jeudi 29 décembre 2011

GLOZEL : le mystère envolé !

Ce blog, je l'ai dit, a pour but , notamment de rompre des silences. Et ils sont nombreux à propos du site de Glozel. Fort de mes rencontres avec Émile Fradin le " découvreur " du site et ayant occupé des fonctions "officielles" dans l'Allier (Glozel se trouve à une vingtaine de kilomètres de Vichy) je suis , je le pense, en mesure de dire la vérité sur Glozel (même si certains - la DRAC de Clermont-Ferrand par exemple) ne veulent pas l'entendre.

Retour en arrière : en 1924 un jeune paysan de 17 ans découvre au lieu dit "le champ des morts" des céramiques, des poteries, des couteaux gravés (daim ou cerf) , des statuettes. Cela défraye la chronique jusque dans les années 1930 et le vent "New age " dans les années 1970 en rajoute. Pourquoi? Parce que les céramiques et les os sont gravés de signes étranges. On va (le docteur Morlet, archéologue amateur) jusqu'à prétendre qu'il s'agit là d'un alphabet bien antérieur à Sumer. On suppute qu'il s'agit d'une civilisation ancienne (datant du néolithique voire antérieure). Bref une découverte qui remue le monde des savants et des "pontifes" de l'époque. Les passions se déchaînent et Émile Fradin  est accusé d'avoir lui-même fabriqué des faux...plus de 3000 objets! Rappelons qu’Émile Fradin n'a que 17 ans et en poche son seul certificat d'études. Plusieurs archéologues ou paléontologues ( dont l'Abbé Breuil ) croient fermement en l'authenticité d'objet (les archéologues appellent cela un "mobilier") datant de plus de 5000 ans. Émile Fradin sera finalement innocenté et décoré (dans les années 1980 ) des Palmes Académiques. Il s'est éteint en 2010 à près de 103 ans . J' assistais à ces obsèques un froid jour de Janvier à Ferrières -sur-Sichon (commune où se trouve le hameau de Glozel) aux côtés de sa famille , du maire et du conseiller général qui avait bravé les routes enneigées.

Retour au présent : Si les os gravés ont été, pour certains, datés du paléolithique il n'en demeure pas moins que les os ont été gravés plus tardivement. Le "dossier" a été rouvert dans les années 1980 par le Ministère de la Culture. Quelle est la conclusion: les 3000 objets du musée de Glozel appartiennent à quatre "strates " différentes: un "fonds" gaulois (300 ans avant J.C.), un "fonds"gallo-romain, d'autres du haut moyen-âge , d'autres du 18 ème siècle  et enfin des objets plus récents "glissés" (avec quelle intention?) au vingtième siècle. Seuls ces derniers sont des faux. La conclusion est celle-ci: un "fonds" authentique mais non du néolithique et évidemment pas antérieur à Sumer a été "recopié" au fil des âges. Les objets (et les signes - non pas un alphabet-) avaient un caractère votif (d'où des pointes de flèches ou couteaux volontairement rudimentaires car non destinés à être utilisés). Question : d'où pouvaient provenir les ossements de renne ayant servi de support pour des gravures ultérieures. Je fais un rapprochement (personnel): les grottes de Chatelperron (où vécurent les derniers Néandertaliens) se trouvent à 30 km en ligne droite de Glozel. Dans ce site qui donna son nom à la période du Châtelperronien on a trouvé (encore l'Abbé Breuil ) des ossements datant pour certains du paléolithique. Ces ossements (de renne notamment ) ont-ils été utilisés par des habitants de Glozel? C'est une simple hypothèse. Il n'en demeure pas moins que les tablettes d'argiles gravées de signes (on les dénomme les "tablettes inscrites") ne sont ni du néolithique ni surtout des "faux" qu'aurait gravé un jeune paysan de 17ans. J'ai eu l'occasion de m’entretenir avec Émile Fradin à l'occasion de la fête donnée pour ses 100 ans. C'était à la maison de retraite du Mayet-de-Montagne. J'ai la conviction qu’Émile Fradin n'est pas un faussaire. Seulement un paysan un peu crédule qui s'est quelque peu fait manipuler par le docteur Morlet (dans les années 1925-30) qui prétendait que Glozel était une "station néolithique". Il le croyait encore à la veille de sa mort...Pour autant les objets - même s'ils sont plus récents - ne sont pas des faux. Sauf quelques uns (pour jeter tardivement le discrédit?).

        Dans ce contexte pourquoi la Direction Régionales des Affaires Culturelles d'Auvergne refuse-t-elle le "classement" des objets de Glozel . L'on sait que le "classement" n'est pas un label d'authenticité mais il empêche la dispersion (notamment l'exportation) de la collection. C'est ce qu'avait demandé en 2006 le Préfet de l'Allier. J'étais présent à cette réunion à la Préfecture de Moulins et puis donc en témoigner. Mais-malgré les relances- la DRAC reste sourde. Sous le prétexte que quelques "faux" contaminent la totalité du "mobilier". Certaines portes sont bien dures à pousser et le "musée " de Glozel (dans l'ancienne maison d’Émile Fradin) risque un jour de voir des collections authentiques envahies par le lierre que l'on s'acharne à faire pousser: Nos archéologues ne pardonnent pas près de 90 ans après au docteur Morlet d'avoir soutenu que les "signes" non déchiffrés étaient - selon lui - un alphabet antérieur à l'alphabet phénicien! La vengeance a la "dent dure".

       Telle est la vérité que partagent plusieurs universitaires de nos jours (Robert Liris, Serge Soupel, René Germain, Jacques Thierry...) mais qui se heurtent soit à un mur de silence soit aux fantasmes de ceux qui croient que les tablettes inscrites l'ont été par des extra-terrestres!

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