche ? Avec 1,2% de croissance l'objectif d'inversion à court terme de la courbe du chômage s'éloigne...à moins que ne changent en profondeur les données de la politique économique ( charges entreprises, durée du travail ,suivi des demandeurs d'emploi ...). 

En cette période préélectorale les candidats nous disent que tout reste possible ... y compris le vrai pâté d'alouette. Reste à choisir le bon boucher.

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(1) L'Allemagne devrait atteindre 1, 9 % de croissance de son PIB et la moyenne générale des Etats de l'Union européenne ressortirait à 1, 6 %

mercredi 2 novembre 2016

Le français à la traîne



Non seulement la plupart des films - certes américains ou anglais - gardent leur titre d'origine afin probablement de faire plus "in" mais aussi des séries télévisées (the young pope, Castle, Game of thrones etc...).

 Une  compagnie aérienne bien connue (desservant le Moyen-Orient) a sa réservation en ligne en anglais mais si l'on ouvre la page en français , bizarrement le site ne reconnaît plus les identifiants comme s'il existait une frontière entre l'original et la "copie".

J'entendais récemment un échange sur la francophonie (je crois sur LCI) : l'un des interlocuteurs n'y voyait qu' une "maison de retraite jadis pour les anciens chefs d'Etat africains". Heureusement le débat a ensuite été élevé d'un cran : l'accent a été mis sur la dimension politique et culturelle d'une langue qui rapproche une "communauté"  (sans avoir pour autant une dimension communautaire).

Certes la langue des affaires comme celle des programmes informatiques est l'anglais . Mais - sans avoir la nostalgie de l'époque révolue du Congrès de Vienne - ne donne-t-on pas l'impression de baisser les bras en laissant se détricoter notre langue au lieu de la tirer vers le haut ?