samedi 24 décembre 2016

Zone euro : changement de cap ?


Il semble bien - dans la conjoncture actuelle (croissance molle) - que la politique monétaire de la BCE ne soit pas suffisante pour assurer une véritable relance : la perspective d'une augmentation des taux d'intérêt et le renchérissement du pétrole vont probablement freiner la croissance alors même que les capacités de production sont loin d'être utilisées . 

Bruxelles (1) ne semble pas compter sur les exportations pour "booster" les investissements ou améliorer le taux d'utilisation des capacités de production . Aussi il semble bien y avoir un changement de braquet : si la politique monétaire ne se suffit pas à elle même , il faudra (estime-t-on) faire appel à la politique budgétaire : la Commission recommande ainsi aux Etats-membres de passer d'une position "neutre" à une position "positive" en matière budgétaire. 

Mais évidemment les politiques budgétaires dans la zone euro ne sont pas centralisées et il faudra que les Etats-membres décident eux-mêmes quelles orientations budgétaires nationales ils devront prendre en matière d'investissement puisque il ne suffira pas de faire appel aux fonds structurels européens.

Ainsi on voit peu à peu une orientation à consonance keynésienne ressortir des propos de la Commission : la France devra en tenir compte tout en se gardant bien sûr d'accroître son endettement.

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(1) communication de la Commission "pour une orientation positive de la politique budgétaire de la zone euro " (document COM/2016/727 du 16 novembre 2016).

jeudi 22 décembre 2016

terrorisme et récupération


L'attentat de Berlin revendiqué par le pseudo "Etat islamique " vient relancer les questions que nous nous posons quant à notre attitude face à l'islamisme radical . Il est évident que le but recherché par l'E.I. pourchassé sur "ses " terres du moyen-orient est de déstabiliser nos sociétés démocratiques en suscitant vindicte et rancœur incontrôlées à l'égard du monde musulman. 

C'est là le piège tendu dans lequel nous ne devons pas tomber. Mais - dans le même temps - il nous faut neutraliser l'islamisme radical et "durcir " nos positions tant en interne (mosquées salafistes,...) qu'en externe ( Etats finançant directement ou indirectement les djihadistes).

Il nous est finalement demandé d'être fermes et combatifs sans pour autant tomber dans les facilités des "il n'y à qu'à " d'extrême droite. 

Le pseudo "Etat islamique" perçoit probablement le glissement de terrain possible entre la fermeté et la tentation des radicalismes populistes : il appartiendra au futur Président de nous tenir dans un équilibre éloigné des scénarii incantatoires qui conduiront peut-être aussi les islamistes à allumer leur propre mèche . 

lundi 19 décembre 2016

Qui connait Nikola Tesla ?


Didier Van Cauwelaert est un romancier à l'imagination fertile (et parfois débridée) comme nombre d'écrivains . Mais son tout récent ouvrage "Au-delà de l'impossible " va bien au-delà de l'imaginaire : il interpelle et stupéfie en mettant en lumière un inventeur de génie , Nikola Tesla , méconnu du grand public . 

Avec plusieurs centaines de brevets déposés (radio, radar , courant alternatif, générateur hautes fréquences etc...) ce scientifique américain d'origine serbe  peut être comparé à Edison ou à Marconi voire à Einstein. 

Dans le collimateur - à l'époque - de Edgar Hoover patron du F.B.I, Nikola Tesla (décédé en 1943) a été longtemps considéré (à l'instar d' Einstein) comme un espion soviétique. Mise en quarantaine sa mémoire s'est envolée avant que le personnage ne réapparaisse de manière tout à fait surprenante et éthérée dans le livre de Van Cauwelaert  .

Il semble bien que notre monde ait quelque peu failli dans son "devoir de mémoire". Le livre de Van Cauwelaert donne l'occasion de le réhabiliter en laissant aussi une part romanesque à l'imaginaire.

samedi 17 décembre 2016

intégration latino-américaine compromise



Le Mercosur (1)  est en train de vaciller sous les coups d' Etats membres qui se rebellent : le 14 décembre le Venezuela n' a pas été admis à participer à une réunion du Mercosur  convoquée par le Brésil , l'Argentine et le Paraguay. 

Coup de théâtre ou bien signal d'une défaite - économique et politique - annoncée ? 

L'effondrement de l'économie venezuelienne sonne -t-elle la fin d'un rêve, celui d'une Union des Etats latino-américains (Unasur) qui voulaient affirmer leur identité ? C'est probable tant la réussite économique est la plupart du temps le garant (et la condition) d'une réussite politique. 

Ainsi l'ALBA (alianza bolivariana para nuestra america) n'a plus le même éclat (2) . Qu'en pense Maduro ? Qu'en pense Lula ...et qu'en pense Simon Bolivar ?

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 (1) Mercosur : marché commun du sud (Venezuela, Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay)

(2) l'acronyme ALBA signifie AUBE en français.

Coptes Egypte : un attentat révélateur ?


 Une "coïncidence" troublante interpelle après l'attentat suicide perpétré dimanche dernier 11 décembre 2016 (1) dans une église copte du Caire : celui de liens possibles entre les Frères musulmans et le pseudo "Etat islamique" .

 En effet la police égyptienne a arrêté dès le lendemain des membre des Frères musulmans en lien avec une "cellule dormante " apparemment ancrée au Qatar. Or, Daesh a revendiqué dans le même temps cet attentat .

 Ainsi si les auteurs de cet acte odieux appartiennent aux Frères musulmans et s'il est en parallèle revendiqué par l'E.I. ne peut-on en déduire qu'il existe un lien plus qu'hypothétique entre les F.M. et l'E.I. ?

 Que penser par ailleurs du soutien non dissimulé apporté par le Qatar aux Frères musulmans ? . Il serait peut-être temps (c'est ce que pense François Fillon) de revoir - au-delà du "business"- certaines options de nos relations en politique extérieure.

En tout état de cause si le lien entre les Frères et Daesh apparaissait de la sorte au grand jour personne ne pourrait plus affirmer que les Frères ne partagent pas la même idéologie que les islamistes terroristes.

Les Etats qui les soutiennent  deviennent ainsi leurs complices.

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(1) Jour où l'on commémorait la naissance du Prophète Mohamed : ce n'est probablement pas un  hasard que l'attentat contre des chrétiens coptes ait eu lieu ce jour là.

lundi 5 décembre 2016

Bagages ...on nage


Rien de plus difficile que de s'assurer que l'on peut emporter - en avion - un bagage cabine aux dimensions "réglementaires" ... car une  réglementation uniforme n'existe pas tant pour le poids (8, 10, 15 kg?) que pour les dimensions (55,40,20 ou 45, 25 ?). 

L'éparpillement des contraintes est l'un des marqueurs de notre civilisation qui nous ébouriffe avec ses apparentes logiques et ne nous permet plus d'aller à l'essentiel.

 De la même manière les "puces " électroniques nous libèrent et nous asservissent tout autant .

Dans notre monde du tout sécuritaire et du principe de précaution nous nous trouvons en cage .Et les compagnies en profitent pour asséner des suppléments devant lesquelles le quidam sur le "qui vive" obtempère . 

Heureux temps celui d'il y a vingt ans où la mondialisation ne se traduisait pas encore en frontières tenant lieu d'une liberté...rêvée.

mercredi 30 novembre 2016

Politique étrangère : une "nouvelle donne" ?



La politique étrangère s'est invitée dans les débats de la primaire "de droite" tout comme elle le fera lors de la primaire "de gauche" d'ici quelques semaines. Un des points à clarifier tiendra à ce qui relève de l'Union européenne à 27 et ce qui relèvera de notre politique extérieure si nous voulons qu'elle devienne (ou redevienne) plus ou moins "non alignée" comme à l'époque de De Gaulle .

Cela est d'autant plus envisageable que se reconstituent les deux camps qu'avait jadis bannis Francis Fukuyama au moment de l'implosion de l'URSS en évoquant, un peu rapidement, une "fin de l' Histoire ''.

L'Union européenne a - pour l'instant - une vision atlantiste du monde mais il n'est pas exclu que les positions radicales du Président élu des Etats-Unis ne la fassent bouger. Quoi qu'il en soit la France est à même d'entamer une nouvelle partie dans le "jeu" international.

Dans ce "jeu" les enjeux sont nombreux : va-t-on vers la construction réelle d'une défense européenne (un Grand Q.G. européen) en profitant du départ du Royaume - Uni jumelé à l'OTAN ? 

Une autre question d'importance a trait à notre attitude à l'égard de la Russie : la laisserons- nous filer vers l'Asie (à laquelle elle appartient pour une part) et miser sur ses relations avec la Chine quitte à provoquer un effet de bascule peu favorable à l'Occident ? 

Notre voix se fera-t-elle entendre au Moyen-Orient au-delà de la sourde oreille d’Israël à nos propositions de conférence ? En Syrie et en Irak, une fois éliminé Daesh, allons nous prendre acte ou non de la décomposition des Etats en effaçant ce qu'il reste des accords Sykes-Picot sans rechercher localement un soutien des puissances régionales ? 

Autant de questions qui supposent autant de réponses de la part des candidats - de droite comme de gauche - aux prochaines élections présidentielles . Déjà des "options sont sur la table". Attendons les autres en souhaitant entendre , à nouveau, la "voix de la France ".

mardi 29 novembre 2016

Paradis fiscaux : Stiglitz et corne de brume


On n'a pas entendu M. Trump envisager dans son programme de lutter contre les paradis fiscaux (notamment l'Etat du Delaware aux Etats-Unis) ou bien cela a échappé aux analystes politiques.

 Lisant un article paru dans La Tribune je note que Joseph Stiglitz  prix Nobel d'économie (2001) lance un appel (1) pour que ces "paradis" soient mis pour de bon en quarantaine.

Il s'étonne que depuis les révélations des "Panama papers" (avril 2016) le rideau - et le silence- soient retombés après un vertueux tollé médiatique qui fit - comme l'on dit - le "buzz".

M. Stiglitz a certainement raison d'alerter au son de cornes de brume . Une brume qui pourrait envelopper - à défaut de Paradis - quelque triangle des Bermudes...

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(1) journal La Tribune (latribune.fr du 15 novembre 2016)

mercredi 23 novembre 2016

Pour une Défense européenne



Alors que D. Trump s'interroge sur le rôle de l' OTAN en Europe , l'Union semble balancer entre le souhait de s'accrocher à l'Alliance atlantique et la construction d'une véritable défense européenne. Certains jugent la seconde option peu réaliste en raison de son coût et préfèrent s'en remettre à un "parapluie" américain. 

Mais est-on certain (comme le laisse entendre D. Trump) que le parapluie s'ouvrirait par gros temps ? Rien n'est moins sûr. Et d'ailleurs la notion de sécurité a bien évolué depuis la fin de l'Union soviétique : les menaces terroristes et l'islamisme radical constituent désormais le principal danger ...et l'Europe est tout particulièrement dans le collimateur. 

Autant de raisons pour - ainsi que prévu dans le Traité de Lisbonne - mettre sur pied une véritable Défense européenne allant au-delà des réunions d'Etat-major. En 2012 le rapport Vedrine mettait en garde contre un "tout OTAN " et préconisait une avancée de l'Union en matière de défense. 

A-t-on avancé depuis lors ? On peut en douter. L'occasion est probablement donnée de rebattre maintenant les cartes : si les Etats- Unis amorcent un repli il n'y a pas de raisons que nous maintenions nos  doigts " sur la couture du pantalon" . C'est une occasion et un défi pour l'Union.

samedi 19 novembre 2016

La politique extérieure s'invite dans le débat



Les candidats"primaires de la droite et du centre " partagent-ils un même projet ? Oui à 70 % (1) mais il existe un clivage entre ceux qui considèrent qu'il faut un partenariat avec la Russie et priorité à la lutte contre Daesh et ceux qui - implicitement au moins - s'avèrent plus atlantistes et , par ailleurs, considèrent que le Président syrien doit au plus vite "faire ses valises". Les premiers redoutent  que des islamistes ne prennent la relève, les seconds placent les deux options  quasiment à égalité. 

Il y a aussi (mais ce n'est plus de la politique étrangère) ceux qui croient en une politique de Défense européenne et ceux qui abandonnent tout espoir ...après avoir jadis salué cette  défense européenne comme étant le pilier indispensable de l'OTAN. 

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(1) assorti de vitesses inégales quant aux réformes envisagées.

mardi 15 novembre 2016

Populismes et enjeux électoraux



Les médias se demandent - singulièrement depuis l'élection américaine - quel sens il convient de donner au mot "populisme " et à sa portée  . Est-ce finalement l'expression de la démocratie ou bien la résultante de propos démagogiques et de fanfaronnades ?

A vrai dire on y perd son latin : la règle en démocratie est d'accepter le vote du peuple (cf. le Brexit) mais n'y a-t-il pas un risque de confusion si l'on considère que les citoyens - dans un contexte économique et sécuritaire donné - peuvent être aisément manipulés et succomber aux charmes des beaux discours ou des outrances qui viennent chatouiller les affects?

Pour ne pas céder aux chants des sirènes il faudrait juger à la fois le candidat et le programme (en sachant que le programme peut ne pas correspondre au projet réel). 

Un des critères de choix : s'assurer que les propos tenus par tel ou tel candidat ne se bornent pas à aller ''dans le sens du poil''. Le compte - alors- pourrait être plus aisément fait.

mercredi 9 novembre 2016

DonaldTrump : prendre acte , attendre les actes


Certes l'élection de Donald Trump est une surprise mais rien ne sert de pousser des cris d'orfraie. Le peuple américain a choisi et son choix n'est en rien honteux. Il est. Et c'est tout.

 Rien ne sert non plus de fantasmer trop longtemps sur les raisons de ce vote : populisme, réflexe identitaire, sentiment d'une Amérique en perte de vitesse, fracture sociale ???  Tout cela a joué autant probablement que le souhait de ne pas formater une dynastie ou de cautionner un clan.

Les questions sur le plan international sont nombreuses et singulièrement les alliances au Moyen-Orient : Donald Trump aura-t-il la tentation de revenir sur l'accord nucléaire avec l'Iran alors même qu'il semble cautionner la stratégie de la Russie (alliée de l'Iran) au Moyen-Orient ?

 Qu'en sera-t-il de ses relations avec la Chine et quel sera l'avenir du Traité transpacifique (TPP) avec d'autres pays d'Asie et qui avait aussi pour objectif une forme de "containment" de la Chine ?

Voudra-t-il freiner l'OTAN et s'en remettre aux partenariats locaux (ce qui - entre parenthèses - conduirait l'Union européenne à avoir une vraie politique de défense) ?

 Sur ces sujets et bien d'autres il en va de la crédibilité des Etats-Unis . Prenons acte et attendons de
voir l'homme aux commandes sans hargne et vitupérations inutiles (1).

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(1) A cet égard le tweet de notre ambassadeur aux Etats-Unis évoquant "un monde qui s'effondre" me paraît particulièrement malheureux .

mardi 8 novembre 2016

Elections USA :quitte ou double ?



Dans la nuit de mardi à mercredi les dés auront été jetés. Si j'étais américain il est évident que je voterai Hillary Clinton ...en dépit des "affaires" qui lui sont reprochées . Car s'il y a pu avoir des maladresses ou imprudence cela ne compromet pas les qualités de Mme Clinton en tant que candidate à la présidence des Etats-Unis. Elle possède la raison , le courage, la volonté... et aussi l'expertise.

Et le monde a besoin plus que jamais de stabilité, de cohérence et aussi de fermeté sans pusillanimité.

 M. Donald Trump représente probablement une Amérique frileuse et craintive ...à cause de la violence et des inégalités générées. Comme quelqu'un d'autre - en France - il veut "renverser la table " ou "casser de la vaisselle " . 

Mais ce n'est pas dans l'impulsivité que le destin du monde peut être assumé et conduit. 

jeudi 3 novembre 2016

Union européenne : croissance en éventail


Entre la France et son probable 1,2 % de croissance du PIB et les 3% de l'Espagne l'éventail est largement ouvert (1).

Mais - il faut le souligner - l'année 2016 aura bénéficié d'une inflation quasi nulle et profité d'un pétrole singulièrement bas ( plus le cas en 2017 en raison de l'accord OPEP de septembre/octobre) .

Faut-il craindre que la France ait raté le coche ? Avec 1,2% de croissance l'objectif d'inversion à court terme de la courbe du chômage s'éloigne...à moins que ne changent en profondeur les données de la politique économique ( charges entreprises, durée du travail ,suivi des demandeurs d'emploi ...). 

En cette période préélectorale les candidats nous disent que tout reste possible ... y compris le vrai pâté d'alouette. Reste à choisir le bon boucher.

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(1) L'Allemagne devrait atteindre 1, 9 % de croissance de son PIB et la moyenne générale des Etats de l'Union européenne ressortirait à 1, 6 %

mercredi 2 novembre 2016

Le français à la traîne



Non seulement la plupart des films - certes américains ou anglais - gardent leur titre d'origine afin probablement de faire plus "in" mais aussi des séries télévisées (the young pope, Castle, Game of thrones etc...).

 Une  compagnie aérienne bien connue (desservant le Moyen-Orient) a sa réservation en ligne en anglais mais si l'on ouvre la page en français , bizarrement le site ne reconnaît plus les identifiants comme s'il existait une frontière entre l'original et la "copie".

J'entendais récemment un échange sur la francophonie (je crois sur LCI) : l'un des interlocuteurs n'y voyait qu' une "maison de retraite jadis pour les anciens chefs d'Etat africains". Heureusement le débat a ensuite été élevé d'un cran : l'accent a été mis sur la dimension politique et culturelle d'une langue qui rapproche une "communauté"  (sans avoir pour autant une dimension communautaire).

Certes la langue des affaires comme celle des programmes informatiques est l'anglais . Mais - sans avoir la nostalgie de l'époque révolue du Congrès de Vienne - ne donne-t-on pas l'impression de baisser les bras en laissant se détricoter notre langue au lieu de la tirer vers le haut ?

mercredi 26 octobre 2016

L' Egypte , puissance régionale en devenir ?



Si l'Egypte a donné d'évidents signes de vitalité (extension du canal de Suez, projets d'exploitation de gaz offshore..) la situation intérieure demeure encore préoccupante : sans imaginer des "émeutes de la faim" les problèmes alimentaires ne sont pas totalement résolus. Le pouvoir d'achat s'est dégradé du fait de l'inflation et le déficit budgétaire se creuse au point que l'Egypte vient de solliciter le F.M.I. à hauteur de 11 milliards $.

Alors que le pays d'environ 80 millions d'habitants aspire - au même titre que l'Iran et l'Arabie Saoudite - à devenir une puissance régionale, l'absence de ressources est source de fragilité et vient quelque peu brider les aspirations du Président Abdel Fattah al-Sissi. 

Certains y voient une opportunité : l'Arabie Saoudite qui multiplie les investissements et tente d'attirer Le Caire dans son camp, la Russie qui - au-delà de l'Iran - souhaite accroître son influence au Moyen-Orient. L'habileté du Président al-Sissi suffira-t-elle à maintenir un équilibre ou bien la situation intérieure donnera-t-elle du "grain à moudre" à des mouvements plus radicaux ?

L'Egypte qui appartient à la fois au Moyen-Orient et au continent africain est une grande puissance virtuelle à même d'avoir un rôle stabilisateur dans une région où se heurtent des plaques tectoniques. 

A suivre de près, au-delà de ce qu'il se passe en Syrie , en Irak ...et au Yémen où l'Arabie mène l'offensive et dont on parle si peu malgré les milliers de morts houthistes

mercredi 19 octobre 2016

Physique quantique et pluralité des mondes



 Une donnée scientifique interpelle et mérite que l'on s'y attarde un instant : le livre du mathématicien italien P. Odifreddi fait référence aux probabilités découlant , en physique quantique, de ce que l'on appelle "l'effondrement" de la fonction d'ondes ( c'est-à-dire la variété des "états" qui se superposent et ne se "décomposent" qu' au moment de l'observation comme l'a jadis proposé Erwin Schrödinger ).

                 Citation :

"La multiplicité des mondes ... constitue une autre issue à l'apparente disparité numérique entre la multiplicité des consciences individuelles et l'unicité de l'image du monde ...L'idée est de considérer tous les états possibles d'un système , décrits par la fonction d'onde à travers leur distribution probabiliste , comme existant réellement". 

Mais la physique quantique ne concerne que la physique des particules . D'où une question  : la pluralité des mondes - conçus comme agrégats de particules "élémentaires"- peut-elle être déduite de la théorie quantique ?

Bien sûr la "pluralité des mondes" évoquée ici impliquerait l'existence de mondes en "superposition" (et non pas seulement l'ordre - ou le désordre - cosmique de notre univers). Cela renvoie aussi  à la théorie des cordes en physique quantique conduisant à une superposition des dimensions du cosmos.


Russie / Occident: "frères ennemis " ?



Le Monde retentit de bruits de botte : l'OTAN vient d'achever un exercice majeur aux portes de la Russie et Moscou envisage - ou l'a déjà fait - de déployer des missiles balistiques Iskander dans l'enclave de Kaliningrad. De son côté M. Gorbatchev annonce  (1) que nous sommes à quelques encablures d'une ligne rouge dans un monde bien trop nucléarisé.

Pendant ce temps les pays occidentaux lancent l'offensive pour reprendre Mossoul alors même que les contacts entre Moscou et Washington sont pour le moins distendus. Cela donne le sentiment d'un flottement alors que l'on a tout intérêt à faire cause commune avec la Russie pour en finir avec l'hydre daeshien.

Qui a finalement intérêt à susciter une ambiance de guerre froide en tentant de ressusciter les vieux démons? Jadis on évoquait le "complexe militaro-industriel ". Mais ce raccourci a bon dos. Ne serait-ce pas plutôt une erreur d'analyse stratégique comme l'a été - à l'époque où l'URSS envahissait l’Afghanistan - l'encouragement et l'armement de djihadistes islamistes par les Etats-Unis afin de déstabiliser l'Union Soviétique ? Et ces djihadistes eurent ultérieurement - comme l'on dit dans les contes de fées - de nombreux enfants. 

C'est une peine que de voir 2 grands pays s'espionner et avancer posément (et à grand peine) leurs pions sur le jeu d'échec alors que d'autres , pendant ce temps , pourraient bien être tentés par un foudroyant "échec et mat ". Il ,nous faut prêter l'oreille à ce dit en ce moment Mikhaïl Gorbatchev.

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(1) voir article de "Russia beyond the headlines"  du 16 octobre 2016

vendredi 14 octobre 2016

Zone euro : une relance néo-keynésienne ?


Des économistes , des commentateurs suggèrent  (plutôt qu'ils ne prédisent) une sortie de l'euro de l'Allemagne ou de l'Italie . Cela en faisant - dans la zone euro - le constat d'une croissance faible ou d'un taux de chômage élevé assorti - pour certains Etats (dont la France) - d'un endettement excessif.

 Il est vrai que la croissance de la zone euro (1,6% en 2016) sera inférieure à celle de l'Union européenne ( 2% environ) ou celle des Etats-Unis (2, 5 %). La croissance mondiale , même réduite du fait du Brexit et des incertitudes chinoises, serait de l'ordre de 2,8 %. 

On en vient donc à se poser la question de la pertinence des critères de convergence (inflation, taux d'intérêt, dette publique, déficit budgétaire) s'imposant aux Etats membres de la Zone dans une situation économique qui n'est plus celle des années 1990.  

C'est la raison pour laquelle des réflexions sur une relance néo-keynésienne voient le jour sans évidemment que ces idées soient encore adoubées par la B.C.E. Ainsi il ne devient plus absurde de parler d'un revenu minimum garanti ...et encore moins (ce qui semble tout de même plus réaliste) d'une intervention de la BCE (soit directe soit en garantie) pour financer des projets d’infrastructure ou des programmes d'investissement en adéquation avec les objectifs de transition énergétique. 

Qu'en penser ? Autant une réorientation de la zone euro s'appuyant sur des politiques ciblées de relance paraît de bon sens autant les appels à quitter la zone euro paraissent absurdes puisque les Etats partenaires constituent un "premier cercle " de gouvernance d'une Europe à 28 assez peu gouvernable. Mais cela suppose - si la BCE adopte de nouvelles orientations - une coordination bien plus étroite des politiques budgétaires pour que l'on en finisse de tirer à hue et à dia selon que la boussole marque le nord ou bien le sud.

samedi 8 octobre 2016

Accord climat : l'inconnue nucléaire

 A quelques semaines de l'ouverture de la COP 22 à Marrakech le nucléaire reste quelque peu dans l'ombre. Alors que la France a décidé d' une réduction de ses centrales nucléaires (1) d'autres pays - en Asie particulièrement -  prévoient une montée en puissance de leur parc. C'est ainsi que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) envisage (2) une croissance de 60 % de la capacité nucléaire mondiale d'ici 2040. 

Certes il s'agit souvent de remplacer des centrales thermiques au charbon (cf. les mines en Chine ou en Inde etc..) et l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) ne se prive pas d'insister sur le fait que l'énergie générée par les centrales nucléaires est "décarbonée''. 

Dans ce contexte la question que l'on peut se poser a trait aux risques de prolifération nucléaire : l'on sait que les centrales nucléaires sont alimentées par de l'uranium enrichi qui - s'il est suffisamment enrichi - peut permettre une dérive militaire (comme on le suspectait en Iran doté avant l'accord de 2015 de multiples centrifugeuses en cascade ). 

Certes il ne s'agit pas de fantasmer sur un scénario exagérément pessimiste mais peut-être faudrait-il que la COP de Marrakech évoque le problème ? Cela pour éviter à terme une situation dans laquelle plusieurs pays (en Europe, aux Etats-Unis, au Japon essentiellement ...) fermeraient des centrales alors qu'ailleurs dans le monde les réacteurs pousseraient comme coquelicots au printemps avec la bonne intention de réduire ainsi le bilan carbone .

 Mais l'A.I.E.A. veille probablement ...quand bien même le Protocole de Kyoto (visant à la réduction du gaz à effet de serre) reste - il semble - très discret en la matière.

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(1) la loi de transition énergétique prévoit que l'électricité d'origine nucléaire passerait de 77 % actuellement à 50 % en 2025 .

(2) Rapport de l'AIE du 12 Novembre 2014