jeudi 16 juillet 2020

Espagne : le crépuscule d'un roi



Les Espagnols sont révoltés : l'ex-roi Juan-Carlos 1er est en passe d'être rattrapé par la justice espagnole (1) pour un délit présumé de corruption . Il aurait perçu une "commission" de 100 millions $ , don du roi d'Arabie Saoudite en 2008 . Cette "royale commission" aurait plusieurs origines : la conclusion d'un marché (TGV La Mecque /Medine emporté par un consortium espagnol) , la remise de la Toison d'Or à l'ex - roi Abdallah en 2007 pour lui conférer une onction "démocratique" . Cela , dans le contexte de la Conférence mondiale sur le dialogue inter-religieux organisée par la Ligue islamique mondiale et présidée par le roi Abdallah ( Madrid juillet 2008) .

Les Espagnols qui se rappellent encore le rôle joué par le roi après la mort de Franco en 1975 (Transition démocratique , nouvelle constitution) sont , me dit-on , particulièrement choqués : ils se souviennent d'un chef d'Etat qui a été le garant de la stabilité de l'Etat et de son évolution démocratique (Pacte de la Moncloa, intervention personnelle lors de la tentative de coup d'Etat de 1981 du colonel Tejero ) .

Ils s'interrogent : "et si tout cela n'avait été que théâtre et pantomime , le roi se bornant chaque fois à prendre le train en marche ?" . Le roi Felipe VI , son fils , est dans l'embarras : on le serait à moins , les 100 millions de $ ayant transité par les paradis fiscaux (dont Panama ) et fait aussi une promenade ...de santé ...en Suisse (qui a saisi les autorités espagnoles ) . Des bribes de solutions sont actuellement ébauchées : retrait du titre honorifique de "roi émérite" faisant suite à la suppression en mars dernier de la dotation budgétaire qu'il percevait et que son fils lui a retiré . La "Casa Real" , aux dires de quelques uns , évoque même - et souhaiterait - un départ à l'étranger voire un exil (Italie ?) . Triste fin ...

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(1) Le parquet anticorruption s'est déclaré compétent et a saisi le Tribunal Suprême (plus haute juridiction de l'ordre judiciaire ) pour s'assurer de la responsabilité de l'ex-roi (qui a abdiqué en 2014) et qui - jusqu'à cette date - bénéficiait de l'immunité . 

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